Bibliothéque

formée.

« si grande église pour si peu de moines? » On laisse à ceux qui liront ces paroles à faire les réflexions qu'elles méritent au jugement des sages. On dira seulement que le R. P. prieur les releva d'une maniére qui ferma la bouche et couvrit de confusion l'abbé.

Il ne trouva icy ni place de bibliothéque, ni anciens manuscripts, ni livres. Il en a ménagé une qu'il a ornée d'une trés belle menuiserie et y a mis de bons livres, des bibles, les conciles généraux, des commentaires et interprétes de la Sainte Ecriture, des Peres grecs et latins, des théologiens scholastiques et moraux, livres de pieté, chronologistes, historiens, et autres, pour commencer une bibliothéque 1.

488 à sa base et 4m 66 à son sommet au niveau de l'enrayure de la pyramide. Celle-ci est octogone et pose ses angles sur les milieux des pans de bois, ainsi que le fait voir le tracé B. Les arêtiers E sont soulagés par des contre-fiches G assemblées dans les poteaux d'angle H, et sur les angles F sont posés quatre petits pinacles, visibles sur le tracé perspectif. Le corps de la flèche, la pyramide, les pinacles et les lucarnes sont couverts d'ardoises petites, épaisses, clouées sur de la volige de chêne. Il y a des lames de plomb dans les noues. Cet édifice, si simple, est d'un effet charmant, à cause de ces saillies, et surtout à cause de l'heureuse proportion de l'ensemble; il date du xiv. siècle. Le beffroi est indépendant de la charpente de la flèche, et repose seulement, comme celle-ci, sur les quatre piles du transsept. » Cf. L. Courajod, Lettres à M. Noël Boucart sur la restauration de la flèche d'Orbais, en juillet et août 1869, Epernay, Noël Boucart, 1869, 20 p. in-8°.]

1. [Rappelons ici que la bibliothèque de la ville d'Epernay conserve aujourd'hui le catalogue de la bibliothèque conventuelle d'Orbais (V. suprà, préface). C'est un manuscrit in-folio portant la date de 1714. D'après l'état qui figure en tête de ce catalogue, on voit que, lorsqu'il fut composé, la bibliothèque d'Orbais comprenait environ 3,904 volumes ainsi répartis :

Avant son arrivée, les lieux réguliers étoient presque détruits, et il en a rétabli de fort beaux, solides et commodes qu'il a trés bien meublez.

La place devant le dortoir des religieux, où est aujourd'huy Jardin ménagé. leur jardin, étoit fort irréguliére, haute, basse, impraticable.

Là tout y étoit couvert d'épines, de ronces, de brossailles; icy étoient de grands creux où il se faisoit de grands amas d'eau qui s'y corrompoit et engendroit mille vilains animaux; par tout enfin un fond inculte et stérile. Mais par son travail assidu, par son industrie, arrachant, défrichant, remuant et transportant luy-même la terre, applanissant les hauteurs, comblant les creux, arrosant la terre de ses sueurs, il en a fait un jardin fort beau et fort fertile.

La belle fontaine de Saint-Prix, dont l'eau est excellente, ne communiquoit plus ses eaux dans le monastére depuis plus de cent cinquante ans, comme nous l'apprenons d'un procezverbal fait au mois de décembre mil cinq cens quatre-vingt-un, du tems de l'abbé Jean de Pilles; mais notre R. P. prieur la fit conduire au mois de may mil six cens quatre-vingt-dix-neuf dans le jardin, où elle forme un trés beau jet d'eau, et dans les officines du monastére.

Tous ces différens travaux exerçoient le zéle infatigable du

Fontaine de Saint-Prix.

L'aperçu qui précède montre qu'au début du xvin siècle l'abbaye bénédictine d'Orbais était un centre d'études assez important. Dans l'inventaire de sa bibliothèque, la part numérique la plus large est celle qui est faite aux ouvrages d'histoire ¡profane (504 vol.). Aussi est-ce à juste titre que M. Louis Paris a pu citer la riche et savante abbaye d'Orbais parmi celles qui, dans la province de Champagne et de Brie, ont laissé les plus nombreux témoignages de leur zèle pour les études historiques, en nous léguant d'importantes et précieuses collections..... (Lettre au Maire, p. xvin), en tête du Catalogue des imprimés de la bibliothèque d'Epernay, t. I, Epernay, Bonnedame, 1883.]

Procez suscitez R. P. prieur au dedans; mais on luy donna de l'occupation au dehors par les injustes procez que des personnes puissantes luy suscitérent en attaquant et disputant plusieurs droits et possessions de l'abbaye dont elle jouissoit justement et paisiblement depuis plusieurs siécles. Il les termina toujours neantmoins avec avantage et avec honneur, soit par des arrests des Cours souveraines, ou des transactions faites à l'amiable qui confirmoient l'abbaye dans ses anciens droits et posses

Prestation de Mareüil main

transaction

en

1689, le 9 décembre, pardevant Pâquier, notaire à Paris.

sions.

Louis Eléonor Hennequin de Charmont, fils et frere de protenue à l'ab- cureurs généraux au Grand Conseil, et abbé commendataire de baye par une l'abbaye du Valsecret', ordre de Prémontré, vouloit réduire à la moitié la prestation que notre abbaye s'est réservée anciennement et a droit de prendre tous les ans aprés la Saint-Martin d'hyver en bled-froment, seigle et avoine, sur les dixmes de la parroisse de Mareüil proche d'Orbaiz, comme ayant abandonné lesdites dixmes à cette condition. Après avoir soutenu un long procez audit Grand Conseil, l'affaire fut accommodée et l'abbaye maintenue dans son ancienne et légitime possession par une transaction du neuviéme jour de décembre mil six cens quatre-vingt-neuf, entre ledit Hennequin, abbé, Jacques de Pouilly de Lançon, abbé d'Orbaiz, et le R. P. Dom Pierre Mongé, au nom de notre communauté. Cette transaction est dans le chartrier. Voyez cy-dessus au titre de Gilles, abbé d'Orbaiz en 1300, et cy-aprés en 1689, au titre de Jacques de Pouilly de Lançon.

Transaction

d'Andecy, le 9° d'août 1697, parnots, notaire à

Dame Françoise Croiset, abbesse de l'abbaye d'Andecy2, avec l'abbaye ordre de Saint-Benoist, prétendoit qu'une bonne partie des dixmes de Fére-Champenoise luy appartenoit. L'affaire étant sur le point d'être jugée au profit de notre abbaye, les amis et conseil de ladite dame abbesse luy conseillérent de s'accommoder, ce qui se fit par une transaction, par laquelle notre

devant Des

Paris.

1

[Louis Léonor Hennequin de Charmont, fils ainé de Louis François Hennequin, procureur général au Grand Conseil, et de Marie Marguerite l'Hoste de Beaulieu, docteur de la faculté de Paris et seigneur de Coribert, tenait l'abbaye du Valsecret en commende depuis le mois de juillet 1681. Il mourut à Paris le 23 février 1735, à l'âge de 65 ans. Armoiries : « Vairé d'or et d'azur; au chef de gueules, chargé d'un lion léopardé d'argent. >>]

2. Françoise Croiset, fille de Charles Croiset, contrôleur général de la grande chancellerie, et de Marie Damon, prit possession de la charge d'abbesse d'Andecy le 25 janvier 1673. Elle fit rebâtir presque entièrement le monastère. Elle mourut vers 1717.]