sont de nature à compromettre sérieusement la régénération des bonnes essences (1).

Le personnel forestier qui assure encore pour une trop large part la vérification des bois, ce qui l'empêche de se consacrer entièrement à son rôle technique, est d'autre part notoirement insuffisant.

Il se compose de 180 agents européens et de 681 indigènes. L'unité de gestion est la division, ayant à sa tête un garde principal ou un conducteur des Forêts sous les ordres duquel sont placés des gardes indigènes. Les divisions sont groupées en cantonnements dirigés par un garde général et la réunion de tous les cantonnements d'un même pays forme une circonscription forestière ayant pour chef un inspecteur.

Le commerce intérieur des bois est très actif en Indo-Chine. Le Tonkin et la Cochinchine ont une production inférieure à leurs besoins. Le Tonkin reçoit du Nord-Annam des quantités importantes de lim et de gu, tandis que la Cochinchine s'approvisionne dans le SudAnnam et au Cambodge. Ce dernier pays exporte 70 % de sa production en Cochinchine.

L'exportation sur la métropole est insignifiante; elle se réduit à l'envoi de petites quantités de bois d'ébénisterie.

Les bois de charpente et de menuiserie de bonne qualité sont à peu près absorbés par la consommation locale.

« Les prix élevés au port d'embarquement et la cherté du fret se

(1) La création et le repeuplement des réserves en bonnes essences présentent un intérêt indiscutable. Ces réserves, placées dans les meilleures conditions d'exploitation et de vidange, auront plus tard une valeur considérable. Il conviendrait cependant d'exercer dès maintenant un contrôle forestier réel sur le domaine dit « protégé » et les porteurs de permis de coupe. Le service forestier devrait être pourvu de moyens suffisants (personnel et crédits) pour accompagner, sinon devancer, les exploitants dans les forêts encore riches, au lieu de les suivre, souvent de très loin, pour mettre en réserve ces forêts lorsqu'elles sont à peu près ruinées. La comparaison entre la quantité de bois d'œuvre exploité dans les réserves et celle provenant de la coupe libre serait à cet égard des plus intéressantes. Nous ne possédons de chiffres qu'en ce qui concerne l'Annam; dans le rapport officiel présenté au Congrès d'Agriculture coloniale en 1918, nous trouvons les indications suivantes :