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hernie profonde e remontante du climat de la côte d'Azur ainsi poussé vers le nord et les monts. Au fond de ces vallées fleurissent dès le premier printemps les violettes et les mymosées et vivent en pleine terre les grands bambous et les palmiers, alors qu'à quelques encablures de là, sur les croupes encore glacées du sommet, couvertes de neige et de verglas, déferle en assauts furieux « le redoutable mistral ». A sa mesure les plus noirs des autans ne sont que zéphirs.

Voilà ce qu'est orographiquement l'Aigoual dont ces quelques lignes ne soulignent qu'imparfaitement l'importance; on sent bien celle-ci quand on visite le massif, mais on ne la rend qu'imparfaitement avec des mots.

C'est dans ce cadre grandiose et redoutable, qu'après la création des grands périmètres de reboisement des Cévennes dénudées, les Demontzey, les Fabre, les Labbé eurent, avec leurs collaborateurs directs de tous grades, à faire choix des essences à l'aide desquelles le service forestier allait entreprendre la reconstitution du manteau végétal sylvestre détruit par l'inconscience humaine.

Le pin à crochet prit, sans qu'il soit possible de dire exactement pourquoi et comment, une place prépondérante dans les pépinières de presque toutes les séries de reboisement du Gard, de la Lozère et de l'Hérault. Cette essence a sa place marquée dans le tableau synoptique dressé par Georges Fabre en 1877, tel que M. l'inspecteur Nègre, actuellement en service à Nîmes, a eu l'heureuse fortune de le retrouver aux archives de Mende et tel que le 27° arrondissement -forestier l'a fait revivre en 1923 en l'honneur de Fabre lui-même et dans l'intérêt de tous ceux qui s'intéressent au reboisement dans nos montagnes méridionales (1).

Des plantations de sapin, d'épicéa et de hêtre ont été utilisées jusque sur les Alpages, mais malheureusement de manière trop parcimonieuse. Nul doute que l'on ait craint alors pour ces essences le plein découvert.

Les réfections, sinon les plantations premières, datent, autant qu'il est possible de le dire, de 1890. Nous sommes en 1923 et il reste encore au forestier sylviculteur une tâche considérable à accomplir ici. I importe, à ce sujet, pour le service de se tracer à lui-même un programme d'action qui doit tenir compte des leçons du passé, faites d'expériences concluantes.

(1) Voir Les Forêts dans le Gard, par M. A. FLAUGÈRE, inspecteur des Forêts, Nouvelle Revue du Midi, mai 1924.

Le tableau synoptique dont il s'agit est reproduit ci-après.

Revue des Eaux et Forêts.

Novembre 1924.

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OBSERVATIONS

Explications des signes. 1 Le trait noir dans la colonne verticale de chaque essence a une épaisseur proportionnelle au degré d'abondance et de vitalité de l'essence. Il est donc maximum quand l'essence se trouve exactement à sa station moyenne d'altitude.

2° Les points indiquent les préférences des essences pour les sols et les exposi tions. Ces préférences sont absolues en ce qui concerne le Pin maritime, le l'in d'Alep et le Châtaignier.

Le Pin laricio de Corse vient également sur les terrains siliceux de schiste et même sur terrains décalcifiés (calcaires dolomitiques).

Le Sapin, l'Epicéa et le Pin sylvestre sont assez indifférents à la nature du col. 3 P signifie plantation par potets.

S signifie semis par potets.

SV signifie semis à la volée.

4° Les lettres soulignées signifient que le mode de reboisement indiqué est obligatoire. Pour les autres, une certaine latitude est admissible dans des cas spéciaux. Pour le Pin laricio, la plantation réussit mieux que le semis; mais celui-ci peut être employé.

Observations. 1 Les sols volcaniques conviennent à toutes les essences. Ils ne sont exclusifs d'aucune.

2o Le CÈDRE n'est pas une essence indigène, mais il mérite d'être propagé; il a donné de très beaux résultats depuis 250 jusqu'à 1.000 mètres; on l'introduit par semis. Il supporte un certain couvert; comme le sapin, il est assez indifférent à la nature du sol, pourvu qu'il ait un peu de profondeur.

3 Le Frêne, l'Aune, l'Ailante et l'Acacia ne s'emploient que dans des circonstances tout à fait spéciales, savoir :

L'Aune dans les ravins humides au bord des eaux;

Le Frêne dans les sols frais;

L'Ailante et l'Acacia dans les sols de remblai très meubles (cônes de déjection). 4° Le Pin laricio des Cévennes convient spécialement aux rochers. nus et stériles. ΝΟΤΑ.

Il est bien entendu que les règles tracées dans le tableau ne doivent pas être considérées comme rigoureusement absolues. Il peut y avoir quelques modifications en raison des milieux d'altitude et d'exposition.

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