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un sujet aussi intéressant que celui dont le temple même de la législation française lui a donné l'idee. « La lecture de vos savantes études en ce genre, ajoute M. le Président, sera toujours écoutée avec bonheur; que cette assurance vous encourage à nous en fournir fréquemment l'occasion vous ne pouvez mieux recounaître les justes sympathies dont le nom du docteur DUGAS est, au milieu de ses nouveaux collègues, le juste et digne objet. >>

Sensiblement ému, M. DUGAS répond avec modestie à M. le Président qu'il accepte ses éloges comme une grande récompense d'un faible passé et comme un encouragement pour l'avenir; que, ne se dissimulant pas qu'à chacun son lot suivant ses forces, il saura se tracer de modestes travaux, en laissant à ses collègues les hautes élucubrations de l'économie politique, de la philosophie et de la statistique, dans tout ce qu'elle a de plus noble, de plus utile et de plus élevé. Puis, au sujet des jours de deuil rappelés par M. de MONTFORT comme ayant plané naguères et pouvant planer encore sur notre cité, jours dans lesquels le corps médical a été et serait à la hauteur de sa mission, il l'a remplie et aurait le courage de la continuer. Il termine sa réponse en ces termes : « Pour marquer les jours heureux dans leur vie, les anciens élevaient un temple, dressaient une borne, plaçaient une pierre blanche. Puisque je ne puis imiter les anciens, laissez moi vous dire que je garderai profondément gravées dans mon cœur les paroles pleines de courtoisies de M. le Président et l'accueii si empressé et si bienveillant de mes nouveaux collègues. »

Lecture.

- La parole est ensuite à M. DUFAUR de MONT

FORT pour continuer et terminer sa lecture sur le système financier chez les anciens. Il s'agit ici des impôts et revenus chez les Romains. Les bornes d'un simple procès-verbal ne permettant pas de suivre l'auteur dans toutes ses considérations historiques et statistiques, nous nous bornerons

à dire que bien que très étendu ce nouveau fragment de sa lecture a été écouté avec la même attention que ce qui a été lu dans plusieurs séances antécédentes. Heureusement ce grand travail sera consigné dans le Répertoire des actes de la Société. Mais en attendant qu'il paraisse, nous nous plaisons à parler ici de l'époque où, quant au système financier, tout l'empire romain fut soumis au même régime. Or, c'est à AUGUSTE que Rome dut l'uniformité des impôts fixes, établis sur les personnes et sur les biens. Alors la population de ce colossal Empire, soit en Egypte, en Afrique, dans la Gaule, l'Ibérie, l'Italie, la Grèce ou dans les provinces de l'Asie, était de 130,000,000 d'habitants, et les revenus réunis de ces diverses contrées de 500 millions de francs.

Il résulte de ces révélations que les impôts dans les temps anciens furent pourtant bien plus faibles que de nos jours. C'était alors, si l'on compare les sommes au chiffre de la population, 3 fr. 85.c par individu à peu près, tandis qu'en France ou 35 millions de citoyens concourent à un budget normal de 1,400 millions, le rapport est de fr. 40 par individu, etc.

La parole est à M. VAUCHER pour lire quelques notes sur les travaux de la Société pour l'amélioration des classes ouvrières à Londres.

La Société a écouté avec autant d'attention que d'intérêt cette lecture qui nous montre toute la sollicitude des Anglais pour les misères du peuple, en cherchant à rendre plus supportable sa position et cela en créant des maisons modèles pour loger les ouvriers et leurs familles. De pareils exemples méritent d'avoir des imitateurs. Déjà en France on s'occupe de semblables créations d'une utilité incontestable.

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La Société entend aussi avec intérêt la lecture par M. de VILLENEUVE, d'un mémoire sur l'irrigation en France.

L'auteur est entré dans des développements qui lui ont permis de soutenir que dans l'ensemble de la France, les irrigations par dérivation de cours d'eau peuvent s'établir sur une étendue de 800,000 hectares.

Les barrages, les fossés de ceinture et les sources artificielles peuvent fournir l'eau à 500,000 hectares, et les machines élévatoires destinées à utiliser les eaux souterraines sont susceptibles de fournir l'eau à 500,000 hectares. Ainsi l'irrigation en France peut avoir lieu sur 1800 mille hectares, tandis qu'elle n'embrasse actuellement que 96,000 hectares, environ le dix-neuvième de ce qu'il est possible d'obtenir. Supposé que les irrigations s'étendent à 1,700,000 hectares et que le produit par hectare arrosé soit porté à 80 qx. métriques de fourrage d'une valeur de fr. 5 les 100 kil. il résulterait un produit de 136,000,000 qx. métriques de fourrages dont la valeur brute serait annuellement de 680 millions de francs, et pourrait s'élever à 750 millions si le dixième de l'étendue arrosée était cultivé en jardinage, etc., etc.

Après M. de VILLENEUVE vient le tour de M. de BONNEMANT qui lit une notice historique sur la peinture sur verre. Fruit de nombreuses recherches, cette notice renferme dans un cadre circonscrit, beaucoup de considérations par lesquelles l'auteur s'est proposé de faire connaître ce que fut la peinture sur verre dans les premiers temps, les perfectionnements qu'elle a reçus successivement jusques à notre époque. L'intérêt qui s'attache à ce travail a fait désirer à la Société de statistique que l'auteur le fasse suivre de nouvelles considérations, pour le complèter, ainsi qu'il l'a promis.

Plusieurs membres font quelques remarques au sujet dé cette lecture.

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Préparatifs de la séance publique. La Société s'occupe ensuite de la prochaine séance publique, et M. le

Président invite les membres qui ont l'intention d'y faire des lectures, de vouloir bien se faire inscrire. M. l'abbé PELEN promet de lire une notice statistique sur une ancienne Abbaye et M. l'abbé DURAND se propose de lire une notice sur un sujet d'agriculture. Déjà, M. MORTREUIL s'était fait inscrire dans une séance précédente pour lire une notice sur les porcelaines.

Quelques membres voudraient que l'on fixât aujourd'hui même, le jour de la tenue de la séance publique.

M. le Secrétaire fait remarquer que cela ne saurait être décidé qu'après que la commission du concours et celle d'industrie auront fait leur rapport.

Rapport de M. le Secrétaire et nomination de membres correspondants. -L'ordre du jour appelle enfin le rapport de M. le Secrétaire sur les travaux de deux candidats au titre de membre correspondant. L'éloge qu'il en fait l'autorise à prendre des conclusions favorables. Ces conclusions étant adoptées, M. le Président proclame membres correspondants M. CLEMENT, Eugène, Secrétaire général de la Société centrale d'agriculture des Basses-Alpes et M. Isidore LEBRUN, membre de plusieurs sociétés savantes, à Paris.

L'heure étant très avancée, deux lectures qui devaient être faites dans cette séance par MM. BOUSQUET et l'abbé PELEN, sont ajournées et la séance est levée.

Séance du 2 août 1849.

PRÉSIDENCE DE M. DUFAUR DE MONTFORT.

Lecture par M. le Secrétaire perpétuel et adoption par la Société du procès-verbal de la séance du 5 juillet.

T. XIII

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Correspondar.ce.

Elle présente une lettre de M. LAGET qui l'accompagne d'une trentaine d'exemplaires d'un prospectus relatif au projet d'un établissement sous le titre de Caisse des classes industrielles. M. LAGET désirerait que la Société de statistique se prononçât sur l'utilité et la moralité de cet établissement, et il dit être disposé à répondre oralement à toutes les interpellations qui pourraient lui être adressées, au cas où le prospectus ne jetterait pas assez de jour sur la grande question dont il s'agit.

La Société ayant déjà eu à examiner le même projet n'a à constater que les perfectionnements qu'il paraît avoir reçus du temps et de l'expérience. Un rapport à cet égard sera donc fait par une Commission spéciale que M. le Président compose de MM. l'abbé DURAND, NATTE et Joseph SAKAKINI.

M. Adolphe RICARD, Secrétaire de la Société archéologique de Montpellier, écrit au nom de cette Société à celle de statistique de Marseille pour lui proposer l'échange mutuel de leurs travaux, et adresse les numéros 14, 15 et 46 des publications de sa compagnie, en attendant de nous faire parvenir les précédents numéros et ceux qui pourront paraître par la suite.

Notre Société consent à mettre la collection de son répertoire à la disposition de la Société archéologique de Montpellier, et témoigne ainsi combien elle est jalouse que des relations suivies s'établissent entre les deux Sociétés.

M. A. RICARD ayant demandé en même temps le titre de membre correspondant, cette demande est prise en considération aux termes du réglement.

M. JEANSOULIN envoie à la Société un certain nombre d'exemplaires d'une brochure in-8° de 16 pages, contenant deux rapports sur la Noria avec syphon inamorçable, qu'il a inventée. L'un de ces rapports a été fait à l'Académie

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