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Lecture. Après cette réponse, M. D'HOMBRES-FIRMAS, invité par M. le Président à nous faire quelque communication, lit une notice extraite de ses souvenirs de voyage et intitulée Grotte du Chien. Description intéressante de cette grotte, ainsi que de diverses expériences pour y constater la présence du gaz délétère qui s'y élève; exposé de la manière dont on y asphyxie les chiens et des phénomènes que l'on observe alors chez ces animaux; critique de ces sortes de sacrifice; histoires qui attestent les bons sentiments du chien et détails sur les environs de la grotte, tels sont les différents sujets traités dans cette notice, et on peut dire d'une manière fort attrayante. Aussi, l'auteur est-il vivement applaudi. Correspondance.

On revient ensuite à l'ordre du jour qui appelle d'abord le dépouillement de la correspon dance.

Lettre de M. Joseph-Marie NICOLAS, fabricant d'ornements d'architecture, demeurant à Marseille. qui, dans l'intention. de concourir pour l'une des récompenses promises aux industriels par notre Société, voudrait qu'une commission fût visiter son établissement pour la fabrication d'ornements d'architecture en carton-pierre et autres compositions, et entre dans quelques détails sur les produits de cette fabrication dont il s'attache à démontrer les avantages. Renvoi à la Commission d'industrie.

Lettre de M. GUIGUET, d'Arles, qui se met aussi sur les rangs pour l'un des prix que la Société de statistique a promis de décerner aux industriels. M. GUIGUET fait valoir qu'il a établi, à Arles, une grande fabrique de casquettes qui passe pour la première de toutes celles existantes dans les provinces de France; qu'il fabrique également des chapeaux d'une grande perfection; qu'il a obtenu divers brevets pour d'autres perfectionnements et que ses produits lui ont valu des récompenses à l'exposition de 1844. La demande

de M. GUIGUET est renvoyée à la Commission d'industrie. Sont ensuite déposés sur le bureau : 1° le numéro 3, année 1848, du Recueil des actes administratifs du département des Bouches-du-Rhône.

2° Quelques numéros de la Gazette de l'Association agricole de Turin.

3. Un exemplaire du Compte rendu des travaux de la Chambre de commerce de Marseille, année 1848.

4° Enfin, deux brochures présentées à titre d'hommage, par M. D'HOMBRES FIRMAS lui-même, et qui ont pour titre : l'une, Mémoire sur les récoltes de 1848, dans les Cevennes, arrondissement d'Alais (Gard); l'autre, Note sur Fressac (Gard), et Description de deux anciennes térébratules inėdites.

Rapports. M. ALLIBERT est appelé à lire, au nom de la Commission d'agriculture, un rapport sur les semailles d'automne. Il nous apprend que les récoltes sont actuellement dans des conditions trés-favorables, mais qu'il est nécessaire que les pluies du printemps viennent assurer les récoltes.

Ce rapport est adopté dans tout son contenu, et la Société arrête qu'il en sera adressé une copie à M. le Maire de Marseille, conformément à une demande de ce magistrat.

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- M. le Secrétaire perpétuel lit, en l'absence de M.TOULOU ZAN, organe d'une commission spéciale, un rapport sur un travail présenté par M. de BONNEMANT, candidat au titre de membre actif. Il est souvent difficile à ceux qui sollicitent l'honneur de faire partie de notre Société, de s'appuyer sur un sujet essentiellement statistique. Cet embarras n'en a pas été un pour M. de BONNEMANT qui a fait de la statistique, tout en restant dans le cercle des études qui paraissent lui être familières et agréables. Catalogue des mollusques terrestres et fluviatiles du département des Bouches du Rhône, telle est la production du candidat. Dégagé

de tout raisonnement, ce catalogue présente d'un côté le nom de l'espèce classée d'après LAMARCK, de l'autre les lieux où elle se trouve avec plus ou moins d'abondance.

Evidemment l'auteur a dû se livrer à des recherches et à des explorations sans nombre pour recueillir les éléments de son catalogue. Il serait à désirer que l'on possédât de semblables travaux pour les autres branches de la science; ils serviraient à complèter le grand ouvrage intitulé: Statistique du département des Bouches-du-Rhône. En résumé, M. le rapporteur pense que notre Société compterait un bon statisticien de plus, si elle décernait le titre de membre actif à M. de BONNEMANT. C'est dire que M. TOULOUZAN vote, au nom de la Commission dont il est l'organe, pour l'admission du candidat.

Lecture. L'ordre du jour amène la lecture, par M. de VILLENEUVE, d'un mémoire ayant pour sujet l'influence du déclassement agricole sur le prolétariat et la criminalité. en France et en Angleterre. Cette lecture, écoutée avec beaucoup d'attention, est vivement applaudie. Nous n'entreprendrons pas d'en faire ici l'analyse; nous n'en saurions donner une idée proportionnée à son importance. C'est là, du reste, l'un des travaux destinés à enrichir le recueil de la Société de statistique. Nous nous bornerons à dire que s'étayant de la puissance des chiffres, l'auteur a été conduit à soutenir que l'industrie engendre, en France, six fois plus de prolétaires que la propriété foncière; que par conséquent le développement de l'Industrie, en produisant le déclassement de la population agricole, a dû nécessairement, en France, multiplier les prolétaires et qu'il en est résulté plus de vices et de crimes. Sans doute, l'In-dustrie et le Commerce fécondés par la science, ont à remplir un rôle magnifique, mais ponr qu'ils soient fructueux, il faut absolument qu'ils aient pour base fondamentale les grands principes moraux. Ainsi donc, revenir à ces

principes, est le premier besoin de l'Industrie; ramener les populations à l'Agriculture est désormais ce que l'on doit avoir principalement en vue, et ce n'est pas là, dit M. de VILLENEUVE, une affaire de goût et de convenauce, il s'agit du salut du pays engagé dans une voie dangereuse.

Nomination d'un membre actif.- La Société procède, par voie de scrutin, à la nomination de M. de BONNEMANT qui, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est proclamé membre actif par M. le Président.

Enfin, M. le Président nomme deux commissions pour examiner les travaux d'un même nombre de candidats au titre de membre actif: MM. de VILLENEUVE, P. RICARD et GUINDON SOnt chargés du rapport à faire sur le travail de M. VAUCHER-CREMIEUX.

MM. DUFAUR DE MONTFORT, BOUSQUET et Joseph SAKAKINI feront un rapport sur le travail de M. MARCOTTE.

Plus rien n'étant à l'ordre du jour et personne ne demandant la parole, M. le Président lève la séance.

Séance du 12 avril 1849.

PRÉSIDENCE DE M. DUFAUR DE MONTFORT.

M. VIDAL, professeur de sténographie, accompagné de l'un de ses élèves, et M. MAZEL, avocat, son collaborateur, assistent à la séance.

M. le Secrétaire perpétuel lit et la Société adopte le procès-verbal de la séance du premier mars.

Correspondance. Lettre de M. Joseph SAKAKINI qui, après avoir annoncé la publication prochaine d'une revue

scientifique, littéraire, commerciale, industrielle et artistique, demande que la Société veuille bien le seconder et souscrire collectivement à cette revue ayant pour but la décentralisation intellectuelle, et qui paraîtra sous le titre de la Presse méridionale.

La Société voulant donner un témoignage de sa sympathie à M. Joseph SAKAKINI, l'un de ses membres actifs pleins de zèle, souscrit collectivement pour un exemplaire à cette nouvelle publication, indépendamment de la souscription individuelle à laquelle tous les membres sont invités par M. le Président.

Lettre de MM. ROUBAUD et Comp. (boulevard des TroisJournées, 8. A.) qui désirant concourir pour l'obtention de l'une des récompenses promises par notre Compagnie, la prie de visiter leur établissement de machines hydrauliques et promettent de soumettre à son examen une nouvelle espèce de moulin à vent, qu'ils ont inventée et qu'ils considèrent comme ne pouvant que rendre de grands services à l'industrie agricole et commerciale. Renvoi à la commission d'industrie.

Lettre de M. GUINDON qui, forcé de consacrer à de nou velles obligations, tout le temps que ne réclame pas le service du bureau auquel il est attaché à la Mairie, et ne pou vant conséquemment continuer sa participation aux travaux de notre Société, donne sa démission de membre actif et témoigne le regrêt d'être ainsi obligé de se séparer de ses collègues.

Suivant M. le Secrétaire, cette démission ne saurait être acceptée immédiatement, parce qu'elle n'est évidemment fondée que sur la crainte qu'a M. GUINDON de ne pouvoir remplir tous ses devoirs de membre pendant un temps non déterminé ; ce qui, ce semble, pouvant être précisé, permettrait à M. GUINDON de retirer sa démission. Adopté.

T. XIII

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