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enfants au moins. Quatre dames surveillent la salie d'asile et visitent les prisonniers. Des quêtes et une loterie procurent environ 4,000 francs à la société des dames. Les bâtiments du bureau de bienfaisance ont une quatrième destination, celle de servir d'asile à 30. vieilles femmes reçues, les unes gratuitement, les autres moyennant un prix de pension de 300 francs; on en admet quelques-unes à un prix moyen 100 francs par exemple.

La conférence de Saint-Vincent de Paul, composée de 40 membres actifs, visite 45 familles, et assiste matériellement et moralement les prisonniers dans 40 cellules avec un succès si incontestable, que le parquet du tribunal de Beaune met entre ses mains les

enfants condamnés del'art. 66 du code pénal. La conférence patronne en outre les enfants des écoles et elle vient de s'annexer une œuvre des apprentis. Elle dispose d'environ 3,000 fr. On évalue à 1,000 francs les secours de la charité paroissiale. Le manque d'ouvrage, l'ivrognerie, le luxe, qui mènent à la prostitution et de là à la misère, sont les causes assignées au paupérisme. Les sceurs de l'hospice estiment que l'assistance, loin d'être trop restreinte, est trop abondante. Toujours est-il qu'elle suffirait aux besoins, si un grand nombre d'habitants des campagnes, en vue de participer aux larges secours du chef-lieu d'arrondissement, ne venaient s'y fixer. I paraîtrait qu'on se montre trop facile sur le domicile de secours. Dans l'hiver de 1854, la ville a porté 10,600 francs à son budget pour travaux de charité, et 15,500 francs pour distribution de pain à prix réduit. On réclame à Beaune la mesure de l'interdiction de la mendicité.

Châtillon-sur-Seine. La classe pauvre est évaluée à Châtillon, sur une population de 5,000 âmes, selon les uns à 260, selon d'autres à 176 familles souffrantes à divers degrés, et sur lesquelles 50 familles sont plus particulièrement nécessiteuses. Les neuf dixièmes des pauvres doivent leur misère à leur inconduite, au luxe, aux cafés et aux cabarets. Une sœur du bureau de bienfaisance nous a raconté qu'elle avait mis pour condition rigoureuse aux secours qu'elle distribue à l'une des familles assistées, qu'une jeune fille de cette famille Supprimerait un bonnet de 20 francs qu'elle avait l'impudence de porter. Le centre des secours est dans une maison appartenant au bureau de bienfaisance, desservie par quatre sœurs. A côté du bureau a été créée en 1844 une société d'extinction de la mendicité, dont les sœurs sont les distributrices. La société donne une fois la semaine du bouillon, du riz, des haricots, du pain et de la viande. Elle distribue aussi des vêtements et prête du linge. Le nombre des souscripteurs est de 254. Les souscriptions, partant du maximum de 100 fr., descendent à 2 francs. Les plus nombreuses sont de 10 et 20 francs.

La recette, qui s'est élevée à 5,000 franec, est descendue à 3,000. Nous avons mentionné au mot BUREAU DE BIENFAISANCE, un ouvroir de 30 jeunes filles, où cellescifont deux repas par jour. Nous avons également exposé que l'assistance du bureau,en secours à domicile, équivalait à 5,000 francs.

La société d'extinction de la mendicité, le bureau de bienfaisance et un ouvroir de 30 jeunes filles, où celles-ci font deux repas par jour, procurent à la classe souffrante férence de Saint-Vincent de Paul y ajoute pour 10,000 fr. environ de secours. Une conde 1,600 à 2,000 francs. Il est fâcheux qu'il n'existe pas de concert entre cette dernière société et l'administration des secours dont les sœurs sont les dispensatrices. Les membres de la conférence accusent les sœurs d'avoir des préférences pour certaines familles, les sœurs de leur côté reprochent à la con

férence de donner inconsidérément. Nous avons cherché à démêler si ce dernier re

proche était fondé. La conférence ne visite que 64 familles, ce qui n'est guère que le tiers de celles qui souffrent. Il est peu probable qu'elle choisisse les moins malheureuses, et elle n'assiste pas ces 64 familles à la fois, ni toute l'année également. Elle donne 21 kilogrammes de pain par semaine prentissage, pour la nourriture de ceux-ci aux parents des enfants qu'elle place en apSon assistance s'adresse surtout aux familles dont les chefs sont malades ou à celles qu'on chômage momentané prive de leurs ressources habituelles. Il n'y a pas de charité mieux entendue. Elle patronne de 12 à 15 apprentis et fait des écoles du soir quatre fois la semaine à un certain nombre de jeunes ouvrières. Elle emploie la moitié environ de sa recette en pain. Le bureau de bienfaisance n'en donne que pour 500 francs; les ressources de la Société d'extinction de la mendicité ne lui permettent d'en distribuer qu'à peine auiant; l'assistance de la conférence, ici encore, semble digne d'approbation. Le surplus des secours à domicile portés à sa recette consiste en viande aux malades, frais d'écolage, frais d'apprentissage, vêtements et loyers. La conférence s'est empressée de nous fournir ces documents. Elle se compose de 24 membres actifs et 50 honoraires. Ses ressources résultent des cotisations membres, s'élevant à environ 500 francs, de 300 francs de dons, 2 sermons de charité, une loterie et de 2 quêtes ayant lieu le jour des fêtes de saint Vincent de Paul et de saint Bernard (20*). La mendicité est interdite dans plusieurs communes de l'arrondissement qui ont voté des secours s'élevant en moyenné à 200 francs.

des

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[207) Saint-Bernerd a passé à Châtillon-sur-Sine une partie de sa vie.

des 2 millions affectés aux indigents incapables de travail.

Doubs. Besançon. L'association générale de secours et de patronage de BesanCon est tout à fait digne de son élévation récente (28 octobre 1852), au rang des œu vres de charités pourvues de l'existence civile. Elle compte 2,000 souscripteurs chefs de famille, qui ne représentent pas moins de 8,000 personnes, c'est-à-dire le quart de la population de la ville. Si l'on décompose la population au point de vue des secours, on trouvera qu'un quart assiste l'autre quart, et que la moitié de la ville ne prend part aux secours, ni pour en donner. ni pour cr recevoir. La liste des souscripteurs est divisée en 8 sections et subdivisée en 28 quar

tiers.

Les quêtes ont lieu, dans chaque quartier, par deux, trois ou quatre personnes, selon l'importance des quartiers.

Les souscriptions s'élèvent jusqu'à 200 fr. et descendent jusqu'à 50 c., et même 20 c. Il y en a un très-grand nombre de 10 et 20fr., et il n'est pas rare d'en trouver depuis 25 fr. jusqu'à 150. L'archevêque, le préfet, le maire, la haute magistrature font partie de l'administration. Deux comités sont chargés, le premier, des secours aux indigents nécessiteux, du travail de la classe indigente, des indigents placés au dépôt de mendicité qualifiés de réfugiés, des deux salles d'asile et des écoles; le second du patronage des enfants de la classe indigente. 8 médecins sont chargés du service sanitaire, c'est-à-dire de visiter les malades signalés à l'association, savoir: quatre pour les malades en deçà et quatre autres pour ceux au delà du pont de Battant, qui coupe la ville en deux.

La recette de l'association a été, en 1853, de 36,110 fr. 60 c., non compris l'excédant de recette du précédent exercice. Des subventions dans lesquelles celles du ministre de l'intérieur entrent pour 3,100, donnent Je chiffre de 4,100 fr.; les souscriptions porteal à la recette 19,208 fr. 50 c.; le produit du travail à domicile 5,082 fr.; l'association a reçu des entrepreneurs du balayage, du 1" octobre 1852 au 30 septembre 1853, 4,180. Nous négligeons les chiffres de moindre importance et laissons à part un legs do 10,000 fr. de principal porté en revenu pour 428 fr. 25 c. Les abonnements particuliers de certains bienfaiteurs figurent au budget our 1,709 fr. 50 c. La dépense se décompose en quatre divisions.

PREMIÈRE DIVISION. karnées de présence des nécessiteux aa dépôt de mendicité. Pavement de loyers en argent, distribution de vêtements, couvertures de lit.

Soupes aux enfants des salles d'asile. Arlat d'habillements distribués à 100 enfants des deux sexes.

10,586 60

964 20 1,619 45 100

à reporter 13,270 25

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tholiques et à 11 protestants. Un pasteur du Le patronage s'étend à 160 apprentis caconsistoire protestant et un notable du culte israélite font partie du conseil.

En 1853, l'association avait fait entrer au dépôt de mendicité 24 condamnés et y avait admis sur justification d'indigence 35 réfugiés (elle désigne ainsi les pauvres sans asile

Le nombre des femmes dépasse celui des hommes. Parmi les mendian's condamnés ou libérés, les enfants sont d'un peu moins du quart. Les pauvres placés chez les Petites Sœurs se composent de 9 hommes et de 7 femmes.

L'association générale unie au bureau de bienfaisance suflirait pour motiver l'interdiction de la mendicité à Besançon, et il s'en faut que ces deux œuvres constituent les seuls secours à domicile.

Société de Saint-Vincent de Paul. Elle est divisée en trois conférences. Sa recette est de plus de 9,000 fr., savoir :

Quêtes ordinaires, 1,230 fr. 13 c.; quête de la séance générale, 339 fr.; dons des afliciés 1,744 fr.; produit de la loteric;3, 450, fr.; recettes diverses, 2,286 fr. 30 c. Ses secours lonsistent en pain, 5;283 fr. 20 c.; riz, 548 fr.; chauffage, 171 fr.; d'autres secours en vêtements, literie, argent, bouillon et médicaments, cercuciis, croix et messes s'élèvent à 1,547, 50 c.

Des œuvres accessoires s'y rattachent; celles des apprentis, des militaires de SaintFrançois-Régis et des Savoyards. Cette dernière œuvre dont le nom fait connaître la

destination a été fondée par M. l'abbé Lebrun; trois ecclésiastiques la continuent. 33 mariages ont été réhabilités en 6 mois par l'œuvre de Saint-François-Régis à Besançon, et douze autres dans diverses communes du Doubs et de la Haute-Saône. Un seul homme (Monsieur Théodore Belamy) a suffi à cette tâche. Les réhabilitations opérées par son entremise ont été jusqu'ici d'au moins 150. Ong ne peut se figurer ce qu'il faut déployer nonseulement de zèle persévérant, mais de savoir faire et même de science administrative, nous disait un éminent magistrat de Besançon, pour résoudre les innombrables difficultés que rencontre le courageux membre de la conférence de Saint-Vincent de Paul, qui consacre son temps à cette belle et bonne œuvre si charitable et si éminemment sociale.

Un frère de la doctrine chrétienne et un professeur d'écriture (M. Charpillet), prêtent feur concours à l'OEuvre des militaires. 209 réunions en 1852 avaient donné la moyenne de présence de 75 hommes. Ces réunions ont été de 262 en 1853, et la moyenne de présence de 79. On cite entr'autres faits produits par l'œuvre, un grenadier du 58 de jigne qui, en quittant le service, est entré chez les frères de Marie.

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Nous plaçons à la suite de ces œuvres celles qui se font leurs auxiliaires, bien qu'elles aient leur vie propre, et leurs actes de bienfaisance séparés; ce sont les Sœurs de la charité, les Dames de la Charité, les Dames de l'atelier et les Dames patronesses des salles d'asile.

Les Sœurs de la charité que l'on pourrait confondre au premier moment avec celles de Saint-Vincent de Paul sont une congrégation tout à fait distincte de cette dernière. Leur maison mère est à Besançon.

Elles tiennent une école et sont les dis

tributrices pour partie des secours provenant 1° du bureau de bienfaisance; 2° des dames de la charité; 3° de la société de Saint-Vincent de Paul; 4° des paroisses.

buent des médicaments et des bouillons de Elles ont deux maisons où elles distriviande. Dans la principale des deux maisons existent une pharmacie et un fourneau dont les frais sont faits tant par le bureau de bienfaisance que par les Dames de la charité.

Les Dames de la charité, au nombre de 25, distribuent pendant l'hiver les bons de pain et de bouillon du bureau de bienfaisance. Le rité et le pain à l'hôpital. Le pauvre, grâce bouillon est délivré par les Sœurs de la chaà elles, n'est pas seulement assisté matériellement, il est visité.

Elles se réunissent une fois par semaine pour faire entre elles de leurs fonds une répartition proportionnelle aux familles qu'elles visitent. La somme partagée est d'environ 135 francs, ce qui donne à penser qu'elles emploient personnellement, à peu près, 7,000 fr. par an. Elles ne se bornent donc pas à porter aux pauvres les bons des autres œuvres, elles les secourent pour leur compte.

Leurs ressources se composent : 1° de leurs cotisations dont le chiffre est facultatif; 2 du produit des quêtes qu'elles font aux offices des paroisses sur le montant desquelles elles versent annuellement dans la caisse du bureau de bienfaisance 1,400 francs; 3° de collectes faites à domicile une tements et des objets de literie. Leurs bons fois par an. Elles donnent du pain, des vêservent de complément à ceux du bureau de bienfaisance. Elles visitent environ 1,000 familles représentant au moins 4,000 person

nes.

Les Dames de l'atelier sont les auxiliaires des Petites Sœurs dont nous allons parler tout à l'heure. Elles se réunissent au nombre de 60 tous les lundis et confectionnent des vêtements dont elles fournissent l'étoffe. Les draps de la lingerie des Petites Sœurs viennent en majeure partie de cette source. Les Dames de l'atelier ont en outre leurs pauvres auxquels elles distribuent des vêtements et des objets de literie de toutes sortes.

Enfin on trouve à Besançon deux sociétés de Dames patronnesses des salles d'asile. L'une des deux sociétés paye les appointements d'une des sœurs de la salle qu'elle patronne. Elle supplée ainsi à l'insuffisance des fonds Cette charge ne devrait pas peser sur les daaffectés aux salles d'asile par la commune. faire pour la nourriture et l'habillement mes du patronage. Elles ont bien assez à des enfants. Elles réclament un secours. Elles en pourront obtenir un de l'Etat, aujourd'hui qu'un décret vient de placer les salles d'asile sous la protection de l'impératrice.

La salle d'asile dont nous venons de parler est dans de bonnes conditions hygiéni

ques, mais n'en est pas de même de l'autre salle. La présidente de la société, qui la visite, réclame un local mieux aéré et plus vaste. La salle devrait pouvoir contenir 400 enfants et elle n'en reçoit que 200 entassés dans une enceinte malsaine, en même temps que trop étroite. Le zélé maire auquel nous avons porté les doléances de la présidente n'a pas nié l'existence du mal, mais il a objecté l'épuisement des ressources de la commune à la suite d'années calamiteuses.

Petites Sœurs des pauvres. - Cette belle institution est un moyen d'extinction de la mendicité non-seulement pour Besançon, mais pour le département tout entier. C'est un rouage puissant ajouté à ceux de l'hôpital général et à celui de l'établissement de Bellevaux, pour les indigents non susceptibles d'être efficacement assistés par les secours à domicile, publics ou privés. La fondation remonte déjà à 13 ans. La maison qu'elle occupe appartient aux sœurs. On a vu qu'une société de dames fournit une partie des vêtements dont l'œuvre a besoin. L'association de patronage y avait dépensé, en 1843, pour ses pauvres, 1,543, fr. 65 centimes. Vêtements, literie, nourriture, tout vient à point chez les Petites Sœurs, mais tout y arrive par la grâce de Dieu. Les vieillards que nous voyons défiler pour se rendre à l'office de la paroisse sont vêtus, les uns en redingotes, les autres en habits, de toutes couleurs, de toutes formes (et de tout âge). L'un d'eux portait un habit à la française orné de beaux boutons de soie. Les sœurs dans leurs rares moments de loisir confectionnent des couvre-pieds avec des échantillons d'étoffes de toutes nuances qui leur sont donnés par des marchands de la ville. La bigarrure de la literie est l'emblème de la charité des sœurs s'ingéniant à se composer des ressources, par mille expédients que leur inspire leur zèle. Elles ne savent pas toujours à 10 heures du matin ce que leurs pauvres auront à dîner, ni à 2 heures de quoi le souper se composera. Notre sœur quêteuse est sortie, disent-elles; la Providence ne lui a jamais manqué, nous sommes persuadées qu'elle reviendra encore les mains pleines. On nous a assuré que nonseulement les hôtes des sœurs ne manquaient jamais de rien, mais que l'équilibre quotidien du régime alimentaire était, grâce à leur prévoyance et à la charité particulière, parfaitement maintenu. Le dernier régiment en garnison à Besançon fournissait seul à l'hospice 60 soupes par jour; le nouveau régiment nous en donne 20 déjà, disent les Petites Sœurs; il finira par faire comme l'autre. Ce sont les ordres mendiants, sous une face nouvelle, et une preuve de plus de l'inépuisable fécondité, de l'éternelle jeunesse du principe chrétien pour la création des bonnes œuvres. Les sœurs s'approvisionnent surtout au séminaire, au collège et dans les autres maisons d'enseignement. Les marchés leur fournissent des restes de denrées gratuitement ou à bas prix. Les des

sertes des tables de plusieurs maisons bourgeoises leurs sont assurées.

On est reçu dans la maison, en établissant son indigence, pour cause de vieillesse et d'infirmités. Le nombre des assistés était, à notre passage à Besançon, de 30 hommes et de 54 femmes, total 84. La maison est dessercupent à de petits travaux, plusieurs sont ocvie par 9 sœurs. Les femmes assistées s'octogénaires; on nous en a signalé une de 88 ans. Les repas sont distribués comme il suit : le café le matin, diner à midi, souper à 5 heures et demie. Les vieillards, anciens ouvriers, se lèvent de bonne heure et se couchent après souper à l'heure qui leur agrée. Les plus inganibes se promènent dans le préau avant de gagner leur dortoir. Une chaque sexe. Le vieillard et l'intirme vivent infirmerie de 5 à 6 lits est disposée pour

et meurent là où les Petites Sœurs les ont recueillis. La mortalité a été l'année dernière de 20 personnes, mais ce chiffre dépassait la moyenne ordinaire. Voy SourDS-MUETS.

Pontarlier. Deux œuvres de la charité privée, les Dames de la charité et la société de Saint-Vincent de Paul, concourent avec le bureau de bienfaisance à l'assistance à doinicile. Ces trois œuvres se concertent, et le lien qui les unit est d'autant plus étroit que le curé de la paroisse, membre de la commission des hospices et du bureau de bienfaisance, préside la société des dames de la Charité, et est aussi le président honoraire de la conférence de Saint-Vincent de Paul.

A la tête des Dames de la charité est la femme du maire. Une quête faite par l'œuvre à domicile produit environ 4,000 francs.

La conférence de Saint-Vincent de Paul compte seulement 3 ans d'existence et 12 membres actifs. Le substitut du procureur impérial la préside avec un pieux zèle. Elle dispose d'environ 2,000 fr. sur lesquels 1,500 franes sont le produit d'une loterie. Il est facheux que la loi de 1851 n'ait pas légitimé l'emploi d'une portion déterminée des revenus des hôpitaux en secours à domicile, sans préciser, comme elle l'a fait, que ces secours ne pourraient s'appliquer qu'aux vieillards et aux infirmes. L'hospice de Pontarlier, en donnant aux pauvres des médicaments et des bouillons, vient très-efficacement en aide à l'assistance à domicile, mais en violant la règle.

Beaume-les-Dames. Les souscriptions pour l'extinction de la mendicité composent la moitié du budget du bureau de bienfaisance; il s'élevait en 1853, à 1,857 francs. L'alliance entre le bureau et l'association est intime. La liste de souscription porte en tête: Bureau de bienfaisance de Baume. Le nombre des souscripteurs a été, dans la dernière année, de 199. Les souscriptions, partant de 1 franc, montent jusqu'à 100 francs. Nous en avons compté 3 de ce dernier chiffre,2 de 60fr., 1 de 70 francs, 3 de 40 francs, 21 de 20 francs à 30, 27 de 10 francs, etc. Les Dames de la charité de la

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d'autres mendiants que ceux des communes environnantes.

sées des deux œuvres réunies. Elles en sont plus que les dispensatrices: elles font les avances, que le bureau de bienfaisance leur rembourse chaque mois. Ainsi 4 dames ont donné en juin dernier 318 francs de secours, l'une à 3 indigents, l'autre à 1, la troisième à 6, la quatrième à 5. Les sommes avancées font l'objet d'un mémoire sur timbre ordonnancé par les membres du bureau et acquitté par le receveur. Les Dames de la charité se renferment au surplus dans les limites du budget et n'y ajoutent rien du leur. Les familles secourues sont au nombre de 80 en hiver, et de 55 à 60 dans les autres saisons. Les 80 familles composent 130 personnes, divisées en 4 sections de secours, savoir: première section, 30; deuxième section, 40; troisième section, 30; quatrième section, 30.

Depuis 1850, il s'est formé une conférence de Saint-Vincent de Paul, réunissent 20 membres actifs et 80 membres honoraires, dont 40 dames font partie. Elle dispose d'environ 1,500 franes. Ses ressources ont pour élément, outre les cotisations des membres actifs et honoraires, une loterie produisant ordinairement 500 francs.

Le sous-préfet a attribué 100 fr. à la conférence sur les 4,000 dont le préfet lui avait laissé l'emploi dans la répartition des 2 millions de secours de l'Etat pour l'hiver 1853-54. La société visite 36 familles en hiver et 15 en été. Elle évalue à 180 le nombre des indigents à secourir, sur une population de 2,600 âmes.

Les 40 dames, membres honoraires, distribuent des vêtements aux familles. La charité individuelle s'est produite à côté de la charité privée pendant l'hiver de 1853-54. Les boulangers ont donné en une fois 130 francs, le sous-préfet et un particulier 60 francs et 100 francs. La ville à consacré 2,000 francs à des ateliers de charité. Les travaux ont consisté en réparations des chemins communaux el vicinaux. Les prix de journée étaient de 1 fr. 75 centimes et se sont quelquefois élevés à 2 francs; le salaire des femmes a atteint jusqu'à 1 frane 25 centimes. Le concours de J'Etat a été de 660 francs. Il restait 150 francs en caisse au moment de mon inspection.

68 communes dans l'arrondissement ont été parties prenantes aux 4,000 francs de subvention affectés à l'arrondissement. La répartition a été de 50, 30, 20 et 10 francs par commune. Cette pluie fine, nous disait le souspréfet, a été plus féconde qu'on ne le saurait croire. Ce fonctionnaire estime qu'un mince budget de 10 francs peut contribuer efficacement à l'extinction de la mendicité dans

certaines communes.

Répétons ce que nous avons dit déjà, que la mendicité peut être valablement interdite dans le Doubs, à cette unique condition que la maison de Bellevaux fonctionnera comme dépôt, et que la force publique empêchera les mendiants de refluer d'une commune dans l'autre. La petite ville de Baume en particulier ne connaît

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Montbéliard. La population pauvre est évaluée à Montbéliard à 600 personnes sur 5,800 âmes. Depuis 20 ans cette ville est devenue manufacturière, 3 fabriques emploient 600 personnes; on n'a pas eu besoin d'organiser des travaux de charité dans l'hiver de 1853-54. 4,000 francs ont été dépensés à vendre du pain à la classe indigente à prix réduit; une souscription extraordinaire et 1,500 francs donnés par la ville au bureau de bienfaisance ont fait face à la dépense. Les secours à domicile reposent aux époques ordinaires, en dehors de la recette du bureau de bienfaisance (qui est d'environ 3,500 francs), sur diverses œuvres de la charité privée. Une société de 12 dames se porteauxiliaire du bureau de bienfaisance; dix appartiennent au culte protestant, deux senlement sont catholiques, la femme du souspréfet et celle du conservateur des hypothè ques. La ville est divisée en 6 quartiers de secours; il est difficile de croire que les indigents catholiques trouvent leur comple à cette organisation. Les dames ont leur recette propre, qui s'alimente d'une loterie produisant environ 2,000 fr., et du produit d'une quête d'à peu près 1,000 fr.; elles visitent les pauvres à domicile. De la population catholique est sortie depuis 2 ans une conférence de Saint-Vincent de Paul, qui réunit 50 membres actifs, et dispose d'une Somme approchant de 900 fr. Les membres de la société appartiennent à la classe ouvrière, pour les neuf dixièmes. Leurs occupations ne leur permettent de visiter les pauvres que le dimanche ; mais leur action est puissante sur la classe laborieuse dont ils font eux-mêmes partie. Ils la ramènent par la voie religieuse à la pratique des devoirs du père de familie. Le pasteur catho lique leur doit la fréquentation des offices, par plusieurs centaines d'hommes, et personne ne doute que l'éloignement du cabaret ne soit une cause préventive et réparatrice de la misère chez les classes souffrantes. La conférence donne aux pauvres de vieux vêtements qu'elle recueille partout où elle peut. Les prêtres catholiques, pour remédier à l'inefficacité des secours distribués par des mains protestantes, assistent indivi visitent. Mgr l'archevêque de Besançon a pri duellement les familles des malades qu'il qui reçoit de 120 à 130 enfants, sans accep l'initiative de la fondation d'une salle d'asil tion de culte. Le protestantisme par énu pulation est de 150 enfants environ; le lation en a créé une à son tour, dont la po deux salles d'asiles reçoivent indistincte ment les enfants catholiques et protestant de leur quartier. La salle catholique, dirigé par des religieuses, est devenue un des foyer charitables de la ville. Il y a été créé un ou vroir de jeunes filles, et des dames de la ville au nombre de 20, y vont, surtout l'hiver confectionner des vêtements pour les enfant pauvres.

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