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pitre général le 2 décembre 1807. Le discours d'ouverture qu'avait prononcé l'abbé de Boulogne a été publié.

Parmi les questions mises à l'ordre du jour du chapitre général, nous mentionnerons celles-ci: Il était stipulé dans les traités pas sés par les administrations hospitalières avec les sœurs que celles-ci prendraient leurs repas avec les servantes des hôpitaux. Saint Vincent de Paul, en statuant que les filles de la Charité seraient nourries comme les pauvres des hôpitaux, n'entendait pas qu'elles fussent en dehors de la règle conventuelle qui consiste à prier et à manger en commun. Les sœurs réclamaient contre une exigence destructive de leur règle. Voici un autre point mis en délibération. On proposait (l'Etat apparemment) qu'il n'y eût qu'une supérieure générale pour tous les établissements de chaque diocèse. C'était une promiscuité impossible introduite dans les congrégations. Elles ne sauraient reconnaitre de supérieures que celles de leur règle. Entendons les paroles adressées aux religieuses par le secrétaire au nom de l'empereur son maître :

«En parcourant, Mesdames, les différents mémoires que vous soumettez à l'empereur, nous avons admiré le zèle qui les a dictés, l'amour du bien qui y respire à chaque ligne, ce généreux oubli de vous-mêmes qui vous fait songer aux intérêts des pauvres bien plus qu'à vos propres besoins, et cet héroïque dévouement qui vous fait regarder comme une grâce de les servir aux dépens de votre repos, de votre vie même. Nous y avons reconnu que votre désinté ressement égale votre zèle; qu'il est impossible de faire de plus grands biens à moins de frais, comme de pratiquer plus de vertus et de prendre plus de peine avec moins d'ostentation; et qu'ainsi, ce qui distingue vos pieuses institutions de toutes les autres, c'est qu'elles sont en même temps les plus utiles et les moins dispendieuses, les plus fécondes en bienfaits et les moins à charge à l'Etat. Nous n'avons pu suivre sans attendrissement tous les objets de votre piété secourable, toutes ces maladies du corps et de l'esprit qu'embrasse votre tendre et généreuse sollicitude. Quel est donc ce spectacle admirable que donne au monde la charité chrétienne? Qu'y a-t-il donc de plus respectable sur la terre que ces institutions où le premier voeu est de faire le bien, et où le service des pauvres se confond avec le service de Dieu ? Qui pourrait méconnaître la puissance de cette religion divine, qui seule élève ainsi l'humanité au-dessus d'elle-même, lui commande cette immolation magnanime de tous les jours et de tous les moments, et, en proportionnant la grandeur des récompenses à la grandeur des sacrifices, inspire la sublimité des sentiments par la sublimité des motifs et des espérances?» L'impératrice mère ajoute que les sœurs l'ont frappée d'admiration par leur piété sans exagération, et par cette tendresse véritablement maternelle qu'elles portent à

leurs enfants adoptifs, les pauvres et les malheureux. L'empereur couronne le congrès par un décret du 3 février 1808, qui affecte premièrement, cette année 1808, une somme extraordinaire de 182,500 fr. aux maisons hospitalières à naître, pour frais de premier établissement, somme à répartir en raison des demandes soumises au congrès, et qui fixe secondement à 130,000 fr. la somme qui sera portée annuellement au budget pour les dépenses de ces maisons. Le congrès de 1807 ne fut done pas une vaine montre de protection pour les sœurs hospitalières. L'effet répondit à la solennité et aux espérances.

En 1815, les filles de la Charité allèrent occuper, sous la Restauration, la maison de la rue du Bac, que leur avait donnée l'empereur et où elles demeurent encore. Après la révolution de Juillet, des voisins de la communauté s'avisent de se plaindre que lacloche des religieuses les réveillait trop matin, eton voit le commissaire du quartier donner raison aux voisins contre les sœurs. Pendant qu'on leur fait ces tracasseries en France, on les demande en Belgique et à Genève. Elles vont s'établir en Pologne, en Gallicie, en Prusse, en Espagne, au Mexique, à Constantinople, à Sinyrne, à Alexandrie, en Afrique, en Amérique, dans l'Océanie, et en dernier lieu en Chine. (Voir plus haut leur développement en Orient.)

En 1806 (9 avril), l'association des Dames charitables, sœurs ou dames de SainteUrsule, ayant pour but de former gratuitement les jeunes filles de la classe ouvrière aux bonnes mœurs, aux vertus chrétiennes et aux devoirs de leur état, avait été provisoirement autorisée. Elle est placée pour sa discipline intérieure sous la surveil lance des évêques diocésains. Les statuts de cette association, soumis à notre approbation, porte le décret, seront vus et visités au conseil d'Etat sur le rapport de notre ministre des cultes; ils y seront portés dans les six mois qui suivront. Le même décret autorise les dames Ursulines à admettre des associées en se conformant aux lois de l'empire qui interdisent les vœux perpétuels, Quand elles voudront s'établir dans une commune, elles exposeront au préfet du département qu'elles désirent protiter du bénéfice du décret; elles lui transmettront copie de leurs statuts signée individuellement de chacune d'elles, et que l'évêque du diocèse certifiera être conforme aux statuts généraux soumis à l'approbation de l'empereur. Le préfet en donnera avis au ministre des cultes, ainsi que des mesures d'exécution qu'il aura cru devoir prendre.

Il existe en France des communautés d'Ursulines à Vitré, à Nantes, à Caen, à Desnes, à Montpezat, à Montauban, à Toullins, à Saint-Etienne de Saint-Geoirs, à Grenoble, à Ploërmel, à Orléans, à Châteaugiron, à Montfort (diocèse de Rennes), à Luçon, à Bourbon-Vendée, à Rouen, à Bordeaux, à Bourges, à Evreux, et dans un grand nowbre d'autres localités. Les unes appartien

nent à la congrégation de Paris, d'autres à celle de Bordeaux.

Avant 89, l'ordre des Ursulines était divisé cu onze provinces. Celle de Paris contenait 14 monastères. Le nombre des maisons, en France, s'élevait au total à 300. L'année du noviciat se payait 400 livres. On donnait de 4 à 5,000 livres pour les frais de profession et pour la dot. La somme s'élevait à 7 ou 8,000 livres à la maison de Sainte-Avoye. (Voy. Sections des coopérations diverses des congrégations à la charité.) La révolution suisse, par la défaite du Sunderbund, a amené la destruction des Ursulines dans ce pays. Elles tenaient, en 1848, une école de filles à Sion. On voulut établir des maîtresses vaudoises à leur place. Il y a quelques années, les maisons d'orphelines étaient en Autriche au nombre de 26, comprenant 785 religieuses. Il existe à Rome un couvent d'Ursulines dirigé par des ecclésiastiques réguliers. Les Ursulines sont soumises à la règle de Saint-Augustin si parfaitement, qu'on les a considérées quelquefois comme des Augustines sous un autre nom.

On verra tout à l'heure s'épanouir les congrégations de femmes par milliers d'essaims. Leur extrême indigence après la tourmente, malgré les libéralités de l'empire, devint un avantage précieux. Le travail le plus conforme à leur vocation était l'éducation des jeunes filles. Elles ouvrent des classes, et tandis que l'Université, pleine de prêtres apostats, prépare à la France une génération de libres penseurs, ces vierges fidèles, dans la paix de leurs cloitres, dit M. Louis Veuillot, commencent à former des mères de famille chrétiennes. Le point de départ de la renaissance religieuse est là.

Dieu bénit cette œuvre de piété publique. Un souffle créateur se répand sur toute la France; et par ces ressorts cachés et ces voies inconnues dont la Providence a le secret, sans qu'on le sût d'abord, sans qu'on pût l'empêcher lorsque l'esprit d'impiété en prit ombrage, à travers mille obstacles, avec la seule puissance de la bonne volonté, les fondations et les vocations se multiplièrent. Dans les petites villes, dans les villages, de pauvres femmes, privées de tout appui humain, osèrent entreprendre de donner l'instruction gratuite aux enfants pauvres des villes et des campagnes. Elles y réussirent. Lorsque l'on contemple ce monde mystérieux qui vit par le dévouement et se multiplie par la virginité, on est étrangement surpris de voir qu'à cet égard du moins, la hache révolutionnaire a frappé sans détruire, et que souvent même, là où elle s'est acharnée à démembrer le cadavre, Dieu a fait des tronçons autant d'être vivants. En effet, toutes les congrégations dispersées et que l'on croyait anéanties ont reparu avec une vie plus forte. (Louis VEUILLOT, journal l'Univers, 2 mars 1855.)

II. Observations préliminaires. — Les congrégations religieuses de femmes sont tantôt dirigées par une supérieure générale, tantôt par des supérieures locales. Dans le

DICTIONN. D'ECONOMIE CHARITABLE.

premier cas, c'est une autocratie; dans l'autre, c'est le gouvernement fédératif avec ses priviléges. De la maison mère où elle réside, la supérieure générale transmet aux extrémités du royaume des ordres toujours respectés. Dans les maisons que président des supérieures locales, toute l'autorité repose en celles-ci. Chaque communauté ne se rattache à la congrégation dont elle relève que par la règle spirituelle de l'ordre, mais sans liens temporels. Chaque supérieure locale gouverne,commande et juge souverainement dans sa sphère d'action.

Il existe des congrégations mixtes; telle est celle des Dames du Bon-Pasteur, dans lesquelles les établissements payent tribut à la maison mère, sans être aidés ni surveillés par elle. Cet ordre de choses a des inconvénients; mais les congrégations de cette nature en présentent cependant moins que celles dépourvues de maisons mères, dans lesquelles le noviciat est souvent très-imparfait. Cette opinion est celle des évêques bien plus que la nôtre.

Les congrégations religieuses de femmes, reconnues par le gouvernement, étaient, en 1838, au nombre de 190. Elles doivent égaler aujourd'hui (1856) au moins 400. Leur extension provient surtout du développement que reçoivent les congrégations déjà existantes. Les congrégations dirigées par des supérieures générales sont les moins nombreuses; elles ne s'élèvent, à l'époque dont nous parlons, qu'à 87; mais elles rachètent cette infériorité par la quantité très-supérieure des maisons (ou communautés) qui en dépendent. Ces maisons s'élèvent, toujours à la même époque de 1838, à 1,076 contre 605, formant le quantum des maisonsfen communautés dirigées par des supérieures locales.

Une autre comparaison est à faire, c'est celle du nombre des congrégations religieuses contemplatives, avec les communautés hospitalières ou enseignantes, ou qui réunissent cette double destination. Le chiffre total des premières est de 27; le chiffre officiel, mais très-inférieur à la réalité des secondes, s'élevait, en 1838, à 1,654, représentant le nombre approximatif de 12,000 sœurs. Remarquons même que la seconde appellation des Maisons contemplatives est modifiée par celui de Maisons de refuge, titre qui explique l'utilité économique de ces saints asiles.

Si l'on réunit les congrégations ayant à leur tête des supérieures générales à celles dirigées par les supérieures locales, elles composent, en 1838, y compris les 27 contemplatives, le minimum officiel de 1,681 maisons. Les maisons hospitalières sont portées au nombre de 286. Les maisons exclusivement enseignantes sont encoro plus nombreuses; elles atteignent le chiffre de 289; enfin les maisons à la fois ensei gnantes et hospitalières, plus nombreuses à elles seules que les deux autres réunies, s'élèvent à 1,129. (Voir plus haut le dénombrement des congrégations actuelles.) Les congrégations, tant celles relevant

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d'une maison mère que celles dirigées par des supérieures locales, portent souvent le même nom sans avoir aucun rapport entre elles, telles sont les Bénédictines, que des noms accessoires différencient ordinairement, et qui sont désignées communément par leurs surnoms. Telles sont les Bénédiclines du Calvaire, de la Protection, de SainteCroix, du Saint-Sacrement. Le nom de Sœurs de la Charité, qui convient si bien à l'ordre et qui est le nom classique des Sœurs de Saint-Vincent de Paul, est porté par 14 congrégations diverses enseignantes ou hospitalières indistinctement.

Rayonnement des congrégations de femmes. Les Sœurs de la Charité de Lyon possèdent 25 maisons. On trouvera ci-après d'autres congrégations du même nom. Ces congrégations sont dirigées par une supérieure, Comme les Sœurs de Saint-Vincent de Paul. Les plus importantes, dans la même catégorie, sont les Sœurs hospitalières d'Ernemont, dont les maisons se sont multipliées à Rouen. Nous y reviendrons ci-après. Sept congrégations différentes portent le nom de SaintJoseph, et quatre d'entre elles ne se reconnaissent à aucun nom accessoire. Elles composent un total de 387 maisons, dont il faut faire deux parts, savoir: celles ressortissant à des maisons mères, et celles soumises à des supérieures locales. Les premières, qui sont les plus nombreuses, comptent 252 maisons; les autres 135. Les premières se pressent à Lyon, où il s'en est élevé jusqu'à 86; les autres partant du midi s'étendent au centre et à l'ouest du territoire. Lyon en possède aussi 44, le Puy 61. Les Sœurs de Notre-Dame ont 32 maisons disséminées dans 26 villes, sur tous les points du territoire français, à Auch, Cambrai, Rouen, Strasbourg, Saint-Flour, Nancy, Toulouse et Versailles. Les Sœurs hospitalières de Saint-Paul, dites de Saint-Maurice, dont la maison mère est à Chartres, réunissent 32 communautés: 6 à Blois, 15 à Chartres, 11 à Versailles. Quinze congrégations portent le beau nom, le nom si chrétien de la Providence, devenu la dénomination générique des asiles de l'enfance. Nous citerons les Sœurs de la Providence de Portieux (Vosges). Elles comprennent 1,200 membres. Elles dirigent des pensionnats et des écoles dans toute la France, mais particulièrement dans le diocèse. Elles tiennent 48 écoles dans le diocèse de Verdun.

Les Soeurs de la Trinité ont leur maison mère à Valence. Elles comprennent 200 uembres. Elles rayonnent dans le département de la Drôme.

Sœurs de la Providence de Saint-Vincent de Paul, de Ribeauville (Haut-Rhin). - Elles ont un noviciat, un apostolat, une école préparatoire, une retraite pour les sœurs infirmes, etc. Elles comptent 539 membres. Elles enseignent 34,000 élèves. Le nombre des sœurs est de 118, et de 103 postulantes.

Les Sœurs de la Providence de Grenoble comptent 400 religieuses réparties dans 140 etablissements.

Sœurs de la Providence de Vitteaux (Côted'Or). Elles possèdent 60 établissements dans le diocèse.

Les Sœurs de la Providence de Ligny-leChâtel (Yonne), fondées en 1820. Elles comptent 256 membres et 43 établissements.

Les Sœurs de la Providence de Saint-André se sont établies à Metz en 1806. Elles n'embrassent pas moins de 280 établissements, dont 260 dans le diocèse.

Sœurs de la Providence de Langres.-Elles ont 119 établissements, dont 90dans le diocèse Sœurs de la Providence d'Avesnes. Fondées en 1817, au nombre de 5 sœurs, elles comptent aujourd'hui 155 professes employées dans 34 établissements.

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Sœurs de la Providence de Saint-Jean de Bassel (Meurthe). — Elles ont fondé un noviciat pour des institutrices allemandes. Elles réunissent 350 sœurs, qui tiennent 207 écoles primaires.

Les Sœurs de la Sagesse de Mâcon, comptent 16 fondations indépendantes.

Si les documents officiels que nous avons sous les yeux étaient complets, Paris ne renfermerait pas, en 1838, au delà de 17 maisons, appartenant aux congrégations diverses. (Voir ci-après Monographies.) Sept congrégations ont leur maison mère à Paris: Celle du Bon-Secours, pour l'invocation de Notre-Dame auxiliatrice, dont les membres sont exclusivement gardes-malades. La congrégation des Sœurs de la charité de SaintVincent de Paul, formant une annexe à la maison des Lazaristes, rue du Bac. Elles ont pour supérieur général, le supérieur général des Lazaristes,en continuation de la règle établie par saint Vincent de Paul.

Nous n'avons pas trouvé, parmi les chiffres officiels, celui des maisons desservies par les Sœurs de Saint-Vincent de Paul. On l'éva luera ci-après, d'après le nombre connu des religieuses de cette grande congrégation.

Les cinq autres communautés ayant leur chef-lieu à Paris, sont les Sœurs de SainteClotilde, les Hospitalières, celles de SainteMarthe et de Saint-Maur, dites de l'EnfantJésus, les Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve, et celles du Sacré-Cœur.

Les congrégations exclusivement hospi talières sont celles du Bon-Secours (sans oucun rapport avec celles de Paris); celles qui portent le nom d'Hospitalières, et dont les inaisons sont répandues surtout dans les diocèses d'Amiens, au nombre de 9; d'Angers, au nombre de 10; d'Angoulême, au nombre de 8; d'Arras et d'Autun, au nombre de 6; de Bayeux, au nombre de 9; de Cambrai, au nombre de 7; de Périgueux, an nombre de 8, etc. Les Sœurs hospitalières réunissent 90 maisons, réparties en 23 diocèses, dont les principaux sont Amiens, Angers, Angoulême, Arras, Autun, Bayeux, Cambrai, Dijon et Périgueux.

Les Hospitalières de Saint-Jacques ont 19 maisons, le plus grand nombre dans les diocèses de Dijon et de Besançon. Les Sœurs de la Miséricorde de Jésus, ayant pr exception 2 maisons hospitalières et ense

gnantes, ont 13 maisons purement hospitalières dans les diocèses d'Evreux, Quimper, Rennes, Rouen, Saint-Brieuc et Vannes.

Les principales maisons enseignantes sont celle de Notre-Dame, dont il a été parlé plus baut; celle de la Présentation de SainteMarie, qui en a 7; la maison mère est à Bourg-Saint-Andéol. Celle du Sacré-Cœur de Jésus, dont le chef-lieu, comme on vient de le voir est à Paris, qui en a 10, réparties entre les diocèses les plus éloignés du centre. Elle a des établissements à Metz, Quimper, Poitiers et Perpignan, etc. La congrégation enseignante, de beaucoup la plus nombreuse, puisqu'elle compte 84 maisons, est celle des Ursulines. Ses 84 maisons se ramifient dans 44 diocèses, c'est-à-dire dans les deux tiers de la France. Les congrégations enseignantes sont les moins nombreuses (elles n'atteignaient pas 4,000 en 1842); mais leur destinée providentielle est de s'étendre. Avant la fin du siècle elles dépasseront en nombre les autres congrégations. Elles gagnent du terrain; elles donnent au pauvre peuple le moyen de se passer des congrégations hospitalières, en l'élevant, en l'instruisant suivant le monde, en les moralisant selon Dieu. D'enfants voués au vice, par position ou par nature, elles feront des mères de famille; et des mendiantes, de bonnes ouvrières.

Les congrégations hospitalières et enseignantes prendront peu à peu la dénomina tion inverse d'enseignantes et hospitalières. Les Sœurs de Saint-Vincent de Paul sont dans cette voie.

Les Sœurs de la Charité de Besançon desservent 32 maisons. Le diocèse en réunit 25; les autres sont réparties entre les diocèses de Lyon, de Saint-Claude, de Strasbourg et Belley. Les 86 établissements des Sœurs de la Charité d'Evron sont concentrés au nombre de 81 dans le diocèse du Mans. Ceux des Sœurs de Nevers, au nombre de 65, rayonnent dans 25 diocèses; de Nevers qui est leur chef-lieu, à Bayonne, Beauvais, Bordeaux, le Mans, Périgueux, Saint-Flour, Toulouse et Versailles.

Les Sœurs Saint-Charles, hospitalières et enseignantes, n'ont pas moins de 75 établissements. C'est à Nancy qu'est leur cheflieu. Le seul diocèse de Nancy compte 21 maisons appartenant à cette congrégation. Les autres sont distribuées entre les diocèses de Châlons, Langres, Metz, Saint-Claude, Saint-Dié qui en compte 10, et Verdun qui en compte 13. Les 23 maisons de SainteChrétienne sont partagées entre les deux seuls diocèses de Reims et de Metz. La congrégation de Saint-Charles de Lyon, tout à fait distincte de celle de Nancy, possède 73 établissements fondés surtout dans les diocèses d'Autun et d'Avignon; celle des Filles de la Croix, dite de Saint-André, en compte 16, qu'on trouve à Angoulême, Bayonne, Orléans, la Rochelle, Tarbes, Paris, Poitiers, Versailles. Les hospitalières et enseignantes d'Ernemont ont fondé 57 établissements, répartis dans les trois diocèses de

Beauvais, d'Evreux et de Rouen. Leur maison mère a été tranférée de la ville qui leur donne son nom, dans cette dernière ville.

Les Sœurs de Saint-Joseph, dites du BonPasteur, qu'il ne faut pas confondre avec les congrégations du Bon-Pasteur proprement dites, ont 32 maisons, toutes dans le diocèse de Clermont-Ferrand. Les 26 établissements des Sœurs de Saint-Maur, dites Enfant-Jésus, dont la maison mère est à Paris, sont réparties entre 15 diocèses, dont Avignon, Montauban, Montpellier, Nîmes, Poitiers et Soissons, sont les principaux parmi ces mêmes congrégations hospitalières et enseignantes, occupant encore une place importante, il faut citer, celle de la Providence, dont la maison mère est à Lisieux, et dont les maisons se concentrent dans les diocèses de Bayeux, qui en possède 14, et d'Evreux qui en compte 5; celle du même nom, dont la maison mère est à Schélestadt, dont les 50 établissements sont renfermés dans le diocèse de Strasbourg. Une troisième congrégation de la Providence, dont le siége principal est à Séez, et dont les établissements sont au nombre de 21, occupent les diocèses de Bayeux, de Coutances, et celui de Séez, qui en compte 16. Il ne faut pas omettre les Sœurs de la Sagesse, dont la maison centrale est établie à SaintLaurent-sur-Sèvres, et dont les 80 maisons sont répandues dans 17 diocèses; ceux d'Orléans, de Vannes, Poitiers, Rennes et la Rochelle en contiennent le plus grand nombre. Il faut nommer les Sœurs du SaintSacrement, dont Romans est le chef-lieu, et dont les 20 maisons sont distribuées entre les diocèses d'Avignon, de Valence et de Viviers. Celle des Hospitalières du Saint-Sacrement, ayant à Mâcon leur maison centrale, et 16 établissements partagés entre 8 diocèses, dont Autun est le principal. Celle de Saint-Thomas de Villeneuve, dont Paris est le centre, quoique la congrégation n'y ait qu'une maison, et qui se répand dans 13 diocèses, et plus abondamment dans reux de Rennes, Saint-Brieuc et Quimper. Enfin celle de la Sainte-Trinité, fondée à Valence, et dont les 10 maisons occupent les diocèses de Valence, Digne, Grenoble et Viviers.

On peut supposer que toutes les congrégations du nom de Saint-Joseph, ont leur source dans la congrégation des sœurs de ce nom établie par Lucrèce de la Planche, dame de Jouy, en 1654. Cette congrégatiou considère du moins toutes les maisons de son nom comme ses branches.

Les Sœurs de Saint-Joseph de Bourg ont un noviciat à Verdun (Meuse). Les Sœurs de Saint-Joseph de Clermont-Ferrand ont 40 établissements dans le diocèse du Puy-deDôme. Les Sœurs de Saint-Joseph de Bordeaux possèdent 30 maisons. On ne compte pas moins de 2,000 sœurs du nom de SaintJoseph.-Des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny sont établies dans 18 paroisses du diocèse d'Autun. Les Sœurs de Marie-Joseph ont leur maison mère à Doras (diocèse de Limoges). Elles comptent 400 membres. Elles tiennent un refuge (à Vannes), une providence, des

ouvroirs, et des cuisines, des infirmeries dans des maisons ecclésiastiques.

Sœurs de Marie-Joseph de la Pommeraye.Elles possèdent 50 établissements écoles primaires, salles d'asiles, dispensaires et ouvroirs. Le nom de Sœurs ou filles de la Charité, si popularisé par les sœurs de SaintVincent de Paul, est porté, avons-nous dit, par plusieurs congrégations, dont nous citerons les principales.

Sœurs de la Charité de Nevers. Elles desservent plus de 200 établissements. La congrégation compte aujourd'hui 2,000 membres. Elle est répandue dans des hôpitaux, des pensionnats, des écoles, des salles d'asile, des orphelinats et des refuges.

Sœurs de la Charité d'Evron. - Elles dénombrent, en 1855, 1,100 membres répandues dans 256 établissements. Le plus grand nombre de ces établissements est situé dans le diocèse du Mans.

Sœurs de la Charité de Montoire. (Institutrices et hospitalières). Leur maison mère Leur maison mère est à Bourges. Elles comptent 500 membres, elle ont dans le diocèse de Bourges 84 établissements, en tout 116.

Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus. Elles comptent dans le seul diocèse d'Angers, 35 maisons. Voir ci-après.

Les Sœurs de la Charité de Saint-Vincent de Paul de Besançon, n'ont rien de commun avec les Sœurs de Saint-Vincent de Paul de Paris. On retrouve des noms d'anciens grands ordres religieux parmi les congrégations modernes de femmes. Le département de la Meurthe possède des Bénédictines à Flavigny; elles y tiennent un pensionnat. Il existe des Bénédictines de l'Adoration perpétuelle à Saint-Nicolas de Port. On trouve aussi des Bénédictines à Jouarre (Seine-et-Marne). Il en est établi à Rouen. Verneuil (Eure) a une maison qui en compte 70.

L'Aveyron a des sœurs de Saint-Dominique dans six de ses communes. Il y a aussi des Dominicaines à Langres. Il existe à Laval (Mayenne) des Trappistines, consacrées à la vie contemplative. On trouve aussi des religieuses de ce non dans les PyrénéesOrientales (à Espira-de-Lagly), à Blagnac, près de Toulouse, et à OElenberg (HautRhin.) Les anciennes religieuses de la congrégation de Notre-Dame, dites Dames Augustines, instituées par le P. de Mattaincourt, el rétablies en France dès le commencement de ce siècle, dénombrent aujourd'hui 20 maisons, établies à Carentan, Cateau-Cambrésis, Caudebec, Châlons-sur-Marne, Etampes, Honfleur, Lunéville, Mattaincourt, Molsheim, Moulins, Orbie, Paris (3 maisons, celle entre autres que l'on a appelé la Maison des Oiseaux), Reims, Saint-Pierre-Eglise, Strasbourg, Valognes, Verdun, Versailles; en Algérie, où elles ont 1 maison; en Allemagne et les Pays-Bas, où elles ont 10 maisons: Essen, Luxembourg, Munich, Namur, OffemLourg, Paderborn, Rastadt, Ratisbonne, Trèves; dans les Etats-Unis, où elles ont 8 maisons: Boston, Cincinnati, Chilicothe, Columbus, Dayton, Lowel, Rosxbury, Sa

lem. Une lettre récente, écrite d'Amérique par une religieuse de la congrégation des dames Augustines donne les détails suivants : « Toute les classes dans nos maisons, surtout dans trois, sont encombrées d'enfants; les sœurs y ont des classes du soir pour les filles en service, et pour celles qui travaillent dans les fabriques: elles opèrent un très-grand bien dans ces établissements industriels. La besogne est forte; mais elle est accompagnée de beaucoup de consolation. Ici, à Cincinnati, nous n'avons pas de classe du soir; mais quinze sœurs sont employées dans les paroisses allemandes; elles y font quinze classes, et s'y rendent le matin pour rentrer le soir. Nous avons dix classes dans la maison même, de sorte que nous instruisons tous les jours à Cincinnati 2,300 enfants.»

L'ancienne forme monastique qui s'était produite avec tant de développement sous le nom de tiers ordre dans l'ancienne France, n'a pas disparu de la France nouvelle. Ainsi, il existe des Sœurs du tiers ordre de Saint-Dominique dans six communes du Puy-de-Dôme; du tiers ordre de SaintFrançois, dans la Mayenne. Des Sœurs des tiers ordres du mont Carmel, de Saint-François et de Saint-Dominique sont répandues dans un grand nombre de paroisses de la Loire-Inférieure, des Sœurs de Sainte-Agnès, du tiers ordre de Saint-François et de SaintDominique, dans la Corrèze.

Ces tiers ordres se sont reproduits aussi parmi les hommes. Le tiers ordre de SaintDominique compte un grand nombre d'affiliés. Il existe, dans le diocèse d'Angers, des tiers ordres de Saint-François et du Carmel. Les uns vivent dans le monde, les autres se dévouent à l'instruction des enfants et aux œuvres de charité.

Dénombrement des congrégations par diocèses, en suivant l'ordre des diocèses. — Congrégations enseignantes.- Ursulines; Religieuses de la Réunion; Religieuses de Notre-Dame de Lorette; Sœurs du Saint-Sacrement; Capucines; Religieuses du SacréCoeur; Sœurs de Saint-Charles à Arles; monastère de la Visitation à Tarascon; Sœurs de la Présentation; Sœurs du Saint-Nom de Jésus et de Marie à Tarascon; Frères des Ecoles chrétiennes; Frères de la Société de Marie; Carmélites; Filles de Notre-Dame; Sœurs de la Croix; Sœurs de la Providence de Portieux (62 écoles primaires); Religieuses de l'Immaculée - Conception; Religieuses des Saints-Cours de Jésus et de Marie; Fidèles compagnes de Jésus (Amiens, etc.); Sœurs de la Sainte-Famille (d'Amiens); Religieuses du Saint-Enfant-Jésus; de la Sagesse ; Sœurs de Sainte-Enfance; Ursulines de Jésus à Chavagnes (Vendée); Sœurs de la Charité d'Aron (Mans); Sœurs de Saint-Paul à Angoulême, etc. (Charente); Augustines à Arras; Annonciades à Boulogne; Soeurs de la Conception de Piolène (Vaucluse); Sœurs de Saint-Joseph des Vans (Ardèche); Sœurs du Saint-Sacrement de Romans (Drome); Sœurs des Ecoles chrétiennes de Saint-Sauveur-kVicomte (Manche); Sœurs de la Providence

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