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éducation ou congédiés pour cause d'incapacité complète. Ces trois catégories réunies forment un total qui ne s'élève, quoi qu'on puisse dire, qu'à sept ou huit personnes: qu'est ce que cela sur le grand nombre d'aveugles qui sont sortis de notre institution depuis plus de trente aus? Le passant judicieux qui voit sous l'arbre des fruits avortés, avant de s'écrier que l'arbre est stérile s'informe de ce que sont devenus les fruits sains et murs. Il y aurait une opération plus courte à faire que d'énumérer les aveugles enseignés qui ont pourvu à leurs besoins, ce serait de donner le chiffre des exceptions. Les sourds-muets ont leurs poëtes, leurs jurisconsultes, leurs mathématiciens, leurs peintres, leurs orateurs même; dans l'administration, dans la marine, dans l'armée ils comptent des noms honorables. Il y a des aveugles qui sont rois, ministres, députés; d'autres philosophes, théologiens, poëtes, académiciens, littérateurs, chimistes, distillateurs, magistrats de police, voire même ins, ecteurs. Metcalf, de Manchester, était ingénieur public, arpentait le terrain avec son bâton, dessinait ses plans, et construisit ainsi lui-même les routes du Derbyshire. Un aveugle tyrolien, qui était sculpteur, fit unt jour la leçon à Canova. Palpant une statue de ce grand maître qu'il trouvait ravissante, tout à coup il s'écria: Canova s'est trompé: Forteil est trop long. L'illustre statuaire mesura el se déclara vaincu. On cite en Angleterre des aveugles ciseleurs, graveurs, mécaniciens, banquiers, entrepreneurs, constructeurs, fermiers. (Nous en avons rencontré un dans les Etats sardes qui est à la fois cicerone et garçon d'écurie, et que nous avons employé personnellement dans ses deux professions.) Les aveugles se sont mis sur les rangs comme les autres à l'exposition de Londres. L'Angleterre, la France, la Suisse el l'Amérique ont fourni des concurrents. Notre Montal a eu deux couronnes pour ses pianos droits; l'aveugle Foucaud a obtenu une médaille pour son mécanisme d'écriture, et un hommage public a été rendu à la légèreté et à l'élégance des coupes en bois présentées par Edouard Meystre, l'aveugle Sound-muet de Lausanne. M. Adam cite beaucoup d'artistes et professeurs distingués parmi les aveugles: M. Hocmelle, compositeur et organiste des Invalides, élèvelauréat du Conservatoire; et, parmi les élèves de l institution impériale des JeunesAveugles, M. Moncouteau, professeur d'har monie à Paris; M. Jaillet, professeur de piano, d'harmonie et de chant à Rennes; M. Charreire, également professeur à Limoges; feu M. Gauthier, professeur et prédécesseur de M. Roussel à l'institution de Paris; le Successeur de l'infortunée Juliette Dillon, à la cathédra e de Meaux; M. Montal, chevalier de la Légion d'honneur et l'un de nos meilleurs facteurs de pianos. M. Montal est aussi élève de institution de Paris. S'il y avait un Conservatoire pour préparer des élèves à l'art qu'ont illustré les Erard, les Pleyel et les Pape, on ne manquerait pas

d'arguments à faire valoir pour en interdire l'accès aux aveugles-nés; cependant les faits sont là, ils parlént mieux que tous les raisonnements. Le Conservatoire fait bien d'admettre, dit M. Adam, des élèves aveugles qui, un jour, iront propager l'art dont ils ont reçu les principes. Et n'est-ce pas une chose admirable de voir ces déshérités de la nature relevés de leur infirmité par l'art et le travail, et s'imposant au nom de leur talent et de leur science comme professeurs à des voyants? N'y eût-il qu'un seul fait, et il y en a mille, il suffirait pour justifier la conduite du Conservatoire. M. Montal est le premier aveugle de la France et du monde pour le tact musical; pendant une conférence de deux heures, on l'a entendu discuter la question de la civilisation sociale des aveugles, avec une force d'intelligence et une clarté de vues qui empruntaient toute leur lucidité aux plus hautes régions de la pensée. Les savants qui le consultaient sont tombés d'accord avec lui sur les points essentiels de la question du progrès. L'empereur a décoré de sa main M. Montal, à la solennité de l'Hippodrome, et Sa Majesté l'impératrice l'a investi du privilége de la fourniture et du soin de ses pianos.

Le rédacteur du Bienfaiteur tient un dossier spécial pour enregistrer tous les aveugles qui se distinguent par leur génie, leurs talents, leur habileté, leurs travaux. Plus de cinq cents noms figurent déjà sur ce répertoire.

Beaucoup de gens ignorent jusqu'à quel point des aveugles sont capables d'enseigner à des voyants. On croit généralement que les aveugles apprennent la musique par routine; c'est une grande erreur. Voici comment on procède à leur éducation musicale. Après leur avoir enseigné les principes et la théorie, on leur fait connaître tous les signes musicaux par des tableaux en relief; puis, lorsqu'ils savent tout ce que nous savons, on leur apprend la lecture musicale d'après leur système graphique et sténographique. C'est une sorte d'écriture, en quelque sorte cunéiforme, qui consiste en trois points dont les diverses positions suffisent pour traduire, à la fois, toutes les lettres de l'alphabet, tous leschiffres de nombre et tous les signes musicaux. Cette admirable invention, ceuvre d'un élève de l'établissement de Paris, mort il y a peu d'années, a remplacé les livres imprimés en relief, très coûteux à faire et d'un usage incommode par la grandeur de leur format. On comprend donc qu'un aveugle muni d'une traduction en points de la page de musique mise sous les yeux de l'élève voyant puisse parfaiment enseigner la lecture musicale. (Adam, de l'Institut.) Dans un des derniers concours musicaux de province, M. Adam, président du jury, a décerné un prix à l'Orphéou de Villeneuve-sur-Yonne, dont le directeur est M. Dassy, ancien élève de l'institution des Jeunes-Aveugles de Paris. Voici donc toute une population initiée à la musique par un aveugle.

Nous ne pouvions mieux faire connaître.

l'enseignement pratiqué en France, où il est né, qu'en l'y montrant dans son origine, ses développements et ses vicissitudes jusqu'à l'époque actuelle. L'étude de l'éducation des aveugles en tire, ce nous semble, une grande lumière. Il est peu de points controversables dont elle ne doive contribuer à mûrir la solution.

Chap. V. Le directeur et l'administration supérieure étaient d'accord sur l'utilité d'un nouveau règlement. Il vient d'en être arrêté un, sur la proposition de M. Dufau lui-même. Depuis vingt-cinq ans l'éducation libérale était la règle, l'éducation professionnelle l'exception. On a pensé que c'était le contraire qui devait avoir lieu : c'est la base du nouveau règlement. Nous dirons ailleurs que re ne sera pas une raison pour que l'institution des aveugles ne soit pas une école normale d'enseignement. Cette institution, en effet, devrait donner des maîtres à l'ensei

gnement professionnel, comme à l'enseigne

ment intellectuel.

Nous reproduisons le règlement dans son entier, pensant que les documents de ce genre forment l'élément le plus pratique de ce Dictionnaire.

§ J. L'institution nationale des JeunesAveugles a our but d'élever les enfants aveugles, de les instruire, et de les préparer suivant leur aptitude individuelle à l'exereice d'un métier, d'un art ou d'une profession libérale. Les élèves sont pensionnaires ou boursiers. Le prix de la pension est fixé à 1,000 fr. Le prix des bourses est dé1erminé ainsi pour les bourses accordées sur les fonds des départements ou des administrations charitables 600 fr.; pour les hourses fondées par des particuliers 800 fr. Le prix des demi-bourses ou des quarts de bourse est de la moitié ou du quart des prix ci-dessus indiqués.

L'élève fournit à son entrée un trousseau composé comme il suit :

Une chaise ou table de nuit, un lit en fer, conforme au modèle des lits de l'établissement, un matelas, une paillasse, deux couvertures de laine, une de coton, un traversin, six draps en toile, douze chemises en toile, six serviettes de table, six de toilette, douze mouchoirs de poche. Tous les objets qui précèdent sont communs aux deux sexes. Des différences existent dans ceux qui suivent les garçons six cravates, les filles six fichus blancs; les garçons un col noir, les filles quatre cols blancs, les garçons quatre bonnets de coton, les filles six fichus de tête. Il est exigé, pour les garçons comme pour les filles, huit paires de bas de coton, quatre paires de bas de laine, trois paires de souliers; les garçons doivent apporter en outre, un gilet de tricot de laine, les filles une camisole en toile de coton, les garçons deux blouses en étoffe de coton rayée, les filles deux robes en toile de coton aussi rayée, les garçons un habit

de drap bleu (uniforme), les filles une robe en laine puce (uniforme); les garçons un pantalon bleu, les filles trois jupons blancs, les garçons deux pantalons en drap gris, les filles un en laine, les garçons deux paires de bretelles, les filles trois tabliers à corsage et à manches, les garçons un chapeau ou casquette uniforme les filles un chapeau de paille, uniforme; les garçons et les filles, un démêloir, un peigne fin, une brosse à peigne, une brosse à dents; les filles un peigne à chignon.

L'établissement se charge du trousseau moyennant une somme de 320 francs. I est restitué, lorsque l'élève y a séjourné moins de 4 mois, sauf indemnité proportionnée aux frais d'entretien qu'il a occasionnés pendant son séjour dans la maison. A sa sortie de l'institution, l'élève emporte savoir les garçons un habit et un pantalon de drap, une blouse et un pantalon d'été, deux paires de souliers, un col, trois chemises, trois mouchoirs, trois paires de has, deux bonnets de coton, une casquette ou un chapeau; les filles, une robe de laine, une robe d'été, deux paires de souliers, un bonnet, un corset, trois jupons, deux la bliers, trois chemises, trois mouchoirs, un mouchoir de cou, trois paires de bas.

Le ministre de l'intérieur nomme à un certain nombre de places, qu'il distribue suivant les cas, en quarts de Lourses, demibourses, trois quarts de bourse et bourses entières. L'enfant n'est admis dans l'institution ni au-dessous de neuf ans, ni audessus de sa treizième année. Les élèves soit boursiers, soit pensionnaires ne peuvent rester dans la maison au-delà de leur vingt et unième année, à moins d'une décision spéciale du ministre. L'enfant doit produire pour son admission la déclaration d'un médecin désigné par le préfet ou le sous-préfet de son domicile, constatant que sa cécité est complète, et ne paraît pas curable. Il doit être justifié, en outre, que l'enfant jouit de toutes ses facultés intelqu'il n'est atteint ni de scrofules au second lectuelles, qu'il n'est point épileptique, degré, ni de maladie contagieuse, ni d'aucune infirmité qui puisse le rendre inhabile aux travaux dont les aveugles sont capables, enfin qu'il a eu la petite vérole ou qu'il a été vacciné. Les élèves sont visités à leur entrée par le médecin de l'établissement. Il est tenu un registre matricule sur lequel les enfants sont inscrits au moment de leur admission. Le registre contient le numéro d'ordre du trousseau, la date de l'entrée, outre les noms et le lieu de naissance de l'enfant. Il mentionne les causes de la cécité et l'indication de l'art ou du métier qu'il doit apprendre.

La durée de l'instruction est de huit années. Elle se divise en deux parties dans la première, les élèves suivent le cours d'enseignement primaire, reçoivent des le çons de musique théorique et instrumen

tale et font partie d'un atelier. Dans la deuxième est compris l'enseignement supérieur intellectuel et musical et le complément d'apprentissage. Les élèves de cette seconde période sont particulièrement appliqués à l'étude d'un art ou d'un métier propre à leur assurer ultérieurement des moyens d'existence. Des exercices gymnasliques, adaptés à la condition des aveugles, font partie de leur éducation physique. L'élève qui, après deux ans de séjour dans l'établissement, est reconnu incapable d'apprendre aucun des objets dont se compo se l'enseignement est rendu à sa famille (sur l'autorisation du ministre). L'élève. boursier qui, avant l'expiration du terme fixé pour la durée des études, est jugé capable d'exercer la profession ou le métier qui lui a été enseigné, peut également, avec l'autorisation du ministre, être placé chez des fabricants ou des industriels, à moins toutefois que ses parents ne le réclament. Les sommes restées disponibles sur le montant de la bourse peuvent être employées au placement de l'enfant. Les enfants placés restent sous la surveillance du directeur, à défaut de celle de leur famille. L'élève dont la cécité devient curable est rendu à sa famille, si celle-ci se refuse à ce qu'il subisse le traitement nécessaire au rétablissement de sa vue.

§ 11. L'institution des jeunes aveugles est administrée, sous l'autorité du ministre de l'intérieur, par un directeur responsable assisté d'une commission consultative. La commission se compose de quatre membres nommés par le ministre, et qui se renouvellent par quart, chaque année. Le directeur siége dans la commission avec voix délibérative. La commission est appelée à délibérer sur les objets ci-après : les budgets et en général toutes les recettes et dépenses, tant ordinaires qu'extraordinaires; les acquisitions, aliénations et échanges de propriétés, et en général, tout ce qui intéresse jeur conservation et amélioration; les conditions des baux à ferme et à loyer des biens; les projets de construction, de grosses réparations et en général tous les travaux à entreprendre; les achats d'objets de consommation nécessaires au service; l'acceptation des dons et legs; les placements de fonds et les emprunts; les actions judi. ciaires et les transactions; les comptes tant en deniers qu'en matières, et les comptes moraux de direction (art. 1"). Elle est appelée à donner sou avis surtoutes les questions qui concernent la direction morale et iatellectuelle de l'établissement, l'éducation des élèves, les objets qui doivent faire la matière de l'enseignement, le perfectionnement des méthodes et la discipline. A la tin de chaque année, la commission adresse au ministre un rapport, où elle consigne les observations que ses membres ont été à même de recueillir, ainsi que les améliorations qui lui paraissent nécessaires. Elle s'assemble chaque mois et peut être convo

quée extraordinairement par son président. Le directeur est nommé par le ministre de l'intérieur. Il a sous son autorité tous les fonctionnairés et employés de l'établissement. Il est chargé de l'exécution des lois et règlements, de tout ce qui concerne l'ordre et la police, ainsi que de l'administration intérieure de l'établissement et de la gestion des biens. Il prépare les budjets et les soumet avec l'avis de la commission consultative à l'approbation du ministre, trois mois au moins avant l'ouverture de l'exercice. Il soumet au ministre, dans les trois mois qui suivent la clôture de l'exercice, le compte administratif et moral de. l'établissement accompagné de la délibération de la commission consultative.

Toutes les dépenses en deniers et en matières sont ordonnancées par le directeur. Tout changement qui comporterait une dépense de plus de 100 francs, ne peut avoir lieu, de la part du directeur, qu'avec l'approbation de la commission, et en cas de refus de celle-ci, l'autorisation du mnistre,. A la fin de l'année, le directeur fait au ministre un rapport explicatif du nombre des élèves qui sortent de l'établissement, du degré d'instruction et de la capacité de chacun, de la marche des études, des procédés de l'enseignement et des améliorations à introduire. Il adresse aux familles des bulletins trimestriels sur la santé, la conduite et le travail des élèves.

Le personnel administratif se compose comme il suit un receveur, un économe, un commis d'administration, un préposé au service intérieur, une maitresse lingère,. une gardienne du vestiaire des garçons, une concierge extérieure, deux concierges intérieurs, deux sœurs infirmières, un chef de cuisine, un garçon de bureau, un veilleur, et d'hommes et de filles de service. L'institutrice remplit les fonctions de gardienne du vestiaire des filles. Le receveur et l'économe sout nommés par le ministre. Ils sont astreints à verser un cautionnement, le premier de 17,500 francs, le second de 11,500 francs. Le commis d'administration est également nommé par le ministre. Les autres employés du service administratif sont nommés par le directeur et peuvent être révoqués par lui.

Le receveur est chargé de la perception. des revenus et du payement des dépenses. Il est soumis en ce qui concerne sa gestion aux dispositions des lois relatives aux comptables des deniers publics, et à la responsabilité, et aux instructions qui régissent la comptabilité des bureaux de bienfaisauce. Il adresse au grellier en chef de la cour des comptes, dans les trois premiers mois de chaque année, une expédition du compte de l'année expirée accompagné des pièces justificatives. L'économe remplit les fonctions assignées à tous les écono

ines.

Le commis d'administration, sous l'auto

rité et la responsabilité du directeur, fait toutes les écritures et tient tous les registres concernant le service de la direction. Le préposé au service intérieur transmet aux gens de service les ordres du directeur et est responsable de leur exécution. Il seconde l'économe dans la surveillance des services; il assiste à cet effet aux repas, et surveille le service de la cuisine et celui du réfectoire. Il veille à tous les détails d'ordre el de propreté dans toutes les parties de l'établissement, le quartier des filles excepté, lequel reste plus particulièrement soumis à la surveillance de l'institutrice. Il remet au directeur un rapport communiqué par lui à l'économe, sur les divers services placés dans ses attributions, et propose, quand il le juge nécessaire contre les gens de service, l'application d'une peine discipli

naire.

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Pain pour les employés, hommes et femmes et pour les élèves au-dessus de quinze ans; par jour, 75 décag. Pour les élèves audessous de quinze ans, 70 décag. Vin: pour les hommes, 50 centil.; pour les femmes, 40 centil.; pour les élèves au-dessus de quinze ans, 22 centil.; avec une certaine proportion d'eau mêlée au vin. Pour les élèves au-dessous de quinze ans, 18 centil. Viande par repas, pour les hommes et pour les femmes, 25 décag; pour les élèves au-dessus de quinze ans, 18 décag.; pour les élèves au-dessous de quinze ans, 14 décag. Ces quantités doivent s'entendre de la viande crue, réduite à moitié par la cuisson. OEufs: pour les hommes et pour les femmes, 3; pour les élèves au-dessus de quinze ans, 2112; pour ceux au-dessous de quinze ans, 1 1/2. Poisson: Pour les hommes et pour les femmes, 35 décag. Il n'entre point de poisson dans le régime alimentaire des enfants. Légumes secs: pour les hommes et pour les femmes, 12 centil.; pour les élèves sans distinction d'âge, 9 centil. Légumes frais pour les hommes et pour les femmes, 25 décag.; pour les enfants sans distinction d'âge, 20 décag. Pommes de terre: pour les hommes, pour les femmes et pour les enfants la quantité égale de 35 décag. Fruits pour les hommes et pour les femmes. 15 décag.; pour les élèves au-dessus de quinze ans, 12 décag.; pour ceux au-dessous de quinze ans, 10 décag. Fromage: pour les hommes

et pour les femmes, & décag.: pour les élè ves au-dessus de quinze ans, 6 décag.; pour ceux au-dessous de quinze ans, 5 décag. Confitures pour les hommes, pour le femmes et les enfants au-dessus de quinze ans, 10 décag.; pour les élèves au-dessous de quinze ans, 8 décag. Tous les repas sont pris en commun dans le réfectoire.

Le régime alimentaire de l'infirmerie est fixé par le médecin sur une feuille transmise par la sœur à l'économe, et portant l'indication des besoins du jour. A la fin de chaque semaine, l'économe présente à l'approbabation du directeur une feuille énonçant jour par jour les aliments qui seront donnés aux divers repas. Toutes les fournitutures comme tous les travaux sont mis en adjudication. Le minimum et le maximum des mises à prix sont arrêtés par le directeur, de concert avec les membres de la commission administrative qui assiste à l'opération.

§ IV. Enseignement et surveillance. L'enseignement est partagé en deux quarfiers distincts, l'un affecté aux garçons, l'autre aux filles. Toute communication entre les deux quartiers est rigour usement interdite. Ne sont admis dans le quartier des filles, que le directeur, l'instituteur, l'aumônier, le médecin, le receveur, l'économe et le préposé au service intérieur, quand leurs fonctions les y appellent.

Le personnel spécial au quartier des gar çons se compose d'un instituteur, d'un chef d'orchestre, de professeurs internes aveugles du premier et du second degré, des aspirants et des surveillants; le personnel spécial des filles, d'une institutrice, de professeurs internes aveugles du premier et du second degré, des aspirantes et des surveillantes. Le nombre des professeurs el aspirants des deux sexes, est fixé par le ministre, sur la proposition du directeur et l'avis de la commission administra tive.

L'instituteur est chargé, sous l'autorisation du directeur de tout ce qui concerne l'instruction et l'éducation des élèves. Hla la surveillance des études et travaux, de la tenue et de la conduite des élèves dans le quartier des garçons. Il veille notamment à ce que toutes les issues qui conduisent au quartier des garçons soient exactement fermées. Il fait les cours indiqués au programme annuel des études et travaux que nous ferons connaître ci-après. Il dirige les examens trimestriels des élèves. Il recoit à la fin de chaque mois, les notes de différents professeurs et chefs d'ateliers, sur la tenue, l'assiduité et les progrès de chaque élève, et en consigne les résultats sur un registre. Il dirige les travaux de l'impri merie et il a la garde de la bibliothèque, des livres imprimés en noir, et des volumest en relief, ainsi que des manuscrits appar tenant à l'établissement et des instruments inventés à diverses époques pour l'ensei

gnement des élèves. Il en est responsable. La direction de l'orchestre est confiée au chef d'orchestre sous l'autorité et la surveillance de l'instituteur. Le choix des morceaux de musique vocale et instrumentale est proposé par l'instituteur à l'approbation du directeur. L'élève ne peut être nommé aspirant que lorsqu'il a accompli le temps de séjour correspondant à la durée de la bourse. On ne peut être nommé professeur du second degré qu'après deux mois d'exercice comme aspirant, ni professeur du premier degré sans avoir exercé comme professeur de second degré pendant deux ans au moins. Le professeur et les aspirants ue peuvent être révoqués que par le ministre. Le directeur peut les suspendre, sauf à en référer immédiatement au ministre. Le directeur arrête le programme des études et travaux, en conformité du plan général approuvé par la commission consultative au commencement de l'année scolaire, et sur la proposition de l'instituteur et de l'institutrice. Les surveillants sont chargés de maintenir l'ordre et la discipline. Ils assistent aux repas des élèves et couchent dans leurs dortoirs. Ils adressent au directeur un rapport quotidien de leur service, communiqué préalablement à l'instituteur. Tout ce qu'on vient de dire de l'instituteur, des professeurs, des aspirants et des surveillants, relative ment au quartier des garçons, est applicable au quartier des filles. L'aumônier est chargé du service religieux de la maison et de l'enseignement religieux des élèves. Il célèbre l'ollice divin dans la chapelle de l'institution tous les jeudis, dimanches et jours fériés, et acquitte gratuitement les services religieux dont l'établissement est chargé. Hadministre les secours spirituels tant aux élèves qu'aux employés et gens de service. Il ne peut introduire aucune retraite ni exercice particulier ou extraordinaire sans l'autorisation du directeur. Toute collecte ou quête doit être autorisée par le directeur. Il a sous ses ordres un maitre de chapelle, un sacristain et un chantre. Ces derniers sont nommés par le directeur, sur la proposition de l'aumônier, et choisis autant que possible parmi les personnes appartenant à l'établissement. Il est assigné aux employés logés dans l'établissement, des places à la chapelle, afin qu'ils puissent dans y assister au service divin. S'il y a l'établissement des élèves non catholiques et appartenant à l'un des cultes reconnus par l'Etat, les parents s'entendent avec le directeur pour qu'ils reçoivent l'enseignement religieux conforme à leur croyance.

V. Un médecin, un médecin adjoint et un chirurgien-dentiste sont attachés à l'établissement. Ils sont nommés par le ministre. S'il était nécessaire d'appeler un chirurgien ou médecin consultant, il serait pris parmi les médecins et chirurgiens des hôpitaux de Paris. Le médecin doit ses soins gratuits aux élèves, employés, et gens

de service qui seront énumérés ci-après. Les familles peuvent appeler les médecins et chirurgiens qui ont leur confiance, mais elles le feront à leurs frais. Le médecin fait une visite dans l'établissement tous les jours à heure fixe. Il consigne ses prescriptions sur un cahier de visite remis au directeur, et transmis par celui-ci à l'économe. Les élèves ne peuvent être admis à l'infirmerie ou en sortir, qu'avec l'autorisation du médecin. Cependant le directeur autorise, quand il y a lieu, les sœurs infirmières à maintenir, pendant on certain temps, à la table des convalescents, les élèves de complexion faible, auxquels des soins particuliers seraient indispensables. En cas de maladie grave, le médecin doit avertir le directeur qui en donne avis à la famille ou au correspondant de l'élève. Le médecin tous les trois mois fait l'inspection générale des élèves, et consigne sur un registre ad hoc ses observations sur la constitution et le développement physique de chacun d'eux. L'instituteur assiste à cette visite pour les garçons, et l'institutrice pour les filles. Un procès-verbal de l'inspection médicale est dressé par l'instituteur et l'institutrice, et remis au directeur. Le médecin remet lui-même chaque année un rapport au directeur sur l'état et les besoins du service médical. Ce dernier rapport est transmis au ministre avec l'avis du directeur. Des deux sœurs chargées de infirmerie, l'une est attachée à l'intirmerie des garçons, l'autre à celle des filles. Elles sont tenues de se conformer aux ordres du médecin. Le chirurgien-dentiste fait à l'institution une visite tous les quinze jours, de façon que l'inspection de la bouche des élèves ait lieu tous les trois mois. Il prend l'avis du médecin pour les opérations qui présentent quelque gravité. L'établissement fournit les médicaments aux employés qui ont droit aux secours médicaux.

§ VI. Les congés qui n'excèdent pas trois jours, peuvent être accordés par le directeur. Les absences plus prolongées ne peuvent être autorisées que par le ministre. Le directeur ne peut s'absenter lui-même sans l'autorisation ministérielle. Il n'est accordé de permission de sortie qu'aux élèves dont les familles résident à Paris, ou qui ont des correspondants accrédités. Les élèves ne sortent jamais seuls. Les parents et les correspondants les viennent prendre et les ramènent à l'établissement. Les élèves ont des vacances à la fin de l'année scolaire. Elles s'ouvrent dans la première quinzaine d'août, et durent deux mois. L'instituteur et l'institutrice règlent les vacances des professeurs des deux sexes de telle sorte, que les leçons des élèves qui restent dans l'établissement ne soient pas interrompues. Les élèves ne peuvent écrire qu'à leurs parents ou correspondants. Leurs lettres sout lues par l'instituteur et l'institutrice. Les employés et gens de service qui se chargeraient do lettres ou de commissions pour les élèves sans autorisation, sont renvoyés pour ce

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