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Lettre circulaire de M. le Président de la Société industrielle d'Angers, qui nous annonce l'envoi par l'intermédiaire du Ministre de l'instruction publique, des bulletins publiés l'année dernière par cette Société.

Sont ensuite déposés sur le bureau: 1° Cinq numéros de la Gazette de l'Association agricole de Turin.

2° Une affiche ayant pour sujet des avis adressés aux cultivateurs du Doubs sur l'emploi du sel en agriculture; par M. le docteur BONNET, Professeur d'agriculture, Membre correspondant, à Besançon.

3o Le numéro 3 du journal intitulé: Réforme agricole, scientifique, industrielle.

4° Deux numéros du journal le Bien public.

5° Deux numéros du journal quotidien : la Tribune des Peuples.

6 Le Bulletin (année 1847 et 1848) de la Société des sciences naturelles de Neuchatel.

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7° Le Bulletin de l'Athénée du Beauvaisis (1 semestre de 1848.)

Allocution. La correspondance épuisée, et M. le Président ayant à féliciter M. de BONNEMANT, Membre actif nouvellement élu, lui témoigne qu'heureuse d'associer à ses labeurs des hommes studieux et capables, la Société de statistique ne pouvait que s'empresser de l'admettre dans son sein. M. le Présideni le loue de s'occuper de matières sérieuses qui annoncent un esprit réfléchi, et tout en l'engageant à poursuivre le cours de ses recherches en matière d'histoire naturelle, il lui fait sentir que ce ne saurait être que dans des moments de loisir et comme moyen de se délasser des travaux qu'exigent les devoirs administratifs.

Dans sa réponse, M. de BONNEMANT exprime sa reconnaissance pour le titre qui lui a été décerné et donne l'assurance qu'il s'attachera à s'en rendre toujours plus digne par son zéle et son assiduité. Puis, il annonce une lecture contre le

socialisme pour l'une de nos prochaines réunions, et entre dans quelques considèrations tendantes à démontrer combien il importe de prendre une part active à la propagation des saines doctrines.

M. le Président s'adressant ensuite à M. NATTE, exmembre actif, qui, aux termes du règlement, reprend aujourd'ui la même place, lui dit que la Société s'est aperçue depuis longtemps qu'il lui manquait l'un de ses membres les plus laborieux; que c'est donc avec joie qu'elle le revoit dans les rangs des membres actifs, persuadée qu'il continuera de montrer la même activité que par le passé.

Sensible à ce bienveillant accueil, M. NATTE remercie M. le Président des paroles élogieuses qu'il vient de lui adresser et promet de faire ce qui dépendra de lui pour les justifier. Sténographie. L'ordre du jour appelle le développement, par M. VIDAL, de son système de sténographie.

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M. MAZEL, avocat, son collaborateur, prend la parole pour faire observer que M. VIDAL n'est pas à même de développer théoriquement son système, mais qu'il a amené, au sein de l'Assemblée, l'un de ses éléves., simple agriculteur, qui n'a reçu que quelques leçons, et qui, pourtant, est capable d'opérer assez bien pour prouver que la méthode dont il s'agit, mérite toute l'attention et les sympathies de la Société. C'est, ajoute M. MAZEL, sur une dictée qui va être faite à cet élève que vous serez appelés à constater une chose très-intéressante sous bien des rapports. On dicte, en effet, des passages d'un ouvrage et au professeur et à l'élève, qui les traduisent plus ou moins vite en caractères sténographiques. Cette première épreuve suggère certaines réflexions à plusieurs membres et donnent lieu à une discussion de laquelle il résulte qu'une commission composée de MM. de MONTFORT, de VILLENEUVE, GIRAUD et le Secrétaire perpétuel, présentera à la réunion prochaine, un rapport sur la Sténographie-VIDAL.

Rapports.-L'ordre du jour est en second lieu le rapport, par M. de VILLENEUVE, au nom d'une commission spéciale, sur le mémoire rélatif à la réforme des prisons, présenté par M. VAUCHER-CREMIEUX, candidat au titre de membre actif. M. de VILLENEUVE fait d'abord quelques remarques qui le conduisent à soutenir qu'il y a plus que jamais urgente nécessité d'entrer dans la voie des réformes, quant à l'organisation morale des prisons. Il résulte de la comparaison des divers systèmes pénitentiaires que celui dit pensylvanien, qui consiste dans l'isolement absolu, doit être préféré. En France comme à Genève, la statistique a déjà démontré cette vérité.

L'auteur s'élève contre la classification des règimes auxquels sont assujetis les divers prisonniers en France. Tandis que la détention préventive devrait être douce et que la repression devrait aller croissant de sévérité, la punition est en raison inverse de la gravité du méfait. Il y a là une progression à contre sens qu'il importe de faire cesser. M. VAUCHER, dit M. le rapporteur, faisant observer que la Société est absolument impuissante pour ramener à des idées saines les condamnés au bagne et les récidivistes prisonniers, propose de les séparer tout à fait par la déportation. Il demande l'application des prisons pensylvaniennes pour les condamnés temporaires, enfin les pénitenciers agricoles pour les enfants.

La logique et l'expérience justifient pleinement cette classification. M. VAUCHER touche mais légèrement la question des dépenses et des produits qui peuvent les balancer. Il est évident qu'avec le principe du devoir du travail pour les prisonniers, on arriverait à obtenir chaque année plusieurs millions, dix à douze, actuellement perdus. Dans ce revenu se trouveraient l'intérêt et l'amortissement de la dépense que l'auteur conseille. Il s'agit ensuite de la concurrence du travail des prisonniers à l'égard des

travailleurs libres, et tout ce qui est avancé là dessus justifie celte concurrence. M. le Rapporteur par son rapide, mais excellent exposé, a donné une idée de la supériorité des travaux de M. VAUCHER-CREMIEUX qu'il nous présente comme un homme de précision et de pratique ; comme une capacité en œuvre d'art, et qui plus est comme une ame d'élite. M. VAUCHER a bâti le remarquable pénitencier de Genève; il a dressé pour Marseille le plan d'une maison destinée aux logements des ouvriers; en un mot ses pensées généreuses ont constamment pour but des améliorations très-sérieuses. Aussi, la Commission a-t-elle été unanime pour considérer comme une bonne fortune l'admission du candidat.

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La parole est ensuite à M. DUFAUR de MONTFORT qui, au nom d'une Commission spéciale aussi, rend un compte succinct du travail offert par M. MARCOTTE à l'appui de sa candidature. Des questions qui intéressent au plus haut degré notre cité sont traitées dans ce travail modestement intitulé: Note sur les expéditions du commerce de Marseille, constalees par la Douane en 1848. Recettes effectives. Navigation. Importations et exportations. Primes. Entrepôts. Transit. - Cabotage, tels sont les objets exposés dans ce travail. M. le Rapporteur, suivant M. MARCOTTE, passe successivement en revue chacun de ces objets et fait ressortir fort à propos que toutes les questions, surtout celles des primes ont été traitées avec une supériorité de logique que l'on devait attendre de l'habile administrateur placé à la tête du grand service des Douanes dans le département des Bouches-du-Rhône. Nous ne saurious suivre ici M. le Rapporteur dans son intéressante analyse. Mais nous dirons avec lui qu'il ressort des documents statistiques soumis à l'examen de la Commission que la commune de Marseille a retrogradé en 1848 jusqu'au niveau ou à peu près des opérations de 1827;

mais qu'il y a dans notre grande ville de tels éléments de richesse, de prospérité, de grandeur, que la crise ne saurait s'y prolonger au-delà des circonstances malheureuses qui lui ont donné naissance. M. de MONTFORT termine son rapport sur l'intéressant mémoire de M. MARCOTTE, en disant que ce fonctionnaire distingué et homme pratique, entend dans un sens large, normal, cette vaste législation des douanes qui fait le désespoir des économistes, et que les vives lumières de sa haute expérience doivent nous être d'un secours réel.

En conséquence, M. le Rapporteur, dans ses conclusions, soutient que la Société de statistique fera une bonne et précieuse conquête, en admettant immédiatement l'honorable candidat au nombre des membres actifs.

M. le Président fait valoir ensuite tous les titres de M. LACROSSE, Ministre des travaux publics, à l'obtention d'un diplôme de membre honoraire.

Nomination de deux membres actifs et d'un membre honoraire. Sous l'influence de ces différents rapports, MM. VAUCHER, MARCOTTE et LACROSSE Sont successivement soumis au scrutin individuel et, tous ayant obtenu l'unanimité des suffrages, sont proclamés MM. VAUCHER et MARCOTTE, membres actifs, et M. LACROSSE, membre honoraire. Commission du concours. Sont de suite après nommés membres de la Commission du concours MM. BOUSQUET, CHAMBON, FEAUTRIER, GENDARME de Bevotte, GIRAUD, MONFRAY, MORTREUIL, SAKAKINI Joseph, TOPIN, VINTRAS, le Président et le Secrétaire perpétuel.

La Commission des

Commission des récompenses. récompenses pour l'encouragement de l'industrie est également formée par M. le Président qui la compose de MM. ALLIBERT, COSTE Pascal, d'EBELING, de VILLENEUVE, DURAND, HORNBOSTEL, NATTE, PROU-GAILLARD, P. RICARD, TOULOUZAN, le Président et le Secrétaire nernétuel

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