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EPUB

DE

CHIMIE MÉDICALE,

DE PHARMACIE, DE TOXICOLOGIE,

ET

REVUE

DES

NOUVELLES SCIENTIFIQUES
NATIONALES ET ÉTRANGÈRES;

PAR LES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DE ɑHimia médicaLE:

MM. BÉRAL, CHEVALLIER, DUMAS, FÉE, GUIBOUrt,
LASSAIGNE, ORFILA, PAYEN, E. PÉLIGOT, G. PELLETAN, PELOUZE,
A. RICHARD, S. ROBINET.

TOME IV-III SERIE.

PARIS.

LABÉ, LIBRAIRE DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE

PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, No 4.

1848

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JOURNAL

DE CHIMIE MÉDICALE,

DE PHARMACIE ET DE TOXICOLOGIE.

CHIMIE.

NOTE SUR L'EXISTENCE D'UN PRODUIT ARSENICAL DANS LES EAUX DE BUSSANG ET DANS LES DÉPOTS PRIS A LA SOURCE DITE FONTAINE D'EN BAS;

par MM. A. CHEVALLIER et SCHAUEFFELE. (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Balard.)

MM. Chevallier et Schaueffele ont présenté à l'Académie des sciences un travail dont les conclusions sont les suivantes :

«< 1° Que les eaux de Bussang contiennent un sel arsenical; << 2° Que ce sel, en solution dans l'eau au moment du pui<< sement, devient en partie insoluble au bout d'un certain laps « de temps;

«<3° Que les dépôts pris aux sources de Bussang contiennent « de l'arsenic d'une manière notable, et de très minimes quan<< tités de cuivre;

<< 4° Que les minimes quantités de ces principes qu'on trouve <«<< dans ces liquides, peuvent bien être considérées comme la <«< cause partielle des effets salutaires qu'on obtient de ces eaux, <«<< mais qu'elles ne peuvent inspirer le moindre sujet de «< crainte;

«< 5° Que c'est sans doute à la présence de ce principe actif

<< dans ces eaux qu'il faut attribuer leur efficacité dans certaines

<<< maladies. >>

NOTE SUR LE Chloroforme. (1)

Quelque merveilleux que fussent les résultats obtenus de l'inspiration de la vapeur d'éther, ce ne devait pas être là le dernier mot de la science en fait de ressources à opposer à la douleur. Voici un nouveau composé qui, tout en agissant à la façon de l'éther, le laisse bien loin derrière lui quant à la rapidité des effets anesthésiques, et quant à la facilité de son administration. Ce composé est le chloroforme ou perchlorure de formyle, combinaison de chlore et du radical de l'acide formique. C'est un liquide limpide, incolore, très volatil, d'une odeur agréable et d'une saveur sucrée.

Ce corps, qui a été découvert et décrit en 1831 par M. Soubeiran, en 1832 par M. Liebig, et dont M. Dumas a déterminé la composition en 1835, vient d'être employé par M. Simpson, avec un succès qui tient du prodige, à procurer l'insensibilité dans les opérations chirurgicales et dans les accouchements. Avec le chloroforme, il n'est plus besoin d'appareil d'aucune espèce: il suffit de répandre quelques gouttes de ce liquide sur un mouchoir ou sur une éponge, qu'on approche de la bouche et des narines du malade, pour le plonger aussitôt dans un profond sommeil, qui le soustrait complètement au sentiment de la douleur. On n'éprouve, à ce qu'il paraît, au sortir de ce sommeil, aucun des troubles, aucune des impressions pénibles qui suivaient parfois l'éthérisation. Celle-ci vous laissait en outre imprégné de l'odeur de l'éther. Nul inconvénient de cette nature avec le nouvel agent d'insensibilité.

(1) Cet article n'appartient pas à la rédaction, il a été extrait de divers journaux scientifiques.

Mais, d'un autre côté, quelle arme en des mains mal intentionnées qu'une substance dont le mode d'action est si prompt et si énergique, qui, à peine approchée de votre visage, vous enlève la conscience de vous-même et vous livre, privé de connaissance et de sensibilité, à la discrétion de ceux qui vous entourent! Sans doute il y a là, en même temps qu'une découverte précieuse, la source de graves dangers, un redoutable instrument pour de criminels desseins. Mais telle est la loi de toute conquête du génie humain, qu'une fois accomplie elle ne saurait être abandonnée quelques périls qu'elle apporte avec elle. Il faut bien en prendre son parti : du moment qu'une découverte a vu le jour, il n'est plus en la puissance de personne de la rejeter dans le néant par mesure de prudence et à raison des abus qui en pourraient être faits. La seule chose possible et praticable (ceci est un devoir de la société, un devoir pour les pouvoirs publics), c'est de prendre les mesures les plus propres à prévenir les abus, sans en interdire ou gêner le salutaire et légitime usage. Il s'agit là, nous le savons, d'une question fort délicate et pleine de difficultés ; question, du reste, que soulève pour ainsi dire chaque invention qui se produit dans le monde. (1)

Methode pour la préparation du chloroforme.

Voici ce que dit M. Soubeiran sur ce sujet :

« Je prends 10 kilog. de chlorure de chaux du commerce à 90° ou environ. Je les délaye avec soin dans 60 kilog. d'eau; j'introduis le lait calcaire qui en résulte dans un alambic de cuivre, qui ne doit en être rempli qu'aux deux tiers au plus; j'ajoute 2 kilog. d'alcool à 85°. J'adapte le chapiteau et un serpentin, et, les jointures étant bien lutées, je porte un feu vif

(1) Il serait à désirer qu'une ordonnance de police défendit, de suite, la vente de ce corps, si ce n'est aux médecins-chirurgiens.

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