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à la paix, et qu'avec son Ambassadeur elle ne retirera point son amitié et son affection de notre République. Les assurances qu'elle nous en donne par sa lettre nous flattent de cet espoir. Aussi nous attendons de la sincérité dudit Sieur Comte d'Avaux, qu'il fera un raport fidèle à V. M. de nos sentimens respectueux pour sa personne sacrée, et quel cas nous faisons de son amitié, et de notre désir très-fort et très-sincère pour la continuation de la paix et du repos public. Nous ne faisons point de difficulté de vous rapporter à ce qu'il en dira à V. M. Cependant nous prions Dieu, Sire, etc.

A La Haye, le 11 août 1701.

III.

Lettre de récréance du Roi de Suède, au Comte de Wratislau.

A l'Empereur des Romains.

SÉRÉNISSIME ET TRÈS-PUISSANT EMPEREUR,

V. M. ne pouvait mieux nous marquer sa bienveillance qu'en nous envoyant le noble et illustre Jean Venceslas, Comte de Wratislau, votre Conseiller privé, Gentilhomme de votre chambre, et Chancelier du royaume de Bohème, personne

d'un génie supérieur, et d'une entière probité. Ce Seigneur nous a fait connaître que le bons sentimens de V. M. à notre égard n'ont souffert aucune altération, et de notre côté nous croyons aussi n'avoir jamais donné sujet ni à V. M. ni aux états de l'Empire de se défier de nos intentions. Le Comte de Wratislau a pu découvrir à fond notre bonne disposition sur cela. Ainsi, comme il nous a paru un fort honnête homme, nous ne doutons point qu'à son retour il n'assure V. M. que nous avons pour elle toute l'affection possible, et que nous sommes fortement résolus d'entretenir la bonne intelligence et l'union avec V. M. et avec tout le Corps Germanique.

Nous souhaitons un long et heureux règne à V. M.

A Alt-Rastadt, près Leipsick; le 20 octobre 1706.

IV.

Très-Haut, Très-Excellent et Très - Puissant Prince, notre Très-Cher et Très-Amé bon Frère et Cousin.

Nous avons reçu hier, dans une audience particulière, la lettre par laquelle V. M. a rappelé le sieur N. N. des fonctions qu'il a remplies jusque ici à notre Cour. Ayant été très-satisfait de la manière dont il s'est acquitté de la mission que

V. M. avait voulu lui confier, nous l'avons congédié et le congédions avec des sentimens analogues, bien persuadé d'ailleurs qu'il n'aura pu, pendant son séjour à notre Cour, que rendre témoignage de l'attachement sincère que nous avons voué à V. M., ainsi que de notre empressement à cultiver son amitié, qui ne cessera de nous être bien précieuse. Sur ce nous prions Dieu, TrèsHaut, Très - Excellent et Très - Puissant Prince, notre Très-Cher et Très-Amé bon Frère et Cousin, qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.

Donné, etc., etc.

V.

NOTIFICATIONS D'ordre de départ.

Lettre de Lord Grenville, Ministre des affaires extérieures et Sécrétaire d'état du Royaume de la Grande-Bretagne au Citoyen Chauvelin, Envoyé de France.

Je suis chargé de vous notifier, Monsieur, que le caractère duquel vous aviez été revêtu auprès du Roi, et dont les fonctions ont été si long-temps suspendues, venant enfin d'être entièrement terminé par la funeste mort de S. M. T.-C., vous n'avez plus ici aucun caractère public.

Le Roi ne peut plus, après un pareil évène

ment, permettre votre séjour ici: S. M. a jugé à propos d'ordonner que vous ayez à vous retirer de ce royaume dans le terme de huit jours; et je vous remets ci-joint une copie de l'ordre que S. M., étant en son conseil privé, a donné à cet effet.

Je vous envoie une passe-port pour vous et pour votre suite, et je ne manquerai pas de prendre toutes les autres mesures nécessaires pour que vous puissiez retourner en France avec tous les égards qui sont dus au caractère du Ministre plénipotentiaire de S. M. T.-C., que vous avez exercé auprès du Roi.

J'ai l'honneur d'être avec la considération la plus parfaite, etc.,

GRENVILLE.

Ordre du Roi d'Angleterre communiqué au citoyen Chauvelin.

A la Cour du palais de la Reine, le 25 janvier 1793, en présence de sa T.-E. M. le Roi, en son conseil.

S. M., en son conseil, a bien voulu ordonner, et elle ordonne par ces présentes, que M. Chauvelin, qui fut reçu par S. M. le 2 mai 1792, comme Ministre plénipotentiaire accrédité par feu S. M. T.-C., sorte de ce royaume avant le pre

mier jour de février prochain, et que le très-honorable Lord Grenville, principal Secrétaire d'état de S. M. pour les affaires étrangères, fasse connaître cet ordre de S. M. au susdit M. Chauvelin.

Note du Baron d'Engestroem, Ministre des af faires étrangères de Suède, à M. de Cabre, Chargé d'affaires de France. En date du 20 dé cembre 1812.

Dès le moment où l'invasion de la Poméranie suédoise par les troupes française, contre la foi des traités et les engagemens les plus solennels, donne la mesure des intentions de S. M. l'Empereur Napoléon à l'égard de la Suède, le Roi, justement étonné de cette agression inattendue, n'a fait que réitérer ses démarches pour en obtenir une explication franche et loyale, tandis que le gouvernement français n'y a répondu que par de nouveaux actes d'hostilité.

S. M. a cru que, si la force donne des droits qu'attestent suffisamment les malheurs de nos temps, la cause de la justice et le sentiment de sa propre dignité peuvent aussi en réclamer quelques-uns.

Elle n'a donc pas vu avec indifférence une de ses provinces occupée par la même puissance qui

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