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un discours de rentrée, du 4 novembre 1851, où il dessine à grands traits l'histoire de la charité en France, le procureur général de la cour d'appel de Rennes énumère ainsi les établissements de charité de son ressort.

criptions ont produit, du 15 avril 1852 au 15 avril 1853, 4,843 francs. L'ensemble des ressources de la conférence a été dans la précédente année de 6,067 francs 45 centimes. Dans cette somme entrent 300 franes alloués par le bureau de bienfaisance, 770 francs 23 centimes provenant des souscriptions personnelles aux membres de la conférence, 266 francs 45 centimes provenant de dons faits par des anonymes, et 350 francs 60 centimes de quêtes faites à l'église. Le nombre des indigents secourus est de 120 familles, soit de 500 personnes. Le secours annuel est d'environ 40 francs par individu. Il consiste en pain, viande et fagots. La conférence a commencé d'entrer dans la voie du patronage. Elle porte à son budget en dépense 190 francs pour la pension de quatre orphelius. Elle a distribué, dans le cours de la dernière année, 15,000 kilogrammes de pain, 150 de viande, 2,000 fagots et 2 cordes de bois; son zélé président est percepteur de laville et receveur des hospices. Dans une ville constituée comme l'est Saint-Claude, l'organisation des sociétés de secours mutuels serait de la plus grande utilité, non-seulement pour assister la classe ouvrière, mais pour la moraliser. L'évêque de Saint-Claude aspire surtout à la création d'ateliers de charité. Le prélat, que nous nous sommes fait un devoir de consulter, est d'avis que, dès à présent, les secours sont assez abondants pour que la mendicité puisse être interdite. Ia suffi de la souscription de 4 à 5,000 francs pour faire disparaître de la voie publique les 200 mendiants qu'on y rencontrait à chaque pas. Il importe de ne pas laisser imparfait le travail commencé.

Basses-Alpes.

A Gap, une association de dames de charité seconde de ses ressources et de ses efforts le bureau de bienfaisance, et cela dans un tel esprit d'union et avec un si parfait ensemble, que les fonds de la société sont versés dans la caisse du bureau de bienfaisance, et mandatés par les administrateurs eux-mêmes, sans confusion pourtant des fonds de la société avec ceux du bureau de bienfaisance. Il n'est pas nécessaire que l'union de la charité publique et privée aille jusque-là. Dans une autre ville du même département, à Manosque, une société privée des Dames de la miséricorde agit aussi de concert avec le bureau de bienfaisance. Aucun secours n'est alloué qu'il n'ait été mis en délibération par les membres du bureau bienfaisance et approuvé par eux. Il faut prendre garde d'aller jusqu'à enchaîner la liberté de la charité privée, et même jusqu'à engourdir son initiative.

Une quinzaine de petites communes possèdent des greniers publics dits de réserve ou d'abondance, dont une certaine quantité de blé constitue l'avoir. Ce blé est, en cas de pénurie, prêté aux cultivateurs pauvres pour les sementes, à la charge de donner, en le restituant, une légère bonification, destinée à couvrit les déficits et même à assurer l'accroissement de la réserve.

FRANCE PE L'OUEST.-Ille-et-Vilaine. -Dans

Je dirai, en ménageant les chiffres, que le ressort possède 77 hôpitaux ou hospices; 248 bureaux de bienfaisance, fonetionnant avec des ressources provenant des communes ou des particuliers; 5 crèches, 101 asiles, 62 sociétés de secours mutuels pour les ouvriers, 20 bureaux de charité établis dans les paroisses, 30 maisons où de jeunes orphelines sont élevées, nourries, formées à divers travaux par des sœurs de diverses maisons religieuses (des sœurs de la Sagesse, du Saint-Esprit, de Sainte-Marie, des Filles de Jésus); 12 ceuvres de la Providence, fondées par des dames charitables, pour la mise en apprentissage de jeunes filles pauvres; 2 œuvres des orphelins, sous le patronage de l'administration; 5 sociétés maternelles; des frais de gésine, accordés par la ville de Rennes; une salle d'humanité, pour laquelle notre ville accorde une allocation considérable; 4 maisons de refuge ou de préservation; 4 bureaux de secours et de travaux de charité à domicile; 13 conférences de Saint-Vincent de Paul, pour la visite des pauvres; 3 asiles des vieillards, fondés par Jeanne Jugan (la fondatrice de la congrégation des Petites Sœurs des pauvres); 3 maisons pour les enfants abandonnés; une maison de sourds-muels; 5 asiles d'aliénés. Voilà pour les souffrances physiques; mais l'indigent n'a pas seulement besoin de travail et de pain. Ce serait une cruelle pitié que celle qui négligerait ses besoins moraux. L'enseigne. ment répandu dans un grand nombre d'écoles gratuites répond à cette grande nécessité sociale. Dans notre ancienne province nous faisons entrer, autant que nous pouvons, Dieu dans nos actes comme dans nos pensées, dans la bienfaisance publique comme dans la charité privée; la condition du succès, les meilleures chances de l'avenir sont là; et si, dans ces derniers temps, le bien a conservé parmi nous sa supériorité et sa puissance, c'est que l'esprit de charité s'est réfugié dans nos institutions de bienfaisance; c'est qu'on pourrait encore écrire, sur la porte de nos maisons hospitalières, cette magnifique inscription de l'hospice de Milan : A Dieu dans ses pauvres. Christo in pauperibus. »

Les établissements de la ville de Rennes pourvoient aux besoins de l'enfance, de l'âge mur et de la vieillesse. Tous sout le fruit de la charité chrétienne, et sont administrés dans cet esprit de l'amour d'autrui qui est le plus solide fondement de la bienfaisance. La plupart sont confiés à des corporations religieuses vouées au soulagement des pauvres. Rien n'égale la ferveur de zèle et de dévouement des sœurs de la charité, des sœurs hospitalières qui soignent les malades de nos hospices. Les institutions au profit de l'enfance sont : 1° La Societé maternelle, administrée par des dames patron

nesses, qui répand de nombreux bienfaits. 2 La Crèche de Saint-Aubin, fondée en 1846, sous le patronage municipal, avec le concours d'une association de dames, et dirigée par une sœur de la Providence, reçoit et Bourrit 30 enfants jusqu'à l'âge de 2 ans. Elle pourvoit, pendant le jour (aux heures où les mères travaillent), aux soins de ces enfants. On espère que bientôt d'autres crèches seront créées dans les paroisses les plus nécessiteuses. 3° Deux salles d'asile, créées par une association particulière, patronnées et subventionnées par l'autorité municipale, confiées à des sœurs de la Providence, reçoivent un grand nombre d'enfants depuis l'âge de 2 ans jusqu'à l'âge où ils vont aux écoles, pour lesquelles on les prépare de bonne heure, par des exercices et un enseignement proportionnés à leurs faibles facultés, par des habitudes de retenue, par des leçons de morale et de religion. 4° Une institution récemment créée en faveur de petits garçons orphelins, sous le patronage du charitable prélat qui gouverne le diocèse. Elle est administrée par un comité de six membres, et gérée par des sœurs de SaintVincent de Paul. Elle a pour toute fortune la charité publique. Des aumônes ont permis de construire, dans la rue de Fougères, un établissement important où 30 enfants sont logés, nourris et élevés. Une maison voisine, le Pensionnat Saint-Vincent, donne beaucoup à cette institution. On enseigne aux enfants des familles aisées à venir en aide aux enfants pauvres et délaissés; C'est un excellent enseignement. 5° Il existe, rue du Griffon, depuis près de vingt ans, sous la protection du bureau de bienfaisance et la direction des sœurs de Charité, une institution de jeunes orphelines. On y compte aujourd'hui 175 jeunes filles, élevées, nourries, instruites, avec l'aide d'une association de dames 6° La société de SaintVincent de Paul s'occupe de l'OEuvre des apprentis, qui a pour but de procurer aux enfants une profession utile; elle les place en apprentissage chez de bons maîtres, et Soutient leurs familles quand elles ressentent les atteintes du besoin; elle compte enTiron120 membres.7°L'OEuvre des jeunes filles apprenties est dirigée par une société de deLoiselles qui s'occupe de mettre en apprenLssage et de protéger de jeunes filles pauvres. 8 Trois écoles chrétiennes, l'école enseignement mutuel, des écoles charitabies de filles; les premières fondées et soutenues par la ville, les autres subventionnées seulement par l'administration. 9° Les cours gratuits faits dans les écoles municiales au profit des adultes. 10° L'école de sculpture, peinture et dessin, se propose de créer d'habiles ouvriers. 11° La caisse d'épargne est en pleine voie de prospérité. 12 La caisse de secours mutuels à pour but de procurer aux ouvriers malades les soins d'un médecin, les médicaments et une indemnité pour chaque jour de chômage. Cette association compte plus de 400 ouvriers, hommes et femmes, et 100 sociétaires

honoraires. Créée en 1846, elle progressa rapidement. Un bel avenir lui est assuré. Les honnêtes ouvriers apprennent mieux, chaque jour, à en apprécier les bienfaits. Elle offre un puissant moyen de moralisation; elle tend à unir, dans une commune pensée de bienfaisance et de confiance réciproques, des hommes que les mauvaises doctrines s'efforcent de désunir et de rendre ennemis. Elle a été fondée par l'autorité municipale,qui la patronne et l'administre. 13° La caisse des retraites date de la loi du 18 juin 1850. 14° Les bureaux de charité des paroisses distribuent les secours à domicile. Le bureau de bienfaisance distribue, par les soins des sœurs de la Charité, 50 à 60,000 francs d'aumônes par année. Ses ressources particulières s'élèvent à 40,000 francs; l'on peut évaluer à 80,000 francs les sommes dépensées soit par le bureau même, soit par les sœurs de Charité, en secours de toutes sortes. Les bureaux de charité des paroisses sont sous la direction des curés. Ils donnent des secours en argent et en nature; la commune leur alloue 4,000 francs. 15° Une salle de gésine a été fondée pour les filles-mères et le traitement spécial des maladies syphilitiques. 16° La maison de Saint-Cyr ouvre un asile aux filles et femmes repentantes. La ville lui accorde un secours annuel de 1,000 francs et y place des enfants qui ont eu le malheur d'être atteints d'une corruption précoce. Les aumônes, le produit du travail et une administration aussi intelligente qu'économe, confiée aux dames de Notre-Dame du Refuge, font subsister une population nombreuse à l'aide des pius faibles ressources. Rien de plus admirable, comme gestion, que le budget de cette grande famille. 17° La ville alloue, chaque année, à son budget, pour les services des institutions de bienfaisance, une somme excédant 200,000 francs ; c'est le tiers de son revenu. En voici le détail :

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Le bâtiment universitaire coûtera

Les quais ont coûté

La salle de spectacle.

Sa réparation va coûter

La halle aux poissons a coûté L'abattoir coûtera

Total.

des différentes administrations appelée à former le conseil général.

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4,100,000 fr. C'est en 10 ans, plus de 4 millions de tra

vaux.

Ces renseignements ont été rassemblés par le secrétaire en chef de la mairie de Rennes, qui prête à toutes les bonnes cuvres de la ville, à la crèche, à l'asile, à la caisse des secours mutuels, un concours intelligent et dévoué.

Nous revenons sur nos pas pour dire quelques mots de la société de Saint-Vincent de Paul. Elle compte aujourd'hui 123 membres inscrits et 50 membres honoraires; elle est divisée en deux conférences, celle du Nord et celle du Midi. Il y avait une pelite conférence, dite de Saint-Joseph, composée de jeunes gens suivant les classes des colleges, qui visitait et secourait sept familles. Ces secours ont cessé.

La recette des deux conférences, du 1" janvier 1850 au 30 juin 1851, donne les chiffres qui suivent:

Il restait en caisse au 31 décembre 1819 1,585 60 Souscriptions des membres honoraires

el autres

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1,510 191 32

2,479 65

1,844

2,799

10,409 57

Le chiffre des militaires qu'elle enseigne avait atteint 500 en 1851.

Elle vient de fonder sur le modèle des sociétés de Saint-François-Xavier, une œeuvre dite Cercle des Toussaints, ayant pour but de moraliser, d'instruire et de récréer les ouvriers, de leur fournir dans un local commun des occupations utiles et agréables, surtout les dimanches et fêtes.

A Fougères, l'association générale de charité fut fondée en 1846, à l'occasion de la cherté des grains; son but était de réunir en faisceau toutes les forces actives de la charité, pour coordonner les aumônes et combattre plus efficacement la misère, suite du fléau. Ce fut M. Bertin, alors soupréfet, qui en conçut la pensée et lui donna son organisation.

La société, composée des souscripteurs, est dirigée par un conseil général, et administrée par un conseil particulier. Le conseil général fut formé du sous-préfet, président; des inembres de l'administration des hospices, du bureau de bienfaisance, du bureau de la conférence de Saint-Vincent de Paul, du directeur de la société des Saints-Anges, et de deux conseillers municipaux désignés par le conseil. Le conseil particulier, qui absorba bientôt toute l'action de la société, fut composé du sous-préfet et d'un délégué

La ville fut divisée en cinq quartiers, et chacun d'eux fut placé sous le patronage spécial d'un des membres du conseil, qui fut chargé d'entendre les réclamations, et de régler, chaque semaine, la part de secours attribuée à chaque famille, d'après un receusement général qui avait été fait de toutes les familles indigentes. Ces secours consistaient en bons de pain ou de grain, suivant l'importance et les besoins présumés de chaque famille; ils furent régulièrement portés à domicile par les membres des sociétés des Saints-Anges et de Saint-Vincent de Paul qui, en cette circonstance, rivalisèrent de zèle et de dévouement. La crise passée, la société cessa d'agir; mais une réserve de fonds qui n'avaient pas é é employés la préserva d'une dissolution, et lorsque, après les journées de juin, l'administration conçut des craintes trop bien fondées pour la tranquillité de la ville, elle se ressouvint des services que la société lui avait rendus et fit un nouvel appel au concours du conseil général qui ranima l'existence de la société par une nouvelle souscription. Les fonds versés alors ont suffi jusqu'à ce jour à donner, dans l'hiver, des secours en pain à tous les pauvres que le bureau de bienfaisance a admis sur sa liste.

Le conseil a également accordé des secours à des familles nécessiteuses pour le placement d'enfants abandonnés ou orphelins, ou bien encore pour achat d'instruments de travail à des ouvriers qui n'avaient pas les moyens de se les procurer.

Saint-Malo.-Le maire actuel, ancien armateur, a donné une forte impulsion aux secours à domicile dans la cité. Le bureau de bienfaisance n'avait pas un revenu supérieur à 13,000 francs. Avec son esprit entreprenant et sa puissance de volonté, il l'a porté à 27,000 francs. Il a organisé une quête, ne loterie, et un commerce de médicaments qui, au moyen d'un pharmacien fictif, produit seul 3,000 francs. Quatorze dames de charité sont attachées au bureau. Ce sont elles qui dressent la liste des indigents. L'armateur prétend qu'elies en surfont le chiffre en le portant à 2,730.

Loire-Inférieure.-La ville de Nantes mérite d'être citée pour l'intelligence et l'énergie des moyens qu'elle met au service de la bienfaisance: 21,614 individus (le quart de la p pulation) sont reçus dans les hôpitaux civils,

Hôtel-Dieu, l'Hospice général, Hôpital succursal et quartier des alienes, Enfants trouvés, Orphelins pauvres de la ville au nombre de 2,889; ou secourus par des dames de charité et par les bureaux de bienfaisance, au nombre de 12,512 nécessiteux, l'asile des vieillards, les maisons d'extinction de la mendicité, les sociétés de charité maternelle, les écoles d'apprentis de la société industrielle. Cette derniere société, organisée depuis 20 ans, est une œu vre d'une haute importance, qui a pour objet de prévenir ou de soulager les misères de la classe ouvrière. A cet effet, elle s'occupe de

l'éducation des enfants depuis la salle d'asile jusqu'au terme de l'apprentissage. Elle patronne une caisse de secours mutuels. Ce qui distingue l'école de la Société industrielle de Nantes de toutes celles qui existent en Europe, disait son président, M. Robineau de Bougon, c'est que le travail manuel y est le but principal; on n'y ajoute que l'instruction strictement nécessaire pour placer l'ouvrier adroit et intelligent au premier rang dans l'état qu'il a choisi.

Nous nommerons encore l'école des mousses, celle des petits ramoneurs, quatre écoles de charité pour les petites filles, les écoles protestantes, trois crèches, cinq salles d'asile, des institutions de la petite Providence, des ouvroirs Saint-Joseph, des institutions de Nazareth, une maison de la Préservation, une maison de refuge pour les filles repenties, l'OEuvre d'apprentissage des conférences de Saint-Vincent de Paul visitant environ 500 familles, avec patronage actif et complet des jeunes apprentis, ayant pour complément une maison (l'OEuvre de toutes joies) où l'on réunit chaque dimanche de 4 à 600 jeunes gens, pour les garantir des mauvaises sociétés, et les former à d'honnéles et morales habitudes; l'OEuvre de Sainte-Elisabeth, pour la visite des malades à domicile. Voy. Congrégations modernes.

Dans ces écoles de charité, indépendamment de l'enseignement gratuit, les enfants reçoivent quelques secours en nature. Les écoles chrétiennes gratuites contiennent environ 5,000 enfants; les classes d'adultes, plusieurs centaines d'élèves; deux maisons dites de la Providence existent pour les jeunes filles, et un ouvroir; une société de dames patronne de jeunes ouvrières, les visite dans leurs ateliers, les surveille dans leurs familles, les réunit pour l'instruction religieuse. La maison de Sainte-Marie, recueillant le 5 à 600 enfants qui reçoivent la nourrifure et l'instruction, forme une œuvre graduée et complète, depuis la salle d'asile jusqu'à l'apprentissage parfait, et même pour nae cinquantaine de jeunes filles qui le méritent par leur bonne conduite, elle donne la pension entière et une part dans le produit du travail. L'OEuvre de Saint-Joseph est composée de 80 chefs d'ateliers, de tout genre, qui s'engagent à surveiller leurs apprentis comme leurs propres enfants, à observer le dimanche, à faire respecter par leurs ouvriers les lois de la morale. Nous ailions oublier un dépôt de mendicité, et la Providence pour les incurables. De nombreuses conférences établies dans les campagnes, à Châteaubriant notamment, se distinguent par une œuvre spéciale, le placement des enfants dans les fermes. L'idée première et le succès de cette intelligente bienfaisance sont dus au docteur Verger.

Les sociétes de secours mutuels exemptes de toute tendance politique sont au nombre de 50, savoir: celles des tisserands, gratteurs de coton, calfats, sergers, ferblantiers, couteliers, fondeurs, tanneurs, charrons, charpentiers, tanneurs et corroyeurs, portefaix

de Richebourg et de l'ile Gloriette, maçons, menuisiers, portefaix Port-Maillard, Poterne, quai Ceineray, de la Chézine, porteurs d'eau, boulangers, menuisiers, peintres et vitriers, de bienfaisance mutuelle, boulangers sociétaires, cordonniers, Saint-François, cordonniers mariés, tailleurs de pierre et maçons, cochers, bourreliers, charpentiers, tous les corps d'état, typographes, tailleurs d'habits et fileurs, vanniers, couvreurs, menuisiers-patrons, portefaix, savonniers, sabotiers, société de secours mutuels, des forgerons de passage, des maîtres ouvriers de diverses professions, selliers, charpentiers, gabariers, cordiers, ferblantiers-boftiers, divers corps d'état, cuisiniers.

A Lorient, une société, dite des Jeunes gens, s'est formée en 1851, sous l'initiative du clergé; elle tend à enlever les jeunes ouvriers à la fréquentation des cabarets; elle compte plus de cent membres, elle a une bibliothèque et des cours. La salle d'asile de Savenay reçoit aujourd'hui 236 enfants (80 garçons et 156 filles); elle possède un capital de 30,000 francs' qui lui a été légué par Mile le Moing. A Mauron (arrondissement de Ploërmel), un généreux vieillard, M. de Ferron, qui fait de sa belle fortune le plus noble emploi, a fondé, il y a 14 ans, la Communauté des religieuses de l'instruction chrétienne, où l'on trouve une école gratuite pour des jeunes filles de la classe malheureuse, au nombre d'environ 50. Des femmes âgées, reconnues incapables de gagner leur vie, y sont constamment nourries, soignées et entretenues.

A Vannes, parmi les établissements de bienfaisance destinés à venir en aide aux pauvres, il faut citer la maison du PèreEternel, dirigée par les dames de la Charité de Saint-Louis et fondée, en 1803, par Mme de Lamoignon et Mme de Molé, sa fille; elle offre l'instruction gratuite aux jeunes filles indigentes, et un internat gratuit.

Finistère. A Brest, la caisse d'épargne, créée en 1827, reçoit en moyenne 20,000 dépôts par an. Cette ville compte notamment 29 maisons de garde ou ouvroirs pour les enfants au-dessous de 7 ans, vraies salles d'asile; 3 sociétés de secours mutuels; une société dite d'Emulation, alimentée par des souscriptions, ouvrant 11 cours gratuits aux ouvriers; en 1850, ces cours ont été suivis par 595 élèves; une société de patronage des forçats libérés, fondée par les soins de l'abbé Lavigne, avec le concours du ministre de la marine, ayant pour but de signaler à l'administration centrale et aux bureaux de patronage ceux des libérés qui doivent être patronnés de faciliter la rentrée de ces condamnés dans leurs familles et dans leurs communes d'origine.

Côtes-du-Nord.- Saint-Brieuc est le siége de la maison principale de la congrégation des Filles du Saint-Esprit, fondée en 1706, approuvée par un décret impérial du 13 novemibre 1810; cet institut dirige en Bretagne 95 maisons dépendant de la maison principale située à Saint-Brieuc; 4 de ces maisons seule

ment ne tiennent ni classe ni salle d'asile ; ce sont des hospices où l'on n'instruit que les enfants qui s'y trouvent. Il compte 348 membres; il a dans le département des Côtes-du-Nord 49 établissements; dans le Finistère, 22; dans le Morbihan, 19; dans la Loire-Inférieure, 4; dans l'Ille-et-Vilaine, 2. Le but de cet ordre est d'instruire les petites filles et les femmes pour la tenue des classes, ouvroirs, salles d'asile, pensionnats, et de visiter les pauvres malades à domicile. Les Sœurs Blanches marchent dans les voies des sœurs de la Charité, et rendent des services de même nature. I faut habiter la campagne pour se rendre bien compte des consolations qu'elles répandent dans le sein des familles malheureuses.

Au nombre des établissements de bienfaisance et des colonies agricoles les plus prospères, il faut citer celle de La Trappe de Meilleraye (Loire-Inférieure). On y trouve une agriculture florissante par l'emploi des méthodes de culture et des instruments les plus perfectionnés, et surtout par le dévouement surhumain de ses travailleurs. On ne cultive pas mieux en France, et le pays sait profiter des bons exemples qui lui sont donnés. L'abbaye prête facileinent ses instruments, enseigne ses procédés, fournit gratis des arbres et des graines de toute espèce. Sa machine à battre va de ferme en ferme. Cette maison donne l'hospitalité c'est la providence des voyageurs et du canton. Voy .CONGRÉGATIONS MOdernes.

Les trappistes de Meillerave, au nombre de 180 en 1830, sont réduits à 32. Ils se virent alors contraints de renvoyer dans leurs départements 20 et quelques jeunes gens adinis à l'Ecole spéciale d'agriculture qu'ils dirigeaient. En 1847, le gouvernement s'était inontré disposé à recréer cette utile institution. L'abbaye a tourné ses regards vers l'Amérique, et, déjà, elle a envoyé aux EtatsUnis, dans le Kentuki, 58 sujets. Aujourd'hui, elle se plaît à perfectionner l'éducation agricole de jeunes gens de 18 à 20 ans, et recueille les vieillards pauvres des environs, ou aide ces derniers, en les entourant d'affection et de soins charitables, à finir leur vie chrétiennement. L'abbaye donne la main à la conférence de Saint-Vincent de Paul de Châteaubriant. Elle a, dans une de ses fermes, un dépôt de petits enfants, la plupart de Nantes, que leurs parents ne peuvent nourrir, ou dont ils ne peuvent vaincre les mauvais penchants. Déjà plus de 80 ont été placés chez de bons fermiers. Il en est très-peu qui aient dû être renvoyés à leur famille.

Il existe à Nantes 10 conférences de SaintVincent de Paul, et dans le diocèse 39 conférences rurales. L'une des 10 conférences de Nantes se compose de très-jeunes gens réunis sous le now d'Enfants nantais. Ces 9 conférences d'adultes ont reçu en 1853, 51,880 fr. 41 c. Le nombre des membres actifs est de 402, et celui des membres ordinaires de 219. Le chiffre des familles

admises aux secours est de 707. La somme dépensée a été, en 1853, de 23,326 fr. 57 c. Les secours consistent en pain, viande, farine, combustible, argent. Les conférences ont dépensé 1,418 fr. 85 c. pour 85 enfants envoyés aux salles d'asile, où les enfants prennent leurs repas du jour; les enfants apprennent dans la salle d'asile à épeler la parole de Dieu. Elles ont une œuvre des petits ramoneurs. Un jeune professeur leur donne le soir des leçons élémentaires et un lieu de refuge. Les ramoneurs dans les processions religieuses ont leur bannière. L'œuvre de l'Enfant-Jésus, ou du placement des enfants dans la campagne, place et patronne le nombre considérable de 110 enfants. Enfin la conférence patronne 47 apprentis. On voit quelle large part est faite à l'enfance. L'œuvre des militaires donne l'instruction à 150 soldats. Le compte rendu où nous puisons ces chiffres cite une observation du colonel Ambert du 2 dragons, qui mérite de trouver place ici : « Il semble, dit-il, « que les Turenne et les Condé sont de la même famille. Sous Louis XIV, la religion est en honneur jusque dans les camps; la France a pour interprètes de sa pensée Fénelon et Vauban, saint Vincent de Paul et Fabert, Bourdaloue et Condé;.... mais lorsque l'inerédulité abaissa la croix du Chrétien, l'ennemi abaissa l'épée de la France. Notre armée alla demander des généraux à l'étranger. Mme de Pompadour nous donna le prince de Soubise, et Soubise nous fit battre à Rosbach. La Pologne fut démembrée, les colonies vendues et la France avilie. »>

Les conférences de Nantes ont d'autres œuvres. Elles ont celles du filage, des loyers, de la Sainte-Famille, de la visite des malades, de la petite caisse des secours mutuels, des bons de chaise à l'église, du vestiaire, qui a dépensé en 1853, 5,629 fr. 63 c.

La loterie sous le nom de bazar est un puissant élément de recette. Le dernier bazar, en 1854, avait produit 8,757 fr. 86 c.

Les conférences de Nantes ont largement exploité ce filon nouveau du trésor charitable, qui consiste dans la quête des vieux vêtements, et qu'on voit se répandre dans l'Ouest comme dans l'Est. De vieilles chaussures, de vieux meubles, ont été récoltés en abondance et avec un grand succès par les conférences de Machecoul, Ancenis, Châteaubriant, Sainte-Pazanne, Nozay, Paulx, Pontivy, Muzillac, Luçon et par celles de Ploërnel. Il s'est formé à Muzillac un atelier où les dames de la ville se rassemblent, en grand nombre, chaque semaine, pour réparer et mettre en état d'être donnés aux pauvres, les vêtements recueillis par les membres de la jeune co. férence. Les confrères de Luçon ont eu quelque peine à se résoudre à faire une tentative de même sorte; après beaucoup d'hésitation, ils s'y sont décidés, bien plutôt pour céder à des conseils et à des encouragements qui leur avaient été donnés, que par l'espérance de résultats considérables, sur lesquels ils comptaient fort peu. Eh bien !

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