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riage en ligue directe, et aussi la moitié des terres de Rollancourt et autres existant au comté d'Artois, que Hugues avait recueillies durant leur mariage par le décès de sa mère et de Jean de Châtillon son frère; - parce que, disait-elle, la femme au décès du mari doit tenir et avoir, selon la coutume de Champagne, à raison du douaire coutumier, la moitié des terres que le mari tenait au temps des nôces et de celles qui lui sont échues en ligne directe au cours du mariage, et aussi au pays d'Artois la moitié des terres et héritages échus au mari en lignes directe et collatérale pendant le mariage'. » (Ibidem, X, 22.)

« Le treiziesme jour de juillet, M. le Chancelier alla au parlement déclarer que Jacques de Chastillon estoit venu pardevant luy dire qu'il se soubmettoit au jugement de la cour, sur quoy, l'affaire examinée, sur le rapport dudit sieur chancelier fut dit que la veuve auroit pour son douaire la moitié de la terre de Sompuis en Champagne, et la moitié de la tierce partie des terres de Beauvoisin, lesquelles Hugues de Chastillon. son mari possédoit lors de ses nôces, ou la moitié de la terre de Rollaincourt en Arthois, suivant les offres à elle faites par Jacques de Chastillon son fils. » (Ibidem, Histoire et Preuves.)

En 1392, Jacques de Châtillon prend alliance avec Jeanne de la Rivière, fille de Bureau, seigneur de la Rivière, premier chambeilan de Charles VI, et précédemment de Charles V, et de Marguerite, dame d'Auneau, sa femme.

Bureau était le second fils de Jean de la Rivière et d'Isabeau d'Augeren, dont le père, Hugues d'Augeren, avait été l'un des exécuteurs testamentaires de Louis-le-flutin. Jean, frère aîné de Bureau, premier chambellan de Charles V, était mort en 1365 sans enfants 3.

1. L'aveu et le procès ci-dessus ne font pas connaitre d'autres enfants que Jacques. Les frères de Jacques, dont parle Duchesne, (voir chapitre précédent), seraient donc des frères naturels.

2. La Rivière, château, sur Pontgouin, c. de Courville (Eure-et-Loir).— Auneau (Eure-et-Loir).

3. Bureau de la Rivière et Marguerite d'Auneau avaient quatre enfants : 1 Charles, qui fut seigneur de la Rivière. Il épousa en premieres nôces Blanche, fille unique de Charles de Trie, comte de Dammartin, dont il n'eut pas d'enfants, et en secondes noces Isabeau, fille de Gui de la Tremouille et de Marie de Craon. Cette dame, après sa mort survenue en 1429, épousa Guillaume de Châteauvillain.

(La maison de la Rivière avait pour armes de sable à la bande d'argent.)

Jeanne de la Rivière apporte en dot à son mari la seigneurie de Beauval', que vraisemblablement Bureau avait acquise de Robert III de Beauval, de la famille de Candavêne.

Voici comment Froissard parle du mariage de Jacques et de Jeanne : « Le sire de la Rivière avoit une jeune fille, belle damoiselle et gente, en l'âge de dix ans, laquelle fille avoit espousé par conjonction de mariage un jeune fils qui s'appeloit Jacques de Chastillon, fils à messire Hue de Chastillon, qui jadis fut maistre des arbalestriers de France. Et estoit le fils héritier de son père, et tenoit grans héritages et beaux, et estoit encore taillé d'en plus tenir; et jà chevauchoit-il, et avoit plus d'un an chevauché avecques son grant seigneur le seigneur de la Rivière. Mais nonobstant toutes ces choses, et outre la volonté de l'enfant, on le démaria de la fille au seigneur de la Rivière et fut remarié ailleurs, là où il pleût aux seigneurs de Berry et de Bourgoigne, et à ceux de la Tremouille qui pour le temps de lors menoient la tresche...... (Le comte de Dammartin, dont le fils ainé de Bureau avait épousé la fille unique, s'oppose à la dissolution de ce mariage) ..... Quand on vit la bonne volonté du comte de Dampmartin et ses défenses, on le laissa en paix, demeura le mariage et les deux enfans ensemble. Mais le premier (c'està-dire le précédent) dont je vous ai parlé, se rompit et en dispensa le pape Clément (VII), voulsit ou non, car pour lors au royaume de France il n'avoit autre puissance que celle que on luy donnoit et consentoit à avoir, tant estoit l'Eglise subjette et vitupérée par le schisme et ordonnance de ceux qui gouverner la devoient *. »

Charles VI, par lettres patentes du 23 janvier 1393, décide

2. Jacques, qui fut seigneur d'Auneau et mourut prisonnier des Bourguignons en 1413.

3° Perrette, qui épousa Gui de la Roche, seigneur de la Roche-Guyon. 4. Et enfin Jeanne, la plus jeune, « mais la plus accomplie en beauté, ▸ mariée à l'aage de dix ans à Jacques de Chastillon. » (Duchesne.) 1. Beauval, près Doullens (Somme).

2. « Mais si lors Jacques de Chastillon fut contraint de quitter son espouse pour obeir à ceux qui avoient la puissance en main et poursuivoient injustement la ruine de Bureau, son beau-père, toutefois il est certain qu'il la reprist depuis, vesquit maritalement avec elle, et en eust mesme très belle et féconde lignée. » (Duchesne.)

que Louis, duc d'Orléans, son frère, tiendra de lui à l'avenir le comté de Vertus (dont faisait partie la châtellenie de Rosnay). Ce comté appartenait au duc d'Orléans du chef de sa femme Valentine de Milan, fille de Jean Galéas Visconti et d'lsabelle de France. A partir de ce jour, la Châtellenie de Dampierre qui était tenue à foi et hommage du Roi ', sans moyen, relèvera directement du comté de Vertus, à cause du châtel de Rosnay.

En 1395, Jacques de Châtillon, seigneur de Dampierre, fournit au duc d'Orléans, comte de Vertus et de Rosnay, aveu et dénombrement de la baronnie de Dampierre. (Archives du château de Dampierre. Original en parchemin.) C'est le plus ancien aveu qui existe.

L'an 1396, Jacques est l'un des parents et amis qui assistent Simon de Roucy, comte de Braîne, pour luy faire pourvoir de curateur au parlement. » (Duchesne.)

A la date du 26 juillet 1397, le premier des deux manuels « des receptes et despenses des échoites et mortemains de la grand'chambre (Evêché de Troyes), » constate, au folio 23, des présents de pain et de vin « au capitaine de Dampierre. >> (Archives de l'Aube, G. 1833.)

«Par le décès de Guy (II) de Chastillon, comte de Blois, arrivé au mois de décembre l'an 1397, les armes pleines de la maison de Chastillon (de gueules à trois pals de vair, au chef d'or) echeurent à Jacques, seigneur de Dampierre. Car les enfants de Charles de Chastillon, duc de Bretagne (Saint-Charles de Blois), ausquels elles devoient appartenir, avoient retenu celles de Bretagne. Par quoy il osta les deux lions de sable contrepassants sur le chef que ses prédécesseurs y avoient adjoustés pour briseure. (Duchesne.)

1398. Le roi Charles VI retient Jacques de son conseil et l'institue son chambellan. Ensuite de quoy i servit sa majesté en plusieurs entreprises et affaires tant de guerre que de paix. » (Ibidem.)

1404. Le Prieuré et la Cure de Dampierre durent payer leur part d'une aide de 15,000 livres tournois levée dans le diocèse de Troyes pour en employer le produit à repousser « l'entreprise de Henri de Lancastre qui se dit roy d'Angleterre. » (Boutiot, II, p. 309.)

1. Comme héritier du comté de Champagne.

1105. Environ le mois de may, Waleran de Luxembourg, comte de Ligny et de Saint-Pol, et capitaine de Picardie de par le Roy, s'en alla mettre le siège devant un chastel nommé Mercq, à une grosse lieue près de Calais. Il prit la ville, endommagea le châtel, mais fut battu, mis en fuite et se partit à Thérouanne. De ceux qui furent pris furent le seigneur de Hangest, capitaine de Boulogne, le seigneur de Dampierre, seneschal de Ponthieu..... Conduit à Calais, le seigneur de Dampierre dut recouvrer sa liberté, car trois jours après, le comte de Saint-Pol, qui étoit trait à Therouene, espérant aucunement recouvrer son honneur, mande de toutes les marches de Picardie gens à venir devers luy. S'y vinrent le seigneur de Dampierre et plusieurs autres nobles hommes en très grand nombre, avec lequel comte ils eurent plusieurs conseils és quels ils conclurent d'aller esmayer leurs adversaires; mais en ces propres jours le Roy manda aux comte et seigneurs de ne pas proceder plus avant de faire ladite entreprise. (Monstrelet, édition Buchon, I, 24.)

1405. On voit dans un arrêt de cette année, que Jean de Chastillon, fils de Floridas, accompagné de Richard de la Loue, de Jean de Remy dit le Roy, et de Colin Salomon, commit divers excès et attentats sur les hommes et sur les sujets de l'abbaïe de Sainte-Berthe de Blangy', pour gratifier Jacques de Chastillon (son oncle?) qui les vouloit contraindre à faire le guet et la garde en son château de Rolaincourt. › (Duchesne.)

1405-1406. On lit à cette date au compte des amendes de l'officialité de Troyes, rendu à Etienne de Givry, évêque de Troyes, ce qui suit : — « Die martis ante festum Pentecostes..... D.nus Franciscus curatus de Sancto Audɔeno..... emendavit, et taxata est emenda ad XX s.— Eadem die D.nus Jacobus capellanus de Sumpseio emend. et tax. est emenda ad XX s. — Eadem die Curatus de Dampetra emendavit et tax. est emenda ad XL s. » (Archives de l'Aube, G. 213.) 1407. Le pouillé du diocèse de Troyes de l'année 1407 porte ce qui suit : Hic sunt collationes et taxationes

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1. Marck, c. de Calais (Pas-de-Calais).

2. Waleran de Luxembourg, comte de Saint-Pol, ayant mandé par toutes les marches de Picardie gens à venir devers luy, le seigneur de Dampierre y va avec Jean de Craon, seigneur de Domart, et autres chevaliers. (Duchesne.)

3. Blangy, c. du Parcq (Pas-de-Calais).

<< decime ecclesiarum et beneficiorum diocesis Trecensis..... « Decanatus Sancte Margarete:.... Prior de Dampetra (ex « cænobio Majoris Monasterii) non debet visitationem nec procurationem per compositionem XXXIII.......

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« rochie:..... Dampetra Prior de Dampetra presentat. « XXXIIII 1......... » (D'Arbois de Jubainville, Pouillé de 1407.)

Le sire de Dampierre est assurément au nombre des chambellans, conseillers, chevaliers et nobles qui, avec les princes du sang et les grands feudataires signent l'édit du 26 décembre 1407. Cet édit porte que lorsque le Roi décédera avant la majorité de son fils aîné, le royaume ne sera point gouverné par un régent, mais au nom du nouveau Roi par un conseil dans lequel les affaires seront décidées à la pluralité des voix. (Monstrelet-Buchon, note au ch. 37.- Recueil des Ordonnances du Louvre, IX, p. 267.)

Il signe les lettres de rémission accordées par le Roi au duc de Bourgogne (Jean-sans-Peur), qui avait fait assassiner le duc Louis d'Orléans. « Donné à Paris le 5 mars 1407. Ainsi signé par le Roy; présents: le Roy de Sicile, Nos Seigneurs « les ducs de Guyenne, de Berry, de Bretagne, de Lorraine; «<les comtes de Mortain, de Nevers, de Vaudemont; messire Jacques de Bourbon, Monsieur l'Archevêque de Sens, l'Evê« que de Poitiers, le comte de Tancarville, le grand maistre « d'hostel, le sire d'Aumont, le sire d'Ivry, le sire de Dampierre, le Galois d'Aunay et plusieurs autres. ». (MonstreletBuchon, note au ch. 40.)

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1407. Jacques de Chastillon, seigneur de Dampierre, fut lors choisy par le duc de Bourgogne pour faire sçavoir à la cour que le roy en son intervale qu'il avoit eu de santé depuis vendredy au soir, dixiesme jour de mars, jusques au samedy au disner, avoit dit sur ce que plusieurs luy demandoient le lieu vacant par la mort de feu maistre Renaut de Bucy, qu'il vouloit et estoit son intention que eslection se fist du plus suffisant selon les ordonnances royaulx autres fois faites. Et parle le registre ancien, qu'il y alla le lundy suivant accompagné de plusieurs chevaliers et écuyers avant les plaidoieries du matin. »> (Duchesne.)

1408. Jacques de Châtillon fut pourvu de la charge d'Amiral, à la faveur du duc de Bourgogne dont il tenait le parti ', et à la

1. Enclinant, dit Duchesne, aux prières de la royne Isabeau. »>

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