Page images
PDF
EPUB

Quant au sel qui effleurit à la surface des déserts de l'Asie et de l'Afrique, les exploitans se bornent à le ramasser avec soin, pour éviter de le mêler avec le sable, et quand la chose devient impossible, on jette le tout dans de l'eau de mer, et l'on fait évaporer pour obtenir le sel pur.

CHAPITRE III.

Transports intérieurs, et extraction des minerais et des combustibles.

S. 1. Transport à dos d'homme.

S. 2. Transport à brouette.

S. 3. Transport à chariots sur chemins de bois et sur chemins de fer.

S. 4. Transport intérieur par les chevaux et les mulets.

S. 5. Transport souterrain par eau.

S. 6. La poulie.

S. 7. Le tour simple.

S. 8. Le treuil ou tour à engrenage.

S. 9. Le tour à roue.

S. 10. Le cabestan simple.

S. 11. Le baritel.

S. 12. La grande machine à molette.

S. 13. Les machines à vapeur appliquées à l'exploitation des

[blocks in formation]

S. 14. La machine à contre-poids.

S. 15. La machine à colonne d'eau.

S. 16. Les machines à tirailles et à varlets en bois, en fer, etc. S. 17. Les chaînes et les câbles.

S. 18. Les tines, réseaux, caisses ou paniers dont on fait usage pour élever les minerais et les combustibles au jour. S. 19. Les crochets.

S. 20. Les ponts roulans

Après avoir décrit tous les

moyens que

l'on

met en œuvre pour détacher ou abattre les minerais et les combustibles, il nous reste à parler de ceux dont on fait usage pour

les

transporter dans l'intérieur des travaux ou

les sortir de la mine.

S. 1.

er

Transport à dos d'homme.

On n'emploie guère ce moyen de transport que dans les mines de houille ou de lignite qui n'ont d'autre entrée que des galeries trèsinclinées, ou des bures ou fosses garnis d'escaliers de pierre ou de bois. Telles sont les houillères des environs d'Aubin, département de l'Aveyron; celles des Bouches-du-Rhône, de la Loire et beaucoup d'autres.

Tantôt ce sont des hommes et tantôt des enfans qui font ce pénible métier; mais ce mauvais mode de transport est une suite nécessaire du mauvais mode d'exploitation que l'on a adopté dans ces différens pays, et qui fait qu'on ne peut se servir ni de beines, ni de chariots, ni de brouettes. Les descenderies garnies d'escaliers, quand on est obligé d'en faire, ne devraient servir, comme dans les salines de la Bavière, qu'à l'entrée et à la sortie des ouvriers, et nullement au transport des minerais ou des combustibles.

Le transport à dos d'homme a quelque chose de pénible à voir et de dégradant pour l'espèce humaine; c'est un triste spectacle, en effet, que de voir des hommes absolument nus, marchant à quatre pattes sur des degrés -couverts de boue, et portant sur leur échine

d'énormes paniers ou de grands sacs de charbon à la manière des bêtes de somme. Qui n'éprouverait un mouvement de pitié en voyant ces jeunes enfans, tout nus, monter sur leur tête ou sur leur dos, dans les mines de lignite des Bouches-du-Rhône, des couffes ou de gros morceaux de ce combustible? Ces jeunes mandits, car c'est ainsi qu'on les nomme, sont si nombreux et si parfaitement indispensables, qu'ils se vengent pour ainsi dire du triste métier qu'on leur fait faire, en formant de temps en temps de petites coalitions, tendant à se faire augmenter leur paye. Dans un temps où l'on s'occupe avec zèle de l'amélioration du sort des prisonniers, on devrait songer aussi à adoucir celui d'une foule d'ouvriers qui n'ont aucun crime à expier, et qui font cependant des travaux bien plus pénibles que ceux que l'on exige de la part des prisonniers. Le travail à col tordu, qui est bien pénible, il est vrai, est au moins autorisé par l'impossibilité physique d'y en substituer un autre ; et certes, il n'en est pas ainsi du transport à dos d'homme, qui peut facilement être remplacé par un autre d'ailleurs, à part ces considérations morales, qui sont cependant bien d'un certain poids, ce mode est mauvais, mécaniquement parlant; car l'effet utile d'un homme qui monte et descend pendant un certain nombre d'heures en portant ce que sa force lui permet, est infiniment au-dessous de ce que ce même

homme aurait produit en appliquant sa même force au bout d'un levier, d'une manivelle ou d'une machine quelconque.

L'expérience a démontré, en effet, que le maximum de travail d'un porteur pendant une journée n'équivaut qu'à 52848 kilogr. élevés à un mètre; que le travail des mandits ou des enfans qui sortent le lignite des mines de la Provence, ne va guère au-delà de 42159 kilogr. élevés à un mètre, ainsi que mon neveu, M. Gindre, l'a calculé sur un assez grand nombre de ces enfans, qui portent, terme moyen, 23 kilogr., font trenteneuf voyages à 47 mètres de hauteur verticale, en montant sur de mauvais escaliers taillés dans la roche; tandis qu'en employant ces mêmes hommes à la poignée d'une manivelle qui décrit une circonférence de 23 décimètres, et à laquelle ils font faire vingt tours par minute, Coulomb à trouvé que leur effet utile égalait 116000 kilogr. élevés à un mètre par journée de travail.

Nous verrons bientôt, en parlant du transport à la brouette, quels sont encore les avantages de cette simple machine sur le transport à dos d'homme, qui ne doit jamais étre employé dans les ateliers où l'on veut exécuter avec économie et célérité des travaux continus. (Dupin, 3. leçon de dynamie.)

« PreviousContinue »