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Départ de M. Necker et de madame de Gouges ou les Adieux

de madame de Gouges aux Français et à M. Necker, 1790. Observations sur les étrangers.

OEuvres de la citoyenne de Gouges dédiées à Philippe, 1793, Dernier Mot à mes chers amis.

Adresse au Don Quichotte du nord, 1792.

Réponse à la justification de Max. Robespierre, 5 novembre 1792.

Grande Eclipse du soleil jacobinite et de la lune feuillantine par la liberté, avril et mai l'an rv de son nom. Le Bonheur français, dédié aux jacobins, 1792.

L'Esprit français ou Problème à résoudre sur le labyrinthe des divers complots, mars 1792.

Les Droits de la femme à la reine.

Adresse au roi, à la reine, etc.

Lettres à la reine, aux généraux, etc., avec la description de la fête du 3 juin 1792.

Avis pressant à la Convention, par une vraie Républicaine. Lettres d'Olympe de Gouges, au président de la Convention, où elle demande à défendre Louis XVI.

Testament politique d'Olympe de Gouges, 4 juin 1793, (l'an Ier.)

Les Trois Urnes ou le Salut de la patrie, 1793.

Olympe de Gouges devant le tribunal révolutionnaire, 1793.

Mme de Gouges a encore composé deux romans, savoir:

Mémoires de madame de Valmont, en forme de lettres.
Le Prince philosophe, conte oriental, 2 vol. in-12, 1791.

MADEMOISELLE D'ORBE.

Voici une femme dont l'outre-cuidance ne recula pas devant un éloge à faire du géant de la révolution; qui osa mesurer les hauteurs de ce génie incommensurable, et décrire le vol de cet aigle percenue; en un mot qui se chargea, en sa qualité de présidente de la société des amies de la constitution de Saint-Dominique, du discours à prononcer à ce club, au sujet de l'anniversaire de la mort d'Honoré Riquetti de Mirabeau !

C'était bien le cas de dire: Comment est mort cet homme qui sauvait Israël? Non pas tout-à-fait, comme dans le sens de l'Écriture, s'il était possible

qu'il fût mort, mais de quelle manière il était mort? mort à quarante-deux ans, cet homme d'une force athlétique et d'une si prodigieuse puissance! Frappé mortellement le lendemain du jour où, à cinq reprises différentes, il s'était élancé comme un lion à cette tribune, que sa fougueuse éloquence remuait, agitait et gouvernait avec tant d'empire! Tombé comme le redoutable Leycester, au milieu de son triomphe!

Quels bruits ne répandit-on pas ? Le premier fut celui du poison. Ces trente, à qui il avait imposé silence avec tant de hauteur, n'auraient-ils pas, pour se venger, voulu l'y condamner lui-même éternellement? (On se rappelle ce mot célèbre, adressé par Mirabeau à l'extrême gauche : « Silence aux trente. ») Quelque potion n'aurait-elle pas été mêlée, durant cette orgie de la veille, dans le vin si délicieux qui lui fut versé à diverses reprises, par la belle actrice qui lui servait d'échanson? ou plutôt, déjà épuisé par des veilles, des travaux et des excès de tout genre, n'a-t-il pas lui-même, dans cette nuit de surexcitation et d'ébats effrénés, préparé l'aconit qui le tua (1)? Enfin sa mort n'au

(1) Le dernier numéro du journal de l'Apocalypse, contient une apologie fort piquante de la belle Coulon, qui était l'actrice dont il s'agit, et dont les charmes avaient encouru l'accusation d'homicide involontaire. Elle raconte au journaliste Sulleau les circonstances de cette nuit si délicieuse et si fatale, et

rait-elle été, en définitive, que l'effet nécessaire d'un concours de causes naturelles, plutôt que la suite d'un traitement erroné de son médecin Cabanis, qui se serait mépris sur la nature du mal, ainsi que le prétendent plusieurs biographes?

Voilà les questions que l'on se fit long-temps. Les soupçons d'une mort violente planèrent quelques jours sur la faction avide de précipiter la révolution dans ses plus extrêmes conséquences, et qui voyait dans Mirabeau un obstacle d'autant plus à craindre, que, dès le mois de mai 1790, on l'accusait de s'être vendu à la cour, dont il favorisait les projets. Plus d'une fois cette faction avait fait annoncer dans les rues la grande conspiration de Mirabeau! et à plusieurs séances de l'assemblée, on l'avait désigné par ces mots : Catilina est à nos portes; et l'on avait crié : Au traître ! à la vénalité! lorsqu'il avait voulu soutenir l'émigration ou le veto; et les auteurs des Actes des apôtres publiaient partout son portrait avec cette inscription :

Vendidit hic auro patriam......

...

Fixit leges pretio atque refixit. VIRG. Æn. Aujourd'hui l'opinion d'une mort sinistre n'est plus admise. Toujours est-il que cet événement jeta l'agitation dans tous les esprits, et produisit cherche à se justifier d'un crime qu'elle n'aurait pas suffisamment provoqué.

une commotion générale. Le roi surtout regretta vivement cet homme qui sauvait véritablement Israël. « Le monarque, dit M. de Bouillé, privé de l'appui de ce député, fut obligé d'en revenir à son premier projet d'évasion; et Mirabeau lui-même, en mourant, dit qu'il emportait le deuil de la monarchie; que bientôt les factieux s'en partageraient les lambeaux ; et que s'il avait vécu, il en aurait rassemblé les pièces éparses. » En effet, les plans étaient arrêtés, et l'on trouva, après le 10 août, dans l'armoire de fer, un compte-rendu des moyens employés par l'intendant de la liste civile pour l'attacher aux intérêts du roi, et une lettre du même, d'où il résultait que Mirabeau s'était mis à prix.

Mais est-il bien sûr qu'il serait venu à bout de sauver le trône, et d'arrêter tout seul l'effroyable débordement qui l'entraînait? Ce n'est pas l'avis de M. le comte de Maistre. On lit dans ses excellentes observations sur la France, page 15: « Des factieux moins brillans et en effet plus habiles que lui se servaient de son influence pour leur profit; il tonnait à la tribune, et il était leur dupe... Lorsqu'il avait voulu, dans le moment de sa plus grande puissance, viser seulement au ministère, ses subalternes l'avaient repoussé comme un enfant. » La justesse de ces idées se vérifie lorsqu'on se rappelle la lutte qu'il eut à soutenir dans son procès contre le célèbre Portalis, qui le fit tomber dans le

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