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Voltaire et la Pologne, par Romain CORNUT ‘.

Nous arrivons bien tard pour parler de l'éloquente et curieuse brochure que les derniers événements de Pologne et de Galicie ont inspirée à M. Romain Cornut. Ce court opuscule est assurément une des pièces les plus accablantes du procès que le sentiment vrai de la liberté et de l'humanité est en droit d'intenter à cette philosophie qui se targue si haut de son amour pour les hommes.

On ne sait pas assez ou plutôt on ne veut pas se rappeler l'odieuse complicité de Voltaire dans le partage de la Pologne et ses basses adulations envers les bourreaux de ce pays. Il est vrai que les héritiers de l'esprit voltairien continuent à cet égard les traditions de leur patriarche, témoin ce passage du dernier grand discours de M. Thiers: « Deux questions im« menses se présentèrent à la fin de son règne : la question de Bavière « et la question de la Pologne. Eh bien, comme je vous l'ai dit, ne voulant << pas la guerre, mais toujours prêt à la faire, il (le grand Frédéric) vint « heureusement à bout de ce qu'il voulut, car la Pologne fut partagée << comme il le demandait, et vous savez qu'il n'en eut pas la part la plus << mauvaise. »>

Il est difficile de prendre plus volontiers son parti d'une honteuse iniquité et de trahir plus complétement une sainte cause. Heureusement les fils de Voltaire ne sont pas seuls en France, et M. Romain Cornut contribuera plus que personne à dégoûter les gens de bonne foi de cette coupable idolâtrie.

POÉSIE.

Poésies nouvelles, par M. J. REBOUL (de Nîmes) . Livre des Mères chrétiennes, par Hippolyte VIOLEAU 3.

La poésie n'est pas morte en France, et, quoiqu'elle manque aujourd'hui de ces productions vigoureuses qui ébranlent et entraînent tout un siècle, quelques hommes d'un talent pur et vrai savent encore faire vibrer les cordes harmonieuses en rapport avec les plus profonds sentiments de l'âme. Des voix chrétiennes se répondent d'un bout de la France à l'autre, et c'est ainsi que nous pouvons rapprocher le nom si cher à tous les catholiques du fameux boulanger de Nîmes de celui d'un jeune poëte de Morlaix, M. Violeau, sorti, comme M. Reboul, des rangs populaires, et qui doit, comme lui, à l'éducation de la pauvreté l'intelligence des misères du peuple, et les paroles qu'il faut pour l'ennoblir et la consoler.

Nous aimons depuis longtemps M. Reboul, et nous sentons dans le début de M. Violeau tout ce qui fait aimer la poésie et le poëte. Saluons donc le vieux combattant et le jeune athlète en les appelant à une joute innocente, et dont le résultat ne peut être que glorieux pour les deux ri

vaux.

1 Jacques Lecoffre et Comp., rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice, 8. Paris, Charpentier, in-18.

Paris, Sagnier et Bray, 1 vol. in-18.

J. REBOUL.

A une Chouette qui chantait sur la demeure d'un Pauvre.

Ah! si ton bien suprême

Est dans l'effroi que sème
Ta lamentable voix,

Triste oiseau de la tombe,

Pourquoi, quand la nuit tombe,

Chanter sur ces vieux toits?

Si tu veux qu'on frissonne

A ta voix monotone,

Vole aux riches réduits :

Cet asile récèle

Une misère telle
Que tu la réjouis.

Au funèbre présage
Plus d'un pâle visage
Y prend un air serein:
Si le berceau sans lange
En un cercueil se change,
L'enfant n'aura plus faim.

Et si la mort opère
Sur la mère ou le père,
Leur œil, dans la stupeur,
Ne verra plus leur fille
Manquer d'une guenille
Pour voiler sa pudeur.

Quelle que soit la tête
Sur qui ton vole s'arrête,
On bénira son sort;
Dans ce séjour d'alarmes,
La vie a plus de larmes
Que n'en aurait la mort.

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Et, tandis que sur les parures,
Les fleurs, les rubis, les dorures,
Il laisse tomber ses rayons,
Mille beautés, la nuit entière,
Tourbillonnent dans sa lumière
Comme un essaim de papillons.

Le pur cristal qui l'environne
Lui fait une triple couronne
Dont chaque rose est le flambeau ;
Et le passant qui le contemple
Joint les mains comme dans un temple,
L'admire, et se dit : Qu'il est beau!

Il est beau !.... Mais elle est plus belle
La petite lampe fidèle

Aux vieux murs, aux pauvres lambris;
La petite lampe qui brille,

Aidant la mère de famille

A nourrir ses enfants chéris.

Ah! qu'importe un éclat futile ?
Être oublié, mais être utile,
Et secourir quelques besoins;
Aux malheureux donner sa vie,
Voilà le sort digne d'envie!
Consoler mieux, éblouir moins.!

M. l'abbé de Valette nous avait remis un excellent travail sur le mode d'élection des Papes, et nous comptions en communiquer une partie à nos lecteurs: la prompte solution du conclave en a décidé autrement. Mais le travail de M. de Valette contient en outre d'excellentes recherches sur l'organisation de l'État romain; nous en profiterons bientôt pour édifier nos lecteurs sur un sujet généralement mal connu, et qui a donné lieu à beaucoup de calomnies.

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Pages

Bref du souverain Pontife à l'évêque de Tarnow.

Foi et Lumières. — Considérations sur les rapports actuels de la science et de
la croyance ;- par M. Th. FOISSET.

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De la Pologne, de son passé et de son avenir, par M. Aurélien DE Courson.
Souvenirs de voyage. — Gran; le prince-primat; - le clergé hongrois,

41

par M. X. MARMIER.

D'un nouveau procédé de collecte applicable aux bureaux de charité.
La quète de M. ***. .

Madagascar, par M. Eugène VEUILLOT.
Académie Française, par M. P. LORAIN.

Le Chez-Soi, ou les Peines et les Plaisirs de la Famile, par Mlle Frédéri-
que BREMER

Le Néo-Christianisme de M. de Lamennais et sa traduction des Évan-
giles, par M. H. MARET.

La Jeunesse d'O'Connell, par M. C.-F. AUDLFY.
Cosmos, par M. Alex. de Humboldt ; — par M. l'abbé POUllet.
L'Église arménienne et la Russie (fin), par M. ***.

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Situation religieuse de l'Algérie, par M. Ch. DE RIANCEY.
Etudes sur les peuples germaniques avant le Christianisme. IV. Les
langues des Germains ; — V. la Poésie; —par M. A.-F. OZANAM. 338, 669
Salon de 1846, par M. Ch. LENORMANT.

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Revue littéraire. -- De la situation dramatique, par M. P. LORAIN.
Les Religieuses basiliennes de Pologue et la Diplomatie russe, par
Henri de Riancey.

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Du nouveau Projet de loi sur les Instituteurs communaux.
Examen des Doctrines du philosophe inconnu Louis-Claude de Saint-
Martin, par M. L. MOREAU.

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De la Conférence dite Conc le général du protestantisme allemand, ré-
cemment assemblé à Berlin; par M le comte D'HORRER.

Le bienheureux Pierre Fourier, par M. Édouard de Bazelaire.
Au Révérend Père de Ravignan. -Souvenir du 12 avril 1846, par M. N.
ESTÈVE....

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Jubilé anniversaire de la fête du Saint-Sacrement, à Liége.
La liberté d'enseignement devant l'histoire; -les Temps modernes ; — par
M. RAPETTI.

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Coup d'œil politique sur les États scandinaves, par M. PAGÈS DU PORT. 734
De la troisième Session du Congrès central d'agriculture, par M. Amédée
HENNEQUIN.

Élection du Pape Pie IX;-liberté du Conclave.

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Histoire des peuples bretons dans la Gaule et dans les îles Britanniques, par
M. de Courson;
- par M. Fr. DE CHAMPAGNY.
Souvenirs de voyage.- Beirouth et Sidon, par M. X. MARMIER.

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