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Jant. S'il quittait la colonie, la terre cédée faisait retour au domaine de l'Etat. La colonie avait un gouverneur et une administration civile à la tête de laquelle était placé un administrateur général chargé du pouvoir exécutif du conseil. Le gouverneur ne pouvait employer la force militaire que sur la réquisition de l'autorité civile. Les règlements relatifs à la discipline et aux travaux de culture étaient dans les attributions du conseil colonial. Le gouverneur et l'administrateur général rendaient compte au ministre de leurs actes, chacun en ce qui les concernait. Si le comité admet une force militaire, nous le comprenons; mais que devient alors la liberté promise au mendiant ?

mérique méridionale qui s'étend entre l'O
rénoque et la rivière des Amazones. Co
prise entre les 2° et 6° de latitude nord,
entre les 42° et 57° de longitude ouest de F
ris; elle est bornée, au nord-est, par l'o
Atlantique; au nord-ouest et à l'ouest, par
cours du Maroni, qui la sépare de la Guyan
hollandaise, et par les pays intérieurs, e
core peu connus, situés au delà du Rio-Bra
et enfin, au sud, par l'ancienne Guyane
tugaise, qui appartient aujourd'hui à l'es
pire du Brésil. La limite méridionale
Guyane française n'est pas encore exactem
déterminée. Dans l'origine, elle était for
par la rivière des Amazones. Le traité c
clu à Utrecht le 11 avril 1713, en réserva
exclusivement au Portugal la navigation-
ce grand fleuve, céda à la même puiss
la propriété des terres appelées du cap
et situées entre la rivière des Amazon
celle de Japoc ou de Vincent-Pinson, e
la limite des deux Guyanes, française et
tugaise, à la rivière de Vincent-Pinson
Depuis lors, la détermination de cette lun
a été un objet de contestation entre la Fra
et le Portugal.

Les transportés avaient le droit de pétition auprès du conseil chargé d'y faire droit. L'administration prenait à son compte, d'après un tarif réglé par le conseil, tous les produits de l'industrie des détenus, et le prix en était payé comptant à ceux-ci, soit en argent du pays, soit en marchandises, soit en comestibles. Sur les objets d'échange l'administration faisait une retenue destinée à acquitter ses frais. C'était l'équivalent d'un impôt. Les Le vague des limites intérieures de produits de la colonie étaient transportés en Guyane française ne permet pas de déter France au profit de l'Etat ; mais il était ex- ner l'étendue du territoire de la colonie d' pliqué, que le jour où le commerce et la po- manière précise. On peut dire seulement Pulation de la colonie seraient assez étendus la longueur de son littoral, depuis le Ma pour que les bannis pussent vendre eux- jusqu'à la rivière Vincent-Pinson, est de mêmes leurs denrées aux marchands, ils en lieues communes, sur une profondeur auraient la liberté, en tenant compte au gou- poussée jusqu'à Rio-Branco, ne serait vernement, à titre d'indemnité, de la moitié moins de 300 lieues, et donnerait alors de leur valeur. Ce ne sont plus là tout à fait superficie triangulaire de plus de 18 les doctrines produites plus haut, mais c'est lieues carrées. On évalue approximativ tout aussi chimérique. Les mendiants sont la distance de Cayenne à Brest, à 1,320 k des colons stipulant librement avec leur mé-marines de 20 aŭ degré (99). tropole des droits incontestables, et non des citoyens expiant leurs torts envers le corps social. Vous figurez-vous des condamnés traitant de puissance à puissance avec leurs juges, des hommes flétris auxquels vous appliqueriez tout à coup les procédés de la plus haute civilisation. Cette partie des travaux de l'assemblée constituante n'en est pas moins un grand effort législatif dont la tentative de Botany-Bay a révélé les difficultés et les avantages.

§ II. Tentatives de colonisation en Guyane. Les tentatives de colonisation dont la Guyane a été le théâtre à diverses reprises et si longtemps sans succès nous portent à lui consacrer un chapitre à part. Nous entrerons dans tous les développements que le sujet comporte.

Guyane française. La Guyane française est une portion de cette vaste contrée de l'A

(98) Le Vincent-Pinson, c'est l'Amazone, et les bords de ce fleuve sont les seules limites méridionales qu'on puisse assigner à nos possessions de la Guyane, comme la mer et le Rio-Negro en sont les limites naturelles à l'ouest et à l'est. Des raisons politiques de premier ordre s'opposent à ce que l'Amazone resté la propriété exclusive d'un peuple ignorant, faible et divisé, à ce qu'il devienne la proie de la première puissance avide qui voudra y eter des comptoirs et des soldats. La navigation

L'île de Cayenne à sans doute adhéré continent, dont un petit bras de fleuve sépare. Elle est formée au nord par la et dans le reste de sa circonférence p rivière d'Oyac de Cayenne et d'Oya On lui donne cinq ou six lieues de longs sur trois de large. Le terrain y est bas, vert de bosquets de palétuviers, parse collines riantes et vertes. Quoique sa neux, le sol offre à la surface une cr noirâtre qui est remplacée par une rouge à deux pieds de profondeur. Pes la saison des pluies, il se forme sur territoire des pâturages qui se fane meurent avec la sécheresse. Les solita de la Guyane offrent sur tous les points magnifiques bois de construction que rivières rapides et nombreuses pourr faire descendre jusqu'à la mer. Tou fleuve ou bois dans cette contrée. Les

de cet admirable fleuve et celle de ses inno bles affluents doivent être aujourd'hui le dom de tous; en d'autres termes, la navigation de zone doit être libre. Geci importe plus qu' pourrait le croire, non-seulement à la France, encore à l'Europe.

(99) La traversée de France à Cayenne est dr jours, en calculant sur une marche moyen 40 lieues par jour; elle est un peu plus pour revenir de Cayenne en France.

glais ont déjà utilisé pour leur marine les Colosses de végétation que produit le sol. L'Oyapock, l'Approuague, l'Oyac, le Kouron, le Sinnamary, le Maroni, le Cap-Nord, en font comme un vaste lac semé d'iles immenses. Que de richesses dorment dans cet espace! Quel sol fécond doit être celui qui nourrit de tels rameaux.

L'Oyapock, à son embouchure, a une lieue de large, coupée en deux portions à peu près égales par deux fles étroites, l'île Perroquet et l'ile Biche. A la hauteur de cette dernière, et sur la rive gauche du fleuve, était située la paroisse d'Oyapock, où les missionnaires avaient groupé un bon nombre d'Indiens sous la protection d'un fört. C'est un des établissements que les Anglais ont pris et incendié en 1724, et qui n'a pu se relever depuis.

La rivière a 14 lieues parfaitement narigables de son embouchure au premier saut (appelé Rapide ou Cascade). Dans cette étendue se succèdent les sites les plus variés et les plus pittoresques; de temps en temps des ilots verts coupent le fleuve et le font serpenter en cinq ou six bras. A ce premier saut, l'Oyapock forme comme un lac encaissé dans les terres, et au milieu du lac un flot que baigne l'écume de la cascade. C'est là que M. Malouet trouva, en 1776, un vieux soldat du temps de Louis XIV, qui s'y était retiré après la bataille de Malplaquet. Il avait alors cent dix ans. Depuis quarante ans il vivait dans ce désert, aveugle et nu. Ace point s'arrête la population civilisée se l'Oyapock. Florissante jadis, pauvre auard'hui, elle se compose de gens de couct, de nègres libres, confondus avec un

nombre de blancs. Leur méthode de ilure consiste à défricher une portion de terrain, travail qui a pris le nom d'abattis. ar l'espace que la hache ou le feu ont préré, ils plantent du manioc, des ignames, Les bananes; l'indolence des naturels est a obstacle à des travaux suivis et exécutés grand. Le travail n'est pour eux qu'une exception, et les jours de récolte même sont Four eux des jours de régal (mahuri).

Au delà de la zone habitée par ces colons mi-civilisés, commencent les tribus indennes, dont les carbets, çà et là, bordent es rives du fleuve. Le carbet est la hutte de Indigène. Il est formé de quelques pieux +nfoncés dans le sol, qui supportent un toit de feuilles de palmier. Voilé d'ordinaire par un rideau d'arbres, il occupe le centre de la lantation, qui se compose de quelques toies carrées couvertes de tronçons d'ormes Semi-dévorés par le feu. Sans la chasse et a pêche, le produit des cultures serait loin de pourvoir à la nourriture des habitants.

Ces indiens, vivant à la porte des établissement européens et mêlés chaque jour à la population blanche, n'ont adopté aucun de nos usages; ils n'ont fait que perdre, au conlart, la franchise et la bonne foi des tribus lus enfoncées dans l'intérieur des terres. Fort doux, d'ailleurs, ils vivent en bonne telligence entre eux et avec les maîtres

du rivage. Ils paraissent descendre des Ca raïbes et forment plusieurs tribus, dont le nombre, dans la Guyane française, peut être fixé à dix: Les Galibis, qui habitent sous le vent des rivières de Sinnamary, Iracoubo, Organabo et Mana, au nombre de 400 environ; les Aracas, moins .nombreux, répandus dans la même zone; les Palicoubs, qui campent, au nombre de 100, sur les savanes d'Ouassa et de Rocawa; les Pirions, les Cariacouyous et les Noragues, presque éteints; les Marawanec, tribu émigrée du Brésil et établie sur la rivière d'Approuague; les Oyampis, aussi originaires des bords de l'Amazone, et aujourd'hui la plus forte tribu de la Guyane, comptant près de 4,000 nomades entre les sources de l'Oyapock et celles de l'Orawari ; enfin les Coussanis et les Emerillons, plus sauvages et moins

connus.

Ces 6,000 sauvages environ, dont le nombre pourrait s'accroître et être porté à 10,000, a de quoi tenter la civilisation. Le christianisme leur doit sa morale; ils ne l'aurent pas attendu en vain deux siècles et demi; ils n'auront pas été en vain deux siècles et demi en terre française. Il y a là de quoi tenter nos missionnaires réguliers et séculiers. La colonisation y gagnerait.

Pour atteindre ce but, plusieurs moyens sont offerts. Le plus prompt, le plus efficace à notre avis, serait de recueillir les plus jeunes Indiens et de les faire instruire en Europe, de les initier moins à nos sciences, moins aux lettres humaines, que dans notre religion, notre morale et nos arts pratiques. Recueillons les enfants à la mamelle, instruisons-les à devenir les précepteurs moraux et matériels de leurs frères les Indiens. Envoyons aux Indiens, dans vingt ans, des missionnaires indiens, des prêtres indiens. Un grand préjugé, celui qui les éloigne de nous, comme il nous sépare d'eux, le préjugé de la couleur, le préjugé de la race, aura cessé d'élever une barrière entre leurs mœurs barbares et nos mœurs civilisées; fondons des écoles, mais que les moniteurs des écoles soient de la couleur et de la race de leurs condisciples indiens; employons le procédé nouveau de cet enseignement mutuel du Caraïbe par le Caraïbe en Guyane, de l'Arabe sur l'Arabe dans l'Algérie, et les agents civilisateurs auront doublé de puissance, et nous irons après, fort ne nos essais, forts des nous-mêmes, tenter sur la côte d'Afrique une plus difficile entreprise, celle de civiliser sur place, après la race cuivrée et la race brune, la race nègre.

La suppression de la traite; la question de l'abolition de l'esclavage, aujourd'hui tranchée bien ou mal, laissent entière la question du fond, le problème à résoudre, que la traite résolvait mal, tranchait barbarement, à savoir l'avénement de la race africaine à la civilisation par l'intervention des Européens.

Les Indiens de la Guyane française varien: pour le teint du rouge cuivre au jaune brun.

traînés par les pluies et charriés par les fleuves jusqu'à la mer, où le mouvemes: des flots les réunit en bancs de vases les, qui finissent, avec le temps, par se su difier, se fixer au continent et s'élever me au-dessus des eaux. Ces terres, une fois ce séchées, sont éminemment fertiles et propres à recevoir toute espèce de culture. La re gion des terres basses ne s'étend pas d'a leurs uniformément du rivage de la mer any terres hautes de l'intérieur. On y rencontr quelques coteaux, et même de petites mont gnes, soit isolées, soit dépendantes de chaîne des terres hautes qui règnent excl sivement au delà des terres basses.

Leurs cheveux sont gras, lisses, noirs, coupés ras sur le front. Ils ont la barbe et les poils rares. Leurs traits, sans avoir rien de distingué, n'ont pas l'expression stupide qu'on leur avait attribuée. Ils aiment à se barbouiller de genipa et de roucou, mais sans pratiquer sur eux, comme certaines peuplades brésiliennes, aucune mutilation hideuse aux lèvres, au nez et aux oreilles. Le seul vêtement des hommes est le calimbé, celui des femmes la camisa. Ces dernières marchent quelquefois complétement nues, ce qui n'arrive jamais aux hommes. Deminomades, demi-sédentaires, ces Indiens excellent à tirer l'arc, arme qui fournit à la fois à leur pêche et à leur chasse. La confection de leurs arcs et de leurs canots est toute leur industrie. L'excessive légèreté de ces canots et le parti qu'ils en tirent méritent d'être mentionnés. Ils glissent comme des poissons, par leur moyen, sur les rochers à fleur d'eau qui barrent le cours des rivières, sans jamais se briser sur leurs pointes aiguës. La pirogue chavire-t-elle, ils se jettent dans le fleuve, la relèvent, la vident et la reinettent à flot avec une prestesse inconcevable.

Les sauts qui coupent l'Oyapock dans toute sa longueur se retrouvent plus ou moins dans les autres rivières de la Guyane. Les légers canots peuvent seuls franchir cette ligne de rescifs, et il faut les traîner souvent sur les roches, à moins de continuer le voyage par terre. On les a comparés aux cataractes sous-marines d'Assouan en Egypte. A son premier saut, l'Oyapock, dans une largeur de 500 toises, offre une condition

de courants et de contre-courants d'eaux tumultueuses et calmes, de cascatelles et de lagunes, de rochers nus et d'îlots verts, au milieu desquels sautent, frétillent ou dorment des milliers de poissons qui se plaisent dans ces parages tourmentés.

Aucune description ne saurait rendre l'adresse des Indiens de la Guyane, sautant d'un roc à l'autre, choisissant la ligne d'eau la moins rapide, calculant leur impulsion, parvenant à maintenir l'élan de la barque et leur propre équilibre par des prodiges de gymnastique et de force. Se laissent-ils glisser vers la mer, le péril est le même, et pourtant l'embarcation file comme l'oiseau, glissant de défilé en défilé et tombant de cascade en cascade, en défiant tous les écueils. Seulement, quand la hauteur de la cataracte est trop considérable, fixant une liane à l'avant, ils se jettent dans les flots qui écument, résistent et cèdent avec mesure, et luttent ainsi victorieusement contre le torrent.

On distingue les terres de la Guyane française en terres hautes et en terres basses. Les terres basses s'étendent depuis le littoral jusqu'aux premières cataractes des rivières. Une partie de ces terres se compose d'une zone de terres alluvionnaires, couverte d'épaisses forêts de mangliers et de palétuviers, et occupant toute l'étendue des côtes de la Guyane française. Ces terres alluvionnaires doivent leur formation aux débris des montagnes et aux détritus de végétaux en

Les terres hautes se continuent aud des premières cataractes des rivières, à tir desquelles s'étend, dans l'intérieur d terres, une chaîne de montagnes à peu pr parallèles entre elles, et dont la dired générale court de l'est à l'ouest. Ces chal de reliefs sont presque toutes granitique elles s'élèvent progressivement en alle vers le sud, à mesure qu'elles s'approche davantage des points culminants de l'i rieur du continent Le centre de la Guyat française, entre le Maroni et l'Océan, parcouru par une de ces chaînes, dont l'e vation au-dessus du niveau de la mer ne

passe pas 5 à 600 mètres. Les terres ha sont, en général, composées d'une esp d'argile, plus ou moins mélangée de granitique, de tuf et de parties fer neuses.

carrées environ, la partie du territoin Guyane française où se trouvent renfer les terres cultivées, en prenant pour bo cette évaluation la surface comprise entre les habitations les plus éloignées de la Maroni, l'Oyapock et une ligne passant La partie de ces terres qui, par concess ou autrement, se trouve possédée par colons, est d'environ 92,000 hectares, ture au 1 janvier 1836. Le reste consist lesquels on comptait 12,098 hectares en

On évalue à 503,510 hectares, ou 230

savanes ou en forêts.

Les forêts de la Guyane française mencent à 15 ou 20 lieues des côtes, prolongent, dans l'intérieur du conti jusqu'à des profondeurs inconnues. O qui couvrent les terres hantes produ toutes les espèces de bois dur, tandis les terres basses ne donnent que des

mous.

mais

Dans ces forêts, où la nature déploie luxe étonnant de végétation, les arbres sont point groupés par familles, pillés confusément, soit sur les terrains récageux, soit sur les flancs ou au som des montagnes. Le nombre des espèces considérable. Celles qui sont connues classées dans le pays de la manière suivan Bois durs, dits de couleur, remarquables la beauté de leurs nuances et par le dont ils sont susceptibles, 10 espèces: durs, dits de 1r qualité, 28; bois durs, connus, 6; bois mous, dits de 2' qualité,

bois peu employés ou peu connus, 27; bois sans utilité connue, 10. Total, 108.

La plupart de ces bois sont propres aux constructions civiles et navales, à la menuiserie, à la charpente, au charronnage, au tour, à l'ébénisterie ou à la teinture. On cite comme les plus beaux et les plus prérieux parmi les bois d'ébénisterie: l'acajou, le bagot, le boco, le bois de féroles, le bois de lettre moucheté, le bois satiné rubané, le courbaril, le moutouchi, le panacoco et le bois d'amarante; et parmi les bois de construction le bagasse, le balata, le bois de rese femelle, le bois rouge, le carapa, le cedre noir, le gayac, le grignon l'ouarapou, l'ouapa-simira, le pagelet blanc et rouge et le vouapa.

Les forêts de la Guyane française renferment en outre un grand nombre d'arbres à gomme, à résine, à bauine et d'autres arbres et arbustes qui peuvent fournir des substances aromatiques et médicinales. Quant aux forêts de palétuviers et de mangliers qui croissent sur les terres alluvionnaires bordant les fleuves et le littoral de la Guyane française, elles n'offrent que des bois de médiocre valeur.

Pen de pays sont plus silonnés de cours d'eau que la Guyane française. On y compte Fingt-deux fleuves ou rivières qui déboucheat dans la mer, et dont les nombreux affluents traversent le pays dans toutes les directions. Ces fleuves et rivières sont, 1° en allant du N. E. jusqu'à l'Oyapock: le Maroni, la Mana, l'Organabo, l'Iracoubo, le Conanama, le Courassani, le Sinnamary, le Kurou, le Macouria, la rivière de Cayenne,

Hakury, la rivière de Kaw, l'Approuague, Danari et l'Oyapock; 2° entre ce dernier Geave et l'Arouari, qui avait été pris pour mite des Guyanes française et portugaise er le traité d'Amiens: l'Ouassa, le Cassipour ou Cachipour, le Conani, le Carsewène, le Mayacare, le Manage et le Carapapouri. Indépendamment de ces rivières et de leurs affluents, il y a à la Guyane un certain tubre de canaux naturels, qui sont remplis d'eas après la saison des pluies, et à sec le reste de l'année. On y trouve aussi beauoap de criques, petits embranchements de mieres creusés par les torrents de pluie dans les parties les plus déclives du terrain, qui sont alimentés par les eaux de la marée intante, et qui restent presque tous à sec à rée basse. Les rivières de la Guyane franaise et leurs ramifications établissent de mbreuses communications entre toutes s parties de la colonie, et surtout entre les quartiers qui avoisinent le chef-lieu. Aussi le transport des denrées de la colonie se faitpresque exclusivement par eau.

La ville de Cayenne, chef-lieu de la colonie, se trouve située à 30 lieues de l'Oyapock età 40 lieues du Maroni. Les principales vières de la Guyane coulent dans la directon générale du sud au nord, perpendicuMireinent aux chaînes de montagnes où elles prennent leurs sources. Les embouchures, d'une étendue considérable, sont plus ou

moins obstruées par des bancs de vase ou de sable, qui en rendent l'accès difficile et qui n'en permettent l'entrée qu'à des bâtiments ne tirant pas plus de 12 à 15 pieds d'eau ; quelques unes même peuvent à peine recevoir de très-petites goëlettes.

L'étendue du cours de la plupart des rivières de la Guyane française n'a pas encore été exactement déterminée. On donne 15 à 16 lieues de longueur à la rivière de Cayenne, et l'on évalue le cours de la rivière de Sinnamary à 35 lieues de ligne droite, et au double en suivant les sinuosités du fleuve. Les rivières de la Guyane française ont peu de pente, peu de rapidité, et leurs bords n'ont presque point d'élévation, surtout dans le voisinage de leurs embouchures. Les eaux baissent tellement dans la saison sèche, que l'émersion des bancs et des roches permet parfois de les passer à gué dans les parties supérieure et moyenne de leur cours. Mais durant la saison de l'hivernage, depuis décembre jusqu'à la fin de mai, leurs eaux grossies par les pluies s'élèvent à une telle hauteur, qu'elles débordent et inondent au loin la contrée. Ces masses d'eau, qu'on nomme doucins à la Guyane, rendent le courant des fleuves si rapides, qu'il devient impossible alors aux embarcations de le remonter.

La surface de la basse Guyane est couverte, sur beaucoup de points, de vastes marais formés par les pluies diluviales du pays et par les débordements des fleuves. Ces marais intérieurs ne donnent point naissance, comme ceux de l'Europe, à de simples plantes herbacées : il s'élève de leurs vases profondes des forêts noyées, composées de mangliers, arbres qui atteignent une hauteur de 20 à 30 pieds. Ceux de ces marais qui sont le plus profondément inondés reçoivent, à la Guyane, le nom de Piripris ou de Pripris. Quant à ceux que diverses circonstances locales ont, avec le temps, coucouru à dessécher, et qui forment d'immenses prairies, où les palmiers pinots ont, à la longue, remplacé les mangliers, ils sont connus dans le pays sous le nom de pinotières. Quelques pinotières sont toujours sèches et abondent en riches pâturages; les autres sont couvertes d'eau pendant la saison des pluies. Les savanes proprement dites comprennent les immenses terrains découverts qu'on trouve entre la rive gauche de l'Oyapock et la rivière des Amazones, et dans les quartiers de Macouria, de Kourou, de Sinnamary et d'Iracoubo, jusqu'à Organabo. Les unes ont pour base le roc ou le granit, et forment une chaine d'ondulations plus ou moins longues, recouverte d'une couche légère de sable mêlé à une très-petite quantité de terre végétale, détritus du peu de plantes qui y croissent, comme dans les parties élevées des savanes de Macouria et d'Iracoubo; les autres ne sont que de vastes marais, à fond de sable, comme ceux de Macouria et de Kourou, ou à fond d'argile, comme dans quelques parties de Sinnamary; enfin d'autres que l'on ap

pelle savanes tremblantes, présentent une couche de terreau de 2 pieds environ d'épaisseur, reposant sur une vase molle, épaisse de 5 à 6 pieds, et recouverte de touffes d'herbes aquatiques très-verdoyantes: ces dernières se trouvent surtout entre les rivières de Kaw et de Mahury, et dans la partie du quartier de Sinnamary appelée Cerossony.

On compte une dizaine de lacs à la Guyane française. Les lacs Mepecucu, Macari et Mapa, situés dans le voisinage du cap Nord, sont rangés parmi les plus étendus. Une île qui s'élève au milieu du dernier est occupée par un poste français. Les côtes de la Guyane sont très-plates et forment un glacis de vase molle. Le mouillage est bon presque partout. I se trouve cependant quelques hauts-fonds, ou bancs de vase dure, près desquels la mer est extrêmement agitée, et dangereuse dans les vents de nord et de nord-est. Le cap d'Orange et le cap Cachipour sont les saillants les plus remarquables de ces côtes, et servent de points de reconnaissance aux bâtiments qui vont à Cayenne. La Guyane française n'a qu'une seule rade où les bâtiments soient en sûreté: cette rade est située à l'embouchure de la rivière de Cayenne, entre la partie ouest de l'île de ce nom et la côte de Macouria; elle peut avoir près de 4 milles de tour; on y trouve partout de 12 à 13 pieds d'eau, et le fond étant de vase molle, la tenue y est excellente. Soixante navires de commerce, et méme davaniage, peuvent y être réunis à la fois, sans jamais être éloignés de plus d'un mille de la terre et de plus de 2 milles de la ville. Les bâtiments de guerre qui tirent plus de 15 pieds d'eau ne peuvent y mouiller, et sont forcés de jeter l'ancre à environ 2 lieues au large, près de la roche isolée nommée l'Enfant-Perdu. Dans le voisinage de la rade de Cayenne se trouvent, en outre, les mouillages des îlets de Rémire et des fles du Salut. Celui des flets de Rémire est situé entre le Père et le Malingre, à 4 ou 5 milles au large et à 9 ou 10 milles de Cayenne. Les grands bâtiments y mouillent pår 20 à 22 pieds d'eau; mais ce mouillage étant en pleine côte est exposé à tous les vents lors de l'hivernage. Les navires d'un faible tirant d'eau peuvent mouiller très-près de l'îlot le Père, et ne courent aucun danger en cet endroit, quelle que soit la violence des vents ou des raz de marée. Les mouillages des îles du Salut sont situés, l'un, pour les navires qui ne calent que 9 à 10 pieds, autour de l'ile Saint-Joseph, où ils trouvent un fond de vase molle et 16 à 18 pieds d'eau; l'autre, pour les bâtiments de toute capacité, dans le nord-ouest de l'île Royale, par 23 et 25 pieds de profondeur, sur un fond de vase dure; mais ce dernier mouillage, le seul de toute la Guyane française où des vaisseaux de ligne puissent relâcher, n'est bon que pendant la saison sèche; il n'est point tenable pendant l'hivernage, saison où les vents règnent du N. N. E. à l'E. N. E. avec une forte brise. Les côtes de la

Guyane française n'offrent point d'autr rades, et les bancs de vase qui obstruent embouchures des rivières ne permettent aux navigateurs d'y trouver un refuge da les mauvais temps. La rivière d'Approua fait pourtant exception: son entrée saine, et des bâtiments tirant 13 ps d'eau peuvent y entrer et remonter, s aucune difficulté, jusqu'à une distance 2 myriamètres et demi au-dessus de embouchure.

La partie habitée de la Guyane françs. est divisée en 14 quartiers ou commu Sa circonscription judiciaire comprer 1° Une cour impériale, dont le siége es Cayenne; 2° une cour d'assises; 3° un :: bunal de 1 instance, séant à Cayen 4 deux justices de paix, dont les s sont à Cayenne et à Sinnamary. Les 1 munes ou quartiers sont distribués manière suivante entre ces différentes dictions.

Canton de justice de paix de Cayenne Cayenne, île de Cayenne, tour de Roura, Tonnegrande, Mont-Sinéry, Ma ria, Oyapock, Approuague, Kaw.

Canton de justice de paix de Sinnas Sinnamary, Kourou, Iracoubo, Mana Il n'y a qu'une seule ville à la Ga française, celle de Cayenne, et trois bo ceux d'Approuague, de Kourou et de Sig mary, dans les quartiers de ce nom. Le tres quartiers ne renferment que des tations isolées, plus ou moins éloignée unes des autres.

Cayenne est le chef-lieu de la G française, et le siége du gouverneme nial, La ville s'élève sur la rive droite fleuve de Cayenne, à la pointe accide de l'île du même nom, par 4° 56' de la N., et 54° 35' de longitude O. de Paris, la position la plus favorable pour com niquer, soit par terre, soit par eau, toutes les parties de la colonie: on é sa superficie à 70 hectares, et sa circ rence a 3,400 mètres. On compte à Care environ 500 maisons, la plupart en Deux embarcadères, jetés en avant da sur la rade, y facilitent l'embarquere le débarquement des marchandises. A janvier 1837, la population de la villese vait à 5,220 âmes. A l'exception d'une praticable pour les voitures, qui tra l'ile de Cayenne dans la direction du S et dont le développement en longueur de 16,000 mètres sur 6 à 7 mètres de geur, il n'existe à la Guyane française cun chemin auquel on puisse donner nom de route. La plupart des chemins de simples tracés pratiqués à travers bois et les savanes, et que peuvent parcourir les piétons et quelques béles somme. Le nombre des ponts de la col est de 14, dont un sur la rivière de Mace ria, trois sur le canal Laussat, un sur la que Fouillée, et neuf autres sur différen criques. Il existe à la Guyane française canaux creusés par la main de l'homme. La principaux sont la crique Fouillée, le cata

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