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DÉPUTÉ DU NORD

Le cardinal Manning et son action so-
ciale. Paris, Lecoffre....

L'abbé Dehaene et la Flandre Lille,
Deman.

2 fr. 50

5 fr.

D'Irlande en Australie. Lille, Desclée.
Epuisé).

2 fr.

Le Catholicisme en Australie. Paris, 26, rue Lhomond....

1 fr.

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1 fr. 25 4 fr.

5 fr.

Compte-Rendu du Congrès de Reims.
Paris, 26, rue Lhomond...

Que feront les Religieuses. Paris, Le-
coffre, 1903, 1 vol. in-18 ...

Compte-Rendu du Congrès de Bourges.. Compte Rendu du Congrès international des Jardins ouvriers...

Brochures et Discours de l'abbé Lemire

se rapportant au Coin de Terre et au Foyer, au prix de O fr. 50 l'exemplaire, 26, rue Lhomond, PARIS.

Le bien de famille. Proposition

de loi.

Une excursion dans les jardins
ouvriers du Nord.
L'habitat dans la Flandre franç
La ligue du Coin de Terre et du
Foyer.

L'éducation ménagère.

La première dot terrienne de
France.

Les Jardins ouvriers au Congrès
d'assistance (Exposition de
1900).

Ouvrages de M.

L'assistance par le travail et les
jardins ouvriers.
Les devoirs actuels du clergé.
La femme et le foyer.

Statuts d'une société d'habita-
tions à bon marché.

Etude sur la loi des habitations à bon marché.

Discours sur les caisses de re

traites ouvrières.

Les Caisses rurales et la petite
propriété.

Le Socialisme et la famille.
L'art local en Flandre.
LOUIS RIVIÈRE

Les Jardins ouvriers en France et à
l'Etranger, in-18. Paris, Rondelet, 1899..
La Terre et l'Atelier. Jardins ouvriers,
1 vol. in-18. Paris, Lecoffre, 1904........
Rapport général pour le Congrès des
Jardins de 1903, 1 vol. in-8.

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2 fr.

Le Terrianisme, par le Dr Lancry, chez l'auteur à Dunkerque, in-8°.

4 fr.

Les Jardins ouvriers.

L'Euvre du Coin de terre

LÉGISLATION

DÉVELOPPEMENT ET RÉSULTATS OBTENUS EN BELGIQUE

Rapport présenté par M. Tibbaut, membre de la Chambre des représentants, au Congrès international des habitations à bon marché, à Liége, en 1905.

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I. L'Euvre du Coin de terre est particulièrement appropriée à la situation économique de la Belgique

II. Ligue du Coin de terre..

III. Organisation du Coin de terre dans les centres industriels

IV. Le Coin de Terre réalise l'assistance par le travail

V. L'œuvre du Coin de terre doit pénétrer dans le milieu rural et semi-rural .

VI Bien comprise, elle constitue un moyen de favoriser l'évolution
agricole .

VII. Organisation pratique du coin de terre dans le milieu rural
VIII. L'œuvre a pour corrolaire la diffusion de la petite propriété.
IX. Moyens indirects pour favoriser l'œuvre.

X. Cités-Jardins en Belgique.

XI. Conclusions.

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L'Euvre du Coin de terre en Belgique.

L'industrialisme, par la concentration des ouvriers dans les villes, leur a nui, en leur mesurant l'air, l'espace, la nature. C'est à ce mal que l'Euvre du Coin de terre essaie de porter remède.

Elle peut le faire de deux façons. Elle attaque le mal dans ses effets, lorsqu'elle crée des jardins dans les cités industrielles; elle l'attaque dans l'une de ces racines, lorsqu'elle porte son action dans le milieu rural. Elle y peut, si elle est bien comprise, favoriser l'évolution agricole vers la forme la plus intensive de culture horticole, maraîchère ou potagère, et réagir ainsi contre l'exode rural. Elle a, comme corollaire, la diffusion de la petite propriété, qui est intimement liée au progrès de la culture intensive.

Nous devons, pour rechercher le rôle de l'Euvre du Coin de terre, jeter un coup d'oeil sur la situation économique de la Belgique.

Nous verrons ainsi qu'elle ne saurait trouver de milieu plus favorable pour son développement. Nous l'examinerons dans sa forme urbaine et dans son adaptation au milieu rural. Nous rechercherons ensuite quels moyens peuvent contribuer à son succès. De la sorte, nous pouvons nourrir l'espoir de marcher avec méthode et de nous éloigner de l'empirisme qui caractérise souvent l'activité du dévouement sur le terrain des œuvres sociales.

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L'OEUVRE DU COIN DE TERRE EST PARTICULIÈREMENT APPROPRIÉE A LA SITUATION ÉCONOMIQUE DE LA BELGIQUE,

Le retour à la terre, que décrivit si éloquemment l'éminent homme d'État M. Méline, est un besoin social qui intéresse plus particulièrement les ouvriers industriels. L'industrialisme, dans son extension vertigineuse, a mis l'agriculture au second plan des préoccupations du monde du travail. Il se caractérise partout, dans les pays avancés, par une concentration de la population, soit dans des centres anciens de plus en plus congestionnés, soit dans des centres industriels nouveaux qui prennent de brusques développe

ments.

L'Angleterre, de 1851 à 1891, perdit 37 p. c. de sa population agricole. Le commentateur des Statistical Papers de 1901 du Royaume-Uni formule comme suit les règles de ce mouvement. « Plus le district urbain est populeux, plus s'élève la proportion de l'accroissement » (1).

En Belgique se manifeste le même phénomène. Les villes semblent suivre la loi physique des corps dont la puissance d'attraction augmente avec le volume. Le tableau ci-dessous, dressé par M. Denis, avec les données statistiques, est suggestif 2).

« De 1886 à 1900, la population des communes de moins de » 2,000 âmes a diminué de 2 p. c.; les communes de 2,000 à 5,000 » âmes ont eu un accroissement global de population de 25 p. c.; » les communes de 5,000 à 10,000 âmes ont eu un accroissement » de 75 p. c.; les communes de 10,000 à 25,000 âmes ont eu un » accroissement de 164 p c.; les communes de 25,000 à 100,000

(1). The most populous the urban district, the higher the rate of growth. (2) Seauce Chambre des Représentants, 15 avril 1904. Discours reproduit dans le Commentaire législatif de la loi du 15 mai 1905 et du projet de loi portant réduction des avoits d'enregistrement et de transcription en faveur de la petite prop›icte, etc, par E. T∙BBAUT, Siffer, 1905.

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» âmes ont eu un accroissement de 186 p. c.; enfin, les communes » de plus de 100,000 âmes ont eu un accroissement de 240 p. c. MM. Mahaim et Velghe, dans leur remarquable rapport au Congrès d'hygiène et de démographie tenu à Bruxelles en 1903, montrent les graves conséquences que ce phénomène a pour le logement ouvrier.

Les effets sur la population rurale ne sont pas moins intéressants à observer.

L'ensemble de la population n'a cessé de croître, au point qu'au 31 décembre 1900 elle atteignit le chiffre de 6,693,548. Elle est, après celle de la Saxe, la population la plus dense du monde, avec 227 habitants par kilomètre carré.

L'accroissement se fait surtout au profit de l'industrie (1). L'agriculture, de 1846 à 1895, vit s'élever sa population de 1,083,602 à 1,204,810; sa progression n'était que 10 %, alors que la progression pour l'ensemble de la population était de 48 %, et l'on peut s'étonner que le déséquilibre ne soit pas plus grand; car la Bel gique est le pays le plus industriel du monde relativement à son étendue et à sa population, et la facilité exceptionnelle des transports y rend l'action pénétrante de l'industrie plus aisée.

Ce qui atténue l'exode rural, c'est le morcellement extrême de la culture; en 1895 elle comptait 458,120 exploitations de moins de 50 ares sur un total de 829,625 exploitations recensées. Jusqu'ici il n'y a que trois arrondissements dans lesquels le recul de la population rurale soit constant (2).

Cette concentration de la population dans les grands centres avec la tendance à l'exode rural soulève plus d'un problème.

Elle intéresse avant tout l'hygiène et le logement et a provoqué la loi du 9 août 1889 sur les habitations ouvrières proposée par l'éminent Ministre d'État M. Beernaert au nom du Gouvernement.

Cette loi créa des comités de patronage d'habitations ouvrières, et leur confia la mission d'étudier tout ce qui concerne la salubrité des maisons habitées par les classes laborieuses et l'hygiène des localités où elles sont tout spécialement établies. Ils sont devenus des auxiliaires précieux pour les administrations communales, qui sont chargées de veiller à l'hygiène et à la sécurité publique par les lois du 14 décembre 1789. des 16-24 août 1790, et des 19-22 juillet

(1) Annuaire statistique 1903, p 98 De 1890 à 1900 la population exclusivement industrielle monte de 1,081,503 à 1,372,251.

(2) Recensement général de l'agriculture de 1895, partie analytique, pp. 25 et 465.

1791, et qui ont trouvé dans les lois du 1 juillet 1858 et du 15 novembre 1867 sur l'apropriation par zone un puissant moyen d'assai nir les villes (1).

La loi de 1889, développée par la loi du 21 mai 1897, relative aux petites propriétés rurales, eut une influence heureuse sur la diffusion de la propriété au sein de la classe ouvrière. MM. Mahaim et Velghe, dans le Bulletin des habitations ouvrières de 1904, p. 503, estiment qu'une somme de 130 millions doit y avoir été consacrée.

Cette législation recevra son épanouissement par le vote si impatiemment attendu du projet de loi portant réduction des droits d'enregistrement et de transcription en faveur de la petite propriété et déposé au nom du Couvernement par M. le comte de Smet de Naeyer à la séance de la Chambre des Représentants du 12 février 1903 (2). L'Euvre du Coin de terre est également venue s'attaquer au mal que produisait la concentration de populations industrielles. Ayant débuté dans les villes, elle devra, pour mieux remplir sa mission, s'étendre à la campagne.

II. LIGUE DU COIN DE TERRE.

En 1896, deux hommes de cœur, le vénérable abbé Gruel et l'industriel philanthrope M. Goemaere fondèrent, à Bruxelles, la « Ligue du Coin de terre et du foyer insaisissables », dont l'éminent Ministre d'État, M. Beernaert, a accepté la présidence.

Son but est large, on pourrait dire multiple.

« La Ligue, d'après les articles 2 et 3, est basée sur la mutualité et sur la transformation de la bienfaisance en argent en bienfaisance en terre et en foyer. Elle travaillera à donner en jouissance au père de famille légitimement marié, et sans distinction de parti ni d'opinion, un coin de terre à cultiver et sur lequel il pourra, moyennant certaine condition, construire son foyer. »>

L'acquisition du foyer n'apparaît ici que comme un but secondaire. Elle a, d'ailleurs, son organisme propre dans les comités de patronage des habitations ouvrières et dans les sociétés d'habitations ouvrières, dont l'activité est merveilleuse.

La Ligue y apporte surtout l'appoint de son influence morale. Elle pourrait aussi agir par voie de persuasion pour faire réaliser ses desiderata par la législature. Mais la mesure d'insaisissabilité

(1) Revue de l'administration et du droit administratif de la Belgique, 1903, p. 465 Pandectes Belges, Vo Habitations ouvrières.

(2) Voir texte, rapports et discussions dans le Commentaire législatif de E. TIBBAUT. Siffer, 1905.

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