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une armée bien disciplinée pour résister à cette ligue de toutes les passions et de toutes les erreurs qui s'avancent contre le Seigneur et son Christ. L'Eglise, pour accomplir sa mission, n'eut donc jamais plus besoin d'union et de concert.

Et que les pouvoirs de la terre ne redoutent point la puissance de l'Eglise. Ce n'est pas elle qui les menace. Ce n'est pas dans son sein que naissent les ennemis de l'ordre. Oh! si sa voix était mieux écoutée, les pouvoirs seraient plus respectés et plus stables, les esprits plus dociles, la société moins en péril. Le terrain ne tremblerait pas sans cesse sous nos pieds, et l'abîme des révolutions serait fermé pour toujours. Qui pourrait craindre aujourd'hui sérieusement les entreprises de la puissance spirituelle? Et si jamais elle était tentée d'outre-passer son droit et d'empiéter sur un domaine qui lui est interdit, serait-il donc difficile de la faire rentrer dans ses limites naturelles? La société n'est-elle pas suffisamment armée contre elle? Augmentez, s'il le faut, vos lois répressives, mais quand il s'agit d'un droit aussi sacré que le nôtre, l'esprit de cette constitution à laquelle, comme nous, vous devez obéissance, ne vous permet pas d'opprimer sous prétexte de prévenir; il ne vous permet pas de menacer, et surtout de frapper la liberté pour rassurer la puissance.

Mais, encore une fois, ce n'est pas dans la liberté de l'Eglise que se trouve le danger pour le pouvoir, c'est bien plutôt dans son asservissement.

Une Eglise asservie est une Eglise sans force morale et sans dignité. Le pouvoir qui veut en faire un instrument ne connaît pas ses propres intérêts. Elle perd son action en perdant son indépendance. Faire du prêtre un fonctionnaire de l'Etat chargé de le servir moyennant salaire, ce serait le mettre dans l'impossibilité d'être utile à l'Etat. Un sacerdoce avili est un sacerdoce impuissant. Pour que le pricipe religieux puisse venir en aide aux pouvoirs humains, il faut qu'il soit indépendant d'eux de grands exemples le prouvent, et de grands exemples prouvent aussi qu'il n'est pas sans danger pour les pouvoirs humains de ne pas respecter assez la juste liberté de l'Eglise; ces sortes d'entreprises soulèvent toujours des plaintes et des dissensions qui troublent profondément la société. Il n'est pas facile de réprimer une opposition que la conscience commande. La révolution y usa ses rigueurs, et sans aller chercher bien loin dans l'histoire, nous avons eu sous les yeux des faits qui ont démontré l'impuissance à cet égard des gouvernements les plus énergiques. L'empire n'a-t-il pas été vaincu par ce faible et saint vieillard contre lequel il soutint, durant plusieurs années, une lutte si malheureuse et qui semblait inégale? Mais que parlons-nous des intérêts et des dangers du pouvoir? Il y a ici des intérêts et des dangers pour la civilisation tout entière. Rien

ne la menace peut-être plus directement que le système qui, portant atteinte à l'in dépendance de l'Eglise, veut p'acer dans l'Etat la double suprématie spirituelle et temporelle. Cette réunion paraissait à Portalis (96) lui-même, contraire aux lois d'une saine politique, et dangereuse pour la liberté. On a souvent cité en sa faveur l'exemple de l'Angleterre, et ceux qui vantent l'œuvre de Henri VIII ne voient pas que cette œuvre a été la cause de tous les maux de ce pays, et que si son avenir est si gravement me nacé, il le doit surtout à sa législation religieuse. On peut lire à ce sujet de remar quables paroles de Lucien Bonaparte; elles! méritent de trouver place ici : « Certes,» s'écrie-t-il, « l'exemple de l'Angleterre ne doit pas être cité. Cette innovation religieuse n'a pas été sans conséquences pour elle peut être l'homme d'Etat y voit-il la cause dell toutes les tempêtes politiques qui, deur siècles après, l'exposèrent à tant de nau frages; peut-être les troubles qui naguère agitaient une de ses provinces, se ratta chaient-ils à la même cause. Si des feu longtemps concentrés ont dévoré l'Irlandes si le sort de ce pays a pu dépendre d'u vent propice, ne peut-on ipas croire que système religieux de l'Angleterre, qui en tretient de profondes querelles, est fanest à sa tranquillité? La prudence et le temp peuvent cicatriser des plaies profondes, mai comment ce peuple éclairé n'établit-il p l'égalité dans les différents cultes? Com ment maintient-il encore la loi du Test s'il continue à méconnaitre que le droit de consciences est au-dessus du pouvoir de souverains, nous pouvons lui dire, du hau de cette tribune, qu'il ne se montrera på digne du siècle où nous vivons. Il parves dra difficilement à réunir en un seul c de nation les îles de son empire; et a faute première peut amener des résulta qu'il n'appartient qu'à l'histoire de cal ler. En présence de l'attitude de l'Irlan les paroles de Lucien peuvent passer | prophétiques. Peuple sublime! il ne L apprend que trop ce que vaut la suprémat spirituelle de l'Etat et ce que vaut aussi liberté de l'Eglise. La suprématie füt-t l'égalité, ne serait que l'égalité dans la s vitude. L'Angleterre n'a-t-elle pas usé chander l'indépendance religieuse de i lande? On a méprisé son or; ce ne sont des faveurs qu'on lui demande, ce sont droits. Et maintenant la voilà forcée da chercher à Rome même le remède à maux qui viennent tous de sa rupture at Rome. Mais si l'on veut voir encore de quel danger la civilisation est mer. par un système qui, au mépris des d de la puissance spirituelle, place su même tête une double suprématie, qu'o garde au Nord. Là, dans un empire imme la religion n'est plus qu'une branche du ministration publique. Mais à côté du l asservi et méprisé, vit une populatio

(96) Discours à l'Assemblée législative sur le concordat et les articles organiques..

serfs. Cet empire, vaste barbarie organisée, tend à constituer une Europe schismatique dont le Czar soit le chef spirituel et temporel. Agissant sur les uns par la communauté des principes, sur les autres par la communauté des races, il menace à la fois la religion et la civilisation de l'Orient et de l'Occident. I hait le catholicisme à l'égal de la liberté, parce que ses instincts despotiques l'avertissent que rien ne peut lui résister, si ce n'est l'union de la liberté et du catholicisme. Ah! le moment serait bien mal choisi pour songer à enchaîner la liberté de Eglise. Ce ne sont pas les principes catholiques qui menacent l'indépendance des peuples, ce sont les principes schismatiques; ce n'est pas le Pape,c'est l'autocrate du Nord. Là se prépare une dernière invasion qui peut nous replonger dans les ténèbres de la barbarie. Nous le disons avec une conviction profonde à la France entière, en nous servant d'un mot connu : Dans cinquante ans Europe sera cosaque, si elle n'est pas cabolique. († M. D. AUGUSTE, évêque de Digne.) gez BUREAUX DE BIENFAISANCE en 1830. II. On n'oublie pas que cet article n'est pas sacré à décrire les œuvres de charité du ergé, mais à constater son influence. Le ergé est resté le point central de toutes les 20vres de la charité privée. Nous avons calré en 1846 que depuis le commencement carême de cette année jusqu'au 15 mai, les ises de Paris comptaient 75 assemblées de harité, dont le minimum des quêtes avait été de2000 fr. Le maximum s'était élevé jusqu'à

fr. Le chiffre total de la recette était de fr. en cotant au-dessous plutôt qu'aues du chiffre vrai.

Ln'y a pas de paroisse de Paris qui n'ait association de dames de charité. Nous poubus citer comme type celle de Saint-Thomas Aquin. Elle secourt de 12 à 1,500 pauvres. Le are de Saint-Thomas d'Aquin porte le nomedes indigents, sur une population paroisde 20,000 habitants, à 3,000; ainsi la té à peine sont secourus. Les ressourOstensibles de l'association s'élèvent à 1,000 fr. Nous disons ostensibles, car il est ble que la charité spontanée des dames de uvre doub'e cette somme.

L'association est divisée en 4 sections eidées chacune par un vicaire de la pae. Chaque section est composée de 25 dames. Toutes les dames souscripteurs paraissent pas dans les sections. La souson exigible pour être dame de l'œuvre que de 6 fr. Les enquêtes sur la sition des pauvres qui doivent être secousont faites par les présidentes, et surpar les sœurs attachées aux sections. secours distribués sont de toute nature, 2s consistent principalement en pain, ande et bois; on donne du linge de corps, s objets de literie et des vêtements. Au moment où nous revoyons notre tra10 février 1856), la paroisse Saint-Thois d'Aquin donné des secours à un minum de 1,000 pauvres, qui s'élève quel

quefois à 1,300, et y emploie 22,000 f. La société de charité ne thesaurise pas, car le curé de la paroisse déclare au prône qu'elle n'a pas 200 fr. en caisse.

L'association, quoique nous la classions dans la catégorie de la charité des paroisses, ne doit pas être confondue avec l'œuvre spéciale connue sous le nom de Pauvres de M. le curé. C'est à cette dernière œuvre que vont les aumônes versées dans le tronc des églises. Les charités ayant cette origine s'élèvent, à Saint-Thomas d'Aquin, à environ 10,000 fr. Nous croyons que ces renseignements, que nous avions pù nous procurer dans la paroisse Saint-Thomas d'Aquin, Mgr l'archevêque de Paris les possédait pour toutes les paroisses de Paris: nous avons appris de M. le vicaire général qu'il n'en était rien. Le prélat, nous a-t-on dit, craindrait de blesser la pudeur charitable des curés de Paris, en cherchant à en percer le voile. Portée à une moyenne de 30,000 fr., la charité des paroisses de Paris représenterait 1,062,000 fr.; on peut donc évaluer les secours qui coulent de cette pieuse source à au moins un million.

Une réunion des OEuvres de charité de la paroisse de Saint-Thomas-d'Aquin s'est formée sous la présidence du curé de la paroisse. Chaque OEuvre y est représentée, et toutes, en conservant leur parfaite indépendance d'allures et d'action, se prêtent un mutuel appui pour combler les lacunes qui pourraient subsister entre chacune d'elles. Il en résultera un grand bien, ne fût-ce que pour les recommandations d'œuvre à œuvre, souvent si embarrassantes, même dans la même paroisse faute de se connaître et de savoir à qui s'adresser.

Un curé de Bonne-Nouvelle a loué une maison entière pour recevoir les familles pauvres jusqu'à leur entrée à l'hospice. Cet excellent prêtre (M. Portalès de mémoire vénérée) désirant purger le voisinage de son église d'un repaire d'infamies et de scandale, trouva dans son ingénieux dévouement le moyen de louer à bail cette autre maison et d'y établir 15 pauvres ménages. Cet exemple fut suivi dans plusieurs paroisses tant de Paris que de sa banlieue.

Les quêtes dans les églises et à domicile par le clergé des 37 cures ou succursales de Paris se sont évaluées l'une dans l'autre à 25,000 fr. chacune ce qui donnerait un total de 925,000 fr. Le produit de ces quêtes reçoit plusieurs destinations, sans quoi ce chiffre élevé serait en désaccord avec les précédents.

Dans une seule année le curé de SaintPhilippe du Roule a reçu 80,000 fr., dont il a acheté une maison, destinée à devenir une maison de secours; il l'a donnée au bureau de bienfaisance du 1" arrondissement.

Mgr l'archevêque de Paris, le 15 décembre 1855, crée les vestiaires paroissiaux. Fondons, porte la circulaire du prélat, fondons les vestiaires de la charité. Qu'à côté des Monts-de-Piété, où le besoin force

pourrait utiliser. Les domestiques eux-mêmes, qui sont si charitables, pourraient de leur côté apporter au vestiaire paroissial beaucoup de vieux effets qui leur sont don nés, et dont ils ne tirent presque aucun parti. Nous n'hésitons pas à leur faire à cet égard, un appel; car l'aumône des pauvres est de toute la plus agréable à Dieu, Faisons donc tous, Monsieur le curé, un saint effort. Engagez vos paroissiens à vous venir en aide pour cette œuvre, qui ne leur coûtera rien, et qui sera cependant un grand bienfait. Répétez-leur ces paroles si touchantes du divin Jésus : J'étais nu et vous m'avez donné des vêtements. « Nudus eram, et cooperuistis me. » Seigneur, quand est-ce que vous étiez nu et que nous vous avons revêtu?

l'indigence à aller se dépouiller, il y ait d'autres Monts-de-Piété où elle puisse se revêtir et trouver au moins à couvrir sa nudité ! Il serait peut-être possible d'établir un de ces vestiaires dans chaque paroisse. Le bien qu'on ferait ainsi serait considérable, et ce bien viendrait très à propos au milieu des âpretés de l'hiver. On a déjà tenté cette œuvre dans plusieurs villes de province; elle y a réussi. Pourquoi ne réussirionsnous pas à Paris ? Ce ne sont ni les besoins qui nous manquent, ni la charité, grâces à Dieu. Même déjà plusieurs associations dans les paroisses, plusieurs conférences de Saint-Vincent de Paul possèdent des dépôts de linge et de vêtements, dont elles tirent pour le soulagement de leurs pauvres un grand parti. Généralisons cette idée, complétons-là. Etendons ses bienfaits, s'il est possible, à toutes les paroisses. Que faut-il pour cela ?

D'abord trouver un local pour ces dépôts de vêtements. En confier la garde, soit aux Sœurs de Charité, soit à des dames pieuses,

soit aux membres des conférences de SaintVincent de Paul. Ensuite, à côté de ces dépôts, établir un atelier de charité pour réparer les vêtements ou les meubles qu'on y apporterait. Puis faire un appel, non-seulement aux fidèles, mais à toutes les âmes compatissantes, pour qu'elles apportent au vestiaire paroissial tant d'objets qui sont hors de service et qui souvent les embarrassent. On pourrait aussi spécialement s'adresser aux marchands. Ils trouveraient peut-être dans le fond de leurs magasins beaucoup d'objets oubliés dont ils ne tirent plus grand parti et qui pourraient enrichir nos magasins de la charité.

Par ces moyens on pourrait avoir bientôt des vestiaires bien garnis. Ceux qui en auraient la garde sous la direction de MM. les curés, en feraient ensuite des distributions aux pauvres. Ce qui réduit le plus souvent l'ouvrier à l'indigence, c'est l'impossibilité d'aller chercher le travail. Tant qu'il est vêtu, il sort et peut encore trouver du travail et un salairė. Mais si une fois ses vêlements tombent de vétusté, s'il manque de de linge, surtout s'il n'est pas chaussé, il est forcé de rester au logis et d'y rester le plus souvent avec le désespoir pour compagnon de sa misère.

-

Lorsque vous avez fait ces choses au plus petit d'entre les pauvres, vous me l'avez fait à moi-même. (Matth. xxv, 36, 38, 40.) Qu'ils entendent ces paroles, et qu'ils comprennent les magnifiques récompenses attachées

au moindre acte de charité. D'ici à la fin de

l'année, M. le curé voudra bien nous faire connaître la suite qu'il lui aura été possible! de donner, dans sa paroisse, à cette circu laire concernant l'établissement des vestiai res de charité.

Ce que nous venons de voir à Paris, se re produit dans presque toutes les paroisses des 86 départements. Une différence aura été remarquée entre la charité paroissiale avant la révolution, et celle de l'époque actuelle. Avant 89, la charité des paroisses était or ganisée à peu près sur le pied de nos bu reaux de bienfaisance. La fabrique jouait le rôle des commissions modernes. là où le anciens bureaux de charité n'étaient pas constitués. La fabrique devait être autorise par le pouvoir civil; elle était être collec personnelle, civile, comme nos bureaut bienfaisance. L'idée a été émise par M. vicomte Armand de Melun, de créer u institution analogue à celle des anciennes curé et la fabrique des communes où on charités des paroisses ayant pour base s n'a pu instituer des bureaux de bienfaisan ce. Nous avons combattu cette idée dans Société d'économie charitable, ( dont il sei parlé au mot ECONOMIE CHARITABLE, )

Nous objectâmes qu'il ne devait pas comme la France, deux institutions, à la f avoir dans un pays d'unité administra: analogues et dissemblables. Ce serait, pe sions-nous, amener une confusion dang

reuse.

La charité des paroisses, à notre avis, de conserver son caractère exclusivement re gieux et indépendant. Les hommes peuve

Il nous semble cruel de songer que tant de vêtements, dont nous ne faisons absolument rien, qui pourrissent dans nos armoires ou qui sont la proie des vers, pourraient servir, si notre charité était plus ingénieuse et plus active, à couvrir nos frères et à les gay entier, les fabriciens comme d'aut rantir contre les rigueurs de la saison.- C'est précisément ce que disait saint Jean Chrysostome. Nous savons, continue la circulaire,que, dans plusieurs maisons, les vieux vêtements sont donnés aux domestiques. Nous ne voudrions pas les priver de cette rémunération; mais il y a, outre ce qu'on peut donner aux domestiques, beaucoup de vieux objets mobiliers dont on ne fait rien, et que la charité

mais sans caractère officiel. L'existence la charité paroissiale n'empêchers pas curé de siéger dans le bureau de bieniais ce à côté du maire, mais le curé doit pri der exclusivement selon nous la charite paroisses. Nous n'aimerions pas que e charité tombat sous la main des pour publics qu'elle fût soumise aux consen préfecture, à la cour des comptes, ce q ta

Verait si la charité des paroisses devenait rsonne civile, mais nous aimerions que harité des paroisses eût sa réglementaa intérieure, qu'elle eût, par exemple, abudgeten recette et en dépense. Lorsqu'en tourant les 86 départements, nous nous Les enquis de la recette et de la dépense Acharités paroissiales, nous n'avons jamais presque jamais pu obtenir de renseignees précis. De là vient que la monogrades institutions de charité que l'on rencre dans tous nos articles est forcément ente de celui-ci. Nous avons choisi pour de la charité paroissiale l'association Puable de Saint-Thomas d'Aquin. Elle a adget, et ce budget est imprimé. Meas avons sous les yeux celui de 1852, l'encaisse est de 21,274 fr. 20 c. Nous Jatons donner les éléments de cette recette liquer par l'ensemble de son compte Pace que nous entendons par la charité sale réglementée.

-Restait en caisse au 1" janvier Mfr. 25 c. Reçu dans le courant de

produit de la circulaire, 3,716 recueilli par les dames collectrices, fr; 3° quêtes aux portes de l'église s par les dames de charité, 5,233 fr. 4 sermon, et recueilli par les dames Benses, 3,224 fr. 50 c.; 5° recueilli dans sections par les dames vice-présidentes avre, 2,348 fr.; 6° souscriptions reçues ristie, 407 fr. 25 c.; 7° dons divers, Bir.

peases sommaires. -1° Bons de pain, te, etc., 18,747 fr. 75 c.; 2° pensions ants, secours particuliers, 1,274 fr.; quisitions de lits, matelas, draps de lit, ssage, etc., 1,243 fr. 65 c. Reste en eau mois de janvier 1853, 8 fr. 80 c. Deal des dépenses par mois et par pauvres. Allocation par mois.

Mois.

mbre

Mre abre

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Pauvres visités.

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Pour chacun.

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- 1,055

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1 25

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1 25 1 50

1 50

ils par nature de dépenses. — Il a été ntué: 11,925 kilogrammes de pain, 5,844 rammes de viande, 7,967 cotrets, 2,347. eaux de charbon, 192 robes, 188 che2,61 paires de bas, 292 paires de sou

33 tabliers, 21 châles, 30 pantalons, 57 Bisoles ou gilets, 37 blouses, 25 jupons, allasses. Dix-neuf enfants, filles et garas, ont été placés, soit aux frais de l'œusoit au moins par son entremise dans ers établissements. Sept vieillards sont rés ou à la Salpêtrière ou chez les petites

sœurs des pauvres. Un fort grand nombre d'individus ont été placés comme portiers, ou dans d'autres positions, et, par suite, ont été relevés de la misère.

Ce bien temporel, dit le compte rendu, n'est ni le seul ni le plus précieux que notre œuvre se propose et qu'elle obtient. Audessus des besoins du corps, sont les besoins de l'âme. Nos dames, dans leurs visites, ne se contentent pas d'apporter aux pauvres le pain matériel; conduites par la foi, inspirées par la piété, elles prennent souci de l'âme de ceux que leur charité a adoptés. Dans leurs fréquents entretiens, elles dissipent leur ignorance, elles combattent leurs préjugés, elles leur font connaître et pratiquer leurs devoirs. Le bien qui se fait ainsi est considérable. Ce n'est pas seulement les pauvres qui en profitent; mais des grâces abondantes viennent aussi enrichir celles qui se font les instruments de la Providence dans cet apostolat de la charité. Il faut de l'or et de l'argent pour soulager les misères corporelles; il ne faut que du cœur et les dons de Dieu pour soulager les besoins spirituels. Notre œuvre, jusqu'ici, s'occupait beaucoup de recueillir des aumônes pour les verser dans le sein des pauvres; il lui manquait encore peut-être de chercher à remplir le cœur de ses membres de ces trésors divins qu'elle veut répandre dans les âmes. Nous avons complété cette année l'organisation de notre œuvre sous ce rapport, en établissant, outre les réunions de charité qui ont lieu, une réunion mensuelle au pied de autels. Une messe est dite pour les membres de l'œuvre, une instruction leur est adressée, et ils reçoivent la bénédiction du saint sacrement. C'est là que se raniment les ardeurs de la charité et que se ravivent les défaillances du zèle. En quittant le tabernacle pour visiter les habitations de la misère, on a dans le cœur des sentiments plus tendres, sur les lèvres des paroles plus ardentes; les conseils qu'on donne sont plus efficaces et les fruits de salut plus abondants.

DICTIONN. D'ECONOMIE CHARITABLE. III.

Les résultats religieux et moraux qu'on obtient ainsi ne sont pas toujours faciles à constater. Nous pouvons cependant noter, depuis quelques mois seulement, époque à laquelle nous avons fait recueillir ces documents dans nos procès-verbaux, 7 mariages 'égitimés, 1 enfant adulte baptisé, 20 peronnes, éloignées de Dieu depuis un temps plus ou moins long, ramenées à la pratize de leurs devoirs. Plusieurs familles rendues à la paix et dont les membres bénissent maintenant la religion qu'ils outrageaient. Nous citerons trois exemples où le bien spirituel se mêle au bien temporel, et qui sont propres à encourager l'association dans la voie qu'elle parcourt.

Un médecin, père de trois enfants, par suite de circonstances fâcheuses, était tombé dans la position la plus désastreuse, les secours de l'association l'ont soutenu d'abord, lui sa femme et ses enfants, et ont été l'occasion de secours abondants; une quête

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a été faite, puis on a réussi à établir cet intéressant père de famille dans une campagne où il a une place de 1,100 francs comme médecin d'un établissement public. Le bien matériel fait à cette famille a produit un grand bien moral; le père est complétement revenu à la pratique de ses devoirs, et la famille relevée a béni Dieu et celles qui ont été les instruments de ses miséricordes.

Un jeune garçon a occupé l'œuvre pendant plusieurs années. On avait d'abord réussi à séparer du père de cet enfant une femme qui vivait dans le désordre avec lui; elle est morte peu de temps après, dans les meilleurs sentiments. Le petit garçon a été été placé à l'asile Fénelon, aux frais de l'œuvre et de plusieurs dames de charité, à 20 francs par mois. Ayant fait sa première communion l'été dernier, il a quitté l'asile Fénelon et est en apprentissage chez un cordonnier bon chrétien. Il a fallu payer 100 fr. en entrant, et il y aura encore 100 fr. à donner au bout des quatre années qu'il doit passer chez son maître. Le père, peu touché d'abord de ce qu'on faisait pour son fils, est maintenant trèsreconnaissant et donne l'espérance de le voir s'amender un jour.

Un ménage, dont la femme fut longtemps institutrice et le mari officier de,santé, avait été réduit à la misère par suite de la révolution de 1848. L'œuvre a d'abord donné beaucoup pour eux, et la dame de charité, chargée de les visiter, a fait une loterie en leur faveur; mais leur position, quoiqu'un peu améliorée, ne leur offrant aucune garantie pour l'avenir, ils ont accepté la proposition qui leur a été faite de partir pour la Californie où, dans le moment même, on .demandait des médecins. Ils ont été embarqués aux frais de la compagnie de l'union maritime. L'association a accordé ou a procuré environ 350 fr. pour leurs vêtements et leur petit mobilier; jusque-là ils n'avaient eu que les meubles prêtés par l'association. Une somme de 400 fr. leur à été assurée par la compagnie qui les fait partir, pour attendre, à leur arrivée à Saint-Francisco, le moment où leur travail pourra les soutenir. Leur moralité, leurs sentiments religieux et leur énergie dans les fâcheux moments qu'ils ont traversés, font espérer que la Providence les protégera et qu'ils propageront les bons principes et donneront de bons exemples dans le pays qu'ils vont habiter: ils sont partis avec cette résolution bien arrêtée.

Voilà le sommaire des œuvres de l'association durant une année. A son expiration, il ne lui restait plus en caisse que 8 fr. 80 cent.; c'était le commencement des 22,000 fr. qu'il fallait réaliser. Dieu aime l'indigence qui se confie en lui, disait le curé de la paroisse, aujourd'hui Mgr de Tripoli, doué du même cœur que Mgr l'archevêque de Paris, comme il est né du même sang. La Providence nous enverra, cette année comme les autres, les ressources qui nous sont nécessaires. Prenons soin seulement d'entretenir dans nos âmes le feu de la

III. Nous nous sommes borné à affirmer que le clergé se rencontrait à tous les postes, dans toutes les œuvres, à tous les étages de l'assistance. Qu'il nous suffise de dire, pour ne citer qu'une nature d'institutions charita bles, que, sur les 29 institutions de sourdsmuets existant en France, aujourd'hui, 28 sont dirigées par des ecclésiastiques ou des communautés religieuses; que sur 46 colonies agricoles fondées, depuis 15 ans, pour les jeunes détenus ou les enfants trouvés, 17 T'ont été par des prêtres séculiers et 4 par des religieux, c'est-à-dire près de la moitié de ces établissements, sans compter ceux qu'on leur a donnés à desservir aux congré gations. S'il était besoin de démontrer que Te clergé, dans l'exercice de la charité, n'oc cupe jamais trop de place, nous chargerions de ce soin un économiste moderne, ancien ministre, M. le comte Duchâtel, qui appartient à une école sécularisatrice, s'il en fut. M. Duchatel est d'avis que le prêtre est fait non-seulement pour être le coopé rateur des œuvres de la charité, mais pour y présider. A ses yeux comme aux nôtres, sa parole est l'arome qui les empêche de se corrompre, comme on l'a dit, dans un autre sens. C'est au prêtre, dit M. Duchâtel, à diriger les œuvres de la charité, à en surveil ler l'accomplissement. Protecteur dévoué de l'indigence, le prêtre ne rencontrera sur sa route que reconnaissance et amour; ceux-la même que des doutes éloigneraient de sa croyance s'empresseront de l'aider et de le bénir dans sa mission d'humanité. Le soin des malheureux ne prête pas au schisme, et toutes les sectes religieuses comme tous les systèmes philosophiques viennent se rater sous ce saint drapeau.

Savez-vous ce que c'est qu'un prêtre, avst dit M. l'abbé de Lamennaís aux indifférents de son siècle, vous que ce nom seul irrite ou fait sourire de mépris? Un prêtre est par devoir l'ami, la providence vivante de tous les malheureux, le consolateur des affligés, le défenseur de quiconque est privé de défense, l'appui de la veuve, le père de l'orphelin, le réparateur de tous les désor dres et de tous les maux qu'engendrent vos passions et vos funestes doctrines. Sa vie entière n'est qu'un long et héroique dévouement au bonheur de ses semblables Vous êtes encore plongés dans un profon sommeil, et déjà l'homme de charité, devançant l'aurore, a recommencé le cours de ses bienfaisantes œuvres. Il a soulagé le pauvre visité le malade, essuyé les pleurs de l'in fortune ou fait couler ceux du repentir instruit l'ignorance, fortifié le faible, fermi dans la vertu des âmes troublées pa les orages des passions. Après une journ toute remplie de pareils bienfaits, le so arrive, mais non le repos. A l'heure où plaisir vous appelle aux spectacles, aux ies, on accourt en grande hâte près du nistre sacré un Chrétien touche à ses de niers moments; il ya mourir et veut

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