L'UN DES QUARANTE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE, PROFES- DE L'IMPRIMERIE DE PINCHON-DE BROUX, L 101 existait une lacune bien importante entre deux de mes ouvrages: l'Histoire de France au dix-huitième siècle, et le Précis de la Révolution française; je n'avais point écrit L'HISTOIRE DE L'ASSEMBLÉE CONSTITUANTE. Cette tâche me paraissait très-difficile à remplir : j'y voyais les dangers de l'Histoire contemporaine dans toute leur étendue. Même après avoir signalé la faiblesse anarchique de l'Assemblée législative, les crimes de la Convention, le règne à-la-fois violent et irrésolu du Directoire exécutif; il m'en coûtait de relever dans l'Assemblée constituante les fatales erreurs de plusieurs hommes dignes d'estime à beaucoup d'égards, et qui avaient fait des efforts généreux pour réparer leurs fautes; mais quand j'ai vu les mêmes erreurs réproduites au bout de trente-deux ans, remises en crédit, se propageant en Europe avec plus de facilité et de plus déplorables succès qu'en 1789, nous menade leur terrible et honteux retour, et enfin professées par quelques-uns de ces hommes même qui devaient le plus gémir de les avoir partagées, j'ai cru faire l'acte d'un bon Français, j'ai cru remplir un devoir honorable en écrivant dans çant a. |