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(Moniteur, No. 324,-An)

ARMEE D'OBSERVATION DU MIDI.

Le Général en Chef aux Toscans.-Au quartier-général đé Florence, le 9 Thermidor, An 9.

Toscans,

Le peuple François est uni à vous par les liens d'un attachement fondé sur une mutuelle estime. Il respecte vos inœurs, vos habitudes; il est persuadé que le bonheur et les vertus d'une nation dépendent d'un parfait accord entre son caractère et ses lois.

Le Prince qui doit vous gouverner vous annonce qu'il va prendre les rênes de l'Etat. Vous conservez une juste vénération pour les institutions et la mémoire des Princes qui ont élevé ce pays au plus haut degré de splendeur; le premier usage que Louis Ier fait de son autorité, est de confirmer l'ouvrage de leur sagesse, en assurant l'empire de toutes les lois et de tous les règlemens émanés d'eux: votre patrie est celle des arts et des sciences. Le Monarque qui va régner sur vous a fixé les regards de l'Europe, par son goût pour les sciences et les arts, par le succès avec lequel il les a cultivées, autant que par les douces vertus qui font les hommes justes et les princes bienfaisans. Son avènement au trône, vous présage tous les genres de gloire qui illustrèrent la Toscane, sous les règnes des Médicis et des Léopold: son ministre va recevoir votre serment de fidélité, le ciel a déjà reçu celui qu'il a fait lui-même de vous rendre heureux.

Toscans, depuis que je commande parmi vous, je me suis efforcé de vous faire jouir de tous les bienfaits de la paix. La plus exacte discipline a régné parmi les troupes; le respect des personnes et des propriétés a été maintenu; vous n'avez supporté de charges que celles que les besoins de mon armée, sévèrement calculés, ne m'ont pas permis de vous épargner. Les témoignages de votre attachement m'ont payé le prix de mes soins. Votre Roi achèvera de cicatriser les plaies de la guerre; environnez-le de votre amour, et vous vous sentirez toujours environnés de sa paternelle sollicitude.

Toscans, vous devez voir dans les François, un peuple ami, qui sait respecter chez les peuples étrangers les principes monarchiques, autant qu'il est fortement attaché chez lui aux principes républicains.

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(Moniteur, No. 357.An 9.)

Arrêté des Consuls du 23 Fructidor.

Les Consuls de la République, sur le rapport du Ministre de la Justice, le Conseil d'Etat entendu, arrêtent qu'il sera établi un tribunal spécial dans le département de la Roer et dans celui du Pas de Calais, conformément aux dispositions de la loi du 18 Pluviose dernier. Ces tribunaux entreront en fonctious le 15 Vendémiaire an 10.

(Moniteur, No. 14.-An 10.)

Publication des Articles préliminaires de paix entre République Françoise et Sa Majesté Britannique.

(Moniteur, No. 24.-An 10.

Publication du Traité de paix entre la République Françoise et Sa Majesté l'Empereur de toutes les Russies.

(Moniteur, No. 25.-An 10.

Publication des Préliminaires de paix entre la République Françoise et la Sublimé Porte.

Moniteur, No. 48,-An 10.)

Proclamation des Consuls de la République aux François. Vous l'avez enfin toute entière cette paix que vous avez méritée par de si longs et de si généreux ellorts!

Le monde ne vous otire plus que les nations amies, et sur toutes les mers s'ouvrent pour vos vaisseaux des ports hospitaliers.

Fidèle à vos vœux et à ses promesses, le gouvernement n'a cédé, ni à l'ambition des conquêtes mà l'attrait des entreprises hardies et extraordinaires. Son devoir étoit de rendre le repos à l'humanité et de rapprocher par des lieus solides et durabies, cette grande familie Européenne dont la destinée est de faire les destinées de l'univers.

Sa première tâche est remplie, une autre commence

pour vous et pour lui. A la gloire des combats, faisons succéder une gloire plus douce pour les citoyens, moins redoutables pour nos voisins.

Perfectionnons, mais surtout apprenons aux générations naissantes à chérir nos institutions et nos lois. Qu'elles 'croissent pour l'égalité civile, pour la liberté publique, pour la prospérité nationale. Portons dans les atteliers de l'agriculture et des arts, cette ardeur, cette constance, cette patience qui ont étonné l'Europe dans toutes nos circonstances difficiles. Unissons aux efforts du gouvernement les efforts des citoyens pour enrichir, pour féconder toutes les parties de notre vaste

territoire.

Soyous le lien et l'exemple des peuples qui nous environnent. Que l'étranger, qu'un intérêt de curiosité attirera parmi nous, s'y arrête, attaché par nos mœurs, par le spectacle de notre union, de notre industrie, et par l'attrait de nos jouissances; qu'il s'en retourne dans sa patrie plus ami du nom François, plus instruit et meilleur.

S'il reste encore des hommes que tourmente le besoin de haïr leurs concitoyens, ou qu'aigrisse le souvenir de leurs pertes, d'immenses contrées les attendent: qu'ils aillent y chercher des richesses et l'oubli de leurs infortunes et de leurs peines. Les regards de la patrie les y suivront; elle secondera leur courage; un jour heureux de leurs travaux, ils reviendront dans son sein, dignes d'être citoyens d'un état libre, et corrigés du délire des persécutions.

François! il y a deux ans, ce même jour vit se terminer vos dissentions civiles, s'anéantir toutes les factions! dès lors yous pâtes concentrer toute votre énergie, embrasser tout ce qui est grand aux yeux de l'humanité, tout ce qui est utile aux intérêts de la patrie, partout le gouvernement fut votre guide et votre appui. Sa conduite sera constamment le même. Votre grandeur fait la sienne, et votre bonheur est la seule récompense à laquelle il aspire.

Bonaparte, premier Consul de la République, ordonne que la proclamation ci-dessus soit imprimée, etc.

Donné à Paris au palais du gouvernement le 18 Brumaire,

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Extrait de l'exposé de la situation de la République présenté au Corps Législatif.-Paris, 1er Frimaire, an 10.

Dans nos relations extérieures, le gouvernement ne craindra' pas de dévoiler ses principes et ses maixmes. Fidélité pour nos alliés, respect pour leur indépendance, franchise et loyauté avec nos ennemis, telle a été sa politique.

La Batavie reprochoit à son organisation de n'avoir pas été conçue pour elle.

Mais depuis plusieurs années cette organisation régissoit la Batavie. Le principe du gouvernement est que rien n'est plus contraire au bonheur des peuples que l'instabilité de leurs institutions; et quand le directoire batave l'a pressenti sur des changemens, il l'a constamment rappelé à ce principe.

Mais enfin le peuple batave a voulu changer, et il adopte une constitution nouvelle. Le gouvernement l'a reconnue, et il devoit la reconnoître, parce qu'elle étoit dans la volonté d'un pouvoir et d'un peuple indépendant,

L'Helvétie a donné pendant l'an 9, le spectacle d'un peuple déchiré par les partis, et chacun de ces partis invoquant quelquefois les armes de la France.

Nos troupes ont reçu ordre de rentrer sur notre territoire: quatre mille hommes seulement restent encore en Helvétie, d'après le vœu de toutes les autorités locales qui ont réclamé leur présence.

Souvent l'Helvétie a soumis au premier Consul des projets d'organisation; souvent elle lui a demandé des conseils; toujours il l'a rappelée à son indépendance. "Souvenez-vous "seulement, leur a-t-il dit quelquefois, du courage et des "vertus de vos ancêtres; ayez une organisation simple comme "leurs mœurs. Songez à ces religions, à ces langues diffé"rentes qui ont leurs limites marquées; à ces vallées, à ces montagnes qui vous séparent, à tant de souvenirs attachés "à ces bornes naturelles; et qu'il reste de tout cela une empreinte dans votre organisation. Surtout pour l'exemple "des peuples de l'Europe, conservez la LIBERTE ET L'EGALITE ❝ à cette nation, qui leur a, la première, appris à être INDE

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PENDANS ET LIBRES..

La Cisalpine et la Ligurie ont enfin arrêté leur organisation. L'une et l'autre craignent, dans les mouvemens des premières nominations, le réveil des rivalités et des haines. Elles ont paru désirer que le premier Consul se chargeât de ces no

minations.

Il tâchera de concilier ce vœu de deux Républiques qui sont chères à la France, avec les fonctions plus sacrées que sa place lui impose.

Lucques a expié dans les angoisses d'un régime provisoire, les erreurs qui lui avoient mérité l'indignation du peuple François. Elle s'occupe aujourd'hui de se donner une organisation définitive.

Le Roi de Toscane tranquille sur ton trône est reconnu par toutes les grandes puissances et le sera bientôt par toutes.

naires, va développer son énergie et s'élancer vers tout ce qui est beau, tout ce qui est grand, cest-à-dire, tout ce qui est utile et juste; car le juste et l'utile seront désormais la mesure de l'estime, et l'opinion publique annulera tous les jugemens qui n'auront pas ce point d'appui.

Les nations fatiguées des discordes sanglantes, détrompées des fausses idées de grandeur, éprouvant le besoin de s'aimer, de s'uuir, étendent les unes vers les autres des mains fraternelles. Malheur à celle qui tenteroit de fonder sa prospérité sur le désastre des autres; persuadées que le bonheur est solidaire entr'elles, elles vont faire un échange d'amitié, de productions, de découvertes. Une longue privation et le besoin donneront plus d'activité à leurs communications respectives, à une époque où les haines nationales et religieuses amorties font place à la tolérance, où les progrès de la civilisation, en rappochant les peuples, leur out donné un caractère plus homogène.

Telles sont, citoyens Consuls, les espérances inscrites au frontispice du siècle qui vient de s'ouvrir, et qui promet à l'Europe, à la France surtout, un avenir prospère et durable.

La sagesse et le courage du gouvernement ont amené cet ordre de choses. Recevez, citoyens Consuls, les félicitations du Corps Législatif, qui nous a chargés d'être auprès de vous ses interprêtes.

Le Corps Législatif, pénétré de l'importance et de la dignité des fonctions dont il est investi, s'empressera de seconder les vues du Gouvernement, pour conduire, par des lois sages, la République au plus haut degré de félicité. Ainsi les autorités premières de la République, toutes animées des mêmes sentimens et toujours unies, serviront de modèle aux autorités inférieures et à tous les citoyens; et tandis que la souveraineté nationale plane sur tous, les dépositaires de l'autorité, qui existent par le peuple et pour le peuple trouveront, dans sa confiance et son amour, la douce récompense de leurs travaux.

Dans la réponse du premier Consul au Corps Législatif on a remarqué les traits suivans.

"Le gouvernement apprécie la démarche du Corps Législatif.

"Il est sensible à ce que vouz venez de lui dire de sa part.

"Les actes du Corps Législatif, pendant la dernière session, ont contribué à aider la marche du gouvernement, et à nous faire arriver à l'état où nous sommes.

"Il portera les mêmes sentimens dans les travaux de la session qui commence. C'est un moyen sûr de faire le bienêtre et la prospérité du peuple François NOTRE SOUVERAIN

A TOUS.

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