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On a déjà dit que les documents officiels ne sont jamais d'une exactitude mathématique, et que souvent ils présentent entre eux d'assez notables différences. En bonne règle, c'est le brut des recettes qui devrait figurer parmi les revenus, sauf à justifier des payements dans le budget des dépenses; la comptabilité anglaise laisse beaucoup à désirer à cet égard.

Avant l'introduction de la taxe à 10 centimes, le nombre des lettres taxées, non compris les affranchissements, était annuellement de 75 millions, comme on peut le voir dans le Constitutionnel du 16 septembre 1847. Il s'est élevé, en 1846, à 299,800,000 fr. et, en 1847, à 322,000,000 fr., c'est-à-dire plus du quadruple. Sans doute le PostOffice est encore loin de retrouver la totalité de son énorme et ancien revenu, mais l'accroissement n'a pas besoin de devenir quintuple pour cela, et il est probable qu'il atteindra ce chiffre. On comptait à cette même époque 28 millions de lettres de plus que dans l'année précédente, et le progrès ne s'est pas ralenti.

Il est facile, au surplus, de juger de l'activité de la poste en Angleterre par ce fait emprunté au journal la Presse du 24 février 1847 :

« Le jour de la Saint-Valentin, 150.000 lettres, tant de l'étranger que des provinces et du district de Londres, et 20,000 journaux étaient distribués à 9 heures du matin par les facteurs de la poste générale. Dans le cours de la journée, 20,000 lettres ont été timbrées, distribuées et remises à domicile par les postes des différents districts. 12,000 lettres et 5,000 journaux sont arrivés par les malles de l'après-midi, et le soir, 120,000 journaux et 60,000 lettres étaient expédiées. Le total des lettres et journaux qui ont passé dans les bureaux de la poste générale, le 15 février 1847, a donc été de quatre cent vingt-deux mille lettres et 145,000 journaux. »

De pareils exemples d'activité ne se rencontrent que chez les peuples qui connaissent tout le prix du temps.

Quant aux dépenses de régie, il serait difficile de les évaluer.

En 1834, l'impôt rapportait 50,000,000 de francs et les frais d'exploitation étaient évalués à 29 pour cent, mais ils doivent être beaucoup plus considérables, et peut être excèdent-ils par fois le revenu net. On sait, d'ailleurs, que très souvent les dépêches de l'Inde sont transportées à l'aide de navires étrangers au service; tout calcul à cet égard ne peut donc aboutir qu'à des résultats non moins inexacts que problématiques.

On ne s'écarterait pas beaucoup de la vérité en portant à vingt millions les subventions qui sont affectées aux bateaux à vapeur pour le transport des malles; il serait certainement plus rationnel de retrancher cette dépense du budget de la marine où elle est aujourd'hui confondue pour la rejeter dans un chapitre du budget du Post-Office; c'est là une des réformes que réclame le système de finances de l'Angleterre.

Au surplus, le service des postes est là comme ailleurs, une nécessité gouvernementale du premier ordre; il faut qu'il fonctionne à tout prix.

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A la suite des longues et laborieuses années de travai vient l'heure de la retraite; nous croyons devoir rappeler ic d'une manière succincte les paternelles mesures adoptées par l'Etat pour assurer l'existence des employés de tou' grade qui ont vieilli à son service.

Pendant longtemps la couronne jouit du droit ou plutôt du privilège d'accorder des retraites sans que les pensionnaires fussent soumis à une retenue destinée à former un

mun et spécial. Ce n'était ni juste ni logique; certicipe aux avantages doit nécessairement contrix charges.

786, des enquêtes s'ouvrirent à cet égard, et il n'y 'une voix sur le principe d'une rémunération libédes services pour les agents atteints par l'àge ou infirmités. Néanmoins, ce ne fut qu'en 4803 que ces rèes furent appliquées à la seule régie des douanes et elles Jevinrent générales en 1808, sur la demande d'un conseil spécial de la Chambre des communes. Toutefois les abus subsistèrent; des retraites étaient prématurément accordées sous le bon plaisir de l'autorité ministérielle; les charges du trésor tendaient à s'accroître une loi spéciale devenait nécessaire, et elle fut enfin rendue dans l'espèce, en 1834.

CHAPITRE XIV.

Des revenus ordinaires et des
dépenses.

Après avoir traité de chaque régie de finance en particulier, nous croyons utile de placer ici l'état des revenus et des dépenses de la Grande-Bretagne pendant l'année 1847, finissant au 5 janvier de l'année suivante; cet aperçu pourra fournir matière à de nombreux rapprochements avec notre propre budget et nous serons dispensés ainsi de parler des diverses branches du trésor public, moins importantes, d'ailleurs, telles que les revenus héréditaires de la couronne, les retenues sur les salaires et offices, les fonds reçus de la Chine ou de la compagnie des Indes Orientales, etc., etc., qui trouveront place dans la nomenclature des produite.

De pareils exemples d'activité ne se rencontrent que chez les peuples qui connaissent tout le prix du temps.

Quant aux dépenses de régie, il serait difficile de les évaluer.

En 1834, l'impôt rapportait 50,000,000 de francs et les frais d'exploitation étaient évalués à 29 pour cent, mais ils doivent être beaucoup plus considérables, et peut être excèdent-ils par fois le revenu net. On sait, d'ailleurs, que très souvent les dépêches de l'Inde sont transportées à l'aide de navires étrangers au service; tout calcul à cet égard ne peut donc aboutir qu'à des résultats non moins inexacts que problématiques.

On ne s'écarterait pas beaucoup de la vérité en portant à vingt millions les subventions qui sont affectées aux bateaux à vapeur pour le transport des malles; il serait certainement plus rationnel de retrancher cette dépense du budget de la marine où elle est aujourd'hui confondue pour la rejeter dans un chapitre du budget du Post-Office; c'est là une des réformes que réclame le système de finances de l'Angleterre.

Au surplus, le service des postes est là comme ailleurs, une nécessité gouvernementale du premier ordre; il faut qu'il fonctionne à tout prix.

CHAPITRE XIII. - Des pensions de retraite.

A la suite des longues et laborieuses années de travai vient l'heure de la retraite; nous croyons devoir rappeler ic d'une manière succincte les paternelles mesures adoptées par l'Etat pour assurer l'existence des employés de tou' grade qui ont vieilli à son service.

Pendant longtemps la couronne jouit du droit ou plutôt du privilège d'accorder des retraites sans que les pensionnaires fussent soumis à une retenue destinée à former un

fonds commun et spécial. Ce n'était ni juste ni logique; celui qui participe aux avantages doit nécessairement contribuer aux charges.

En 1786, des enquêtes s'ouvrirent à cet égard, et il n'y cut qu'une voix sur le principe d'une rémunération libérale des services pour les agents atteints par l'àge ou les infirmités. Néanmoins, ce ne fut qu'en 4803 que ces règles furent appliquées à la seule régie des douanes et elles devinrent générales en 1808, sur la demande d'un conseil spécial de la Chambre des communes. Toutefois les abus subsistèrent; des retraites étaient prématurément accordées sous le bon plaisir de l'autorité ministérielle; les charges du trésor tendaient à s'accroître une loi spéciale devenait nécessaire, et elle fut enfin rendue dans l'espèce, en 1834.

:

CHAPITRE XIV. Des revenus ordinaires et des

dépenses.

Après avoir traité de chaque régie de finance en particulier, nous croyons utile de placer ici l'état des revenus et des dépenses de la Grande-Bretagne pendant l'année 1847, finissant au 5 janvier de l'année suivante; cet aperçu pourra fournir matière à de nombreux rapprochements avec notre propre budget et nous serons dispensés ainsi de parler des diverses branches du trésor public, moins importantes, d'ailleurs, telles que les revenus héréditaires de la couronne, les retenues sur les salaires et offices, les fonds reçus de la Chine ou de la compagnie des Indes Orientales, etc., etc., qui trouveront place dans la nomenclature des produits.

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