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ros, qui dans les temps de la République, fit faire des prodiges aux Romains; qui, depuis et pendant le court intervalle qu'elle a lui sur quelques villes d'Italie, a renouvelé les sciences et les arts, et illustré Florence; la liberté étoit presque bannie de l'Europe: elle n'existoit que dans Saint-Marin, où par la sagesse de votre gouvernement, et surtout par vos vertus, vous avez conservé ce dépôt précieux, à travers tant de révolutions, et défendu son asile pendant une si longue suite d'années.

Le peuple François, après un siècle de lumières, rougissant de son long esclavage, a fait un effort, et il est libre.

L'Europe entière, aveuglée sur ses propres intérêts, et surtout sur les intérêts du genre humain, se coalise et s'arme contre lui; ses voisins conviennent entr'eux du partage de son territoire, et déjà de toutes parts ses frontières sont envahies, ses forteresses et ses ports au pouvoir de ses ennemis; et, ce qui l'afflige le plus, une partie de lui-même allume la guerre civile, et la force à frapper des coups dont il doit ressentir toutes les atteintes.

Seul, au milieu de cet orage, sans expérience, saus armes, sans chefs, il vole aux frontières, partout il fait face, et bientôt partout il triomphe.

De ses nombreux ennemis, les plus sages se retirent de la coalition; d'autres, forcés par le succès de ses armes, implorent successivement une paix, qu'ils obtiennent; enfin, il ne lui en reste plus que trois; mais ils sont passionnées, et ne prennent de

conseil que de l'orgueil, de la jalousie, et de la haine. Une des armées Françoises, en entrant en Italie, détruit, l'une après l'autre, quatre armées Autrichiennes, ramène à sa suite la liberté dans ces belles contrées, et s'y couvre, presque sous vos yeux, d'une gloire immortelle.

La République Françoise, affligée de tant de sang qu'elle ne verse qu'à regret, et contente de donner un exemple à l'univers, propose une paix, lorsqu'elle pouvoit dicter des lois.

Le croirez-vous, citoyens! partout ses propositions ont été rejetées avec hauteur, ou éludées avec

astuce.

L'armée d'Italie, qui veut conquérir la paix, est donc obligée de poursuivre un de ses ennemis, et de passer tout près de vos états.

Buonaparte, au Peuple de la Province de Goritz.Au Quartier-Général de Goritz, le 1er Germinal, An 5.

Une frayeur injuste a devancé l'armée Françoise, Nous ne venons ici, ni pour vous conquérir, ni pour changer vos mœurs et votre religion. La République Françoise est l'amie de toutes les Nations. -Malheur aux rois qui ont la folie de lui faire la guerre.

Prêtres, nobles, bourgeois, Peuple, qui formez la population de la province de Goritz, bannissez vos inquiétudes, nous sommes bons et humains. Vous vous apercevrez de la différence des procédés d'un Peuple libre d'avec ceux des cours et des ministres des rois.

pas

Vous ne vous mêlerez pas d'une querelle qui n'est la vôtre, et je protégerai vos personnes, vos propriétés et votre culte ; j'augmenterai vos priviléges, et je vous restituerai vos droits. Le Peuple François attache plus de prix à la victoire par les injustices qu'elle lui permet de réparer, que par la vaine gloire qui lui en revient.

(Moniteur, No 219.-28 Avril, 1797.)

Paris, 8 Floréal.

Le courier qui apporte au Directoire les préliminaires de paix signés avec la Cour de Vienne, n'est pas encore arrivé. Ainsi, nous ne dirons rien des articles de ce traité, qui doit ramener la tranquillité dans tout le Continent. Nous nous bornerons à rapporter un fait qui ne peut nous étonner, mais qui est bien digne de Buonaparte. Parmi les propositions qui lui furent faites dans les premières ouvertures de paix, il y avoit un article portant que Sa Majesté l'Empereur reconnoissoit la République

Françoise." La République Françoise,” répondit Buonaparté," est comme le soleil sur l'horizon : bien avengles sont ceux " que son éclat n'a core frappés!"

pas en

(Moniteur, 3 Mai, 1797.)

Lettre de Buonaparté, au Directoire Exécutif.

"Je demande du repos, après avoir justifié. la confiance du Gouvernement et acquis plus de gloire qu'il n'en faut peut-être pour être heureux. La calomnie s'efforcera en vain de me prêter des intentions perfides. MA CARRIÈRE CIVILE SERÁ, COMME MA CARRIÈRE MILITAIRE, CONFORME AUX PRINCIPES RÉPUBLICAINS!!!

(Moniteur, No. 305.-Dimanche, 23 Juillet, 1797.)

ARMÉE D'ITALIE.

Buonaparté, Général en Chef de l'Armée d'Italie.

Soldats!

C'est aujourd'hui l'anniversaire du 14 Juillet. Vous voyez devant vous les noms de nos compa

gnons d'armes morts au champ d'honneur, pour liberté de la Patrie. Ils vous ont donné l'exemple ; vous vous devez tout entiers à la République ; vous vous devez tout entiers au bonheur de trente millions de François; vous vous devez tout entiers à la gloire de ce nom qui a reçu un nouvel éclat par nos victoires.

Soldats! je sais que vous êtes profondément af fectés des malheurs qui menacent la patrie. Mais la patrie ne peut courir de dangers réels. Les mêmes hommes qui l'ont fait triompher de l'Europe coalisée, sont là. Des montagnes nous séparent de la France: vous les franchiriez avec la rapidité de l'aigle, s'il le falloit, pour maintenir la constitution, défendre la liberté, protéger le gouvernement et les Républicains.

Soldats! le gouvernement veille sur le dépôt des lois qui lui est confié. Les royalistes, dès l'instant qu'ils se montreront, auront vécu. Soyez sans inquiétude, et jurons par les mânes des héros qui sont morts à côté de nous pour la liberté, jurons sur nos nouveaux drapeaux, guerre implacable aux ennemis de la République et de la constitution de l'an 3.

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