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lementaire le département du Puy-de-Dôme l'envoya, en 1842, siéger à la Chambre des députés. Il s'y montra défenseur résolu du principe d'autorité et soutint en plusieurs circonstances le ministère Guizot, ce ministère le plus grand et cependant le dernier des cabinets de la monarchie de Juillet. Il le fit en montrant des instincts d'homme d'État et sans se préoccuper de l'impopularité que l'opposition cherchait alors à répandre sur tous ceux qui défendaient le pouvoir. « Depuis que je suis dans cette Chambre, disait-il alors, je résiste, je l'avoue, à l'abus de certains mots; je me refuse à voir certain parti s'attribuer particulièrement le monopole du patriotisme, des sentiments nationaux et de beaucoup d'autres vertus civiques. J'ai la prétention que la politique que je suis est, dans les résultats, tout aussi nationale qu'une autre. Je voudrais bien aussi que dans cette enceinte les questions librement discutées fussent résolues par des opinions libres, sans y faire pénétrer les passions ni les menaces du dehors. Nous y gagnerions tous.... Maintenant je dois dire sincèrement ce qui m'a fait soutenir le cabinet dans la politique qu'il pratique depuis deux ans. D'une part, je trouve que notre situation intérieure est meilleure qu'elle n'a jamais été. — Vous n'êtes pas difficile, interrompait en ce moment M. de Courtais qui depuis Je ne dea joué, en 1848, le rôle que l'on sait.

mande pas si vous le trouvez, reprenait M. de Morny, mais je le trouve et je le dis. D'autre part, je crois que les déclarations, le langage, l'attitude des personnes désignées à l'avance par leur mérite et leur situation dans cette Chambre pour former le cabinet qui succéderait à celui-ci, sont de telle nature qu'elles compromettraient, malgré elles, peut-être, la paix que nous cherchons à maintenir. >>

Trois ans après, à la veille de la Révolution du 24 février, M. de Morny écrivait dans la Revue des Deux-Mondes: « D'où viennent ces fièvres qui saisissent les peuples à certaines époques? Accusentelles un besoin réel moral, ou sont-elles causées par une surexcitation physique et passagère? Je ne me charge pas de l'expliquer. Mais, en vérité, quand on voit qu'à aucune autre époque de l'histoire il n'y a eu dans le monde moins de barbarie, moins de préjugés, plus de bon sens, plus de science, plus de bien-être; quand toutes les questions philosophiques sont épuisées; lorsque tout le monde a pu apprécier le bienfait d'une paix de trente années; quand chacun a pu juger que l'ordre est le seul chemin qui conduise à une liberté durable, on se demande si les sociétés sacrifieront tous ces avantages dans un moment de délire?... Communisme, socialisme, partage des terres et des richesses, organisation du travail, autant de rêves

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