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partagerez avec nos frères les marins. Cette armée jusqu'ici ne s'est pas rendue redoutable à nos ennemis; leurs exploits n'ont point égalé les vôtres les occasions leur ont manqué; mais le courage des marins est égal aux vôtres. Leur volonté est celle de triompher; ils y parviendront

avec vous.

Communiquez leur cet esprit invincible, qui partout vous rendit victorieux; secondez leurs efforts; vivez, à bord, avec cette intelligence qui caractérise des hommes purement animés et. voués au bien de la même cause. Ils ont, comme vous, acquis des droits à la reconnoissance nationale, dans l'art difficile de la marine.

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Habituez-vous aux manoeuvres de bord; devenez la terreur de nos ennemis de terre et de mer: imitez en cela les soldats romains, qui surent à la fois battre Carthage en plaine, et les Carthaginois sur leurs flottes.

Des cris de Vive la République immortelle ! et les hymnes des combats ont suivi cette harangue.

(Moniteur, No. 246.—6 Prairial an 6.)

Paris, le 5 Prairial.

Nus fimes connoître, il y a quelques jours, une proclamation que l'on attribuoit au général Buonaparté, parce que nous la trouvâmes insérée dans plu

Elle ne nous parut

pour être l'ouNous avons au

sieurs journaux. Ce n'est qu'à regret que nous nous décidâmes à la publier. ni assez réfléchie, ni assez élevée, vrage du vainqueur de l'Italie. jourd'hui la preuve que cette harangue, qui a tout le caractère de celles que les chefs des factieux, maîtres de la convention, faisoient du haut de la tribune à la foule égarée, dans la fameuse journée du premier Prairial, an 3; nous avons, disonsnous, la preuve. que cette harangue est fausse. Voici la véritable proclamation du général, qui fut mise à l'ordre le 28 Floréal. On jugera, par celleci, si la première pouvoit être l'œuvre de celui qui a fait la seconde.

"Soldats vous êtes une des ailes de l'armée d'Angleterre, vous avez fait la guerre de montagnes, de plaines, de siéges; il vous reste à faire la guerre maritime.... Les légions Romaines que vous avez quelquefois imitées, mais pas encore égalées, combattoient Carthage tour à tour sur cette même mer et aux plaines de Zama. La victoire ne les abandonna jamais, parce que constamment elles furent braves, patientes à supporter les fatigues, disciplinées et unies entr'elles.

Soldats, l'Europe a les yeux sur vous; vous avez de grandes destinées à remplir, des batailles à livrer, des dangers, des fatigues à vaincre : vous ferez plus que vous n'avez fait pour la prospérité de la patrie, le bonheur des hommes et votre propre gloire......Soldats, matelots, fantassins, can

nonniers et cavaliers, soyez unis; souvenez-vous que le jour d'une bataille vous avez besoin les uns des autres. Soldats-matelots, vous avez été jusqu'ici négligés: aujourd'hui la plus grande sollicitude de la République est pour vous; vous serez dignes de l'armée dont vous faites partie. Le génie de la liberté qui a rendu la République, dès sa, naissance, l'arbitre de l'Europe, veut qu'elle le soit des mers et des contrées les plus lointaines.

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Le général de brigade, chef provisoire de l'Etat-. major-général MAX. CAFFARELLI.

(Moniteur, No. 8.-8 Vendémiaire, an 7.)

Nouvelles intéressantes de l'Egypte, et Proclamations de Buonaparté à son Entrée dans ce Pays.

L'escadre est arrivée, le 13, Messidor devant Alexandrie, et on y a appris que trois jours avant, l'escadre Angloise avoit paru devant le port.

La nuit du 13, on a débarqué des troupes. Buonaparté lui-même est descendu sur une galère à la suite des colonnes.

Le 14, on s'est préparé à l'attaque; et le 14 au soir, sans avoir encore d'artillerie à terre, on a attaqué Alexandrie, On n'avoit d'autre ressource

que l'escalade et la baionnette.

La défense a été vive; deux ou trois cents hommes ont été tués ou blessés.

dées

Les divisions qui attaquoient étoient commanpar les généraux de division Kléber et Menou. Le premier a été blessé à la tête, d'un coup de fusil; le second, montant à l'assaut, a entraîné avec lui des pierres qui l'ont blessé à la cuisse,

Enfin l'intrépide valeur Françoise a triomphé; on est entré à Alexandrie. Le désarmement s'y est effectué sans violence, et le vainqueur n'a signalé son triomphe que par des actes de clémence et de bonté.

Le Scherif a été maintenu dans ses fonctions, et décoré de l'écharpe tricolore; toutes les mesures de sûreté ont été prises et on a strictement maintenu l'exécution de l'ordre du 3 Messidor: quand les renseignemens ont pu permettre de s'aboucher avec les Arabes, Buonaparté en a demandé les chefs, et a fait avec eux un traité qui auroit peutêtre assuré la tranquillité de l'armée, mais on craint que les avant-postes instruits trop tard des conventions faites avec les Bedoins, n'aient fait sur eux quand ils se sont présentés et suspendu ainsi l'effet de la prévoyance du général en chef. Ce qui est certain, c'est que l'aiguade (provision d'eau douce) a été interrompue par des Arabes qui ont tué neuf matelots du Tonnant, le 3 Thermidor.

Le même jour, 30 à 35 se sont présentés vers Alexandrie: ils ont été cernés par un détache

ment de cavalerie, et tués, excepté un qui s'est échappé blessé.

Après la prise d'Alexandrie, on a envoyé des détachemens occuper les postes environnans, notamment Rosette, qui a ouvert ses portes, et a envoyé au devant des François une députation portant le drapeau tricolor.

Buonaparté ayant pris possession de tout ce qui l'entouroit, a envoyé par le Nil son armée vers le Caire; lui-même est allé par terre prendre le commandement des colonnes.

Le Caire a été attaqué; le général de division Bon, le général de brigade Vial, ont emporté à la tête des colonnes un poste dont la prise a déterminé la ville à ouvrir ses portes, et le 5, Buonaparté y a fait son entrée.

Le 19, l'amiral Brueys a fait connoître cet événement à sa flotte par une proclamation, &c.

Voici les proclamations et ordres qui ont précédé, accompagné ou suivi les événemens dont nous avons donné le précis.

Buonaparté, membre de l'Institut National, Général en Chef, au Quartier-Général, à bord de l'Orient, le 4 Messidor, an 6.

Soldats, vous allez entreprendre une conquête dont les effets sur la civilisation et le commerce du Monde sont incalculables. Vous porterez à l'Angleterre le coup le plus sûr et le plus sensible, en attendant que vous puissiez lui donner le coup de

mort.

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