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. convenances patriotiques seront respectées et l'intérêt général tenu en grande considération, au lieu d'être sacrifié à des intérêts privés de la sorte la plus étroite. C'est surtout l'industrie cotonnière qui est en jeu ici. Elle a acquis en Alsace un développement remarquable. C'est contre l'industrie cotonnière de l'Alsace plus spécialement que s'est tramé le complot dont nous allons parler. Au ieu d'y tremper M. Pouyer-Quertier le déjouera avec son énergie connue. Lui, ministre et filateur, il s'y appliquera visiblement avec un redoublement de sollicitude et d'activité. Il y est intéressé moralement au plus haut degré la femme de César ne doit pas être soupçonnée ! ».

Le bureau du Comité international anti-esclavagiste, dont le siége est à Paris, vient de transmettre, par l'entremise du Ministère français des affaires étrangères, une adresse à « Sa très-catholique majesté Amédée I, Roi d'Espagne », dont voici le texte :

Sire, les soussignés, membres du bureau du Comité international anti-esclavagiste, viennent respectueusement intercéder auprès de Votre Majesté, en faveur des esclaves des îles de Cuba et de Puerto-Rico.

Le peuple espagnol a hautement déclaré par la voix de ses représentants aux Cortès, son désir de voir abolir l'esclavage: système condamné par la justice et par l'humanité, comme violation des droits les plus sacrés de l'homme.

L'Église catholique l'a aussi flétri comme un grand crime et un grand péché. LL. SS. Pie II, Paul III, Urbain VI, Benoît XIV, Léon X, et Grégoire XVI, l'ont tous condamné.

Jadis il existait dans les colonies de la Grande-Bretagne, de la France, du Danemarck, de la Suède, de la Hollande, et dans les États-Unis d'Amérique. Il a été aboli par toutes ces puissances.

L'initiative prise l'année dernière par les Cortès, la promesse du ministère de présenter pendant la session actuelle une mesure d'émancipation, font naître l'espoir que bientôt l'Espagne aussi n'aura plus d'esclaves. Toutefois il est à désirer, dans l'intérêt même des maîtres, que cette mesure décrète l'abolition immédiate, car l'expérience a démontré qu'entre la liberté pleine et entière et l'esclavage, il n'y a pas de juste milieu possible, comme entre le crime et la justice il ne peut y avoir de compromis.

Il est de plus un fait sur lequel on ne saurait trop appuyer. La maison de Savoie n'a jamais, jusqu'à ce jour, régné sur des esclaves. Ce serait donc inaugurer, de la manière la plus glorieuse, l'avènement de Votre Majesté au trône d'Espagne, que de rendre aux esclaves des Colonies espagnoles la liberté dont ils ont été si injustement dépouillés.

C'est au nom de la sainte religion chrétienne, au nom de l'humanité

et de la justice, c'est pour l'honneur de la nation espagnole, pour la gloire de l'auguste maison de Savoie, que nous, les soussignés, venons supplier Votre Majesté d'accorder, sans plus de délai, pleine et entière liberté aux esclaves des Antilles espagnoles (1).

Voilà une mise en demeure aussi énergique que polic, à laquelle les pouvoirs espagnols n'ont rien à opposer: l'honneur castillan est engagé.

- La Turquie vient de perdre deux hommes regardés comme éminents: Aali-Pacha, Kiprisli-Pacha. Ils ont été précédés dans la tombe, il y a deux ans, par Fuad-Pacha, et antérieurement par Rechid-Pacha, leur chef de file dans l'œuvre des réformes contemporaines, et dont M. Guizot disait un jour: «C'est le seul grand homme que l'Orient possède. »

Tous ces personnages ont été un peu surfaits; mais ils ont pourtant travaillé à améliorer, d'une manière notable, l'administration de l'empire, devenue un peu plus régulière et un peu moins tyrannique, et à surmonter, dans une certaine mesure, le fanatisme, l'avidité, l'incapacité et l'indifférence des fonctionnaires turcs, surtout en leur adjoignant des fonctionnaires chrétiens, au nombre desquels nous comptions, il y a peu d'années, l'Arménien Agathon-Effendi, économiste très-distingué, enlevé, lui aussi, à la fleur de l'âge, au moment où, devenu ministre du commerce, il faisait concevoir les plus belles espérances aux amis de la civilisation orientale,

- Le roi de Prusse, empereur d'Allemagne, et l'empereur d'Autriche se sont rencontrés à Gastein et à Salzbourg; ils ont conféré avec et sans leurs ministres, MM. de Bismarck et de Beust; ils se sont même embrassés. Bien que les feuilles officielles prussiennes aient dit que la haute pensée de ce bon M. de Bismarck est le maintien de la paix européenne, l'opinion publique a vu dans ces allées et venues des symptômes de guerre. Il a été formulé force com

(1) Ont signé de la part du Comité français: E. LABOULAYE, meinbre de l'Institut et de l'Assemblée nationale; A. COCHIN, membre de l'Institut, préfet de Seine-et-Oise; GUIZOT, membre de l'Institut; DE PRESSENSE, membre de l'Assemblée nationale; HENRI MARTIN, membre de l'Assemblée nationale. De la part du Comité hollandais : JULIUS

H.

II. WOLBERS, président, Utrecht. De la part du Comité anglais : JOSEPH COOPER, vice-président; L. A. CHAMEROVZOW, secrétaire général du Co→ mité international anti-esclavagiste. Secrétariat général du Comité, A. COCHIN. 86, rue de Grenelle-Saint-Germain.

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mentaires sur les intentions de ces éminents personnages; un des plus plausibles est celui du Grelot, qui fait dire au roi Guillaume, au bas d'un dessin de Bertall : <«mon bon frère, en 1866, j'ai pris votre veste à Sadowa; j'ai récolté vos bottes en 1870; maintenant, vous seriez bien aimable de me donner votre culotte. » — On reconnaît le glorieux empereur à divers attributs: le casque à pointe, le canon Krupp à la ceinture, un cadran de pendule sur la poitrine en manière de décoration, etc.

Il nous revient en souvenir qu'en août 1867, les empereurs de France et d'Autriche se sont aussi rencontrés à Gastein !

Nous annoncions il y a un mois le payement d'un troisième demi-milliard et la peine que le gouvernement allemand avait eue à donner l'ordre aux troupes de faire l'évacuation convenue par le traité. Ce même gouvernement a fait surgir de nouveaux obstacles, et ce n'est que le 11 courant que M. le ministre des affaires étrangères a pu annoncer officiellement à l'Assemblée que les soldats allemands allaient enfin sortir des forts du nord de Paris et des quatre départements de la Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne et Oise.

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L'Assemblée vient de décider qu'elle suspendra ses séances du 17 courant au 4 décembre, après avoir entendu la lecture d'un Message du Président de la République, relatif à l'utilité de ce congé el aux mesures financières qu'il y a encore à voter.

En attendant, la Commission des finances a énergiquement refusé d'adhérer au double décime sur les contributions directes demandé par le Gouvernement.

Paris, le 14 septembre 1871.

JOSEPH GARNIER.

Erratum pour le numéro d'août.

302,

Dans la lettre de M. Léon insérée dans le dernier numéro, page l'auteur avait écrit : « Au fond, tous les impôts sont ou doivent être des impôts sur le revenu. » Au lieu de ou, on a mis et, ce qui est le contraire de la vérité; quelques-uns des impôts existants portant sur le capital. — Plus loin, l'auteur faisait remarquer que la retenue qu'on va opérer sur le traitement des fonctionnaires n'est pas autre chose qu'un impôt sur leur revenu professionnel, et il ajoutait : « Mais ici ce revenu est connu exactement et l'impôt se perçoit sans difficulté. » On a omis le mot l'impôt.

DES MATIÈRES DU TOME VINGT-TROISIÈME}

TROISIÈME SÉRIE

COMMENT UNE NATION RÉTABLIT SA PROSPÉRITÉ, erreurs qu'elle doit
éviter, par M. Michel ChevaLIER, membre de l'Institut. . ..
LA SITUATION DE LA FRANCE et les réformes qu'elle réclame dans les
attributions de l'État, par M. AMBROISE CLÉMENT...

Pages.

5

RÉSUMÉ ANALYTIQUE DE L'ENQUÊTE PARLEMENTAIRE SUR LE RÉGIME
ÉCONOMIQUE: Industrie de la laine, par M. T.-N. BENARD..
REVUE DES PRINCIPALES PUBLICATIONS ÉCONOMIQUES DE L'ÉTRAnger,
par M. MAURICE BLOCK...

47

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BIBLIOGRAPHIE. - L'industrie cotonnière aux États-Unis, par M. AL-
FRED ENGEL; compte-rendu par M. PAUL COQ.

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ration du budget de 1871. Mesures financières proposées par MM. Thiers et Pouyer-Quertier. Adoption d'urgence, par l'Assemblée nationale, des augmentations de droits de douane sur les sucres, cafés, vins, alcools, etc., et de droits nouveaux sur le pétrole et l'huile de schiste. Autres décisions de cette Assemblée relatives au commerce et à la fabrication des armes de guerre, aux concessions de terres en Algérie aux habitants d'Alsace et Lorraine, aux échéances des effets de commerce, au cautionnement des journaux. Appréciation à la Société d'économie politique des mesures financières de MM. Thiers et Pouyer-Quertier, et discussion sur la fortune de la France et l'impôt sur le revenu. La situation de la France: grande erreur que cette nation doit éviter et réformes qu'elle doit opérer dans son organisation gouvernementale. Les premiers chiffres de la Banque de France, après le siége et la Commune. Effets de l'invasion sur les Allemands. Par M. JOSEPH GARNIER, rédacteur en chef. . . .

-

N 68. Août 1871.

471

LA RÉFORME ADMINISTRATIVE EN FRANCE, par M. J. CLAVE...... 177 LES NOUVEAUX IMPÔTS, par M. E. de Parieu, membre de l'Institut. 203 LES IMPÔTS NOUVEAUX ET LA DIME SOCIALE, par Mme CLÉMENCE ROYER...

... 219

LA PRÉTENDUE PRIME DES BILLETS DE LA BANQUE DE FRANCE, par
M. CLEMENT JUGLAR. .

999

DU PRIVILEGE DU PROPRIÉTAIRE EN FACE DE LA FAILLITE DU LOCATAIRE, par M. F. MALAPERT, avocat, docteur en droit.

235

RÉSUMÉ ANALYTIQUE DE L'ENQUÊTE PARLEMENTAIRE SUR LE RÉGIME ÉCONOMIQUE: Industrie du lin, du chanvre, du jute et de la soie, par M. T.-N. BENARD.

243

UN SOUVENIR DE LA COMMUNE; l'organisation de la boulangerie, par M. L. MICHELANT .

BULLETIN.

I. Situation financière de Paris.
350 millions.-Rapport de M. LEON SAY, préfet de la Seine,

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264

Nécessité d'un emprunt de

au Conseil municipal.

271

II. Exposé des députés partisans de la liberté commerciale, par M. ADRIEN BONNET, député de la Gironde . . .

288

CORRESPONDAnge.

I. Le culte et la force entre nations et dans la question sociale.
Protestations de l'opinion en Angleterre, par M. HENRY

RICHARD.

II. Impôts sur les valeurs mobilières, par M. LÉON.

999

302

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