Page images
PDF
EPUB
[graphic][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][subsumed][ocr errors][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][merged small][ocr errors][merged small]

hors de propos de citer ici la chanson composée par Marie Stuart elle-même:

Adieu, plaisant pays de France.

O ma patrie,

La plus chérie,

Qui a nourri ma jeune enfance.

Adieu France! Adieu mes beaux jours.

La nef qui disjoint nos amours

N'a eu de moi que la moitié."

Une part té reste: elle est tienne;
Je la fie à ton amitié,

Pour que de l'autre il te souvienne. Quelques meubles sont épars dans cette chambre; de petites verroteries sur une table; quelques broderies que le cicerone, en pleurant, vous dit etre de la main de Marie. On y remarque, en outre, le double fauteuil de son mariage avec James Stuart Darnley, son cousin, et de lit de damas cramoisi, orné de franges vertes, où la malheureuse reine reposa. Derrière la tapisserie, on montre encore l'escalier dérobé par lequel s'introduisirent Darnley et lord Ruthwen pour tuer le musicien Rizzio pendant qu'il était auprès de Marie Stuart. On dit encore au voyageur que les traces de sang des cinquante-six coups de poignard qu'il reçut sont visibles sur le carreau de la chambre, et le cicerone soin de vous apprendre naïvement, que pour empêcher ce sang de s'effacer, on en lave les traces toutes les semaines.

L'aile gauche était occupée par la famille déchuc des Bourbons. On y entre par un vestibule qui se trouve dans la cour intérieure, sous une galerie d'arcades qui règne à l'entour. On y monte par un grand escalier: l'appartement est au premier.

Là se présentent deux portes; l'une est celle d'une salle arrangée en chapelle, et où Charles X et sa famille venaient entendre la messe. L'autre est celle d'une grande salle rouge, au milieu de laquelle se trouve pour tout ameublement une petite table. A la suite est une salle qui servit de salle de bal sous Charles-Edouard. Plus loin une salle de passage qui fut celle du trône, depuis Jacques V, un salon de quarante pieds carrés, et enfin une autre grande pièce qui servait de cabinet à Charles X.

1

Une bataille du temps de la république. On entamait l'action avec des nuées de tirailleurs à pied et à cheval; lancés suivant une idée générale plutôt que dirigés dans les détails du mouvement, ils harcelaient l'ennemi, échappaient à ses masses par leur vélocité, et à l'effet de son canon par leur éparpillement. On les relevait afin que le feu ne languît pas, on les renforçait pour les rendre plus efficaces.

Il est rare qu'une armée ait ses flancs appuyés d'une manière inexpugnable; d'ailleurs toutes les positions renferment en elles-mêmes, ou dans l'arrangement des

1

troupes qui les défendent, quelques lacunes qui favo- | risent l'assaillant. Les tirailleurs s'y précipitaient par inspiration, et l'inspiration ne manquait point dans un pareil temps et avec de pareils soldats. Le défaut de la cuirasse une fois saisi, c'était à qui porterait son effort. L'artilleric volante (on appelait ainsi les pièces servies par des canonniers à cheval) accourait au galop et mitraillait à brûle-pourpoint. Le corps de bataille s'ébranlait dans le sens de l'impulsion indiquée; l'infanterie en colonnes, car elle n'avait pas de feu à faire; la cavalerie intercalée par régimens ou en escadrons, afin d'être disponible partont et pour tout. Quand la pluie des balles et des boulets de l'ennemi commençait à s'épaissir, un officier, un soldat, quelquefois un représentant du peuple, entonnait l'hymne de la victoire. Le général mettait sur la pointe de son épée son chapeau surmonté du panache tricolore, pour être vu de loin et pour servir de ralliement aux braves. Les soldats prenaient le pas de course; ceux des premiers rangs croisaient la baïonnette; les tambours battaient la charge; l'air retentissait des cris mille et mille fois répétés : « En avant! en avant!... Vive la république!... » Pour résister aux enfans de la patrie, il eût fallu être aussi passionné qu'eux-mêmes. Nos fantassins, hauts de cinq pieds, ramenaient par centaines les colosses d'Allemagne et de Croatie.

LE GENERAL FOY.

Tel serait devenu un grand homme s'il avait connu son fort, et perfectionné le principal de ses talens.

SAINT-EVREMont.

LE FORMICALEO
(MYRMELEON FORMICARIUM).

L'ENTONNOIR. SA CONSTRUCTION. — MOEURS ET

MÉTAMORPHOSE DU FORMICALEO.

une opération capitale réclame de nouveau sa patience et ses forces; il lui faut chasser hors de l'entonnoir un cône de sable renversé, dont la base a un diamètre égal à celui de l'ouverture, et dont la hauteur répond aux trois quarts de ce diamètre. En conséquence, le formicaleo s'arrête à chaque pas pour charger sa tête de sable, ce qu'il exécute avec une de ses pattes antérieures. Les mouvemens de cette patte se succédant sans interruption, la tête a bientôt son fardeau; l'animal s'en débarrasse en le jetant d'un seul bond hors du cercle. Cette manoeuvre exige une grande habileté. Comme elle se répète à chaque tour de spire, on conçoit que la jambe qui tient lieu de main, finit à la longue par se fatiguer: la providence a tout prévu; le formicaleo la laisse reposer, et se sert de celle qui lui correspond. Ici, une difficulté se présente : le membre auxiliaire, pour être de quelque utilité, doit se trou ver placé, comme la première main, vers l'intérieur du trou, ce qui nécessite un changement de position dans l'ouvrier. Cet obstacle ne le détourne point de son but; il traverse la distance qui le sépare du point diamétralement opposé, et reprend ses circonvolutions dans un sens inverse; la jambe qui, auparavant, se trouvait immédiate à la ligne extérieure, est alors contigue à l'axe de l'entonnoir : l'excavation se poursuit, la nouvelle pelle fait son devoir.

Jusqu'ici, l'adresse du formicaleo n'offre aucune particularité dont certains insectes ne présentent l'équivalent; mais il est une circonstance qui, par les difficultés qu'elle entraîne, développe toute sa science, et l'élève au rang des animaux les plus intelligens. Cette circonstance est celle-ci. Quelquefois il arrive qu'au milieu de son labeur, le formicaleo rencontre un gravier d'un tel volume qu'il ne peut espérer le lancer en l'air avec sa tête; toutefois, loin de se désespérer, il s'arme d'audace et de courage, et, la tête hors du sable, il se décide à charger le fardeau sur ses épaules. L'extrémité de son corps s'alonge sous la pierre, et tous ses Le formicaleo, pendant son état de larve, est un ver mouvemens sont calculés de telle sorte qu'il la glisse hexapode, gros comme un cloporte ordinaire, d'un vers le milieu de son dos, et l'y met en équilibre. L'égris sale, moucheté de points noirs. Sa tête, fortement quilibre obtenu, il le faut garder, et gravir ainsi une déprimée, n'a point de bouche proprement dite, mais côte taillée presque à pic. Grand est son embarras; les organes de la manducation sont remplacés chez lui tantôt la charge périclite à droite, tantôt à gauche, par deux petites cornes, hérissées de crochets vers mille et mille oscillations peuvent à peine la retenir. leur extrémité supérieure. Cette arme lui est indis- Pauvre formicaleo! Malgré ses efforts, parfois la pierre pensable pour saisir sa proie qu'il ne peut joindre à lui échappe, sa constance ne se rebute pas; il recomla course, la courbure de son corps le forçant de mar- mence son manége aussi souvent que la fortune l'écher à reculons. Cette conformation, tout exception-prouve, et ne s'arrête que lorsqu'il l'a déposée à quelnelle, et qui semblerait vicieuse au premier coup d'oeil, est une des propriétés les plus remarquables du formicaleo. S'il n'a point l'agilité des animaux de sa classe, son but n'en est pas moins atteint; l'adresse et la ruse viennent à son secours sa table est toujours bien servie.

[ocr errors]

que distance de son gîte.

Le travail et la persévérance ont triomphé; l'entonnoir est entièrement débarrassé, le formicaleo n'a plus qu'à se munir d'espérance; immobile, il guette sa proie au fond de son trou. Celle-ci, quelquefois, se laisse attendre; notre chasseur fait alors de nécessité vertu; Le formicaleo n'est point indifférent sur le choix de il jeûne jusqu'à ce qu'une fourmi butineuse, ou quelson domicile. Condamné à une vie souterraine dans la que cloporte égaré, vienne rôder autour du précipice. première période de son existence, tous les terrains ne A peine l'insecte y met-il le pied, les parois s'éboupenvent lui convenir; aussi n'est-ce que dans les en- lent, l'infortuné voyageur s'efforce de regagner la droits très secs et très sablonneux qu'il s'établit de pré- terre ferme. Peine inutile! Le formicaleo fait pleuvoir férence. Ordinairement c'est au pied d'un arbre dont le sur lui une grèle de sable, s'en rend bientôt maître, et tronc est noueux, surplombé en voûte, ou de quelque en fait sa proic. Quand il en a extrait toute sa nourrimur dégradé exposé au soleil, qu'il plante sa tente. L'em-ture, il le place en travers sur ses épaules, et rejette placement arrêté, notre insecte se met à l'ouvrage. Sn retraite se présente sous la forme d'un entonnoir, Ainsi se passe la jeunesse du formicaleo. Lorsque d'autant plus profond que le mineur est plus vient Tépoque de sa dernière métamorphose, it n'a e ou plus robuste; le travail qu'elle exige est assez plus à s'inquiéter de sa nourriture. Ce n'est plus cet considérable. Il commence par en tracer l'enceinte. insecte si lourd, dont l'existence se traînait péniblement Son corps, caché entièrement sous le sable, fait alors à terre: le formicaleo a quitté sa dépouille grossière; l'office d'un soc de charrue, déchire la terre circulai-libre et svelte demoiselle, il chasse le long des eaux à rement; puis, allant toujours à reculons décrit une la manière des hirondelles, et ne tarde pas à déposer espirale, dont le diamètre diminue progressivement. ses œufs dans le sable sa destinée est accomplie. ¿Ponceinte achevée l'ouvrage n'est encore qu'ébauché:

au loin son cadavre desséché.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

21 Juillet 1798.-Marche des Français au Caire, et bataille des Pyramides, remportée sur Mourad-bey, qui partageait avec Ibrahim-bey l'autorité suprême en Égypte.

22 Juillet 1705.- La réunion de l'Angleterre et de l'Écosse, vainement tentée sous Jacques I, Charles II et Guillaume III, momentanément réalisée par la toutepuissance de Cromwell, s'accomplit sous la reine Anne. C'est à compter de cette époque que les royaumes unis ont pris le nom de Grande-Bretagne. 22 Juillet 1800.

[ocr errors]

| juillet 1795, la même assemblée, en, attribuant une partie des victoires de la république aux heureux resultats obtenus par les telegraphes, décréta qu'il en serait établi un dans l'enceinte même du Palais National.

Chappe est mort le 26 janvier 1829.

par

FÊTES ET CÉRÉMONIES DES INDOUS. (EXTRAIT DES FRAGMENS DU CAPITAIne castil- blaze.) mille à douze cents Indous, s'élevait un mât qui sou« Au centre d'une petite plaine, où s'étaient réunis tenait à son sommet une longue perche transversale fixée le milieu. Quelques hommes, pesant sur l'un sible du sol, tandis que l'autre extrémité s'élevait en des bouts de la perche, la tenaient aussi près que posproportion. Je remarquai avec surprise qu'un corps humain y était suspendu. Il ne tombait point perpendiculairement, comme un criminel attaché à une potence mais il paraissait nager dans l'air, où il agitait librement et ses mains et ses jambes.

je découvris avec horreur que ce misérable n'était re>> En approchant du cercle formé par les spectateurs, tenu dans sa position que par deux crocs en fer qui sionomie ni dans ses manières, u'indiquait sa souffrance. traversaient ses chairs. Toutefois rien, dans sa phy

fut remplacé par un autre sunnyass, c'est sous ce Cet homme ayant été descendu et décroché, il nom qu'on désigne cette sorte de fanatiques. On n'employa pas la force pour le conduire au lieu du supplice; et loin de donner des signes de terreur, il s'avança gaiement du seuil de la pagode, où il s'était prosterné en adoration, la face contre terre. Pendant sa prière, un prêtre s'était approché de lui et avait marqué la place où il fallait enfoncer les crocs; un autre prêtre officiant, après avoir frappé le dos de sa Mort de Bichat, physiologiste victime, l'avait pincé ensuite fortement, tandis qu'un français, né à Thourette en 1771. Après la mort de troisième introduisait les crocs avec adresse sous la peau Desault, son maître, il fit des cours sur l'anatomie, laet le tissu cellulaire, juste au-dessous de l'omoplate. physiologie, les maladies des os, et les opérations chi-Cela fait, le sunnyass se releva gaiement, et dès qu'il rurgicales; bientôt il publia un Traité des membranes, fut debout, on lui jeta au visage de l'eau préalablement des Recherches sur la vie et la mort, et une Anatomie | dédiée à Shiva. On le conduisit alors en cérémonie vers générale. Il fut nommé médecin de l'Hôtel-Dieu en 1800, et dans la même année il succomba à une violente maladie. «< Bichat, écrivit Corvisart au premier consul, vient de mourir sur un champ de bataille qui compte aussi plus d'une victime personne, en si peu de temps, n'a fait tant de choses et aussi bien. »

23 Juillet 1431. Ouverture du concile général de Bale, sous le pape Eugène IV. On y confirme le decret rendu à Constance sur l'autorité des conciles: il fut aussi question de la réformation générale de l'Église.

--

une petite plate-forme où l'on venait de transporter la perche et le mât; à son approche il fut salué par de vives acclamations, et le son des tamtams et des trompettes se mêla aux cris de la foule. Le sunnyass, en montant sur la plate-forme, déchira les guirlandes et les couronnes de fleurs dont on l'avait orné, et les assistans s'en disputèrent les débris.

>> Son vêtement, si c'en était in, se bornait à un caleçon et à une veste en filet, dont les mailles pouvaient avoir un pouce de large. Il portait en outre une bande d'étoffe rayée qui entoure le corps de tous les Indous.

>>>Comme les spectateurs, au lieu de paraître choqués 24 Juillet 1125. Mort de la comtesse Mathilde, de ma présence, m'encourageaient à avancer, je moncélèbre surtout par la donation qu'elle ait de tous ses tai sur l'échafaud, et me plaçai de manière à voir și biens à l'Église romaine, le 17 novembre 1102. Elle l'on avait recours à quelque supercherie. Les crocs, était fille de Boniface II, duc de Toscane; Lucques, qui étaient d'un acier bien poli, étaient forts comme Modène, Reggio, Mantoue, Ferrare, et vraisemblable-un, hameçon à requins, mais sans barbes, et gros ment Parme et Plaisance, lui étaient soumis.

[ocr errors][merged small][merged small]

comme le petit doigt d'un homme. Les pointes étant très aiguës, l'introduction eut lieu sans déchirures, et si adroitement que le sang ne coula pas; le sunnyass ne parut point en ressentir de douleur, et continua de causer avec ceux qui l'entouraient. Aux crocs tenaient de forts fils de coton qui servirent à les attacher à l'une des extrémités de la perche, que l'on abaissa au moyen de cordes disposées à cet effet; et les hommes placés à l'autre extrémité l'attirant à eux, le fanatique plana aussitôt au-dessus de nos têtes.

26 Juillet 1793. Établissement des lignes télégraphiques. Le 22 mars 1792, Chappe, l'inventeur du té légraphe, avait été présenté à la barre de la Convention nationale, et avait fait hommage de sa découverte, qui » 'Pour montrer qu'il était parfaitement maître de lui, fut reçue avec enthousiasme. Le 1" avril 1793, la Con-il prit dans une gibecière, attachée autour de son corps, wention rendit un décret qui accorda une somme de six des poignées de fleurs qu'il jeta à la foule en la saluapt wille francs pour en faire la première épreuve. Le 17 de gestes animés et de cris joyeux. Les assistans se je

[ocr errors][merged small][subsumed][ocr errors][merged small]

la circonférence. Le centre de la perche était fixé dans un double pivot qui permettait de lui imprimer à volonté un mouvement de bascule ou de rotation. Le fanatique, qui paraissait enchanté de sa position, fit trois tours dans l'espace de cinq minutes. Après quoi on le descendit, et les cordes ayant été déliées, il fut ramené à la pagode par les prêtres au bruit des tamtams. Là, on le décrocha, et d'acteur devenant aussitôt spectateur, il se mêla à la procession qui escorta le nouveau patient. >>

INSTRUCTION PRIMAIRE.

L'ABBÉ GAULTIER.

Alouisius-Édouard-Camille Gaultier est né en Italie vers 1755. Il reçut les ordres sacrés à Rome, et, à trente-cinq ans, vint se fixer en France, la patrie de son père et de sa mère.

Frappé des difficultés que les enfans éprouvaient à s'initier aux premiers élémens de l'instruction, touché des larmes qu'il leur voyait répandre, il s'occupa avec ardeur des moyens de perfectionner les méthodes d'enseignement primaire, et de dégager les études de tout ce qu'elles ont d'aride et de décourageant pour l'enfance. Il apprit à se mettre à la portée des petits écoliers, à attirer leur confiance; il essaya de rendre leurs jeux utiles, en y mélant avec précaution des notions de grammaire, d'histoire, de géographie. C'est en causant avec eux qu'il comprit jusqu'où pouvait atteindre leur intelligence: « Il y a plus à apprendre qu'on ne pense, disait-il, dans le commerce et la conversation des enfans. Et, en effet, c'est pour ainsi dire en écrivant sous leur dictée qu'il composa ses ouvrages.

Pendant le cours de la révolution française, il vécut quelque temps en Hollande, et passa plusieurs années en Angleterre. A Londres, il institua un lycée pour enfans de pauvres familles émigrées, auxquels il donna une instruction gratuite.

les

s'achevèrent, et depuis ce moment le maître ne voulut plus d'autres aides que les enfans eux-mêmes. On reconnaît dans cette inspiration provoquée par la nécessité la création des moniteurs, qui sont à la tête des diverses classes dans les écoles mutuelles.

Dans un voyage qu'il fit à Londres en 1814, il étudia l'application qu'on y avait faite du principe de l'enseignement mutuel à l'instruction primaire. Il en revint avec de précieux documens, qu'il communiqua, en 1815, au ministre Carnot; et il commença, dès cette époque, à être l'un des plus zélés fondateurs et propa gateurs de cette méthode, si favorable aux progrès de l'instruction.

Son zèle ardent pour la jeunesse, que l'âge ne refroidissait point, l'engagea à réunir chez lui, tous les jeudis, les moniteurs des écoles d'enseignement mutuel qui annonçaient d'heureuses dispositions: il leur faisait donner sous ses yeux une instruction plus élevée, et les encourageait dans la pratique de leurs devoirs.

L'abbé Gaultier joignait aux dous les plus aimables de l'esprit les qualités du cœur les plus attachantes; sa conversation était gaie, animée et instructive. L'illustre historien de Bossuet et de Fénelon, le cardinal de Bausset, disait en parlant de l'abbé Gaultier: C'est la vie la plus respectable que je connaisse.

[graphic]
[ocr errors][merged small][graphic][subsumed][merged small]

(L'abbé Gaultier.)

[ocr errors]

Après la révolution, l'abbé Gaultier, de retour en France, ouvrit des cours et instruisit à professer d'après sa méthode de jeunes maîtres, qui l'ont vénéré de quinze, et plusieurs ont eu jusqu'à vingt éditions. Les divers ouvrages qu'il a composés sont au nombre comme un père et un ami. Long-temps avant qu'il fût Ce fut le 19 septembre 1818 que cet homme éclairé et question d'enseignement mutuel, l'abbé Gaultier avait bienfaisant expira, âgé de soixante-trois ans. Quelques conçu l'heureuse idée de faire instruire les enfans les mois auparavant, il avait été élu vice-président du uns par les autres, et voici à quelle occasion il en fit la conseil d'administration de la Société pour l'instruction première application. On rapporte qu'un jour des pro- élémentaire, à laquelle est due en grande partie l'im fesseurs français qu'il avait initiés à sa méthode, mé-pulsion remarquable qu'a reçue depuis quinze ans l'éducation populaire en France.

contens de ne retirer aucune rétribution de leurs travaux, l'abandonnèrent tous au milieu d'une séance, 'pendant le cours des exercices de la classe. L'abbé Gaultier, après leur départ, choisit, pour les remplacer, quelques uns des élèves les plus avancés, et contipua la leçon sans trouble, sans désordre, les exercices

Pour ne pas éprouver de retard dans l'envoi des livraisons, nous invitons nos souscripteurs dont l'abonnement expire à la 26* à vouloir bien le renouveler.

[ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][graphic][subsumed][ocr errors][merged small]

C'est une croyance très ancienne parmi les peuples de l'Asie, que certains enchantemens ont le pouvoir de rendre les serpens inoffensifs, et même dociles aux commandemens de l'enchanteur. Quelques passages de la bible en font mention : dans le psaume 57, les pécheurs sont comparés à « des serpens furieux, à des aspics qui se bouchent les oreilles pour ne rien entendre, et que l'enchanteur le plus habile ne forcera point à l'écouter. Dans le vin chapitre de Jérémie, Dieu menace les Israélites infidèles d'envoyer contre eux des serpens et des basilics contre lesquels les enchantemens seront sans pouvoir, et qui les déchireront de leurs morsures. » Il est évident que ce langage, qui fait allusion aux préjugés populaires, n'est pas un témoignage que l'on puisse invoquer à leur appui: il prouve seulement que ces préjugés étaient répandus partout, et même parmi les Juifs. Comme tout changement, tout progrès est extrêmement lent en Asie, il n'est pas surprenant que les voyageurs modernes y aient retrouvé les superstitions dont il est parlé dans la Bible. Suivant le docteur Shaw, les croyances relatives au pouvoir des magiciens sur les serpens s'étendent même hors du continent asiatique. Des chants, de simples paroles, des sentences écrites sur des bandes de papier, l'assemblage et les combinaisons de certains nombres, ôtent à ces reptiles leur venin, leurs dents, tous leurs moyens d'attaque et de défense. Dans l'Hindoustan une classe de jongleurs exploitent à leur profit la crédulité du peuple, et donnent le spectacle de serpens très venimeux qu'ils manient à leur gré les serpens exécutent même une sorte de danse au son d'un instrument. Sans reconnaître que ces prestigiateurs possèdent en effet tous les secrets dont ils se vantent, quelques Européens leur ont accordé le talent d'attirer par l'attrait de leur

TOME I.

musique et de faire sortir de sa cachette le serpent nommé cobra di capello, l'un des plus redoutables de tous ceux que l'on trouve dans ces contrées. Il faut bien, en effet, que ces hommes sachent se procurer le grand nombre de reptiles dont ils ont besoin pour leurs représentations publiques, et les saisir sans en être mordus; mais pour ces sortes de captures l'adresse du chasseur suffit, sans qu'il soit nécessaire de recourir aux artifices du sorcier. Dès qu'un serpent est pris, l'opérateur lui arrache les deux crochets à venin, et le met ainsi dans l'impuissance de faire des morsures dangereuses; c'est alors que l'animal, devenu prisonnier et désarmé, reçoit l'éducation qu'il plaît à son maître de lui donner. Il paraît que les Hindous ont porté très loin l'art de se faire comprendre par ces esclaves, et de les rendre attentifs et dociles : ils leur apprennent à se blottir dans un trou, une fente, derrière un meuble, sans que les spectateurs s'en aperçoivent; car au talent de se faire obeir par leurs serpens ils joignent l'adresse et la subtilité des plus habiles escamoteurs. Au son d'un instrument assez semblable à une cornemuse irlandaise, le reptile sort de sa retraite et commence ses exercices. Le jongleur ne manque pas d'affirmer qu'il a délivré l'habitation d'un hôte redoutable, et les crédules assistans le croient sur sa parole. Des Européens moins confians ont voulu pénétrer le mystère; ils ont pris quelques uns de ces serpens attirés par la musique, et après les avoir tués ils les ont soigneusement examinés: les crochets à venin manquaient à tous, et par conséquent ce n'étaient que des serpens privés.

Quoiqu'il n'y ait plus rien de surnaturel dans le spectacle de ces serpens attirés et dansant au son d'unc musique triste et plaintive plutôt que gaie, on est encore surpris de l'habileté des instituteurs qui ont pu

26

« PreviousContinue »