Page images
PDF
EPUB

Jean, seigneur de Monchy, chevalier, contre Robinet de Robreviettes, fils et prétendu héritier du défunct, ainsi que le porte un registre de l'an 1415. » (Duchesne.)

[ocr errors]

1414. L'Amiral est au nombre des seigneurs qui se joignent à Jean I, duc de Bourbon, dans la proposition de Tournoi qu'il lance le premier janvier 1414 aux chevaliers d'Angleterre. Les lettres de défy de ce tournoi sont ainsi conçues : « Nous, Jean, duc de Bourbonnois, comte de Clermont, de Foix et de l'Isle, seigneur de Beaujeu, pair et chambrier de France, désirant échiver oisiveté et explecter nostre personne en avançant nostre honneur par le mestier des armes, pensant y acquérir bonne renommée et la grâce de la très belle de qui nous sommes serviteurs, avons n'aguère voué et empris que nous, accompagnez de seize autres chevaliers et escuyers de nom et d'armes, c'est à sçavoir l'Amiral de France', messire Jean de Chalon, le seigneur de Barbazan, le seigneur du Chastel, le seigneur de Gaucourt, le seigneur de la Heuse, le seigneur de Gamache, le seigneur de Saint-Remy, le seigneur de Monsurs, messire Guillaume Bataille, messire Drouet d'Asnière, le seigneur de la Fayette, le seigneur de Poulargues, le seigneur Carmalet, Louis Cochet escuyer, Jean du Pont escuyer, Porterons en la jambe sénestre chascun un fer de prisonnier pendant à une chaîne, qui seront d'or pour les chevaliers et d'argent pour les escuyers, par tous les dimanches de deux ans entiers, commençant le dimanche prochain après la date de ces présentes, ou cas que plus tost ne trouverons pareil nombre de chevaliers et escuyers de nom et d'armes, sans reproches, que tous ensemblement nous veuillent combattre à pié jusqu'à outrance, armez chascun de tel harnois. qu'il luy plaira, portant lance, hache, épée et dague, ou moins de baston de telle longueur que chascun voudra avoir, pour estre prisonnier les uns des autres, par telle condition que ceux de nostre part qui seront outrez soient quittes en baillant chascun un fer et chaîne pareils à ceux que nous portons; et ceux de l'autre part qui seront outrez seront quittes chascun pour un bracelet d'or aux chevaliers et d'argent aux escuyers, pour donner là ou leur semblera, etc. » Un autre article fait voir que les armes se devoient faire en Angleterre : << Item, et serons tenus, Nous duc de Bourbonnois, quand nous irons en Angleterre, ou devant le juge qui sera accordé, de le faire sçavoir à tous ceux de nostre compagnie que ne seroient par

1. Moréri désigne nommément Jacques de Chatillon.

deçà, et de bailler à nosdits compagnons telles lettres de Monseigneur le Roy qui leur seront nécessaires pour leur licence et congé, etc. Fait à Paris le premier de janvier l'an de grâce 1414. (Moréri, au mot Tournoi1.)

[ocr errors]

En 1415 une nouvelle aide, fixée à 18,000 1. t., frappe le diocèse de Troyes. (Boutiot, II, p. 350.) La Cure et le Prieuré de Dampierre durent en supporter leur part.

La même année, « messire Jeannet de Poix, neveu (lisez beau-fils) de messire Jacques de Chastillon, seigneur de Dampierre et amiral de France, allant devers le duc de Bourgogne, atout 200 combattants ou environ, fut rué sus et détroussé de tous points que oncques de sa compagnie n'en eschappa qu'un seul homme, lequel se nommoit Tambulan, et se sauva par fuite, et tous les autres furent morts et pris; de laquelle détrousse moult déplut au duc de Bourgogne. » (Monstrelet, I, ch. 140.)

(Date non connue.) Jacques de Châtillon s'était reconnu débiteur envers Jean de Lesme, bourgeois d'Amiens, d'une rente annuelle et perpétuelle; et pour assurer le service de cette rente il avait obligé et hypothéqué sa terre de Rollancourt et tous ses biens meubles et immeubles. (Duchesne, Preuves, XII, 44.)

1415. Le seigneur de Dampierre, « voyant la guerre déclarée à l'Anglois, rentra en son devoir; il leva des gens pour le service du Roy (Duchesne), et se mit à leur tête.

Et adonc estoient à Abbeville messire Charles d'Albret, connestable de France, le mareschal Boucicaut, le comte de Vendosme (Louis de Bourbon), grand maistre d'hostel du Roy, le seigneur de Dampierre soy disant admiral de France, le duc d'Alençon (Pierre II), et le comte de Richemont (Artus III, depuis duc de Bretagne), avec autres grands et notables chevaliers, lesquels ayant les nouvelles du chemin que tenoit le roy d'Angleterre (il venait de Harfleur par le pays de Caux et le comté d'Eu, trépassant le Vimeu, logeant à Bailleul-enVimeu, puis à Hangest-sur-Somme), se départirent et allèrent à Corbie et delà à Péronne, tous jours leurs gens sur le pays assez près d'eux, contendant garder tous les passages de l'eau de Somme contre les Anglois. » ..... Mais le roi d'Angleterre

1. La bataille d'Azincourt empêcha l'exécution de ce défy, car le duc de Bourbon y perdit la vie, ainsi que l'Amiral et plusieurs des chevaliers ci-dessus nommés.

traverse la Somme aux passages de Voyenne et de Béthencourt, non rompus par ceux de Saint-Quentin, comme ils en avaient reçu l'ordre de Charles VI)..... Et ce propre jeudy (24 octobre) vers le vépre, arrive le connestable assez près d'Azincourt', auquel lieu avec luy se rassemblèrent tous les François en un seul ost, et là se logèrent tous en plein champ, chacun au plus près de sa bannière, sinon aucunes gens de petit état qui se logèrent ès villages au plus près de là. Et le roy d'Angleterre avec tous ses Anglois se logea en un petit village nommé Maisoncelles, à trois traits d'arc des François. Lesquels François avec tous les autres officiers royaux, c'est à sçavoir le connestable, le maréchal Boucicaut, le seigneur de Dampierre et messire Clignet de Brabant, tous deux se nommant amiraux de France, le seigneur (David) de Rambures, maistre des arbalestriers, et plusieurs princes, barons et chevaliers fichèrent leurs bannières en grande liesse avec la bannière royale du connestable au champ par eux avisé, situé en la comté de Saint-Pol, au territoire d'Azincourt, par lequel le lendemain devoient passer les Anglois pour aller à Calais, et firent cette nuit moult grands feux chacun au plus près de sa bannière sous laquelle ils devoient le lendemain combattre... ....En après le lendemain..... vendredy vingtcinquiesme jour d'octobre, les François, c'est à sçavoir le connestable et tous les autres officiers du Roy, les ducs (Charles) d'Orléans, (Jean I) de Bourbon, (Edouard II) de Bar, et d'Alençon, les comtes de Nevers (Philippe de Bourgogne), (Charles) d'Eu, de Richemont, de Vendosme, de Marle (Robert de Bar), (Ferry) de Vaudemont, (Edouard II) de Grandpré, de Roucy (Jean VI, comte de Braine)......... et généralement tous les autres nobles et gens de guerre s'armèrent et issirent de leurs logis. Et adonc, par le conseil du connestable et aucuns sages du conseil du Roy, fut ordonné à faire trois batailles, c'est-à-sçavoir avant-garde, bataille et arrière-garde. En laquelle avant-garde furent mis environ 8,000 bassinets, chevaliers et escuyers, 4,000 archers et 1,500 arbalestriers; laquelle avant-garde conduisoit ledit connestable, et avec luy les ducs d'Orléans et de Bourbon, les comtes d'Eu et de Richemont, le maréchal Boucicaut, le maistre des arbalestriers, le seigneur de Dampierre, amiral de France, messire Guichard Dauphin et aucuns autres capitaines. Le comte de Vendosme

1. Azincourt et Maisoncelles, près Rollancourt, c. du Parcq, arr. de SaintPol (Pas-de-Calais).

et aucuns autres officiers du Roy, atout 1,600 hommes d'armes, fut ordonné faire une aile pour férir les Anglois de costé; et l'autre aile conduisoient messire Clignet de Brabant et messire Louis Bourdon, atout 800 hommes d'armes à cheval, gens d'élite, avec lesquels estoient pour rompre le trait d'iceux Anglois messire Guillaume de Savense, Hector et Philippe ses frères, et plusieurs autres..... S'en suyvent les noms des seigneurs qui moururent à ladite bataille de la part des François 1 les officiers du Roy, messire Charles d'Albret connestable, le maréchal Boucicaut mené prisonnier en Angleterre et là mourut, messire Jacques de Chastillon, seigneur de Dampierre, amiral de France.... -(Monstrelet, I,

ch. 152 et suivants.)

Il est à présumer, à cause de la proximité des lieux, que Jacques de Châtillon fut ramené et enterré à Rollancourt.

« Jeanne de la Rivière, sa femme, le survesquit longtemps, tutrice d'auscuns de leurs enfans mineurs. (Duchesne.) Jacques et Jeanne avaient eu de leur union :

1° Jacques II, ci-après;

2o Waleran, dont il sera parlé après son frère aîné ;

3o Louis, mentionné en plusieurs arrêts avec ses frères (mort après 1460 sans lignée);

4o Isabeau, mariée en 1435 à Jean de Courtenay, chevalier, seigneur de Champignelles et de Saint-Briçon, fils de Pierre de Courtenay et de Jeanne Braque ;

50 Marguerite, femme de Philippe de Fosseux (grand partisan du duc de Bourgogne), morte sans enfants vers 1469; 6o Agnès, qui épousa le seigneur de Fromont;

7o Marie, femme de Jehan d'Isque. Duchesne la mentionne comme alliée au seigneur d'Aurie;

8 Jacqueline, mariée à Jehan de Wertaing, seigneur d'Aubigny;

9° Et Jeanne, qui épousa: 1. Henry de Loustat; 2. Nicolas de Marisy; 3. puis David de Brimeu, seigneur de Ligny, gouverneur d'Artois.

Jacques eut en outre un fils naturel, Jean de Châtillon, connu dans l'histoire sous le nom de Bâtard de Dampierre. Nous en parlerons en son lieu.

VII

JACQUES II

Jacques II de Châtillon fut seigneur de Dampierre, de Sompuis, de Rollancourt, de Ravel, d'Escolle et autres lieux, Conseiller et Chambellan du Roi, et Grand Pannetier de France.

Nous l'avons vù, en 1413, « lors des tribulations de Paris, »> à l'exemple du comte de Vertus (Philippe d'Orléans), du comte (Philippe) de Charolois, fils de Jean, duc de Bourgogne, et de madame (Michelle) sa femme, fille du Roy, s'enfuir avec les seigneurs de Croï, de Roubaix et très grand nombre d'autres, craignant les séditions et les mouvements du peuple. (Monstrelet. Juvenal des Ursins. - Duchesne.)

<< Peu après, son père vivant encore,» il avait épousé Jeanne Flote, dame de Ravel et d'Escolle, sa parente'.

Jeanne était fille d'Antoine Flote, dit Floton de Ravel ou de Revel, et de Catherine de Cousan. Après la mort de son père, tué à Rosebecque en 1382, et sa mère s'étant remariée avec Jean de Sainte-Croix, Guillaume Flote, son aïeul, en avait eu la garde. Jeanne avait été accordée en 1384 à Antoine de Boulogne-Montgascon, « mais avant la consommation du mariage iceluy Antoine entreprist le voyage de Hongrie, auquel il décéda l'an 1396, par quoy sa fiancée, héritière des seigneuries de Revel et d'Escolle après la mort de son aïeul, espousa depuis (le 2 février 1400) François d'Auberchicourt (fils d'Eustache d'Auberchicourt), seigneur de Montcresson-lès-Montargis. » Le duc Louis II de Bourbon avait donné, en faveur de ce mariage, à François, qui était son chambellan et qu'il appelait son cousin, la seigneurie de Rochefort et moitié de celle de Genzat, sur laquelle fut assis le douaire de Jeanne. François

1. Ravel, c. de Vertaison (Puy-de-Dôme). colle, c. d'Escurolles (Allier).

Généalogie de Jeanne Flote :

Pierre Flote I, chancelier de France en 1293.

Escolle Le Mayet d'Es

:

Guillaume Flote I, chancelier de France, marié à Jeanne d'Amboise.

Pierre Flote II, époux de Marguerite de Châtillon-Dampierre (comme nous l'avons vu précédemment), mort avant son père.

Guillaume Flote II, époux de Marguerite, dauphine d'Auvergne-Clermont. Antoine Flote, dit Floton de Revel.

Enfin Jeanne Flote.

2. Rochefort et Janzat, près de Gannat (Allier).

« PreviousContinue »