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miens, ce qui suppose au moins de 5 à 600 Sœurs. Celles de la Congrégation de l'Enfance de Jésus et de Marie, dite Sainte-Chrétienne, fondée à Metz en 1807, dénombre aujourChui 306 professes et 130 novices répan dues dans 49 établissements. Elles tiennent des pensionnats, des écoles et des ouvroirs.

Sœurs de la Providence d'Arras.- Par décret impérial du 10 janvier 1853, l'association religieuse des Sœurs de la Providence, existant à Arras, est autorisée comme congrégation dirigée par une supérieure générale. Le même décret autorise la congrégation des Sœurs de la Providence à fonder, à Gonnehem, un établissement de Sœurs de son ordre. Le même décret autorise aussi la supérieure générale des Sœurs de la Providence d'Arras à accepter la donation faite à cette congrégation, par le sieur et la dame Beghin, d'une maison sise à Gonnehem et de son mobilier, à la charge d'entretenir dans cette maison tel nombre de sœurs qu'elle jugera convenable pour la tenue d'une école de filles. Ce décret donne une existence légale à une congrégation, appelée à contribuer dans une large part à l'amélioration religieuse, morale et même physique des peuples des campagnes.

L'œil pénétrant de Mgr Parisis a soudé la profondeur de l'abaissement moral des campagnes de son diocèse. Il a vu combien les enfants avaient à souffrir dans leur édu cation de l'insouciance des parents, et les malades dans leurs besoins corporels et spirituels de l'inintelligence ou de l'insensibilité de leurs proches. Il avait compris qu'il fallait aux populations rurales des religieuses institutrices et hospitalières. Mettant aussitôt la main à l'œuvre, il avait jeté les fondements de la congrégation des Sœurs de la Providence d'Arras. La pensée du pieux et ardent pontife fut comprise, sa voix fut entendue. Il trouva plus que de la sympathie, il trouva du concours dans les autorités administratives du pays. Le conseil général du département vota 4,500 fr. pour entretien de bourses dans la maison de la Providence. Un tel vote fait le plus grand honneur au conseil général. Le clergé n'a pas été le dernier à répondre aux vœux de sou chef illustre. Aux premiers accents de sa voix, au premier aperçu de ses intentions, il mit ses soins à étudier les germes de vocation, à les faire éclore et se développer, et de tous côtés on vit arriver de jeunes personnes sollicitant le bonheur d'être admises à faire l'essai du noviciat religieux. Le grain de sénevé déposé par la main du prélat devint un arbre dont les rameaux ne tardèrent pas à s'étendre. La maison mère d'Arras, qui n'existe que d'hier, a déjà produit trois maisons, celles de Gonnehem, de Boiry-Sainte-Rictrude et de Wailly.

Les Filles de Saint-Ernemon de Rouen, reconnues par un décret du 14 janvier 1811, possédaient à cette époque 166 établissements. Elles desservent des hôpitaux, des écoles, des pensionnats d'orphelines, et se

courent les malades à domicile. Elles sont concentrées dans le diocèse de Rouen.

Comme il y a des Frères des Ecoles chrétiennes de la Miséricorde dans le département de la Manche, il existe des Sœurs du inême nom. Elles comptent 460 membres et 76 établissements, dont 50 dans le diocèse.

Les Religieuses du Sacré-Cœur, maisonmère à Coutances, ont 50 établissements et environ 200 membres. Il y a des Bénédictines à Valognes, des Sœurs du mont Carmel à Avranches, et des Sœurs Trinitaires dans

deux autres communes.

Dès l'année 1844, les congrégations de femmes enseignaient dans le Calvados 2,000 enfants et secouraient 3,500 pauvres.

France du sud. -Sœurs de Saint-Joseph de Lyon. En 1805, M. Martinet, aumônier de la prison civile de Lyon, située dans la rue d'Auvergne, témoin babituel des vices affreux entretenus par l'oisiveté parmi les prisonnières confiées à son zèle, appelle à son secours Mile Dupleix pour procurer aux détenues des occupations convenables à leur position. Elle s'empresse de répondre à cet appel et s'occupe de procurer de l'ouvrage et des secours aux prisonnières; elle travaille avec elles pour leur donner l'exemple et les détourner d'une criminelle oiseveté. Pendant deux ans et demi, elle est seule chargée de ce soin charitable qui devint bientôt au-dessus de ses forces. L'administration civile des prisons ayant été formée, l'abbé Martinet, de concert avec M. de Sathonay, maire de Lyon, et M. Forcrand, administrateur des prisons, persuadent à la pieuse demoiselle Dupleix de s'adjoindre quelques compagnes, d'habiter la prison et de se charger de la lingerie, de l'infirmerie et des distributions charitables aux prisonniers les plus malheureux et les plus indigents. Elle accepte cette offre avec zèle. Dès ce moment, aidée de deux compagnes, elle distribue journellement à chaque prisonnier deux soupes, un peu de viande, des légumes et un peu de vin. L'oisiveté a disparu de la prison, un travail utile en adoucit les rigueurs. Bientôt après, les autorités ecclésiastiques et civiles leur conseillent de porter un costume religieux, bien persuadées qu'elles s'attireront de la part des prisonniers une plus grande estime et un plus grand respect. Ce conseil fut un ordre pour les pieuses filles qui s'étaient faites par dévoue ment les servantes des prisonniers. En 1819, M. Recorbet, vicaire général du diocèse, les engage à s'affilier à la congrégation de Saint-Joseph, depuis longtemps connue dans la ville et le diocèse. C'était un moyen de recrutement subit, et de fournir abondamment aux besoins des autres prisons de la ville. Les administrateurs avaient déjà conçu la pensée de doter la prison dite de Roanne du zèle des pieuses filles. Alors fut mis à exécution le projet depuis longtemps forme de construire une nouvelle prison dans le quartier de Perrache. Les bâtiments sont nieux appropriés à leur nouvelle destina

tion. Une amélioration morale et religieuse est bientôt signalée parmi les prisonnières. Les inspecteurs envoyés par le gouvernement donnent des éloges sans restriction au zèle et à la conduite des religieuses. On prit la résolution d'établir leur noviciat dans l'établissement même. La maison dite de la Solitude devint la pépinière où se forment les Sœurs de Saint-Joseph, destinées aux soins des prisonniers. Les villes éloignées, jalonses des bienfaits opérés dans nos prisons par les pieuses desservantes, s'empressèrent de solliciter leur concours. De toutes parts arrivèrent des demandes adressées par les autorités préposées à la surveillance des prisonniers. Les Sœurs de Saint-Joseph sont aux prisons ce que sont aux hôpitaux celles de Saint-Vincent de Paul.

La maison centrale de Montpellier reçut une des premières quatorze Sœurs de SaintJoseph; celle de Fontevrault en compta un plus grand nombre, et, avec le temps, on peut concevoir l'espérance de voir la plus grande partie des prisons de France régénérées par l'heureuse influence des nouvelles religieuses qui y portent l'ordre, le travail et la soumission.

Le choix des sujets capables de remplir une tâche qui demande un caractère plein de douceur et de fermeté tout à la fois, un esprit assez sage et prudent pour savoir se plier aux exigences nécessaires de l'autorité civile sans céder en rien à celles de la morale et de la religion, n'est pas facile à faire. L'œuvre des prisons demande des dispositions spéciales. Il faut un noviciat particulier séparé de celui de la maison principale. Les sœurs destinées aux soins des prisonniers doivent recevoir des leçons et des conseils tout autres que celles qui sont consacrées à l'éducation de l'enfance. Les pasteurs qui dirigent les vocations de la jeunesse dévouée adressent à la congrégation les personnes qu'ils croient appelées au noviciat de SaintJoseph. Là, on fait le choix. Peut être est-il à souhaiter qu'une congrégation spéciale soit fondée uniquement pour les prisons. Les éléments de cette congrégation nouvelle sont tout trouvés. Le noviciat de la Solitude serait la pépinière du nouvel institut; les filles dévouées, qui sont déjà dans les prisons, changeraient de nom et de costume, à moins que la congrégation de Saint-Joseph, dévouée à l'enseignement, ne revête elle-même un nouveau costume et un nouveau nom. (Cette dernière observation appartient à M. l'abbé BEZ.)

Les Sœurs de Saint-Joseph, de Lyon, à l'époque de leur institution (administrative), le 10 avril 1812, comptaient 283 sœurs repandues dans le Rhône, l'Ain et la Loire. Elles desservent un hospice de prêtres, un hôpital d'aliénés, des écoles gratuites, et visitent les malades à domicile.

Les Seurs de Sainte-Marthe, de Châlonssur-Saône, se disent d'origine belge, et font remonter leur règle à 1632. Pas plus que les religieuses du même ordre, qu'on trouve répandues dans le Jura et la Bourgogne,

elles n'ont de supérieure générale; par conséquent, elles se recrutent elles-mêmes. Elles donnent à leur supérieure, encore aujourd'hui, le titre de Madame la Maitresse.

L'ordre du Saint-Sacrement a une maison mère à Autun, et une à Milbau. La congrégation possède 50 maisons, et compte de 5 à 600 Sœurs.

La congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, a été fondée par Mme Javouhey, en 1805, à Châlons-sur-Saône, et transférée à Cluny, en 1810. Elle a une maison mère, succursale, à Alençon. Cette congrégation réunit de 12 à 1,300 religieuses, desservant 500 établissements, dont 200 en France, et 300 à l'étranger: c'est peut-être la seule congrégation de même nature dont l'expansion extra-métropolitaine dépasse le rayonnement sur notre territoire continental. Les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny se livrent à l'enseignement, tiennent des pensionnats, dirigent des écoles gratuites, desservent des hopitaux et des asiles d'aliénés.

Nous avons parlé, au mot COLONISATION, des tentatives heureuses de Mme Javouhey, à la Guyane française. On rencontre des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny dans les cinq parties du monde.

Les Sœurs de la Conception ont 15 maisons dans divers départements, dont la maisonmère est à Bordeaux.

Sœurs de la Sainte-Famille; maison mère à Pezens. Elles ont 14 établissements dans l'Aude.

Religieuses de l'Immaculée - Conception, (saurs bleues), de Castres. La congrégation de l'Immaculée-Conception, a été fondée récemment à Castres, par Mile de Villeneuve, dans le but spécial de la sanctification des âmes pauvres et nécessiteuses, soit en Europe, soit dans les missions lointaines. Elle se consacre aux orphelinats, maisons de préservation, écoles gratuites, salles d'asile, maisons de refuge, hôpitaux, pensionnats de la classe marchande, et à toutes les œuvres qui ont pour but le soin des pauvres. Les religieuses de l'Immaculée - Conception ont récemment fondé une maison à Paris. On les trouve jusqu'au Sénégal. Les règles de la congrégation ont été approuvées par la cour de Rome, le 27 juillet 1852.

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Sœurs de la Sainte-Famille. Mlle Henriette d'Hautpoul (sœur de M. le marquis d'Hautpoul), fonda, en 1834, l'Institut charitable et enseignant des Sœurs de la SainteFamille, dont le double but serait l'instruction des jeunes filles et le soin des malades, spécialement dans les villages qui sont trop souvent privés de ces bienfaits. Les fondements de cette institution furent posés par la réunion de quatre jeunes personnes, à la maison de campagne nommée la Criminelle, appartenant à Mile d'Hautpoul, située paroisse de Couffoulens, sur la route de Carcassonne à Limoux. Bientôt après, feu Mgr de Saint-Rome Gualy, évêque de Carcassonne, installa ce petit personnel à Saint-Papoul, aujourd'hui résidence principale de la famille d'Hautpoul. Vers la

même époque, M l'abbé Bastoulh, depuis 1825 curé de Carlipa, commune voisine de Saint-Papoul, découvrit, pár un hasard providentiel, l'arrêt d'homologation par le parlement de Toulouse, en date du 15 février 1786, du testament de M. Joseph Cros, ancien curé de Carlipa. Le testament est du 20 décembre 1768, et le testateur était décédé le 28 juillet 1787. Il avait institué les pauvres ses legataires universels, et avait fondé à Carlipa une école pour l'instruction des jeunes filles du lieu, avec une rente perpétuelle de 100 fr. affectée à l'entretien de la régente. La révolution, qui dévora tant d'établissements fondés par la charité de nos pères, empêcha aussi l'exécution des volontés du pieux curé de Carlipa. Le bureau de bienfaisance du lieu fut investi de l'héritage de M. l'abbé Cros. Cet état de choses durait depuis plus de 30 années, lorsque la découverte du testament de M. Cros, passé à l'état de vague tradition, inspira à M. l'abbé Bastoulh la bonne pensée de faire revivre l'exécution des volontés de son prédécesseur. A cet effet, il s'adressa à son évêque qui l'autorisa à traiter cette affaire avec l'autorité administrative. Une somme capitale de 16,000 fr., provenant du legs de M. Cros, inscrite au grand-livre de la dette publique, avait été réduite au tiers par les lois révolutionnaires. D'autre part, on criait à la spoliation du bureau de bienfaisance, et l'école fondée par M. Cros avait disparu depuis bien des années. Malgré toutes ces diflicultés, grâce à la fermeté et à la justice de M. Boullé, alors préfet du département de l'Aude, le bureau de bienfaisance de Carlipa alloua annuellement, sur son budget, la somme de cent francs, pour desservir la fondation de Carlipa, conformément au titre primitif de la donation qu'il avait reçue de l'abbé Cros.

Ce premier succès obtenu, M. l'abbé Bastoulh, curé de Carlipa, obtint de Mgr l'évêque de Carcassonne, en 1836, deux personnes de la petite communauté de SaintPapoul, qu'il s'appliqua à former, pour les mettre en état de diriger l'école des jeunes

filles.

A partir de 1837, les Sœurs de la SainteFamille furent demandées par plusieurs communes du diocèse. M. le comte Gérard de Pins leur offrit en don son ancien château de Pezens. Le conseil municipal de ce village, sous l'administration de M. Théodore Belloc, a appelé les Sœurs de la Sainte-Famille pour régir son école des filles, et la communauté s'est transportée à Pezens, arrondissement de Carcassonne, aujourd'hui chef-lieu de l'Institut, le 8 décembre 1841. Les Sœurs de la Sainte-Famille ont été reconnues comme Institut religieux à supérieure générale, par décret imperial du 3 janvier 1853. L'Institut compte aujourd'hui (mars 1854) 88 religieuses et 1,620 élèves. Ce personnel est réparti dans 16 communes. Alairac, an. 1847. Elèves 50. — Aleth, ancien siége épiscopal. 1851. Elèves 80.-Alzonne,

chef-lieu de canton. 1848. Elèves 90. — Arzens. 1840. Elèves 78. - Belcaire, chef-lieu de canton. 1842. Elèves 85. La fondation de cette maison est due à M. l'abbé Médus, originaire du lieu, ancien vicaire général de Pamiers, et à M. l'abbé Bonnerie, curé de Belcaire, qui s'est associé à l'œuvre en construisant le couvent à ses frais. - Carcassonne, siége épiscopal. 1846. L.es Sœurs de de la Sainte-Famille sont chargées de la lingerie et de l'infirmerie du college communal, nouvellement érigé en lycée impérial. -Carlipa. Fondation et dotation de l'école des filles, par testament de M. Cros, curé du lieu, en date de 1768 (voir ci-dessus). Organisation de la communauté en 1836. Nombre des élèves 60. Nombre des élèves 60. Conques, cheflieu de canton. 1842. M. de Moux, membre du conseil général de l'Aude, a fondé une salle d'asile confiée, en même temps que l'école des filles, aux Sœurs de la SainteFamille. Le personnel des deux établissements s'élève au chiffre de 200.- La Bécède-Lauraguais. 1839. Elèves 50. - Narbonne, ancien siége épicopal. 1847, Nombre des élèves 350. Cet établissement est dû au zèle et au dévouement de M. Razimbaud, curé de l'ancienne église collégiale de SaintPaul-Serge. - Ornaisons. 1853. Elèves 10.

Pezens, maison mère. 1851. Elèves 80, -Peyriac-Minervois, chef-lieu de canton 1844. Ecole, crèche, salle d'asile. C'est l'établissement, à ra son duquel l'Académie française a décerné un des grands prix Monthyon à M. l'abbé Bertran, curé de PériacMinervois, fondateur. Í en a été parlé en détail dans les Annales de la Charité (année 1853 page 310). Nombre d'é èves des établis sements réunis 250.- Rivel de las Semals. 1844. Elèves 60. Tuchan, chef-lieu de canton. 1853. Elèves 90.- Villepinte. 1845. Elèves 60. La commune de Saint-Papoul, ancien siége épiscopal, est actuellement en instance pour l'établissement d'une maison de Sœurs de la Sainte-Famille. Il n'est pas un seul village du département de l'Aude qui ne s'estimat heureux de confier à ces pieuses filles son école et le soin de ses pauvres malades, si ses ressources pouvaient le lui permettre. Aucune bonne œuvre ne mérite plus que celle-là d'être signalée au zèle de MM. les curés des villages, et à la charité des bons catholiques de la province. (Ces documents nous sont fournis par M. Mahul, ancien député et ancien préfet

Les Filles de la Croix ont été créées dans ces quinze dernières années dans le diocèse de Pamiers. De grandes difficultés accueil rent cette œuvre à sa naissance, et il fallut l'ardeur et l'énergie de la fondatrice, Mile d'Ercé, pour en triompher. La communauté s'établit d'abord à Alos.

Plus de cent trente jeunes filles reçoivent tous les jours de leur nouvelle mère une éducation vraiment religieuse, une instruc tion modeste, mais utile et solide. Les jours de dimanche et de fête, ce plus seulement de jeunes enfants, mas

ne sont

aussi des filles plus avancées en âge, des mères de familles qui vont entourer les dignes institutrices. Dans ces réunions, l'esprit est éclairé par des lectures chrétiennes et choisies; les cœurs s'épanchent par de saintes conversations. On dirait les assemblées des fidèles de la primitive Eglise, alors que tous les Chrétiens n'avaient qu'un cœur et qu'une âme.

Pendant l'hiver de 1844, le nombre des malades est très-considérable dans la paroisse d'Alos. Les Filles de la Croix n'ont point manqué à leur mission; tous les jours malgré les glaces et la neige elles se transportaient par des chemins affreux, de hameau en hameau, pour aller consoler les malades et leur prodiguer les secours destinés à soulager leurs souffrances. Rien ne pourrait rendre les sentiments de reconnaissance dont sont animés les habitants d'Alos pour ces anges de paix et de bonheur que le ciel leur a envoyés?

On ne confondra pas les Filles de la Croix avec celles de la Croix de SaintAndré, dont nous parlerons plus bas.

Le département de la Drôme renferme les maisons mères des quatre congrégations

suivantes :

1° Sœurs de la Trinité, institutrices hospitalières; elles ont leur maison mère à Valence (Drôme). Elles comptent 506 membres, et possèdent 14 établissements dans l'Algérie;

2c Sœurs du Saint-Sacrement. Leur maison mère est située à Romans. Elles réunissent environ 400 membres, se répendant dans ↳ ou 5 diocèses;

3° Sœurs de Sainte-Marthe. Elles ont aussi leur maison mère à Romans, et possèdeut 300 sujets environ. On les trouve établies dans 4 diocèces;

4 Sœurs Saint-Joseph ayant leur maison mère à Saint Vallier; elles comptent 150 membres. La Congrégation ne se répand pas hors du département.

Des Religieuses de Notre-Dame de Gráce possèdent 11 établissements dans le diocèse d'Aix.

Servantes de Marie. Maison mère à Anglet (Basses-Pyrénées), comptent 29 maisons dans le diocèse.

France de l'Est. Les Sœurs de SaintCharles de Nancy comptent à l'époque de leur institution moderne, décrétée le 14 décembre 1810, 292 sœurs répandues dans les départements de la Meurthe, la Meuse, des Vosges, de la Moselle, des Ardennes, de la Haute-Marne et du Jura. Elles desservent des hôpitaux, des orphelinats, des maisons de charité, des écoles gratuites, et ce qu'on appelle dans le pays des renfermeries, c'està-dire des maisons pénitentiaires. Elles dénombrent aujourd'hui (1855) 755 religieuses. Elles comptent environ 99 établissements, savoir: dans le diocèse de Nancy 29, dans d'autres départements 48, et 22 tant en Belgique qu'en Hollande et en Prusse. Elles ont foudé un noviciat à Trèves en 1849 pour les protestantes allemandes. Elles ne possé

daient en 1843 que 44 établissements et elles enseignaient déjà 2,000 enfants.

La maison mère des Sœurs de la Doctrine · Chrétienne (institutrices et hospitalières) a passé de Toul à Nancy; elles ne complent pas moins de 1,150 sœurs dispersées dans 460 établissements, dont 26 en Algérie et 14 en Belgique. Elles ont 107 établissements comprenant 171 Sœurs dans le diocèse de Verdun (Meuse). En 1843, elles ne possédaient que 180 établissements et elles enseignaient déjà 15,500 enfants.

Filles du divin Rédempteur dans le diocèse de Strasbourg. Leur maison mère comprenant un noviciat est établi à Niéderbronn. Le noviciat réunit quatre-vingts postutantes. Elles sont établies dans un grand nombre de communes du diocèse. Eles s'occupent de l'enseignement des enfants pauvres et du soin des malades.

Les Sœurs de la Charité de Saint-Vincent de Paul dites de Besançon, fondées en 1799, ne doivent pas être confondues, ainsi que nous l'avons déjà dit, avec ies Filles de Saint-Vincent de Paul dont la maison mère est à Paris. Elles ont leur maison mère

dans cette ville, et comptent 700 sœurs des

servant 100 maisons.

La Congrégation de Saint-Jacques, dont le chef-lieu est dans la même ville, est généralement hospitalière. Elle a 8 maisons: 3 dans le Jura, 2 dans le Doubs, 1 dans la Haute-Saône et 2 en Suisse.

La Congrégation de Notre-Dame des SeptDouleurs, a également sa maison nère à Besançon. Elle est composée généralement de personnes aisées, elle compte 75 religieuses. Il y existait, en mai 1854, 12 novices. La congrégation a 7 maisons que visite la supérieure dans sa propre voiture, à diverses époques de fannée. Les sept maisons sont réparties dans le rayon des départements limitrophes de celui du Doubs.

Nous avons trouvé des Franciscaines dans une maison hospitalière de la Côte-d'Or. Les Franciscaines hospitalières sont rares, ell. s sont plus connues sous le nom de Claris

ses. Les Clarisses sont cloîtrées et on ne les trouve pas ordinairement dans les hôpitaux.

Dans le Bas-Rhin, 200 établis ements de diverses congrégations enseignaient déjà 8,318 enfants en 1843. Si l'on consulte les chiffres de notre dénombrement, on pourra juger par comparaison de l'accroissement effectué depuis 13 ans.

France de l'Ouest. Les Filles de la Sagesse de Saint-Laurent-sur-Serre (Vendée). Nous avon-parlé plus haut de ces religieuses. En 1855, elles dénombrent 165 novices, etenviron 195 etablissements, parmi lesquels 72 hôpitaux ou hospices,2 maisons centrales, 9 maisons d'arrêt, Sasiles d'aliénés,250 pensionnats ou écoles primaires, 7 écoles de sourdes · muettes et d'aveugles, 65 asiles, 2 crèches, 40 ouvroirs, 5 maisons de retraite, 30 bureaux de bienfaisance. A 70 maisons sont

attachées des sœurs chargées de secourir les Dauvres à domicile.

Filles de la Croix de Saint-André. Elles ont leur maison mère à Poitiers. Elles possèdent des établissements dans vingt et un diocèses, et en plus grand nombre dans ceux d'Angoulême, de Bayonne, d'Orleans, de Paris, de Poitiers et de Versailles. A Paris, elles ont fondé une maison centrale pour les établissements des environs et ceux du nord de la France. Ce fut dans les Deux-Sèvres, à Maillé, que les Filles de la Croix se sont formées en congrégation, et dans la commune de Béthines, même département, qu'elles commencèrent, dans la demeure de leur fondatrice, les œuvres de leur institution. Cette vaste congrégation comptait, dès l'année 1835, 338 sœurs. Elles sont surtout enseignantes. A la même époque de 1835, elles réunissent de 7 à 8,000 élèves. Dans les Basses-Pyrénées, à Ustaritz, elles tiennent des classes externes pour les Basques en même temps que pour les Français. Elles ont atteint aujourd'hui (1855) le chiffre de 1,400. Elles sont divisées en cinq arrondissements, formant à peu près deux cents maisons.

Les Ursulines de Jésus (enseignantes et hospitalières) de Chavagne-en-Paillers (Vendée), dénombrent 668 professes, 102 novices, 23 postulantes. Elles tiennent 116 maisons d'éducation, pensionnats, externats, classes gratuites et hospices dans 8 diocèses et à Edimbourg. Les Ursulines viennent après les Augustines dans l'ordre des temps. (Voy. 1" partie.)

trant parmi les Madeleines; cès lors elles appartiennent à la congrégation et forment un ordre à part. Celles qui veulent sortir, après avoir donné les marques d'une conversion sincère, sont placées le plus souvent, par les soins des religieuses, dans des maisons honnêtes. Cette première classe prend le nom de: Classe des pénitentes.

Le second but de la congrégation est d'offrir un refuge à l'innocence en danger. Cette classe, connue sous le nom de la Préservation, se compose de jeunes filles pauvres qui seraient exposées dans le monde, et que leurs parents ou des personnes charitables, quelquefois même l'autorité, confient aux religieuses du Bon-Pasteur. Ces jeunes enfanis reçoivent là une instruction chrétienne; elles grandissent éloignées de tout mal, apprennent à travailler et sortent ensuite pour rentrer auprès de leurs parents, ou bien sont placées, comme les premières, par les soins des religieuses.

On demande de nouvelles fondations de toutes parts, et dans les villes où il en existe, un grand nombre de ces malheureuses victimes de la corruption se présentent à leurs portes pour solliciter un asile et un refuge qu'on leur refuse fante de ressources. On faisait naguère un appel à la charité pour cette œuvre dont nous parlons souvent dans ce Dictionnaire. — Voy. notamment CHARITÉ PRIVÉE.

La congrégation possède aujourd'hui quarante-six établissements, savoir: à Poitiers, Grenoble, Metz, Saint-Florent près de Saumur, Nancy, Amiens, Lille, le Puy, Strasbourg, Sens, Keims, Arles, Rome (SainteCroix), Chambéry (Savoie), Perpignan, Bourges, Nice (Piémont), Avignon, Mons (Belgi

Les Sœurs des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, de Mormaison (Vendée), fondées en 1818, comptent 177 professes, 15. novices, 8 postulantes. Elles ont 42 établissements. Filles Notre-Dame de Charité du Bon Pas-que), Namur (id.), Rome (Lauretana), Munich teur d'Angers. La maison mère fut éri- La maison mère fut érigée le 30 juillet 1830. Le 3 avril 1835, un bref de Grégoire XVI érigea la congrégation en généralat; elle reçut alors le titre de Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur. Depuis cette époque jusqu'en 1848 elle avait fondé 43 maisons, dont 2 à Rome, 1 à Imola, 25 en France, y compris celle d'Alger, 1 en Egypte, 1 à Tripoli.

Au commencement de 1848, il y avait, dans les 43 maisons existant alors, 901 religieuses, 153 Madeleines, 2,200 pénitentes, 1,359 préservées et 52 négresses: total 4,674 personnes. Sur ce nombre, en retranchant les religieuses, resteraient 3,773 personnes qui seraient dans les rues, les unes le scandale des villes, les autres vivant de la charité publique. Aujourd'hui le nombre de ces pauvres repenties est d'environ 6,000.

Les Damies du Bon-Pasteur d'Angers se proposent un premier but, celui de retirer du vice de malheureuses créatures, et de leur offrir les moyens d'une conversion sincère. Une fois entrées dans la maison, elles y restent tout le temps qu'elles veu lent. Plusieurs d'entre elles, après de longues épreuves et un noviciat plus ou moins long, se consacrent à Dieu en en

(Bavière), Londres, Paris, Lyon, Louisville (Amérique), Alger, Turin, Montréal (Canada), Dôle, Loos (près Lille), Imola (Etats pontificaux), Saint-Omer, le Caire, Moulins, Angoulême, Tripoli (Afrique), Limerick (Irlande), Aix-la-Chapelle, Saint-Louis (Amérique), Philadelphie, Smyrne, Annonay, Munster, Oran (Afrique). La maison d'Angers renferme environ deux cent cinquante religieuses, tant novices que professes, et deux cent cinquante personnes composant les catégories des Madeleines, pénitentes, enfants de la classe de préservation, négresses rachetées de l'esclavage.

Les Dames du Bon-Pasteur d'Angers eurent à souffrir de la révolution de février 1848. A Mâcon, les saintes filles abandonnèrent leur maison pour se soustraire aux menaces de la basse population de la ville. A Bourgen-Bresse, à Dôle, elles furent obligées de fuir devant une populace déchaînée qui pilla, dévasta leurs monastères. La maison de Paris, placée au milieu du théâtre de l'insurrection pendant les fatales journées de juin 1848, fut envahie par les insurgés, et la vénérable supérieure de ce refuge vit tuer entre ses mains un soldat blessé qu'elle pansait. En Piémont, la guerre chassa ces pieuses religieuses de leur magnifique établissement de

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