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privée ou d'assistance publique à procurer à leurs assistés un coin de terre insaisissable et à leur y faciliter la construction d'une maison ;

4o D'engager l'Etat, les départements et les commu- ' nes à poursuivre le même but dans l'usage de leurs biens;

5o De favoriser toutes donations ou legs affectés à des œuvres semblables;

6o De réclamer le vote de lois déclarant insaisissable et exemptant d'impôt un bien de famille minimum et facilitant l'acquisition, la conservation et la transmission de ce bien;

7° De constituer des caisses de loyer;

8o D'intervenir auprès des pouvoirs publics pour obtenir des règlements conformes à l'hygiène et à la morale dans les questions de voirie et de construction de maisons ouvrières.

Ce programme était très vaste et le bulletin comme la Ligue elle-même, en travaillant à le réaliser, durent porter leur attention sur des points précis comme la création des Jardins ouvriers.

Cette création devint même une des spécialités de la Ligue du Coin de Terre.

Elle organisa dans ce but des réunions diverses. Elle répandit d'abord l'idée dans des Congrès d'Assistance ou de réformes sociales, à propos d'autres œuvres, et elle songea ensuite à organiser des Congrès uniquement réservés à la question du jardin.

Un premier Congrès de ce genre était tenu à Nancy, le 25 septembre 1898, sous la présidence de M. le comte Malval.

En 1900, lors de l'Exposition universelle de Paris, l'œuvre prit part au Congrès international d'assistance publique et de bienfaisance privée présidé par M. Casimir-Périer, et fut honorée d'une médaille d'argent.

Mais ces manifestations n'avaient pas dépassé un milieu restreint et l'œuvre ne grandissait que très lentement et grâce à des dévouements isolés.

Elle avait eu cependant après 1900, en Allemagne, dans la belle Société de la Croix-Rouge un magnifique développement.

M. l'abbé Lemire, président de la Ligue française du Coin de Terre et du Foyer, et M. Louis Rivière, auteur de divers ouvrages très remarqués sur les jardins ouvriers et sur l'assistance en général, crurent le moment propice d'organiser un congrès afin de donner à l'œuvre plus d'élan.

Ils firent un appel très discret à quelques amis et fondateurs de jardins. Les premières réponses furent si encourageantes, qu'immédiatement la réunion intime qu'ils projetaient fut regardée comme insuffisante. De toutes parts, on leur écrivait que l'heure était venue de faire un Congrès bien large, ouvert à toutes les bonnes volontés, et qui, s'adressant à tous les fondateurs de jardins, aurait un caractère international.

Le bulletin de la Ligue du Coin de Terre et du Foyer

publia un questionnaire (1) qui devait servir de canevas aux rapports et de base aux discussions. Une grande salle fut retenue à l'Hôtel des Sociétés savantes à Paris. Un programme fut élaboré et communiqué à la presse qui lui fit un très sympathique accueil. Puis les adhésions vinrent, et les promesses de concours.

Grâce aux principaux fondateurs de jardins de France, il fut facile de constituer une sorte de comité de propagande. A la tête de ce comité se plaça aussitôt avec un merveilleux entrain le D' Lancry de Dunkerque qui fit pendant trois mois campagne dans la « Justice sociale» et le « Corsaire du Nord».

A son exemple, et autour du Comité d'initiative vinrent se ranger, pour former un Comité de propagande en province, Mme Hervieu de Sedan, Mme Changeux de Reims, M. Bonnaure de Lyon et l'Euvre lyonnaise des jardins avec nos vaillants amis de la « Chronique du sud-est »; M. Fontaine, inspecteur des Ponts-et-Chaussées, à Beaune; M. l'abbé Fourcy et M. Joseph Lardeur dans le Pas de Calais; MM. Fuchs et Pératé à Tours; M. l'abbé L'Ebraly pour toute la région du centre; M. Ouvrard à Nantes; M. Renaudin à Sceaux; M. l'abbé Thellier de Poncheville, et M. l'abbé Gruson pour la région du nord; M. Thierry de Lyon, organisateur de l'exposition des vues de jardins; M. Vellot de Grenoble; M. Volpette de Saint-Etienne.

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En même temps, M. Brunetière de l'Académie fran

(1) Nous le reproduisons plus loin, en tête du rapport général.

çaise, M. Georges Picot de l'Institut, Mgr Latty évêque de Châlons, le Dr Robin de l'Académie de Médecine promettaient de parler à nos réunions ou de présider les diverses séances et nous formaient un vrai comité d'honneur.

De l'étranger nous venaient des adhésions flatteuses et notre Comité d'honneur et de patronage se complétait des noms les plus considérables.

M. Beernaert, ancien président du Conseil des ministres de Belgique, président de la Ligue belge du Coin de Terre et du Foyer, M. Goemaere, secrétairegénéral, fondateur de la même Ligue;

M. Bielefeldt, président de Sénat à l'office impérial des assurances sociales et conseiller intime du gouvernement à Berlin. Mme la baronne de Rheinbaben, présidente de la Croix-Rouge allemande; M. Jesse Collings, membre de la Chambre des communes à Birmingham: M. le comte Grosoli, président de l'œuvre des Congrès en Italie; M. Borret, conseiller d'Etat à La Haye ; M. le baron de Montenach député, et M. Brunhes, professeur à l'Université de Fribourg.

De telles approbations ne pouvaient manquer de nous obtenir des adhésions nombreuses. Elles vinrent de toutes parts, du monde politique et du haut clergé, des médecins et des hommes de loi, des industriels et des fonctionnaires. Elles s'élevaient à cinq cents environ à la veille du Congrès. Beaucoup d'autres se sont ajoutées depuis.

Ce que les séances ont été, nous n'avons pas à le dire; on pourra s'en rendre compte en lisant le présent

volume qui reproduit le plus exactement possible les discussions et les discours.

Notre unique souhait, en le publiant, c'est de contribuer à la diffusion de l'Euvre des Jardins. Nous supplions tous nos amis, collaborateurs et adhérents, qui ont fait le succès du Congrès et nous demandons à tous les lecteurs du Compte-rendu de vouloir bien favoriser cette œuvre si belle, si touchante et si féconde, par tous les moyens dont ils disposent. Ils en seront heureux et

bénis !

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