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avons en France l'équivalent de ces billets dans les bons du trésor. (V. ce mot.)

BILLIET, fils ainé, né à Lyon.

Du commerce, des douanes et du système des pro

hibitions considéré dans ses rapports avec les intérêts respectifs des nations. Augmenté par M. Marie du Mesoil. Paris. Renard, 1825, in-8.

une famille pauvre, cette sorte de faiblage des pièces de cuivre n'a aucun inconvénient.

La pièce française d'un décime, à téte de Liberté, pèse 20 grammes; les gros sous de métal de cloche, composés d'un alliage très divers, pèsent même 24 grammes. Le denier anglais ou penny, d'une valeur nominale d'un décime à peu près, pèse 18 grammes 80 centigrammes. En Autriche, la pièce de 3 kreutzer, d'une valeur nominale de 13 centimes, ne pèse que 9 grammes 70 centigrammes. La proportion française est d'environ moitié de la valeur réelle, car le cuivre en lingots propres au laminage varie depuis vingt ans entre 2 fr. et 2 fr. 80 c. le kilogr.; de sorte que la pièce de 20 grammes, qui est qualifiée de décime, varie entre la valeur réelle de 4 centimes et celle de 5 centimes 6110, moyenne 4 centimes 8110. Elle est encore trop lourde. On avait proposé, entre 1840 et 1848, de faire une refonte sur cette base que les nouvelles pièces d'un décime ne pesassent plus que 15 grammes, ou même que 10. Contre cette innovation, la plus

Adversaire enthousiaste de la liberté du commerce. BILLON. L'on nomme ainsi des instruments d'échange de nature métallique, qui tiennent lieu de la monnaie pour deux usages particuliers: celui des appoints et celui des tout menus payements qui ne pourraient se faire avec les pièces de monnaie, parce que celles-ci ne sont pas assez petites. Le mot de billon s'entend des pièces formées d'un bas alliage d'argent, aussi bien que des pièces de cuivre. Les pièces de billon reçoivent toujours la forme des pièces de monnaie; il faut se garder cependant de confondre le billon et la monnaie. Il y a cette différence radicale que la pièce de monnaie figure dans les échanges à titre d'équivalent des objets contre lesquels on la troque, tandis qu'il en est autre-forte objection est celle qui consiste à représenter ment du billon. Quand je paye une marchandise 5 fr., c'est que cette marchandise a une valeur égale à celle des 25 grammes d'argent, au titre de 9110 de fin, contenus dans la pièce de 5 fr. Si je paye un kilogramme de pain 20 centimes en cuivre, le métal que je livre est loin de valoir l'article comestible qui m'est livré. La preuve, c'est qu'il ne vaut pas les vingt centièmes, c'esta-dire le cinquième de la quantité d'argent qui est dans la pièce d'un franc: le cours respectif des lingots d'argent et de cuivre le montre bien.

La différence entre la valeur réelle et la valeur nominale des pièces de cuivre est variable d'un pays à un autre; communément, elle est entre la moitié et les deux tiers. Un gramme de cuivre passe comme s'il en valait deux ou trois. Avec les bas alliages d'argent, on s'écarte habituellement moins de l'égalité. Il y a eu des cas où l'écart était presque nul; je citerai, par exemple, nos pièces impériales à l'N. En Angleterre, où les pièces d'argent sont considérées comme du billon, la valeur nominiale de ces pièces ne diffère de leur valeur réelle que d'un dixième.

La différence entre la valeur nominale et la valeur réelle des pièces de cuivre se motive par cette raison, valable en effet, qu'il serait trop incommode pour le public d'en porter méme un très petit nombre, si les pièces contenaient tout le métal que comporte la valeur nominale. Ajoutons que le cuivre est un métal dont la valeur varie beaucoup par rapport à l'argent. Les relevés des prix courants l'attestent: dans l'intervalle d'assez peu d'années, il n'est pas rare qu'on ait pu observer des variations du quart, du tiers, de la moitié. Si donc l'on voulait donner aux pièces de cuivre, par rapport aux pièces d'argent, une valeur exempte de fortes variations, il faudrait se résigner à de très fréquentes refontes.

Mais quand la loi limite rigoureusement le billon aux deux usages indiqués ci-dessus, celui des appoints et celui des toutes menues transactions, comme celles auxquelles donne lieu l'achat journalier du pain, de la viande, du charbon pour

que les habitants des campagnes, dont l'esprit est très routinier, se refuseraient à prendre pour un décime des pièces qui, dans le cas du poids de 10 grammes, n'auraient que la dimension qu'on est accoutumé à voir à un sou. Ces pièces nouvelles qu'il s'agissait de faire en France eussent été d'un bronze formé de 96 parties de cuivre et de 4 d'étain. On en eût beaucoup soigné la fabri cation, de manière à rendre la contrefaçon très difficile.

C'est que le danger de la contrefaçon serait sérieux à l'égard de pièces dont la valeur nominale serait de quatre fois ou cinq fois la valeur réelle. Déjà l'on contrefait les décimes. On assure que dans les ateliers où les ouvriers ont sous la main des matières de cuivre et de laiton, il n'est pas rare qu'ils coulent des sous. La grossièreté de notre billon actuel donne aux contrefacteurs une grande facilité. Il faudrait un billon beau comme des médailles, pour que le péril de la contrefaçon fût bien écarté. Encore n'est-il pas certain que, même alors, l'étranger ne voudrait pas profiter de la prime qui résulterait d'une disproportion extrême entre la valeur nominale et la valeur réelle de notre billon, ce qui lui serait aisé si son propre gouvernement consentait à fermer les yeux sur la fraude. M. Mollien raconte que, sous l'empire, on avait découvert de l'autre côte du Rhin une fabrique de sous français: on en fabriquait aussi dans des ateliers anglais. Les douanes françaises, ajoute-t-il, avaient, pendant longtemps, eu l'ingénuité de laisser entrer ces espèces comme une restitution de numéraire qui nous était faite par l'étranger 1. En Russie, d'après une évaluation du

1 Mémoires d'un ministre du trésor, t. III, p. 476. La balourdise justement relevée par M. Mollien n'avait rien que de très naturel de la part de l'administration des douanes. Cette administration était fondée à

s'imaginer que la monnaie est la richesse par excellence, qu'il faut en favoriser l'introduction à tout prix,

et même à étendre cette bonne opinion aux pièces qui ont l'air d'être de la monnaie, puisque l'invention des droits de douane protecteurs a eu pour origine cette fausse idée touchant la monnaic,

comte de Munnich, répétée par Storch, les étrangers causèrent de la même manière un préjudice considérable aux nationaux : c'était vers la fin du règne de Pierre le Grand et pendant les deux regnes suivants. En envoyant des pièces de cuivre en Russie, on en tirait des marchandises pour une valeur sextuple, parce que les pièces russes de cuivre avaient une valeur nominale sextuple de la valeur réelle.

Du moment qu'on restreint le billon aux deux scules attributions sur lesquelles il est fait, la quantité qui en est requise même dans de très grands États est médiocre. En France, on estime qu'il n'y en a que pour une valeur nominale de 10 à 45 millions contre 2 milliards 1/2 de monnaie; ce n'est pas de 2 contre 100. En Russie, à une certaine époque, on avait exagéré au dernier point l'émission du billon. De 1762 à 1811, on en émit pour 90 millions de roubles contre 137 millions en or ou en argent : c'était 65 contre 100. En Angleterre, à n'envisager que le billon d'argent, c'est une proportion assez sensible. Le monnayage, du 1er janvier 1816 au 1er janvier 1848, a été de 13,590,000 liv. sterl. en argent contre 90,029,000 en or, ou à peu près 1 contre 7; mais le cercle légitimement dévolu à des pièces d'argent est nécessairement bien plus étendu que celui des pièces de cuivre.

Il est arrivé plus d'une fois que des gouvernements aient voulu agrandir déraisonnablement le cercle des attributions du billon, en décidant qu'il en serait admis une certaine proportion, d'un vingtième ou d'un quarantième, par exemple, dans tous les payements, quels qu'ils fussent. C'était falsifier la monnaie tout juste dans cette proportion, abstraction faite de la valeur réelle du billon. S'il est décrété que les commerçants devront accepter en payement un quarantième en billon, et que ce billon n'ait que le quart de sa valeur nominale, c'est des trois quarts d'un quarantième, ou de près de 2 pour 100 (rigoureusement 18 millièmes 3/4) qu'est la falsification. Tous les prix haussent dans cette proportion sans qu'on s'en aperçoive bien; mais c'est par les comptes avec l'étranger qu'on est averti du mal, parce que le cours du change devient défavorable d'autant.

en pièces de cuivre. L'abus, une fois érigé en principe, donna naissance à divers autres usages vicieux. Il se forma de prétendues banques qui émettaient des billets payables en pièces de cuivre. Sous prétexte de remédier aux inconvénients les plus palpables de l'abus, c'était le sanctionner et lui donner de la consistance; c'était en faire sortir des intérêts particuliers qui devaient se montrer acharnés à le défendre quand il serait attaqué. La banque de France elle-même, alors dirigée par M. Cretet, payait, dans la proportion tolérée, ses billets en pièces de cuivre. M. Mollien donne sur ce sujet des détails curieux dans les Mémoires d'un Ministre du Trésor (tome III, pages 165 et 469). Enfin, en 1810, ce ministre éclairé obtint de l'empereur Napoléon un décret qui défendit que dans les payements commerciaux les pièces de cuivre fussent données autrement qu'en appoint jusqu'à concurrence d'une somme de 5 francs. Les receveurs des deniers publics, jusque-là, admettaient les sous dans une proportion excessive; c'est ainsi que la recette des postes se composait pour les neuf dixièmes de sous, et qu'en somme une quarantaine de millions en sous, sur un budget total de 850 millions, étaient annuellement versés au trésor. Tous les comptables eurent ordre d'être à l'avenir sévères sur cet article. On indemnisait par un supplément de traitement ceux qui étaient sujets à en recevoir des quantités considérables, afin que leurs remises n'en continssent plus que des proportions insignifiantes. Il n'en fallut pas davantage pour détruire une coutume qui tenait de la grossièreté et de l'ignorance des temps barbares. MICHEL CHEVALIER.

BIZET (L.-CH.) Était conservateur des abattoirs de Paris en 1848.

Du commerce de la boucherie et de la charcuterie de Paris, et des commerces qui en dépendent, tels que la fonte des suifs, la triperie, etc., suivis du rapport sur le projet de l'organisation de la boucherie, par M. Boulay (de la Meurthe). Paris, Renard (Guillaumin et comp.), 1847, 4 vol. in-8.

BLAIR (WILLIAM).

An inquiry into the state of slavery among the Romans.- (Recherches sur l'état de l'esclavage chez les Romains). Edimbourg, 1833, 4 vol. in-42.

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(M. C.)

Ouvrage savant et vraiment utile. » BLAISE (ADOLPHE-GUSTAVE), né à Épinal (Vosges), le 17 juin 1811. A été, en 1848, secrétaire genéral du département de la Seine-Inférieure. L'un des collaborateurs du Journal des Économistes, et de plusieurs autres journaux périodiques ou quotidiens.-M. Blaise a recueilli et publié, en collaboration de M. Joseph Garnier, le Cours d'économie industrielle fait au Conservatoire des arts et métiers, par M. Blanqui, pendant les années 1836-1837 et 1837-38 (3 vol. in-8). Il a publié seul le Cours de l'année 1838-39 (Paris. A. Mathias, 1 vol. in-8). (V. BLANQUI.)

La pénurie du trésor est le motif qui a déterminé les gouvernements à tolérer ou à autoriser expressément cet abus. C'est ainsi que le Directoire aux abois imagina chez nous de frapper une certaine quantité de décimes en cuivre (pour près de 20 millions), et la faculté qu'il donna aux particuliers de les écouler dans les payements lui permit de les émettre après les avoir frappés. Pareillement, je me souviens d'avoir vu, en 1835, la place de Mexico inondée de petites pièces appelées quartilles, qui avaient une origine semblable. Cette facheuse pratique se rencontre plusieurs fois dans notre histoire. Sous l'ancien régime, elle existait aux approches de la Révolution. Necker, qui avait été banquier, et, en cette qualité, en avait reconnu les inconvénients, quoiqu'il fut mé-de-piété de Paris. diocrement familier avec les principes de l'économie publique, la fit disparaitre. Le Directoire la ressuscita en 1796, chose monstrueuse, par un simple arrêté. A partir de cette époque, dans les payements commerciaux, un quarantième fut compté |

BLAIZE (ANGE), né à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), le 28 décembre 1811, directeur du mont

Des monts-de-piété et des banques de prêt sur nantissements en France, en Angleterre, en Belgique, en Italie, en Allemagne, etc., etc. Pagnerre, éditeur, 1843, 4 vol. in-8.

Des commissionnaires au mont-de-piété de Paris, et

des bureaux de prêt auxiliaires. In-8, Pagnerre, éd teur, 1844.

Des hopitaux et hospices civils de la ville de Paris. In-8. au bureau de la Revue indépendante, 1845 et 1844. BLANC (Louis), né à Madrid, le 21 octobre 1813. Son père avait accompagné le roi Joseph Bonaparte en Espagne, en qualité d'inspecteur général des finances. Sa mère, née Pozzo di Borgo, avait suivi son époux. Depuis la révolution de Juillet, M. Louis Blanc a successivement écrit dans le Progrès du Pas-de-Calais, la Revue démocratique, la Nouvelle Minerve et le Bon Sens, dont il a été rédacteur en chef. Ce journal ayant cessé de paraitre, M. Louis Blanc fonda la Revue du Progrès social, qui n'a vécu que peu de temps. C'est dans cette Revue qu'il publia, en 1839, le premier jet de son pamphlet sur l'organisation du travail. Sorti du journalisme militant, M. Louis Blanc entreprit l'Histoire de dix ans, qui a rendu son nom populaire, et qui l'a conduit à écrire l'Histoire de la révolution, dont deux volumes étaient publiés lorsque la révolution de Février a éclaté. M. Louis Blanc a été membre du gouvernement provisoire, président de la fameuse commission du gouvernement pour les travailleurs, siégeant au Luxembourg, et élu repré sentant par le département de la Seine à l'assemblée constituante. Cette dernière ayant autorisé des poursuites contre lui, après les événements de juin 1848, M. Louis Blanc est allé se fixer à Londres, d'où il a écrit le Nouveau Monde, journal mensuel dans lequel il a continué le développement de ses idées politiques et socialistes.

Organisation du travail. ge édit., refondue et augmentee de chapitres nouveaux. París, au bureau du Noureau Monde. 1850, 4 vol. in-12 de 240 p.

La frédit, de ce travail parut en 4859, c'était un tirage d'un article de la Rerue du progrès. L'auteur l'a successivement augmenté depuis, mais sans changer le fond de sa doctrine, qui est un communisme assis sur des développements empruntés aux idées de Saint-Simon, de Fourier et d'Owen. M. Louis Blanc entend par organisation du travail un système d'ateliers sociaux regis par le gouvernement, dans lesquels s'absorberaient toutes les professions. On retrouve les idées économiques qui ont inspiré le président de la commission du Luxembourg dans le premier volume de son Histoire de la révolution, dans lequel M. Louis Blanc apprécie les hommes et les idees qui ont eu quelque importance depuis la fin du quinzième siècle.

Le Socialisme, Droit au travail.3e éd. Paris, 1849, in-18. Le Catéchisme des Socialistes. Paris, 1850, in-32. BLANC DE VOLX (J.), né à Lyon.

Etat commercial de la France au commencement du dix-neutième siècle, ou du commerce français, de ses erreurs, et des améliorations dont il est susceptible. Paris, Treutel e: Würtz, 4803, 3 vol. in-8.

- Ce livre est fortement empreint des idées exclusives qui ont prévalu dans nos assemblees deliberantes pendant la durée des hostilites revolutionnaires Il faut le lire, ne fût-ce que pour se convaincre du danger des prejuges qui peuvent egarer un honnéte homme, nième quand il rève le bien de son pays. " (BL.)

BLANCARD (P.), navigateur, né à Marseille, le 21 avril 1741, mort à Aubagne, le 16 mars 1826. L'ouvrage suivant est le fruit d'une longue expérience.

Manuel du commerce des Indes orientales et de la Chine, Paris, Bernard, 1803, in-folio.

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Malgré les changements considérables que le temps a apportés au négoce des Européens avec les Indes, Pouvrage de Blancard est toujours bon à consulter, surtout pour ce qui concerne le commerce d'Inde en 1hde. » (BIOGR. UNIV.)

vembre 1798 à Nice, alors chef-lieu du départeBLANQUI ainé (JÉRÔME-ADOLPHE), né le 21 noment des Alpes maritimes. Professeur d'histoire et d'économie industrielle à l'école spéciale du commerce en 1825, et directeur de cette institution

depuis 1830. Il succèda en 1833 à J.-B. Say, comme professeur d'économie politique au Conmembre de l'Académie des sciences morales et poliservatoire des arts et métiers. En 1838, il fut élu tiques, et, de 1846 à 1848, il siégea dans la chambre des députés comme représentant de la Gironde.

M. Blanqui a parcouru presque toute l'Europe pour y étudier les procédés de l'industrie et les questions économiques. On cite de lui pius de quinze voyages d'études en France, dix en Angleterre, cinq en Italie, deur. en Espagne, et plusieurs autres en Allemagne, en Autriche, en Servie, en Orient, en Algérie, dont plusieurs ont donné lieu à des ouvrages ou à des Mémoires spéciaux 1.

Voyage d'un Français en Angleterre en 1823. Paris, Dondey-Dupré, 1824, in-8.

Paris, Lecointe et Durey, 4826, 4 vol. in-18.
Résumé de l'histoire du commerce et de l'industrie.

Voyage à Madrid, en 1826. Paris, Dondey-Dupré, 4826, 4 vol. in-8.

Notice sur M. Huskisson et sur sa réforme économique. Paris, F. Didot, 1840, br. in-8.

La Corse en 1838. Paris. Coquebert, 1810, br. grand in-8, et dans la Collection des Mémoires de l'Institut. L'Algérie en 1839. Paris, Coquebert, 1840, br. in-8. Voyage en Bulgarie en 1841. Paris, Coquebert (Guillaumin), 1842, 4 vol. gr. in-18.

De la situation économique et morale de l'Espagne en 1846. Paris, F. Didot, in-4, et dans la Collection des Mémoires de l'Institut.

Du déboisement des montagnes. Paris, Renard, 1840, in-18.

Précis élémentaire d'économie politique, précédé phie des économistes, d'un catalogue et d'un vocabud'une introduction historique, et suivi d'une biogralaire analytique. Paris, Bachelier, 4826, graud in-32; 2e édit., Mairet et Fournier, 4842, grand in-32.

Histoire de l'exposition des produits de l'industrie française en 1827. Paris, Renard, 1827, in-8.

Histoire de l'économie politique en Europe, depuis les anciens jusqu'à nos jours; suivie d'une bibliographie raisonnée des principaux ouvrages d'économie politique Paris, Guillaumin. 1837-1838 2 vol. in-8; 2° edit. 184, 2 vol. in-8; 3e edition, 1845, 2 vol. in-12 et 2 vol. in-8. Cet ouvrage a été traduit en plusieurs langues. Notice sur la vie et les ouvrages de J.-B. Say, lue dans la séance publique des cinq academies (2 mai), 4840. Insérée dans le 4 vol. du Recueil de l'Académie des sciences morales et politiques.

Les classes ouvrières en France. Paris, Didot, 1848, 2 vol. in-18.

Cet ouvrage fait partie de la Collection des Petits Traités publiés par l'Académie des sciences morales et politiques.

M. Blanqui est encore auteur d'un grand nombre de

1 M. Blanqui prépare en ce moment un grand travail sur les populations rurales de la France, à la suite d'une enquête de près de trois années, exécutée, par ordre de l'Académie des sciences morales et politiques, département par département.

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« C'est une œuvre qui me semble conçue dans un excellent esprit, consciencieusement executée et qui intéresse à la fois et l'agriculture et l'économie politique » (VILLERME, Rapp. à l'Académie.) L'Espagne en 1850, tableau de ses progrès les plus récents. Paris, Guillaumin et comp., 1851, 1 vol. in-12. BLOCUS CONTINENTAL. On met une place, un port, une ville en état de blocus, en la cernant de telle sorte qu'il n'y puisse entrer aucun secours d'hommes ni de vivres, et qu'elle soit privée de toute communication avec le dehors.

C'est un des nombreux procédés de l'art de la guerre, procédé employé pour faire le plus de mal possible aux populations que l'on cerne, afin de les amener à composition, ou d'imposer des conditions à la nation à laquelle elles ap partiennent.

vires commerçants des neutres sont escortés par des bâtiments de la flotte officielle de la même nation, censés faire une police suffisante.

Ce sont là des principes adoptés dans les traités d'Utrecht, en 1712, et de Westphalie, en 1742, entre les nations maritimes. Mais ils n'ont pas été toujours observés par l'Angleterre, soit dans la guerre qu'elle a faite au sujet de l'indépendance américaine, soit dans celles qu'elle a soutenues avec la première république française et l'empire. Cette puissance, engagée, autant par la faute de son gouvernement, alors plus aristocratique qu'aujourd'hui, que par la faute des gouvernements étrangers, dans une série de guerres maritimes, notamment avec la France, en était arrivée, au commencement de ce siècle, après la rupture de la paix d'Amiens (cette paix avait terminé une guerre de neuf ans, sanglante et destructive), à soutenir que la mer appartient au plus fort, à ne plus respecter les droits des neutres, et à décréter un blocus maritime général, que l'on a appelé blocus sur le papier, et qui consistait dans l'interdiction des places, des ports et des côtes tout entières devant lesquelles elle n'envoyait pourtant pas de forces suffisantes pour y faire un blocus effectif.

C'est à cette sauvage et folle politique que Napoléon répondit par une entreprise non moins folle et non moins barbare, qui s'est appelée des noms à peu près synonymes de blocus continental ou de système continental, l'un conduisant à l'autre. Dans sa pensée, l'empereur comptait forcer les nations continentales à se priver des débouchés anglais et des facilités que leur offrait, pour le transport et l'écoulement de leurs produits, la marine britannique, et ruiner l'Angleterre en la privant de ses débouchés.

Le droit du blocus est reconnu par les publicistes comme conforme au droit des gens, et comme dérivant logiquement du droit de guerre, qui appartient au souverain. Toutefois, des améliorations successives se sont introduites avec la civilisation dans les usages internationaux. On admet aujourd'hui en principe, dans les guerres de terre, que l'armée qui bloque une place a droit Voyant que l'Angleterre était son principal obde saisir tout ce que le gouvernement ennemi stacle, soit pour l'accomplissement de ses descherche à y introduire, mais qu'elle doit se borner seins sur le continent, soit pour l'acquisition des à repousser les simples particuliers et les mar- possessions lointaines dont l'ambition était la machandises qui leur appartiennent. Dans les guerres ladie du siècle; voyant que cette nation, par sa maritimes, le droit du blocus est loin d'être aussi diplomatie, ses alliances, ses subsides, formait et restreint en ce qui concerne les ports, les côtes et reformait des coalitions redoutables; qu'elle n'éla mer elle-même. On admet que les simples ci- tait qu'indirectement atteinte par la défaite de ses toyens de la ville mise en état de blocus peuvent alliés, Napoléon avait d'abord songé, en 1804, à étre faits prisonniers, et que leurs marchandises lui porter un coup plus formidable, en allant, et leurs navires peuvent être saisis. Mais on est nouvel Alexandre, à la conquête des Indes: c'éconvenu que les propriétés et les personnes des tait une réminiscence classique (jadis conseillée à citoyens appartenant à des puissances neutres Louis XIV par Leibnitz contre les Hollandais), qui, peuvent entrer dans le port bloqué: on ne fait fort heureusement, lui parut moins facile à réaexception que pour les objets réputés de contre- liser que l'inutile et brillante conquête de l'Égypte. bande, comme les ustensiles et les munitions de Il avait ensuite consacré ses puissantes facultés guerre, et généralement tout ce qui peut servir et son étonnante activité à un autre plan, plus à prolonger la défense, comme vivres, combus- d'une fois agité avant lui, celui de faire une destibles, etc. On regarde comme neutre tout bàti-cente en Angleterre. On sait l'histoire du camp ment dont le capitaine ou la moitié au moins de de Boulogne et des autres préparatifs de cette exl'équipage sont citoyens d'un Etat non belligérant | et portant un pavillon neutre. « Le pavillon, dit-on alors, couvre la marchandise. » Pour constater cette neutralité, on a créé le droit de visite par l'État qui établit le blocus, et qui l'exerce au moyen de navires croiseurs, qui ont droit de saisie lorsque la visite établit que les lois du blocus sont violées ; mais il faut que le blocus soit réel, c'est-à-dire qu'il soit fait par une force suffisante. La visite n'a pas lieu lorsque les na

pédition, à la fois gigantesque et puérile, qu'il voulait tenter dans l'automne de 1803; puis, au commencement de 1804, alors qu'il n'était encore que premier consul; puis en août 1805, après la machine infernale, le meurtre du duc d'Enghien et son sacre, et à laquelle il renonça brusquement et complétement (en ne voyant pas arriver l'amiral Villeneuve, qui était à Cadix, pendant qu'il le croyait à l'entrée de la Manche), pour s'absorber dans la campagne d'Austerlitz et résister à la troi

sième coalition. « Au lieu d'attaquer l'Angleterre par la voie directe, il allait la combattre, dit M. Thiers (Histoire du Consulat et de l'Empire, X, 465) par la longue et sinueuse route du continent; et il allait trouver sur cette route une incomparable grandeur avant d'y trouver sa ruine. »

Il fut victorieux à Austerlitz contre les AustroRusses; l'an d'après, il le fut encore à léna contre les Prussiens, et à Eylau contre les Russes. En trente jours il avait anéanti la monarchie prussienne et fait essuyer d'accablantes défaites aux deux empereurs de Russie et d'Autriche. Arrivé à l'apogée de ses succès, la continuité des triomphes lui donna le vertige, et il écrivit à Cambacérès, son ancien collègue au consulat, qu'il avait fait archichancelier de l'empire: « Tout ceci est un jeu d'enfants, auquel il faut mettre un terme; et cette fois je m'y prendrai de telle façon avec mes ennemis, que j'en finirai avec tous. » Il écrivait d'autre part à son frère Louis, roi de Hollande: Je vais conquérir les colonies par la terre. >> Cette idée de vaincre et de dominer la mer par | la force lui avait déjà apparu, car les idées de représailles et d'exclusion commerciale étaient, encore plus que de nos jours, dans les esprits; et c'est ainsi que, quelques années auparavant, l'empereur Faul Jer, en même temps qu'il envoyait contre la France Suvarow avec une armée de cent mille hommes, interdisait à ses sujets les livres, les modes et les articles de France, et provoquait contre lui une réaction des nobles, ennemis de la révolution et de notre pays, il est vrai, mais aimant son esprit, ses modes et sa civilisation. Il paraît toutefois que c'est dans l'ivresse de ses triomphes que Napoléon conçut tout à fait le plan d'une représaille commerciale gigantesque, qui fermerait à l'Angleterre tous les ports du continent, et lui interdirait l'accès de tous les pays occupés par les armées françaises. C'est du sein de la capitale de la Prusse conquise qu'il lança ce fameux décret de Berlin, en réponse au système de blocus maritime, dans l'application duquel l'Angleterre venait d'entrer, en defendant tout commerce aux neutres sur la ligne qui s'étend de Brest aux bouches de l'Elbe. C'est un document économique assez important, assez original et assez rarement cité, que nous allons reproduire.

« Décret qui déclare les iles Britanniques en état de blocus.

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« 1° Que l'Angleterre n'admet point le droit des gens suivi universellement par tous les peuples polices;

« 2o Qu'elle répute ennemi tout individu appartenant à l'État ennemi, et fait en conséquence prisonniers de guerre, non-sculement les équipages des vaisseaux armés en guerre, mais encore les équipages des vaisseaux de commerce et des navires marchands, et même les facteurs du commerce et les négociants qui voyagent pour les affaires de leur négoce;

3° Qu'elle étend aux bâtiments et marchandises de commerce, et aux propriétés particulières,

le droit de conquête, qui ne peut s'appliquer qu'à ce qui appartient à l'État ennemi ;

« 4° Qu'elle étend aux villes et ports de commerce non fortifiés, aux havres et embouchures des rivières, le droit de blocus, qui, d'après la raison et l'usage de tous les peuples policés, n'est applicable qu'aux places fortes;

« Qu'elle déclare bloquées des places devant lesquelles elle n'a pas même un seul bâtiment de guerre, quoique une place ne soit bloquée que quand elle est tellement investie, qu'on ne puisse tenter de s'en approcher sans un danger imminent;

« Qu'elle déclare même en état de blocus des lieux que toutes ses forces réunies seraient incapables de bloquer, des côtes entières et tout un empire;

«5° Que cet abus monstrueux du droit de blocus n'a d'autre but que d'empêcher les communications entre les peuples, d'élever le commerce et l'industrie de l'Angleterre sur la ruine de l'industrie et du commerce du continent;

« 6o Que tel étant le but évident de l'Angleterre, quiconque fait sur le continent le commerce des marchandises anglaises favorise par là ses desseins et s'en rend le complice;

«7° Que cette conduite de l'Angleterre, digne en tout des premiers ages de la barbarie, a profité à cette puissance au détriment de toutes les autres;

«8 Qu'il est de droit nature! d'opposer à l'ennemi les armes dont il se sert, et de le combattre de la méme manière qu'il combat lorsqu'il méconnait toutes les idées de justice et tous les sentiments libéraux, résultat de la civilisation parmi les hommes,

« Nous avons résolu d'appliquer à l'Angleterre les usages qu'elle a consacrés dans sa législation maritime.

« Les dispositions du présent décret seront nonseulement considérées comme principe fondamental de l'empire, jusqu'à ce que l'Angleterre ait reconnu que le droit de la guerre est un, et le même sur terre que sur mer; qu'il ne peut s'étendre ni aux propriétés privées, quelles qu'elles soient, ni à la personne des individus étrangers à la profession des armes, et que le droit de blocus doit être restreint aux places fortes réellement investies par des forces suffisantes ;

«Nous avons ordonné en conséquence, décrété et décrétons ce qui suit:

« Art. 1er. Tout commerce et toute correspondance avec les iles britanniques sont interdits.

« 2. En conséquence, les lettres ou paquets adressés ou en Angleterre ou à un Anglais, ou écrits en langue anglaise, n'auront pas cours aux postes et seront saisis.

« 3. Tout individu sujet de l'Angleterre, de quelque état et condition qu'il soit, qui sera trouvé dans les pays occupés par nos troupes ou par celles de nos alliés, sera fait prisonnier de

guerre.

« 4. Tout magasin, toute marchandise, toute propriété de quelque nature qu'elle puisse être, appartenant à un sujet d'Angleterre, sera déclaré de bonne prise.

« 5. Le commerce des marchandises anglaises est défendu, et toute marchandise appartenant à

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