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Les principaux opéras joués sous la direction de M. Duponchel furent Guido et Ginevra, d'Halévy; le Lac des Fées, d'Auber; les Martyrs et la Favorite, de Donizetti, interprétés par Duprez, dont la méthode était aussi belle que la voix, par Barroilhet, MMmes Stoltz et Falcon. Le ballet du Diable boiteux, avec Fanny Essler, faisait de fructueuses recettes, lorsque M. Léon Pillet fut adjoint au directeur en qualité de commissaire du gouvernement. En 1840, Duponchel se retira; mais celui qui l'avait supplanté n'eut pas lieu de s'en applaudir. La Reine de Chypre, Dom Sébastien de Portugal, Charles VI, n'eurent que des succès d'estime. Plus heureux dans le ballet, M. Léon Pillet donna Giselle et le Diable à quatre, et même à côté de Carlotta Grisi, figurèrent sans désavantage les danseuses viennoises, remarquables par la régularité et la précision militaires de leurs évolutions. Au mois de juin 1847, Léon Pillet avait été remplacé par Roqueplan, en société avec Duponchel, qui ne tarda pas à se retirer. Les événements politiques, en jetant de la perturbation dans les rangs d'une aristocratie boudeuse, nuisirent au théâtre de l'Opéra. Cependant Nestor Roqueplan lutta courageusement contre la mauvaise fortune. Il engagea Cerito, qui débuta dans la Fille de marbre, et Saint-Léon, dont le Violon du Diable fit valoir le double talent de mime et d'instrumentiste. Duprez renonça à la scène, après avoir créé un dernier rôle dans la Jérusalem de Verdi. Roger, abandonnant l'OpéraComique, débuta le 16 avril 1849, et joua successivement la Reine de Chypre, la Favorite, Lucie, la Vestale, les Huguenots, l'Enfant prodigue, la Fronde et le Prophète.

Nestor Roqueplan monta le ballet de Jovita pour Mile Rosati, et celui de Vert-Vert pour Mile Priora. Il reprit Moïse avec cent quarante choristes. Il encouragea les débuts de Gounod, auteur de Sapho et de la Nonne sanglante; mais en dépit de ses efforts et de son activité, il pliait sous l'énormité des frais. Roger touchait 60,000 fr. pour huit mois; Gueymard, 45,000; Massol, 25,000; Boulo, 18,000. Me Alboni,'qui jouissait d'une immense réputation en Italie, ne consentit à se faire entendre pour la première fois à un public français que moyennant 2,000 fr. par soirée. Mme Tedesco, dont la voix était si merveilleuse et le jeu si insuffisant, avait 60,000 fr. pour neuf mois. Mile Cruvelli, cette cantatrice dramatique qui a quitté le théâtre pour épouser le baron Vigier, était engagée à raison de 100,000 fr. pour huit mois. Les danseuses Cerito et Rosati percevaient mensuellement 3,600 fr.

En 1854, une commission fut nommée pour examiner la situation de l'Opéra; elle se composait de MM. Troplong, président du sénat; Baroche, président du conseil d'État; le comte Baciocchi, premier chambellan, surintendant des spectacles de la cour, de la musique de la chapelle et de la chambre; Rouher, vice-président du conseil d'État; le comte de Morny, député, ancien ministre; Chaix-d'Est-Ange, avocat, ancien député, membre de la commission municipale et départementale de la Sine; Gautier, secrétaire général du ministère de la Maison de l'Empereur. Le rapporteur de la commission, M. Troplong, commença son exposé en signalant l'imminence du danger. «La situation de l'Opéra, dit-il, commande des mesures promptes et efficaces. L'embarras des finances le menace de dissolution.

« La commission ne rend personne responsable de cette crise; elle n'a pas été chargée d'examiner les faits; elle les constate. Elle croit même que de courageux efforts ont été tentés pour conserver à ce théâtre la faveur du public.

«Mais il y a un point qui domine toutes les autres questions: c'est que, bien que la gestion industrielle de l'Opéra soit confiée à une entreprise particulière agissant à ses risques et périls, ce théâtre, envisagé au point de vue des intérêts de l'art, appartient à la France et à l'Europe, et ne saurait faillir. L'État, qui comprend cette vérité, lui donne une subvention pour lui épargner des revers. Il doit, à plus forte raison, lui tendre la main quand il est près de s'écrouler. »

Conformément aux conclusions de la commission, parut un décret impérial conçu en ces termes :

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A partir du 1er juillet 1854, l'Opéra est régi par la liste

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civile impériale, et placé à cet effet dans les attributions du ministre de notre Maison.

« Une commission supérieure permanente est instituée près le ministre de notre Maison pour donner son avis sur toutes les questions d'art et sur les mesures propres à assurer la prospérité de l'Opéra. Cette commission est présidée par le ministre. « Il sera procédé immédiatement, par les soins de l'administration des domaines de l'État et en présence d'un délégué du ministère de la Maison de l'Empereur, à la reconnaissance et à la reprise des bâtiments, du mobilier et du matériel affectés à l'exploitation de cet établissement. »

M. Crosnier fut le premier directeur nommé en vertu du nouveau décret; puis il fut remplacé par Alphonse Royer, sous l'administration duquel ont été représentés le Trouvère de Verdi, Herculanum de Félicien David, la Magicienne d'Halévy, Pierre de Médicis du prince Poniatowski, le 9 mars 1860.

Dans cet opéra, dont les paroles sont de MM. de SaintGeorges et Emilien Pacini, les principaux rôles étaient ainsi remplis Pierre de Médicis, par Gueymard; Julien de Médicis, par Bonnehée; le grand inquisiteur Fra Antonio, par Obin; Laura Salviati, par Me Gucymard-Lauters. Dans le deuxième acte était intercalé un ballet intitulé les Amours de Diane: Mae Ferraris représentait la déesse de la chasse; Mérante, Endymion; Coralli, un Faune. L'orchestre était conduit par M. Dietsch, qui succédait à M. Girard, mort au commencement de l'année.

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La première représentation de Pierre de Médicis fut des plus brillantes. Rarement on avait vu une mise en scène aussi splendide, une salle aussi ruisselante de lumières. Cette profusion de jets de gaz, dont les feux couraient le long des colonnes, auraient, à une autre époque, excité les appréhensions les plus vives, malgré toutes les mesures de précaution possibles. Mais, grâce à l'application du procédé Carteron, qui rend ininflammables les décors et les costumes à l'Opéra, l'administration put se montrer prodigue de flots de gaz et de lumières. Les acteurs comme les spectateurs n'avaient pas à redouter, au milieu des éblouissantes splendeurs du 2o acte, d'être attristés tout à coup par un de ces funestes accidents que le feu causait naguère sur d'autres scènes, avant la découverte des nouveaux procédés d'ininflammabilité.

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La représentation qui fut donnée, le 14 janvier 1858, au bénéfice de Massol, a laissé de douloureux souvenirs. On jouait un fragment de la Muette, un acte de Guillaume Tell, et trois actes de Maria Stuarda, pièce empruntée au répertoire de Me Ristori. Au moment où la voiture de l'Empereur et de l'Impératrice arrivait sous la grande marquise, trois explosions éclatérent à quelques secondes d'intervalle. Des bombes fulminantes vomirent des projectiles qui, s'éparpillant dans tous les sens, tuèrent ou blessèrent cent cinquante personnes, entre autres des lanciers de l'escorte, des militaires de la garde de Paris, des employés de la préfecture de police; deux chevaux de l'attelage sont comme foudroyés; parmi ceux de l'escorte, vingtquatre sont atteints, dont cinq mortellement; cependant l'Empereur et l'Impératrice entrent dans la salle, et la représentation s'achève au milieu d'une émotion générale. Ce fut ce crime qu'expia sur l'échafaud Félix Orsini, condamné à la peine des parricides par la cour d'assises de la Seine, le 26 février 1858. Le public, qui tient souvent beaucoup plus à ce qu'il ne voit pas qu'à ce qu'il est libre de voir, rêve des coulisses de l'Opéra. Il lui semble que c'est un paradis terrestre ou plutôt le Genetal-Coduz du prophète Mahomet. L'entrée de ce sanctuaire n'est permise qu'aux compositeurs et auteurs dramatiques, et à quelques habitués riches ou influents qui méritent une faveur spéciale par la fidélité avec laquelle ils soutiennent le théâtre, soit en louant des loges à l'année, soit en mettant leur crédit au service de l'administration. A côté de l'orchestre, à droite, est un escalier qui met la salle en communication avec la scène. Pour consoler les profanes auxquels cette communication est

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interdite, hâtons-nous de dire que les coulisses n'offrent rien d'attrayant: quand la toile est baissée, il y règne une obscurité presque complète. Les décorations montent, descendent, changent de place, et le visiteur est exposé à recevoir sur la tête un portant ou une ferme. Les premiers sujets du chant et de la danse s'habillent dans leurs loges. Le corps de ballet est partagé en chambrées; les figurants, les figurantes désignées sous le nom de marcheuses; les petites élèves, qu'on nomme les rats d'Opéra, et dont la plupart sont à peine nubiles, apparaissent quelque temps avant le lever du rideau, tandis que les danseuses préludent, dans leur foyer, par des pirouettes et des entrechats en se soutenant sur des barres d'appui. Au milieu de toute cette agitation préliminaire, le visiteur n'a guère le temps d'échanger un regard avec la femme qu'il convoite ou avec celle qui l'honore de son attention. Quand le rideau tombe, les chanteurs et les chanteuses, hors d'haleine, épuisés en raison même de l'effet qu'ils ont produit, s'empressent de regagner leur gîte.

Les danseuses et même les coryphées qu'on a admirées sous le costume de nymphes, de bayadères ou de sylphides, vont s'envelopper dans leurs tartans et se remettre de leurs fatigues en prenant quelque cordial. Le spectacle intérieur des coulisses est bon à voir une fois, mais nous doutons qu'on soit tenté d'y revenir.

Jadis une fille était soustraite à la puissance paternelle dès qu'elle était inscrite sur les registres de l'Académie royale de Musique. Les pourvoyeurs des premiers gentilshommes de la chambre et de leurs amis rabattaient le gibier féminin à l'Opéra comme dans un parc réservé. De nos jours, une fille mineure qui entrerait sans l'autorisation; de ses parents dans les rangs des rats ou des choristes aurait contre elle la magistrature et la loi; mais leur intervention toute-puissante n'est jamais réclamée dans l'espèce; la mère, dont l'ambition est de

faire de sa fille une émule de Taglioni, est de bonne composition; elle veille sur sa fille avec sollicitude; elle écarte les jeunes gens sans consistance, les musiciens, les gens de lettres qui tournent autour de la jeune débutante; mais vienne un prétendant dont la fortune et la position soient liquides, et le Cerbère s'attendrira.

Nestor Roqueplan, qui a si longtemps gouverné l'Opéra, a tracé un tableau pittoresque des coulisses et donné des explications dont sa position spéciale garantit l'authenticité; il nous dépeint le rat comme une petite fille de sept à quatorze ans, qui porte des souliers usés par d'autres, des châles déteints, des chapeaux couleur de suie, se chauffe à la fumée des quinquets, a du pain dans ses poches et demande dix sous pour acheter des bonbons. Le rat est élève de l'école de danse, et c'est peutêtre parce qu'il est enfant de la maison, parce qu'il y vit, qu'il y grignote, y jabote, y clapote; parce qu'il ronge et égratigne les décorations, éraille et troue les costumes, cause une foule de dommages inconpus et commet une foule d'actions malfaisantes, occultes et nocturnes, qu'il a reçu ce nom passablement incroyable de rat.

« Le rat, ajoute le spirituel observateur, fait des trous aux décorations pour voir le spectacle, court au grand galop derrière les toiles de fond et joue aux quatre coins dans les corridors; il est censé gagner vingt sous par soirée, mais, au moyen des amendes énormes qu'il encourt par ses désordres, il ne touche par mois que 8 à 10 fr. et trente coups de pied de sa mère. Le rat reste ra! jusqu'à l'âge où il prend le nom d'artiste, jusqu'à l'âge où il ne demande plus de bonbons, et reçoit des bouquets.

«La marcheuse a vingt ou vingt-cinq ans, elle est petite ou grande, toujours grasse, agréable à l'œil, n'apprend rien, ne sait rien, et ne vit pas du théâtre.

« Parmi les amusements favoris du rat, il faut citer la célé

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«Il fallait beaucoup de choses: du punch, des gâteaux, un local; c'est-à-dire de l'argent pour acheter les comestibles, du temps pour danser. Or, le temps ne manquait pas : car Robert le Diable a un excellent quatrième acte à deux personnages et dont la durée, ajoutée à deux entr'actes, compose le total d'une heure.

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« Dès le commencement du spectacle, une députation composée de chie-en-lit fort piquants, choisis parmi les plus espiègles des petits figurants, était venue exécuter une sérénade à la porte de toutes les loges féminines.

« Cette marche, à travers les couloirs les plus tortueux, était conduite par un gamin fameux dans les coulisses sous le sobriquet de l'abonné. C'est un de ceux qui se révoltaient le mieux dans la Muette. Il avait huit ans.

« L'abonné était déguisé en commissaire, et il invitait toutes ces demoiselles au bal qui allait se donner.

Quelle jolie chose que ce bal!

Dans une chambre de vingt pieds carrés était dressée une table sur laquelle l'orchestre grinçait de toutes les cordes d'un

violon et hurlait par tous les trous d'un flageolet enrhumé. Un bonnet pointu, une robe d'avocat, une mitre, une veste de pierrot, les déguisements les plus fous, affublaient les musiciens. Les danseurs avaient gardé leurs costumes de Robert, seigneurs, pages, prêtres, soldats, nonnes et moines; tous les rangs, toutes les transpirations se confondaient.

« Deux faux gendarmes faisaient la police.

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Il y a eu quatre contredanses.

« De peur de compromettre la responsabilité des gendarmes, il ne faut pas définir le caractère de la danse qui a eu le plus de faveur; mais on comprend, de reste, que de jeunes élèves saturés des préceptes de la Danse noble se complaisent au laisseraller d'un genre moins sévère.

«Par son style très-onduleux, une jeune personne, Mile P..., qui est depuis allée mourir en Californie, mérita les hourras furieux de l'assemblée, et d'un suffrage unanime fut proclamée la reine du bal.

« Le rat aime assurément la danse, mais il met son suprême bonheur à grignoter, à lapper n'importe quoi, des poires, des noix, des nèfles (ah! les nèfles!), du coco, de la bière, ce qu'on veut, ce qu'il trouve.

« C'est avec regret, sans doute, mais non sans plaisir, que de la salle de danse on a couru vers les buffets.

« L'aristocratie est allée boire pompeusement son punch vitriolé et croquer ses insolents biscuits.

« La bourgeoisie a débouché son cidre et dévoré sa nourrissante galette.

« Le pauvre fretin s'est partagé des objets sans nom, des pommes vertes, des trognons de poires tapées, des grains de raisin, des miettes de croquignoles au moyen d'une collecte qui était arrivée à la fraction de liard, de pauvres enfants avaient eu pour leur part un marron et une amende trempée dans un petit verre de cassis pour quinze.

Tes-t-une pas grand' chose. - Tu veux m'esbignonner mon - Prends garde que j' te baille -Ose donc, j' te battrai comm' -Paffe! et les bonnets de voler,

at les coups de pleuvoir. Les accourait, se frayait un passage des perturbateurs, gantait avec s: et, la tranquillité étant rétaDençaient.

x cabaretier, était un débitant 1760, s'établir aux Porcherons, e; son cabaret était un caveau d'une enseigne qui représentait von sur un tonneau; il triompha a humeur joviale, ses saillies, et t de vendre le vin trois sous et sous. Sa réputation était telle, e verbe ramponner (boire outre ur de marionnettes, lui proposa condition de paraitre pendant -jansénistes firent un scrupule à sur la scène; ils lui dirent que a comédie, qu'il ne devait pas tier, qu'il y allait de son salut. 1 fut alarmée: il avait reçu de adre de peur de se damner. Il y : propos une facétie intitulée: noncé par lui-même devant ses Elie de Beaumont, demandeur, défenseur, la cour renvoya des Saretier, plus glorieux et plus entretint que de lui; on porta des robes à la Ramponneau; voltaire assure que des princes année 1760, dit la correspondans les fastes des badand aine et éclatante de

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interdite, hâtons-nous de dire que les coulisses n'offrent rien d'attrayant : quand la toile est baissée, il y règne une obscurité presque complète. Les décorations montent, descendent, changent de place, et le visiteur est exposé à recevoir sur la tête un portant ou une ferme. Les premiers sujets du chant et de la danse s'habillent dans leurs loges. Le corps de ballet est partagé en chambrées; les figurants, les figurantes désignées sous le nom de marcheuses; les petites élèves, qu'on nomme les rats d'Opéra, et dont la plupart sont à peine nubiles, apparaissent quelque temps avant le lever du rideau, tandis que les danseuses préludent, dans leur foyer, par des pirouettes et des entrechats en se soutenant sur des barres d'appui. Au milieu de toute cette agitation préliminaire, le visiteur n'a guère le temps d'échanger un regard avec la femme qu'il convoite ou avec celle qui l'honore de son attention. Quand le rideau tombe, les chanteurs et les chanteuses, hors d'haleine, épuisés en raison même de l'effet qu'ils ont produit, s'empressent de regagner leur gîte.

Les danseuses et même les coryphées qu'on a admirées sous le costume de nymphes, de bayadères ou de sylphides, vont s'envelopper dans leurs tartans et se remettre de leurs fatigues en prenant quelque cordial. Le spectacle intérieur des coulisses est bon à voir une fois, mais nous doutons qu'on soit tenté d'y revenir.

Jadis une fille était soustraite à la puissance paternelle dès qu'elle était inscrite sur les registres de l'Académie royale de Musique. Les pourvoyeurs des premiers gentilshommes de la chambre et de leurs amis rabattaient le gibier féminin à l'Opéra comme dans un parc réservé. De nos jours, une fille mineure qui entrerait sans l'autorisation; de ses parents dans les rangs des rats ou des choristes aurait contre elle la magistrature et la loi; mais leur intervention toute-puissante n'est jamais réclamée dans l'espèce; la mère, dont l'ambition est de

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qu'il faisait ce repas avec sa prestesse ordinaire, il recevait les savants, les artistes, les littérateurs; c'était alors qu'il causait avec le plus de familiarité et qu'il semblait se délasser de son travail du matin.

« Au premier étage, les plafonds ont tout au plus 2 mètres de hauteur. La chambre de Joséphine, que l'on rencontre d'abord, se faisait remarquer par une décoration fort coquette, et presque voluptueuse. Cette pièce, éclairée d'une seule fenêtre, se terminait en cintre, et ce cintre était garni de neuf glaces, en y comprenant celle qui, le soir, servait de volet à la fenêtre; une grande glace occupait tout le fond de l'alcôve: de sorte que, lorsque la lumière des bougies faisait répercuter ces glaces les unes dans les autres, on devait se croire dans une grande bonbonnière en cristal. Mais pas de dorure dans les lambris; l'austérité républicaine ne permettait pas encore d'aller jusque-là. Joséphine, qui avait à l'excès le goût du luxe, comme l'a dit Napoléon lui-même, s'était plu à le déployer dans la seule pièce où les visiteurs ne pénétraient pas.

« On entre après dans un petit salon qui séparait les chambres des deux époux. Celle du général est remarquable pour son extrême simplicité; elle est décorée dans le style étrusque. Il y a une alcove sans profondeur, qui était bonne tout au plus à recevoir un lit de camp. Cette pièce se termine aussi du côté opposé à l'alcôve en hémicycle; ici les glaces sont remplacées par des armoires prises dans la boiserie. Sur les panneaux, on a peint des vases, des lyres, des médaillons; et, chose frappante! on voit déjà, mais une seule fois, l'aigle armé de la foudre, à peu près dans la même attitude que l'aigle de l'Empire.

« C'est dans cette chambre que le général se réveilla gaiement le 18 brumaire, et que Bernadotte vint le trouver sans uniforme. Bourrienne raconte, dans ses Mémoires, que Bonaparte entraîna son compagnon d'armes dans un cabinet voisin, qui n'est autre qu'un petit cabinet de toilette qu'on voit auprès de l'alcove.

« Au second étage sont des pièces mansardées dans l'une desquelles le général se réfugiait quand il voulait travailler avec plus de tranquillité. La porte de ce cabinet redoutable, où le général prépara tant de projets foudroyants pour les trones de l'Europe, était décorée d'un obus aux quatre coins et d'une bombe en feu, comme l'entrée d'un arsenal!

« Malgré l'exiguité des pièces, tout est fort bien distribué dans cet hôtel. Des couloirs, des portes de dégagement permettent d'y circuler partout, et rendent les pièces indépendantes les unes des autres. Il y a un escalier dérobé allant du rez-de-chaussée aux étages supérieurs, en passant par un cabinet de bain, qui est si étroit et si bas qu'il fallait vraiment être un homme de petite taille pour s'y aventurer, même en se baissant.

« On ne conçoit vraiment pas comment Napoléon, avec son ardente activité, a pu tenir dans une demeure aussi resserrée, lui qui disait, sous le Consulat, que son plus grand bonheur était de fuir sa cage dorée des Tuileries pour courir à la Malmaison. >>

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Il fallait une église à ces nouveaux quartiers qui s'agrandissaient chaque jour.

Le 13 juillet 1646, M. de Gondi, archevêque de Paris, avait permis aux habitants des Porcherons d'établir dans leur chapelle, au coin de la rue Coquenard, une confrérie sous le titre de Notre-Dame-de-Lorette.

Suivant une pieuse tradition, la maison que la Vierge avait habitée à Nazareth fut enlevée par des anges qui, sans en déranger la moindre solive, vinrent la déposer sur le mont Tersato en Dalmatie. La date de ce miracle est même fixée : il s'accomplit le 18 mai 1291. Trois années après, les anges reprirent la Sacra-Santa-Casa, lui firent faire un nouveau voyage aérien, et la laissèrent au milieu d'un bois sur le territoire de Ricasoli, dans la Marche d'Ancône. Enfin, quelques années plus tard, les messagers célestes trouvèrent, pour la Santa-Casa, à Lorette, dans les États-Romains, un emplacement convenable et définitif, et l'on y établit un sanctuaire vénéré, que fréquentent encore actuellement de nombreux pèlerins.

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