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continué en vos bonnes grâces que je salue de mes plus humbles recommandations, supléant le Créateur, etc. Vostre bien humble cousin à vous faire service.

11 janvier 1593. Dinteville à.....

Tavanes. >>

« Monsieur, je vous donneray advis de ce qu'il me semblera estre nécessaire pour la conservation de vostre maison de Grignon par quelques-uns des miens : l'offre qu'il vous a plut me faire en ce qui concerne le service du roy et mon particulier m'est un lien de plus d'estre obligé à vous rendre service comme j'y suis entièrement disposé. Je trouve comme vous la venue de M. de Nevers en vostre gouvernement et ceste province estre non seulement utile, mais nécessaire; à quoy la dépesche qu'il vous a plus faire au roy suivy d'une recharge porteroit coup. Vous me commanderez et je vous obéiray d'entière volonté en laquelle je me recommanderay bien humblement à vos bonnes grâces, supléant le Créateur, etc. Vostre bien humble cousin à vous faire service.

30 mai 1593.

Tavanes.

Le capitaine Prevost, commandant au château de Rozay, sortira avec ses armes et les soldats avec leurs épées, le reste des armes demeurant aux mains de M. de Dinteville, lequel devra les faire escorter par 10 ou 12 gentilshommes de la compagnie Plancy jusque à une lieue au-delà de Plancy vers Saint-Just. M. de Dinteville concéda encore aux soldats de garder leurs arquebuses « pour ne pas estre ruinés et dépourvus de moyens. »

30 mai 1593.

Le capitaine la Villotte, commandant du château de Collanier, remet à M. de Dinteville les clefs du château en promettaut d'y recevoir les serviteurs du roi en cas de nécessité.

29 juin 1593.

Engagement par madame de Toulongeon, du consentement du sieur de Gramont, son mari, au duc de Nevers, de ne faire en sa maison du Chastelet aucun fait de guerre ou de fortification sans l'agrément dudit duc.

Flavigny, 3 juillet 1593. Au duc de Nevers.

Aiant vue vostre armée à Chasteauvilain, je n'ay voullu faillir de vous advertir où sont les ennemis et de se que leur

armée est composée qui est de 600 arquebusiers, 700 suisses et 5 à 600 chevaulx. Je les ai vu par deux fois loger. Ils traînent deux canons et uue couleuvrine. Leur rendez-vous est aujourd'huy à Mont-Saint-Jean, à 2 lieues deça Saulieu. On tient qu'ils veulent attaquer ledit Saulieu. Ji ai mis ma compagnie. Je crois qu'ils feront ce que gens de bien doibvent faire. Il me semble que jeusse faillit mon debvoir si je ne vous eusse adverti de toutes ces particularités. Je crois que s'ils vous sentent aprocher qu'ils se retireront. Selon ce que vous me manderez, je me comporterai et vous tiendrai adverti, vous supléant, etc. MIREBEAU.

Du Pailly, 10 juillet. Aux gens du Conseil de Langres.

Vous m'avez envoyé ces jours passés le sieur Javernault pour le fait de Montsauljon. Je lay pryé vous reporter que je m'emploieray de toute mon affection pour moyenner s'il m'estoit possible que ceste place fut rendue sur les offres que vous en faisiez, et que se raprochant mon fils le vicomte du comté du Dijonnais, je me mettray en chemin, s'il estoit besoin de l'aller trouver à cest effect. Cependant le bruict court et est en commun parmi vostre ville que vous faites tirer sur les habitans d'icelle jusqu'à 5 ou 600 escus pour racheter ladicte place, chose qui ne peut estre que sur la parole que je vous ai donnée, le faict de laquelle est incertayn, ou bien pour quelque autre sujet et expédiant que vous pouvez auoir; et où mon intention ne réussiroit envers mon fils le vicomte, le peuple au lieu d'avoir souvenance de la payne que j'auray prise, se trouveroit à en mal dire. C'est pourquoy je vous escris exprès la présente pour vous supplier de vous représenter en Vous mesme que je ne puis avoir puissance de faire effectuer par mon fils le vicomte ce que vous désirez pour ceste place, non plus que jauray moyen de faire rendre Vergy par mon fils de Tavanes à ceulx de la Ligue, ou comme Monseigneur de Nevers pourroit faire rendre Troyes à M. de Guise son neveu; et que tout ce que je puis avoir de plus qu'un autre à négocier ceste affaire, c'est que mondict fils le vicomte doit par honneur et respect prester l'aureille à entendre ce que je luy en écriray et feray dire pour le mouvoir à faire un accord; mais pour se résouldre à ce que je demanderay pour vous, il n'en fera que selon qu'il vouldra et pluct à Dieu que jeusse bien de la puissance sur luy et qu'il eust voulu me croire depuis le commencement de ces troubles, jeusse bien empêché qu'il fut rentré au party où il est. Croyez, je vous suplie, que j'affec

tionne ceste affaire de Montsanijon de tout mon cœur, et ne perdez point de temps cependant à chercher toute occasion et d'avoir plusieurs cordes à vostre are pour vous décharger de cette oppression ; vous jurant que je vouldray la place estre en pouldre et ceux qui sont dedans soient vos prisonniers et captifs et que si la guerre si fait jy envoyeray des miens qui recoipvent avecq mes sujets des pertes et dommages comme leurs voisins, desplorant les extrèmes ruines, misères et calamités qu'aporte cette place-là à ce pauvre pals. Tenez moy, je vous suplie pour celle de vos voisines qui affectionne le plus s'employer pour vostre service, vous saluant de mes bien humbles recommandations, je veux demeurer votre, etc.

(A suivre.)

1. Veuve du Maréchal de Sanly-Tavanes,

Fr. de la Baume'. »

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Le monastére du Tréport,

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où on écrit actuellement ce qu'on vient de rapporter de la conduite si édifiante de ces deux grands religieux', dont on a été témoin oculaire autrefois et où on profite encore aujourd'huy de leurs veilles, de leurs travaux et de leurs sueurs, et où on entend souvent et dans toutes les occasions le bourg, la ville d'Eu et tout le pays retentir de leurs éloges et des bénédictions qu'on donne à leur conduite si réguliére, étant bien rétabli, Dom Guillaume Jamet, qui ne pouvoit être oisif, et qui étoit encore dans la vigueur de son tempérament, plein de zéle, de bonne volonté, de courage et de forces, embrassa avec joye la proposition qu'on luy fit et l'ordre qu'il reçut pour aller à Orbaiz, ravi d'y trouver un lieu qui avoit besoin de son secours et d'y pouvoir continuer sous un supérieur, qui symbolisoit avec luy d'inclinations et de desseins, le même genre de vie pénitente et laborieuse, qu'il avoit pratiqué déjà assez long-tems sous D. Benoist Cocquelin.

Les RR. PP. Dom Pierre Mongé et Dom Guillaume Jamet

* Voir page 481, tome XIX, de la Revue de Champagne et de Brie. 1. [Le chapitre général de Marmoutier en juin 1702 avait nommé Dom Nicolas Du Bout prieur du monastère de Saint-Michel du Tréport. Ainsi qu'on l'a vu plus haut (préface), c'est dans cette localité que l'auteur de l'Histoire de l'abbaye d'Orbais exécuta la rédaction définitive de son manuscrit. — Les lignes relatives à D. Coquelin et à D. Jamet ont été écrites en 1704. Le séjour de Dom Du Bout au Tréport semble d'ailleurs n'avoir offert aucune particularité intéressante à noter. Neus savons seulement qu'il souscrivit, dans l'intérêt du couvent, un emprunt de mille livres à constitution de rente, suivant contrat sous seing privé délivré le 2 mars 1703. Laffleur de Kermaingant, loc. citat., p. CXII et CXVIII.]

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Rendent ser

vécurent aussi toujours dans une parfaite union et concorde; ils agirent toujours de concert dans leurs généreuses mais pénibles entreprises, travaillant avec une sainte émulation à l'envi l'un de l'autre plus rudement, plus fortement et plus assidûment que les plus robustes de leurs ouvriers et de leurs manœuvres, et vivant aussi pauvrement qu'eux, les animant par leurs exemples, et se retranchant même souvent le nécessaire, (Dom Guillaume se contenta toujours de boire de fort mauvais cidre, qui ne se fait à Orbaiz qu'avec de méchantes pommes sauvages), afin de contribuer par leurs travaux, leurs épargnes et leur vie pauvre au payement des charges et au prompt rétablissement du monastére.

Le zéle et l'inclination charitables et bienfaisants de nos vice au public deux Révérends Peres ne se bornérent pas au rétablissement par les fonctions ecclésiastiques. des temples matériels et des édifices du monastére; ils les répandoient encore au dehors, secourant Messieurs les curez du lieu et des parroisses voisines dans leurs différens besoins, suppléant pour eux en cas d'absences ou de maladies, et écoutant les confessions du pauvre peuple avec fruit et édification.

Aprés que Dom Guillaume eut observé une vie si opposée à la nature pendant plus de douze ans (qui le fera toujours vivre dans l'esprit des habitans et considérer icy comme le second restaurateur du monastére d'Orbaiz aussi bien que de celui du Tréport), les supérieurs majeurs le voyans âgé et infirme, l'envoyérent demeurer dans la célébre et ancienne abbaye de Saint-Médard de Soissons, où il a toujours esté l'exemple de la communauté par son profond silence, sa grande Mort de Dom retraite, son parfait éloignement du monde, sa vie cachée en Guillaume (au premier jour du Dieu, son application continuelle aux exercices intérieurs mois de mars et son assiduité à toutes les observances réguliéres de nuit et 1704) trés édifiante. de jour, dont il ne s'est jamais dispensé que par nécessité et toujours avec l'approbation de ses supérieurs jusqu'à sa mort prétieuse aux yeux de Dieu, arrivée le samedi premier jour de mars de la présente année mil sept cens quatre, âgé de soixante-neuf ans et six mois, et de profession quarante-neuf et demi'.-On se croit obligé, pour l'édification de nos succes

1. [Dom Guillaume Jamet, natif de Rouen, avait fait profession dans l'abbaye de Saint-Denis, le 31 août 1654, à l'âge de 20 ans. (Bibl. nat. ms. lat. 12794.) A partir de 1674, la signature de ce digne religieux se trouve à côté de celle du prieur D. Pierre Mongé, sur les actes notariés relatifs à l'abbaye. Etude de M. Charlot.]

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