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4°. Qu'il consentait à signer le premier article des quatre propositions du clergé, de 1682, et qu'il n'opposait sur les autres que des difficultés de formes faciles à lever;

5°. Qu'il n'insistait pas sur la bulle d'excommunication en elle-même, de manière à en exciper comme d'un point de droit, mais qu'il paraissait seulement chercher à en sauver l'honneur;

6o. Qu'il avait renoncé à tout espoir de retour à Rome, et qu'il ne tenait plus qu'à la nomination des évêchés suburbicaires;

7°. Que la députation trouva auprès de lui cet accueil gracieux, la sérénité, et la riante douceur dont quelques mois après il fit de nouveau contempler à la seconde députation le spectacle propre à inspirer à la fois l'attendrissement et le respect.

Les articles qui viennent d'être indiqués résultent de la correspondance journalière des députés avec le ministre des cultes, laquelle se trouve dans l'ouvrage dont nous avons extrait les détails ci-dessus. Ce sont les fragmens pour servir à l'histoire ecclésiastique du dix-huitième siècle.

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DEPUIS le commencement des différends entre le pape et Napoléon, on allait de singularités en singularités, tant les affaires ecclésiastiques sont épineuses. L'enlèvement et la captivité du pape formaient déjà des scènes bien étranges, et que l'on ne devait guère s'attendre à rencontrer dans ce temps on avait vu une excommunication, il n'y manquait qu'un concile. On l'eut en juin 1811. La marche de cet ouvrage me dispense d'en donner les détails : ils peuvent se trouver ailleurs. La connaissance de l'esprit des faits importe plus à l'histoire que celle même du matériel des faits: là réside la partie vraiment substantielle de l'histoire. On a vu assembler et dissoudre un concile : Pourquoi cette assemblée et cette dissolution? Voilà ce qu'il est important de connaître, et qui seul peut tout expliquer.

Les évêques de la commission, comme il a

été dit plus haut, sentaient la délicatesse de leur position. L'ordre religieux était troublé et arrêté : le pape, captif et obstiné, tirant des moyens de résistance de sa captivité même, et blessant son ennemi par l'intérêt qu'inspiraient ses malheurs : Napoléon irrité, pressant, menaçant tous les yeux fixés sur cette commission, assemblée depuis deux ans, et muette pour le public; car d'après le système de Napoléon, rien de ce qu'elle faisait ne paraissait au-dehors. Or rien n'est plus propre à remuer les esprits que la prolongation du silence sur une action continuée aux yeux du public qui n'en voit rien sortir. C'est le plus sûr moyen d'ouvrir la carrière à tous les genres d'aberrations. Aucun objet fixe n'étant présenté, l'inquiétude avait gagné les esprits; bien plus, elle s'était élevée jusqu'aux membres de la commission, qui sentaient qu'ils avaient à conserver leur considération dans leurs propres diocèses, dans lesquels l'opinion n'était pas plus rassise que partout ailleurs. Comme on voit, on serait embarrassé à moins. Cependant il fallait venir au secours de l'église de France, et à celui du pape, même à son insu; car nous sentions très-bien que l'un ne

pouvait pas aller sans l'autre. Ce fut pour parer à la fois à tous ces inconvéniens, que la commission proposa d'assembler le concile et d'envoyer à Savone.

Par-là on ne sortait d'aucune règle ni de l'église, ni des bienséances; on rendait à la fois aux besoins de l'église de France, et à la dignité du souverain pontife tout ce qui leur était dû également.

La commission ne voulut point prendre sur elle de proposer la décision d'une question aussi délicate que l'était celle du changement du mode de l'institution, non plus que de pressentir celle qui pourrait émaner du concile; elle se borna à indiquer la marche que l'on pourrait suivre pour effectuer cette mesure et pour remplir à la fois tous les devoirs.

Voyez, dans les extraits joints à la fin de l'ouvrage, la réponse à la seconde question proposée par Napoléon.

Mais cette question du concile n'était pas même sans difficultés. Il s'agissait d'un droit positif généralement reconnu dans l'Église, l'institution canonique donnée par le pape. Pour apporter des changemens à cet ordre, le concours du pape était nécessaire; s'il le

refusait, il restait la ressource du concile général. Comme la convocation de ces assemblées appartient au pape, ainsi que leur présidence par lui ou par ses légats, c'était encore à lui qu'il aurait fallu revenir. C'est une chaîne dont il tient les deux bouts. La commission le sentait, et d'après le sentiment de ces difficultés, elle disait que dans le cas de nécessité extrême, une grande église, telle que celle de France, se trouvait fondée, par le malheur des circonstances, à pourvoir à son propre salut : décision infiniment sage, basée sur la nature même des choses, c'està-dire sur celle des sociétés, qui toutes renferment dans leur sein le principe de conservation qu'elles ont reçu de la même main qui leur donna l'existence. L'église n'est pas une société d'une condition pire que les autres. Elle ne peut donc manquer des moyens de conservation qui appartiennent à toutes. Lorsque des divisions éclatent dans son sein, une partie notable de l'église ne peut pas rester abandonnée : elle ne peut pas davantage consentir à sa perte, en restant dans une inaction mortelle : ainsi, après avoir employé tous les moyens avoués par la raison et par

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