De la prostitution dans la ville de Paris, considérée sous la rapport de l'hygiène publique, de la morale et de l'administration: ouvrage appuyé de documens statistiques puisés dans les archives de la Préfecture de police, Volume 2

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Popular passages

Page 37 - ... fait à cet égard, je crois devoir m'arrêter un instant pour examiner la valeur de quelques objections faites par certains moralistes austères contre les mesures sanitaires employées à l'égard des prostituées. On a dit et on répète encore que la crainte des maux communiqués par les courtisanes est un frein puissant pour retenir dans le devoir la jeunesse impétueuse; que si cette jeunesse vient à savoir qu'elle ne court plus de risque pour sa santé, en fréquentant les maisons de...
Page 513 - ... montre comme une source intarissable de désordres, de délits et de crimes ; les nations civilisées l'ont toujours poursuivie et punie de peines plus ou moins sévères, et flétrie du sceau de l'infamie. Il n'est pas nécessaire d'être époux ou père pour sentir tous les funestes effets de la prostitution, il suffit d'avoir une mère et de réfléchir combien le sexe auquel elle appartient se trouve dégradé par la condition et les habitudes de la prostitution, qu'on peut envisager comme...
Page 463 - Défendons à tous propriétaires et principaux locataires des maisons de cette ville et faubourgs , d'y louer ni sous-louer les maisons dont ils sont propriétaires ou locataires , qu'à des personnes de bonne vie et mœurs, et bien famées, et de souffrir en icelles aucun lieu de débauche , à peine de 5oo livres d'amende.
Page 33 - De toutes les maladies qui peuvent affecter l'espèce humaine par voie de contagion ', et qui portent à la société les plus grands préjudices, il n'en est pas de plus grave, de plus dangereuse et de plus à redouter que la syphilis. Sous ce rapport, je ne crains pas d'être démenti, en disant que les désastres qu'elle...
Page 34 - ... débiles, inutiles à la société, et qui, dans tout état de choses, ne sauraient longtemps prolonger leur carrière. La syphilis est chez nous, elle est chez nos voisins, elle est dans l'univers; elle ne tue pas immédiatement, il est vrai, comme beaucoup d'autres maladies, mais cela n'empêche pas que le nombre de ses victimes ne soit immense. Ses ravages n'ont pas d'interruption, elle frappe de préférence cette partie de la population qui, par son âge, fait la force aussi bien que la...
Page 174 - Le carreau ne se voyait plus, tant il était couvert d'ordures; les paillasses étaient remplies de paille qui n'avait pas été renouvelée depuis plusieurs années; les draps et les couvertures étaient en lambeaux, et tout leur tissu se trouvait imprégné des matières excrémentielles des malades et du pus qu'avaient fourni leurs ulcères; les traversins n'étaient pas couverts de toile, et la tête des malades reposait sur un coutil souillé des émanations sales et putrides de ceux qui les...
Page 47 - Aulas ne pût offrir des avantages; mais comme de pareilles mesures feraient croire au public que les prostituées sont favorisées par le gouvernement; comme la confiance, résultat de semblables mesures, donnerait lieu au venin syphilitique de se reproduire plus promptement qu'on ne pourra l'amortir; comme surtout ce serait fournir matière à des risées pour le public, nous pensons, disent les rapporteurs, que le projet doit être rejeté; s et il le fut en effet.
Page 137 - ... coûtent que quelques sous , et que la détresse où elles se trouvent les met souvent dans la nécessité de les accorder pour un morceau de pain, c'est par douzaines qu'elles reçoivent par jour les mendians , les soldats et tous ceux qu'elles rencontrent dans leurs courses ou leurs misérables gîtes.
Page 239 - Examinons maintenant la cause de cette énorme disproportion ; elle n'est pas sans intérêt pour l'étude, et mérite à un haut degré l'attention de l'administration. Il est évident que dans le principe des motifs d'économie et le défaut d'expérience ont pu seuls déterminer l'administration à favoriser ce mode de traitement; mais on ne tarda pas à en reconnaître les graves inconvénients. En 1811, les dames de maisons, auxquelles on laissait la faculté de faire soigner leurs filles par...
Page 142 - ... appréciable, s'étaient enfin trouvées infectées comme les autres. Les médecins du dispensaire estiment qu'une moitié des filles publiques résiste à l'infection ; mais cette opinion , fondée chez eux sur l'ensemble des observations faites en masse, et sans le secours des notes et du calcul , ne saurait être donnée pour certaine; quelques faits cependant tendent à démontrer que si cette opinion n'est pas tout-à-fait exacte, elle se rapproche jusqu'à un certain point de la vérité.

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