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solitaires mais toujours plus grandes que les femelles, leur calice est à 5 divisions ainsi que la corolle, mais les sépales sont plus petits que les pétales. Les fleurs femelles sont solitaires, à pédicelles un peu plus courts, d'un jaune pâle. Le fruit est oblong, aigu, anguleux, couvert de tubercules ou crètes disposés en lignes régulières, généralement vert quand on le consomme mais d'un beau jaune orangé à la maturité.

Opérations culturales. Les graines de margose sont plantées en pépinière au 11 mois annamite (décembre) dans un sol bien préparé et fortement fumé.

Quand les plants ont atteint une hauteur de om 20 environ, on les met en place (vers le douzième mois janvier) en les repiquant, à une distance de o m 50 en tous sens les uns des autres, dans une terre préalablement labourée deux fois, hersée, ameublie et disposée en planches de om 50 environ. Il faut éviter les mauvaises herbes, qui nuiraient aux jeunes plants, et on a soin de biner plusieurs fois, deux fois le plus souvent.

Quand les margoses ont atteint om 50 environ, c'est-à-dire vers le troisième mois (avril) on met à leur côte des tuteurs en bambous formant une espèce de barricade.

On mélange souvent cette cucurbitacée avec d'autres, tels que par exemple le bi-dao, et quelquefois on fait pousser le long des tuteurs des doliques (en particulier les dâu-đùa) mais ceux-ci servent surtout à remplacer les manques qui peuvent se produire en cours de végétation. Quelquefois enfin on met de l'échalotte entre les pieds.

La récolte se fait au commencement du cinquième mois (juin) et dure assez longtemps car on ne laisse pas murir les fruits, qui sont le plus souvent consommés en vert.

Terrains. Les terres qui conviennent le mieux aux margoses sont les terres argilo-siliceuses et quand ces plantes meurent (sixième mois -- juillet) on les remplace par du riz (en particulier par la variété dite lúa-té).

Rendement et prix de vente. Nous avons dit précédemment qu'on repiquait les margoses à om 50 les unes des autres en tous sens, c'est-à-dire qu'on a environ (en comptant om 25 entre chaque planche de om 50) 960 pieds au sảo (3 ares 6). Or, en moyenne, un pieds porte 3 fruits on a donc, très approximativement, 2.880 fruits au sào.

Quand l'année est favorable on vend environ o$02 un fruit d'une bonne grosseur.

Usages.

Les Annamites mangent ce légume cru ou cuit et haché avec de la viande. Dans la plupart des cas on a soin de le faire bouillir auparavant dans de l'eau pour lui enlever un peu de son amertume, qui est très forte.

Voici d'après M. Edouard Wilmann, membre de la Société des botanistes. français, des renseignements sur l'usage qu'on en fait à la Réunion.

« Ce fruit, qui atteint une longueur moyenne de o m 07 à 0m 10, se cueille et s'emploie toujours avant maturité. Mûr, il ne vaut rien au point de vue culinaire. Quelques-uns l'aiment tout tendre, d'autres le préfèrent lorsqu'il a déjà quelque consistance; il est en tout cas, excellent jusqu'à la maturité.

« Pour la table, on le prépare:

«En achards: il suffit de retirer les graines et de mettre le fruit, fendu en deux sur la longueur, dans la sauce préparée à cet effet: vinaigre, huile d'olive, gingembre, ail, piment, sel, etc. On y ajoute ordinairement des concombres, choux, carottes et des mangues ;

«En rougeaille: on coupe par rouelles, toujours après avoir éliminé les graines, et l'on assaisonne avec du jus de citron, du piment, du gingembre, etc. «En cari: on fait cuire le fruit, partagé en deux, avec du lard frais ou salė, du poisson frais ou salé ; avec ou sans la poudre de cari, mais avec les condiments ordinaires de la cuisine créole ».

Enfin, dans l'Inde, on mange le fruit coupé par tranches, et frit; mais il est nécessaire de le faire cuire préalablement dans l'eau pour lui enlever toute son

amertume.

Pour notre part nous avons essayé de manger de cette dernière manière des margoses, mais nous avons dû y renoncer devant l'amertume excessive, persistante après une journée de cuisson dans de l'eau. Il nous faut d'ailleurs ajouter que nous avons rencontré des Européens qui appréciaient beaucoup les margoses, qu'ils mangeaient en hors-d'œuvre après les avoir laissées dégorger pendant quelques temps dans du gros sel et apprêtées comme des concombres ordinaires.

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Caractères botaniques. Le luffa acutangula est une plante grimpante, à tige glabre, anguleuse, à vrilles généralement simples; les fleurs sont arrondies, à cinq ou sept lobes légèrement dentés; les fleurs sont monoïques et jaunes: les fleurs måles ont un calice quinquéfide à tube brièvement campanulé, claviforme dans les fleurs femelles, la corolle est quinquépartite à pétales grands, libres, abovés, jaunes; il y a cinq étamines triadelphes. Le fruit est en forme de massue et est muni de côtes saillantes (10 à 11).

Opérations culturales. Après avoir préparé la terre, exactement comme pour la margose, on sème en poquets, distants de om 50 les uns des autres, en mettant trois graines dans chacun d'eux. Ce semis a lieu au deuxième mois annamite (mars).

↑ Ct. Bulletin Economique de l'Indo-Chine no 3 nouvelle série page 257, où l'on trouve une curieuse application du luffa pour la confection de semelles de chaussure.

La plupart du temps on tuteure les plantes qui, d'ailleurs, sont souvent mêlées à des bi-dao ou à des margoses.

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Quelquefois aussi, on laisse les pipengailles courir sur le sol Quand les plants sont suffisamment développés on éclaircit, c'est-à-dire qu'on ne laisse qu'un plant par trou, naturellement le plus beau.

La récolte commence à la fin du quatrième mois (mai) et se continue assez longtemps, car on récolte toujours les fruits avant maturité et cela permet aux fruits tardifs de se développer à leur tour.

Terrains et assolement. - Il faut aux pipengailles de bonnes terres, argilo-siliceuses, pour se bien développer.

On les remplace généralement par de l'échalotte (cu-hành) et des laitues (rau-riếp).

Rendement et prix de vente. On peut admettre, comme pour la margose, que chaque pied de pipengaille porte trois fruits et l'on a environ alors un rendement de 2.880 fruits au sảo.

Quand la récolte est moyenne le prix de vente est approximativement de O$10 les douze fruits.

Usages. -Les Annamites mangent les pipengailles, cuites avec de la viande et particulièrement, parait-il, avec de la viande de buffle.

D'après Roxburgh, le fruit, à demi-développement, préparé avec du beurre et du sel, après avoir été bouilli, n'est pas inférieur aux pois verts.

Voici, d'après M. le Dr Cordemoy, une recette employée à la Réunion.

« Peler les fruits. Laisser ou enlever les graines, suivant qu'elles sont plus ou moins dures. Faire rissoler un demi-oignon, puis ficasser le tout ensemble. Au besoin ajouter à la fin un filet de vinaigre. »

Ajoutons enfin que, d'après M. de Lanessan 1, les graines sont oléagineuses mais les Annamites ne paraissent pas s'en servir.

Pour nous, après avoir mangé de ces fruits accommodés suivant la méthode indiquée par M. le Dr Cordemoy, ou encore en salade, après les avoir fait dégorger de leur eau, nous restons persuadé qu'il y a là une plante intéressante, car elle fournit un légume très appréciable pendant la saison où les légumes européens sont rares.

PETOLE (nom vulgaire) Courge torchon.

Luffa-cylindrica (Lin.)

Mirop-ta (nom indigène)

Eponge végétale

Caractères botaniques. C'est une plante à tiges grimpantes, munies de vrilles rameuses; les feuilles sont alternes, un peu rudes, cordiformes, à cinq

1 Les plantes utiles des Colonies françaises.

ou sept lobes aigus, vert foncé en dessus, vert pâle en dessous. Les fleurs sont jaunes, monoïques; les fleurs måles étant plus grandes que les femelles. Les fruits,

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