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(Moniteur, No. 331.)

Buonaparté à la Municipalité de Milan.-Veronne, 22 1 hermidor, an. 4.

Lorsque l'armée battoit en retraite, que les partisans de l'Autriche et les ennemis de la liberté la eroyoient perdue sàns ressource; lorsqu'il étoit impossible à vous même de soupçonner que cette retraite n'étoit qu'une ruse, vous avez montré de l'attachement pour la France, de l'amour pour la liberté; vous avez déployé un zèle et un caractère qui vous ont mérité l'estime de l'armée, et vous meriteront la protection de la République Françoise. Chaque jour, votre peuple se rend d'avantage digne de la liberté; il acquiert, chaque jour, de l'énergie ; il paroîtra sans doute un jour avec gloire sur la scène du monde

Recevez le témoignage de ma satisfaction, et du voeu sincere que fait le peuple François pour vous voir libre et heureux.

(No. 55.-Mardi, 15 Novembre, 1796.)

Buonaparte, Général en Chef de l'Armée d'Italie, au Peuple de Modène.-Au Quartier-Général à Bologne, le 28 Vendémiaire, an 5.

J'ai vu avec plaisir en entrant dans votre ville, lenthousiasme qui anime vos citoyens, et la ferme

résolution où ils sont de conserver leur liberté. La constitution et votre garde nationale seront promptement organisées; mais j'ai été affligé de voir les excès auxquels se sont portés quelques mauvais sujets, indigne d'être Bolonois.

Un peuple qui se livre à des excès est indigne de la liberté; un peuple libre est celui qui respecte les personnes et les propriétés. L'anarchie produit la guerre intestine, et toutes les calamités publiques. Je suis l'ennemi des tyrans; mais avant tout l'ennemi juré des scélérats, des brigands qui les commandent lorsqu'ils pillent; je ferai fusiller ceux qui, renversant l'ordre social, sont nés pour l'opprobre et le malheur du monde.

Peuple de Bologne! Voulez-vous que la République Françoise vous protège? Voulez-vous que l'armée Françoise vous estime, et s'honore de faire votre bonheur? Voulez-vous que je me vante quelquefois de l'amitié que vous me témoignez? Répriméz ce petit nombre de scélérats; faites que personne ne soit opprimé: quelles que soient ses opinions, nul ne peut être arrêté qu'en vertu de la loi... Faites surtout que les propriétés soient respectées.

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(Moniteur, No. 103,-Lundi, 2 Janvier, 1797.)

DIRECTOIRE EXÉCUTTIF.

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Les nombreux applaudissemens des citoyens annoncent l'arrivée du Citoyen Lemarrois, Chef de Bataillon, et aide du camp du Général en Chef Buonaparté, chargé par lui d'apporter et de présenter, au Directoire les quatre drapeaux Autrichiens pris par l'armée d'Italie à la bataille d'Arcole.

Il entre, suivi de quatre guerriers porteurs de ces drapeaux. Il est présenté Il est présenté au Directoire au Directoire par le Ministre de la Guerre, et annonce l'objet de sa mission en ces termes:

Citoyens Directeurs,

J'ai l'honneur de vous présenter, de la part de la brave armée d'Italie et de son intrépide général, quatre drapeaux qu'elle a conquis aux batailles d'Arcole. L'aigle Autrichienne a été trois fois vaincue et chassée des rives de l'Adige; Alvinzi se flatte de la prompte délivrance du boulevard de l'Italie, mais Buonaparté est là; il donne le signal du combat, et traçant lui-même, l'étendard tricolor à la main, le chemin de la victoire à ses braves compagnons d'armes, il ébranle, il disperse la quatrième armée ennemie. Ces drapeaux, citoyens directeurs, sont les trophées de cette mémorable victoire, et l'armée d'Italie vous en promet de nouveaux, si l'Autrichien ose reparoître.

Fiers de l'honourable cause que nous défendons,

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effacée du tableau des puissances de l'Europe. Si les Italiens de nos jours sont dignes de recouvrer leurs droits, et de se donner un gouvernement libre, on verra un jour leur patrie figurer avec gloire parmi les puissances de la terre. N'oubliez pas, cependant que les lois sont nulles, sans la force; vos premiers regards doivent se fixer sur votre organisation. militaire; la nature vous a tout donné, et après la concorde et la sagesse qu'on remarque dans vos différentes délibérations, il ne vous manque, pour par venir au but, que des bataillons aguerris, et animés du saint enthousiasme de la patrie. Vous vous trouvez dans une situation bien plus heureuse que le peuple François; vous pouvez parvenir à la liberté sans révolution. Les malheurs qui ont affligé la. France avant l'établissement de sa constitution, seront inconnus parmi vous. L'unité qui lie les diverses parties de la République Cispadane, sera le modèle constamment suivi de l'union qui régnera entre toutes les classes de ses citoyens ; et la fruit de la correspondance de vos principes et de vos sentimens, soutenue par votre courage, seront la République, la liberté et le bonheur,

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d'Italie, le maintien de la Constitution sacrée de 1795, seul refuge de la liberté et du Peuple François. Lo'n hait ici et l'on est prêt à combattre les nouveaux révolutionnaires, quel que soit leur but. Plus de révolution, c'est l'espoir le plus cher du soldat. Il ne demande pas la paix qu'il désire intérieurement, parce qu'il sait que c'est le seul moyen de ne la pas obtenir, et que ceux qui ne la désirent pas, l'appellent bien haut pour qu'elle n'arrive point; mais il se prépare à de nouvelles batailles pour la conquérir plus sûrement,

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(Moniteur, No. 127.Jeudi, 26 Janvier, 1797.)

Buonaparte, Général en Chef, au Citoyen Prési dent du Congrès Cispadan.―Milan,12 Nivose.

Citoyen Président,

J'ai appris, avec le plus vif intérêt, par votre lettre du 30 Décembre, que les Républiques Cispadanes se sont réunies en une seule, et que prenant pour symbole un faisceau; elles sont déjà convaincues que leur force consiste dans l'unité et l'indivisibilité. La malheureuse Italie est depuis long-temps

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