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mois et an pour la taxe des armoiries imposée sur tous ceux qui ont droit d'en porter et de s'en servir, l'abbé et les religieux de cette abbaye payérent cinquante livres, item cent sols pour les deux sols pour livre, et trente sols pour les fraiz du blazon, suivant la taxe sur eux imposée et la quittance à eux délivrée par Trudel, commis du traittant, le treizième jour de may mil six cens quatre-vingt dix-sept 2.

ARMOIRIES DE L'ABBAYE DE SAINT-PIERRE D'ORBAIS.

Le procez que Dame Françoise Croiset, abbesse, et les religieuses de l'abbaye d'Andecy, ordre Saint Benoist, diocése de Châlons, avoient intenté contre le chambrier de Saint-Pierre d'Orbaiz et le prieur de Notre-Dame de l'Abbaye-sous-Plancy, prétendant qu'une portion des grosses dixmes de Fére-Champenoise leur appartenoit allencontre desdits chambrier et prieur, fut terminé à l'amiable par une transaction faite entre les parties intéressées le neuviéme jour d'aoust audit an 16973, par laquelle lesdits sieurs chambrier d'Orbaiz et prieur dudit prieuré s'obligérent de payer chacun an ausdites dames abbesse et religieuses d'Andecy', chacun quatre livres dix sols au jour

1. [Conseils du Roi (juillet-décembre 1696), in-4". Bibl. nat., Imprimés, F3444 f. 93.]

2. [L'abbaye de Saint-Pierre d'Orbay, ordre de Saint-Benoist, congrégation de Saint-Maur (50 liv.; fleur de lis). « Porte d'azur à deux clefs d'or passées en sautoir, une épée d'argent la pointe en haut posée en pal et brochant sur les clefs accostée en chef de deux fleurs de lis d'or et en flanc de deux larmes d'argent. » De l'état du 6 juin 1698. - Armorial de d'Hozier, Généralité de Soissons, p. 448.]

3. [V. aux pièces justificatives.]

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4. [« L'abbaye de filles de N. D. d'Andecy de l'ordre de S. Benoist, dont est abbesse Françoise Croiset, composée de 33 religieuses qui ont de revenu

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Soleil d'argent

pour exposer

le Saint Sacrement.

Procuration

donnée pour ob

tenir une coupe

effect.

sans

L'évêque de Soissons visite

de Saint-Martin d'hyver à perpétuité, comme on leur avoit toujours auparavant payé, moyennant laquelle somme de neuf livres lesdites dames abbesse et religieuses renoncérent pour toujours à toutes leurs prétentions sur lesdites dixmes de FéreChampenoise.

Vers le mois d'août ou septembre de cette présente année 1697, le Révérend Pere Dom Pierre Mongé fit faire le soleil d'argent pour exposer publiquement le Trés Saint Sacrement. Cette dépense revient à six cens livres, sçavoir trois cens cinquante et une livres quatorze sols d'argent monnoié donné comptant, avec l'ancien soleil, un vieux calice, quelques cuilliers et autres piéces d'argent.

Le treizième jour d'octobre de cette présente année, les religieux donnérent procuration audit sieur abbé de Montréal pour poursuivre tant en son nom qu'en celui desdits religieux une coupe des bois de la Main-ferme jusqu'à la somme de dix mille livres, à la charge et condition que les fraiz pour obtenir ladite coupe, estans payez des premiers deniers provenans d'icelle, on emploieroit le restant à rétablir la nef de notre église, et qu'en cas que ladite somme fût plus que suffisante pour ledit restablissement, l'on sépareroit moitié par moitié avec ledit sieur abbé le restant pour être mis au plûtôt en fond, pour en jouir chacun de son costé.

En cette même année 1697 ou 1698, ledit seigneur évêque Saint-Prix et de Soissons, Mr Fabio Brulart de Sillery, faisant la visite de confirme dans son diocése et étant à Orbaiz, il visita seulement l'église Saintl'église de l'abbaye, mais sans Prix; mais il ne se présenta pas pour faire ni pour demander exercer aucun aucun acte de juridiction. Il logea dans le monastére, y dit acte de juridiction sur l'ab- une basse messe; il assista même au Salut et à la bénédiction baye. du Trés Saint Sacrement donnée en sa présence par le R. P. Dom Pierre Mongé, prieur. Il demanda seulement d'administrer le sacrement de confirmation dans notre église comme étant plus grande et plus commode, se trouvant au milieu du bourg. Voyez cy-dessus chapitre septiéme.

plus de 6000 1. Elle a esté fondée en 1131 par Simon de Broyes en qualité de seigneur de Baye dont ce seigneur Champenois possedoit la terre dans l'étendue de laquelle cette abbaye se trouve située, et les seigneurs de cette terre de Baye ont esté déclarez fondateurs de cette abbaye par arrest du Parlement de Paris du mois de juin (lisez 19 juillet) 1687 contradictoire avec l'abbesse et les religieuses qui se prétendent de fondation royalle. » (Extrait du Mémoire des Intendants sur la généralité de Champagne dans l'enquête ouverte en 1697). Sur l'abbaye d'Andecy, V. Revue de Champagne, t. IX, p. 109 et s., 118 el s. (article du baron de Baye), et t. XIII, p. 181.]

.......

1698

Le.... jour de mars de cette présente année 1698, le R. P. Dom Pierre Mongé prieur, aprés plusieurs conférences avec Mo Jean Jolly, prêtre de Paris et frere de feu Messire Claude Jolly', autrefois curé de Saint-Nicolas des Champs et ensuite évêque-comte d'Agen [1665-1678], porta enfin ledit sieur Jean Jolly à résigner le prieuré simple de Notre-Dame de l'Abbaye-sous-Plancy, diocése de Troyes, et membre de Molême, dont il estoit prieur commendataire, au R. P. Dom Nicolas Doé, ancien supérieur de notre congrégation, et pour lors dépositaire de ladite congrégation 3, sous la réserve de deux mille quatre ceus livres payables pour chacun an de trois en trois mois; lesdites deux mille quatre cens livres de pension viagére créée en cour de Rome, franche et quitte de toutes sortes de charges, comme décimes, dons gratuits, subvention ou capitation, pensions congrues des curez, rétributions et honoraires pour les messes qui se doivent dire deux ou trois fois par chaque semaine de l'année dans la chapelle dudit prieuré, réparations et toutes autres charges généralement quelconques.

Dez aussitôt que ledit R. P. Dom Pierre Mongé, fondé de la procuration dudit R. P. Dom Nicolas Doé, prieur dudit prieuré, et en vertu des provisions obtenues en cour de Rome, en eut pris possession, il fit réparer tout à neuf un côté de l'église de Saint

1. [Joly (Claude), né en 1610 à Buri-sur-l'Orne, au diocèse de Verdun, fut le prêtre qui assista Mazarin à ses derniers moments. Il se fit une grande réputation dans l'éloquence de la chaire. « M. Vincent de Paul, dit son biographe, ne souffrait qu'avec peine que les Lazaristes entendissent d'autre prédicateur que M. Joly. » D'abord évêque nommé de Saint-Pol de Léou, il fut ensuite désigné pour l'évêché d'Agen le 1o mai 1664, et sacré dans l'église Saint-Martin-des-Champs de Paris le 15 mars 1665. Ce pasteur zélé s'appliqua toute sa vie à instruire les peuples et à faire fleurir la discipline ecclésiastique. Ses œuvres ont été imprimées. Abbé Barrère, Histoire religieuse et monumentale du diocèse d'Agen (1855-56, in-4o), t. II, p. 398 et suiv.]

2. [ABBAYE-SOUS-PLANCY (L'), auj. cant. de Méry-sur-Seine (Aube.) Prieuré fondé au plus tard en 1080 par très noble dame Gilie de Plancy.]

3. [Dom Nicolas Doé, natif de Troyes, fit profession à Saint-Remi de Reims le 13 juin 1659 à l'âge de 19 ans. Il fut successivement prieur de Saint-Nicaise de Meulan (1681), de Saint-Martin de Pontoise (1684), de Saint-Corneille de Compiègne (1687-1693). Il exerça de 1696 à 1711 la charge de dépositaire de la congrégation. Il mourut le 23 janvier 1728 au monastère de Saint-Denis en France.]

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Emprunt de 2400 1. pour faire les réparations dudit prieuré et dépen

dances.

On met six reli

Orbaiz.

Martin, parroisse dudit village de l'Abbaye-sous-Plancy 1, dont ledit prieur est patron, seigneur temporel et gros décimateur. Il fournit aussi ladite chapelle d'ornemens, de linges, et fit d'autres accommodemens dont elle manquoit, ayant été laissée en pitoyable état, suivant la pratique ordinaire de Messieurs les commendataires, plus soigneux d'en toucher tous les ans deux à trois mille livres que d'en réparer les bâtimens et satisfaire à toutes les autres charges. Ces réparations et accommodemens absolument nécessaires, se montérent à prés de deux mille livres suivant les différentes quittances des ouvriers et marchands. L'on prit à constitution de rente du sieur Maillefer, prêtre de Reims, deux mille quatre cens livres dont notre communauté s'est faite caution et paye 96 1. de rente par an, à cause qu'elle jouit de tout le revenu dudit prieuré, avec la permission du trés R. P. général et le consentement dudit Dom Nicolas Doé, titulaire, pour contribuer à entretenir un nombre de religieux plus considérable à Orbaiz aprés la mort dudit sieur Jolly, à qui on a payé exactement ladite pension jusqu'au jour de sa mort arrivée le...... jour de..... 170.. (sic).

Le trés Révérend Pere Dom Claude Boistard, supérieur gieux, y com- général, avec les RR. PP. sénieurs assistans et visiteurs des pris le supédans six provinces de notre congrégation, assemblez au mois de may de cette présente année dans l'abbaye Saint-Germaindes-Prez de Paris pour la diéte annuelle, croyant que ce monastére étoit en estat de recevoir et entretenir commodément une petite communauté, ordonnérent que dans la suite il y auroit six religieux, et dez lors on commença à chanter la grande messe et vêpres tous les jours, et à observer exactement les statuts et reglemens de notre congrégation Saint-Maur; ce qu'on n'avoit pu exécuter jusqu'alors, à cause du petit nombre des religieux, et que les lieux réguliers n'estoient pas encore en état. On a reconnu depuis que l'on s'étoit un peu trop pressé d'augmenter icy le nombre des religieux; aussi a-t-on

1. Eglise de Saint-Martin (XVIe siècle), à l'Abbaye-sous-Plancy. D'Arbois de Jubainville, Répertoire archéologique de l'Aube, col. 15.]

2. [Peut-être Philippe Maillefer, prêtre, docteur en théologie de la faculté de Reims et chanoine de l'église métropolitaine de cette ville, décédé le 18 avril 1720. Armes : « D'azur à un chevron d'or accompagné de trois estoiles de même, deux en chef et une en pointe. » D'Hozier, Armorial, Cham pagne, p. 49. Cf. Bibl. nat., Cabinet des titres, Pièces originales, dossierMaillefer, for 18 et suiv. Cf. Bulletin histor. et philolog. du Comité des Travaux historiques, année 1885, p. 92.]

été obligé de les diminuer à cause des taxes, impositions et charges publiques et particuliéres de ce monastére, et de remettre à un autre temps plus favorable l'achevement du reste des édifices, décoration de l'église, fourniture de bibliothéque, fonte de cloches, remboursement de rentes coustituées.

1699

Le septième jour de mars de cette présente année, la communauté prit et se chargea de la recepte dudit sieur abbé de Montréal pour sa vie abbatiale, à la charge de luy en donner par chacun an deux mille cinq cens livres de pension aux termes marquez et aux charges, clauses et conditions spécifiées fort au long dans le bail fait sous les signatures privées dudit sieur abbé et dudit R. P. Dom Pierre Mongé, prieur, au nom des religieux. Recours audit bail dont il y a une copie signée dans notre chartrier.

(A suivre.)

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