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ment et retrait

Déguerpisse de Coupigni, parroisse d'Orbaiz, en conséquence d'une significafaits de douze tion à luy faite par Charles Chevallier, sergent royal [à Orbaiz], le arpents de terre. vingt-neuviéme jour de juillet de la présente année, à la requête

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des religieux, abbé, prieur et couvent d'Orbaiz, déclara par acte passé pardevant ledit Mathurin Gauvain, notaire, ledit jour vingt-quatriéme, qu'il déguerpissoit, abandonnoit et cédoit ausdits sieurs religieux, abbé, prieur et couvent, dez maintenant et à toujours, douze arpents et demi ou environ de terre labourable en plusieurs piéces, situées sur le terroir du village de la Ville-sous-Orbaiz, vulgairement appellées les terres du Moulin Hardoüin', cy-devant données à baulx emphyteotiques par les abbez et religieux d'Orbaiz, sçavoir : le dix-huitième jour de may mil cinq cens onze à Jean Le Tierce dit Regnault et à sa femme, et le vingt-troisiéme jour dudit mois de may mil cinq cens quatre-vingt dix-huit à Valentin Chabrison par ledit Jean de Piles, abbé commendataire, et les religieux d'Orbaiz.

Ledit jour vingt-quatrième d'octobre, lesdits religieux donnérent lesdits douze arpents et demi de terre audit sieur de Batilly à titre de loyer et prix d'argent pour un bail de neuf années et neuf dépouilles entiéres et consécutives seulement, moyennant la somme de neuf livres par chacun an, et aux autres charges, clauses et conditions énoncées audit bail fait et passé pardevant ledit Gauvain lesdits jour, mois et an, 24 octobre 1699 2.

Le 28° jour de novembre audit an 1699, lesdits religieux acquirent de leurs épargnes la maison de Charles Georgin, serrurier d'Orbaiz, située rue des Arches et joignant le monastére, moyennant la somme de quatre cens livres, par contract passé pardevant ledit sieur Mathurin Gauvain lesdits jour, mois et an3. Ladite somme de 400 1. a été employée par ledit C. Georgin à rembourser et éteindre une rente constituée sur une maison

1. [Cf. Archives départ. de la Marne, f. d'Orbais, no 18.]

2. [24 octobre 1699. Bail par les religieux d'Orbaiz à M. Augustin Fraguier, « chevallier et baron de Batilly, de Grange-sur-Aube et de la Tour de Sainct (auj. Saints en Brie, près Coulommiers), y demeurant, << estant de present en ce lieu d'Orbais, ...moyennant le prix et somme de << neuf livre cinq solz, etc...]

3. [28 novembre 1699. Contract de vente... par Charles Georgin et Jeanne Coustanst sa femme aux sieurs religieux d'Orbais, « s'obligeans les«dits vendeurs de faire agreer et ratifier le present contract par lesditz les Georgins, leurs enfants, aussy tôt qu'ils auront ataint l'aage de majo

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à luy appartenante à Ville-Nôce ', laquelle est demeurée hypothéquée envers lesdits religieux pour sûreté de leur acquisition, et ont esté subrogez aux nom et droits du créancier dudit Georgin, comme il est porté dans le contract de remboursement fait de la rente sur ladite maison qui provenoit du chef de sa femme qui a ratifié lesdits contracts.

Sur la fin du mois de décembre 1699, on paya aux créanciers de Didier Charton cinq cens livres pour le prix de sa maison 2.

Nota. Il faut observer que cette derniére maison et toutes les autres du même rang, sont de l'ancien domaine du monastére, lesquelles ont été données à baulx emphytéotiques, que des receveurs comptables ou autres ont supprimez ou déchirez et arrachez des registres des minutes et originaux des notaires, comme le R. P. Dom Pierre Mongé nous a assuré positivement l'avoir vu et reconnu dans lesdits anciens registres de minutes qui sont dans l'étude dudit sieur Mathurin Gauvain3: ainsi, faute desdits titres, il a fallu rachepter lesdites maisons.

1700

Le neuviéme jour d'avril de la présente année mil sept cens, Messire Fabio Brulart de Sillery, évêque de Soissons, indiqua par son mandement dudit jour le synode général de tout son

«rité, etc...» La ratification du présent contract a esté faite par lesdittes Marie Madelainne et Agnes les Georgins pardevant Naudé, notaire royal audit Orbais, le 23 juillet 1728. Cf. Archives départ. de la Marne, f. d'Orbais,

n° 13.]

1. [Auj. Villenauxe (Aube), ch.-1, de cant, de l'arrond. de Nogent-surSeine.]

2. [19 décembre 1699. Quittance de Morel aux religieux d'Orbais, avec une procuration annexée. Par cette procuration, en date du 10 décembre 1699, les sieurs Anselme Dureteste et Pierre Cliquot, marchands demeu«rants à Reims, ont fait et constitué leur procureur general et special le <sieur Charles Morel, demeurant à Orbays, auquel ils ont donné et donnent par ces presentes plein pouvoir de pour et au nom desdits sieurs consti<< tuans recevoir de qui il appartiendra les sommes qui leur sont deües, tant << en principaux intérêts que frais, par le sieur Charton, marchand demeurant « audit Orbays, et à eux adjugées par la sentence d'ordre qui a esté failte « et rendue par le sieur bailly en la justice dudit Orbays, etc... »]

3. [Les différents actes notariés qui viennent d'être cités pour l'année 1699, sont conservés aujourd'hui dans l'étude de M Charlot, au nombre des minutes de Me Mathurin Gauvain le jeune, notaire à Orbais de 1685 à 1719.]

Titres sup

primez qui sont

cause qu'on n'a pu rentrer dans des maisons aliénées qu'en les acheptant comme étrangères.

1700.

nos

ver.

Le 26 may diocése pour le mercredi dans l'octave de l'Ascension, vingtsynode tenu à Soissons auquel sixième jour de may suivant. Ledit mandement fut envoie à abbez et toutes les abbayes réguliéres et en commendes pour y inviter prieurs, quoi- Messieurs les abbez selon l'ancienne coutume. Mais depuis qu'invitez, refusent de se trou- l'introduction desdites commendes, les abbez commendataires n'y assistent point, ni les supérieurs desdites abbayes qui sont unies et aggrégées en congrégation, telle qu'est celle de SaintMaur, qui ne reconnoissent point l'authorité desdits synodes; on n'y députe personne de leur part, quoique l'évêque y invite toujours. Ces synodes ne sont que pour les curez et autres prêtres séculiers et autres réguliers soumis aux evêques, si ce n'est en certains cas marquez dans le droit, lorsqu'il s'agit du bien public de l'Eglise ou de l'Etat en général, comme jubilez, etc...

Germain re

glées.

Messes du priOn a fait remarquer cy-devant, chapitre IV, Des bénéfices euré Saint- etc., paragraphe premier, II, que cette communauté jouit du petit prieuré simple ou chapelle de Saint-Germain, évêque d'Auxerre, situé au-dessus et dans la parroisse du Breuil, dont est à présent titulaire Dom Eustache L'Ecuyer1. On a accoutumé de dire de quinze en quinze jours une messe basse dans ladite chapelle, de tems immémorial, et les autres messes dans l'église de cette abbaye pour les fondateurs et bienfacteurs dudit prieuré. Vide suprà chap. IV.

Quelques religieux particuliers, au commencement de cette année, firent difficulté et eurent du scrupule de dire lesdites messes dans notre église, prétendant que l'on étoit obligé en conscience de les dire dans la chapelle dudit prieuré. Pour calmer et tranquilliser le trouble intérieur de ces consciences si délicates et si timorées, on proposa la difficulté aux Docteurs de Sorbonne qui donnérent la résolution cy-dessus rapportée, chap. IV, à laquelle on s'est depuis inviolablement attaché. Vide suprà, ibid.

1. [Dom Eustache Lescuyer, né à Beauvais, avait fait profession au monastère de Saint-Faron de Meaux le 26 octobre 1687, à l'âge de dixsept ans. Le chapitre général de 1714 le nomma prieur de l'abbaye d'Orbais.]

2. [Voici les noms de quelques prieurs de Saint-Germain-sur-le-Breuil relevés dans les minutes des anciens notaires d'Orbais au XVIIIe siècle : 1707. - Dom Louis Lescuyer qui fut aussi prieur des abbayes de Rebais (1696), de Saint-Bâle (1705), de Breteuil (1708).

1750 et 1768. Dom Augustin Legault.

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1785.- Dom Abel Cazé, dernier prieur de l'abbaye d'Orbais avant la Révolution.]

d'autel transférées.

Les mêmes religieux formérent encore une autre difficulté Pierres bénites au sujet des pierres bénites des petits autelz que ledit R. P. Dom Pierre Mongé avoit fait démolir et reculer d'un pied ou deux jusqu'au mur pour rendre les chapelles plus grandes et plus commodes, et sur lesquelles pierres ainsi transférées et reculées on avoit célébré de bonne foy plusieurs fois la sainte messe sans que lesdites pierres ayent été ni bénites, ni consacrées depuis leur rétablissemert. Ces religieux prétendoient que ces pierres, quoique demeurées en leur entier, avoient perdu leur consécration par la démolition desdits autelz, quoique le changement ne fût qu'un à deux pieds plus loin, et qu'ainsi on ne pouvoit ni devoit licitement y célébrer la sainte messe, sans les avoir auparavant fait consacrer tout de nouveau. On proposa cette difficulté aux mêmes Docteurs, qui donnérent la résolution cy-dessus rapportée tout au long, chap. VI, § 3.

Le vingt-sixième jour d'avril audit an 1700, la communauté consentit à l'échange que ledit sieur Mathurin Gauvain fit de quatre à cinq arpents de terre de sa ferme de Marlay, pour pareil nombre de terre aussi labourable, avec Pierre d'Autroy, laboureur, qui tient de ladite communauté la ferme du Tremblay à rente; lesdits arpents de terre échangez respectivement étant pour la bienséance. proximité et avantages respectifs desdits sieur Gauvain, notaire, et d'Autroy, fermier.

En cette année 1700, on fit et on posa la nouvelle horloge. Voyez cy-aprés.

Le vingt-cinquiéme jour de may de cette année 1700, Messire Pierre d'Avaux, vicaire perpétuel de ladite parroisse SaintPrix, aprés avoir prié et pressé avec instances le R. P. prieur, et même s'être adressé au R. P. Dom Charles Petey de l'Hostallerie ', visiteur de la province, pour qu'on nommât icy des confesseurs des externes pour l'aider aux grandes fètes et dans d'autres occasions en cas d'absence, de maladie, etc..., et n'en ayant pu obtenir, il demanda luy-même et de son propre mouvement audit seigneur Fabio Brulart de Sillery, évêque de Soissons, les permissions de prècher et confesser, lesquelles ledit seigneur évêque accorda aux RR. PP. prieur et soûprieur d'Orbaiz de la maniére la plus honnête et la plus obligeante, témoignant qu'il se faisoit un mérite de confier son pouvoir

1. L'article biographique de ce religieux est dans Moreri.j

Echange de 4 arpents de terre de la fermedu Tremblay

avec le sicur Gauvain.

Horloge.

Approbations pour confesser données aux religieux par Mr l'évêque à l'ins

tance de Mr le

curé.

Conduite des

des réguliers.

aux religieux de la congrégation Saint-Maur, parce qu'il sçavoit par une longue expérience qu'ils en faisoient un bon et saint usage pour le soulagement de ses curez et l'édification de ses diocésains.

La conduite de Messire Pierre d'Avaux est bien différente

curez à l'égard de celle de la plupart des curez, qui, bien loin de solliciter eux-mêmes des approbations et des permissions pour des religieux, quels qu'ils soient, et qui les aideroient dans le besoin, ne les voyent et ne les souffrent qu'avec peine, jalousie et une extrême indignation dans leurs églises, lors même qu'ils y sont envoyez par l'ordre exprez de nos seigneurs les évêques. Mais si Mr d'Avaux en usoit bien avec les religieux d'Orbaiz, 'il les voyoit exercer leurs droits, prérogatives et prééminences de curez primitifs, donner les bénédictions aux prédicateurs en sa présence dans la parroisse, présider aux processions, luy en indiquer l'heure et faire autres actes, sans qu'il en témoignât jamais la moindre peine, chagrin ni jalousie, il est trés certain que les religieux eurent toujours pour sa personne tous les égards et toute la considération possibles; il trouva en eux toute l'assistance et tous les secours dont il avoit besoin, en santé, en maladies, absent, empêché, ou présent; ils suppléoient à toutes ses fonctions et obligations, la nuit comme le jour, au loin et auprés, sans que l'on se soit jamais apperçu de ses maladies, ni de ses absences. Il faut aussi luy rendre ce témoignage qu'il en avoit toute la reconnoissance convenable, publiant partout, surtout à Monsieur son évèque et à Messieurs ses vicaires généraux, archidiacres, dans leurs visites, les soins, la peine que l'on prenoit, et les bons offices que lesdits religieux luy rendoient, ausquels Mr de Soissons et ses officiers en faisoient de grands remerciemens dans les occasions.

On souhaitte, bien plus que l'on espére, que ses successeurs soient autant appliquez à remplir leurs ministéres, aussi amateurs de la paix et de la bonne intelligence que luy ; ils trouveroient toujours dans les religieux d'Orbaiz de bons et charitables voisins toujours disposez à leur rendre service, et les peuples, édifiez de cette concorde et union, des secours pour leurs différens besoins.

Au mois de juin de la présente année 1700, les habitans de Mareuil, proche d'Orbaiz, dont l'église, qui (n'ayant été

1. Sur cette localité voir Recherches sur l'histoire de l'industrie dans la vallée du Surmelin, p. 45 et s.]

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