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leur juste valeur les avantages de l'éducation, nous consignons ici, pour les encourager à prendre part à l'œuvre des Missions, le nombre d'enfans qui, d'après les derniers rapports, sont instruits dans les écoles placées en pays païens sous l'influence plus ou moins directe de quatre sociétés de Missions :

La Sociéte de l'Église anglicane compte plus de 12,000 écoliers.

La Société de Londres,

La Société Américaine,

La Société Wesleyenne,

TOTAL,

de 16 à 17,000

plus de 30,000

de 16 à 17,000

...... environ 76,000 écoliers.

Si l'on y ajoute les enfans élevés par les Baptistes et par d'autres Sociétés, leur nombre dépassera CENT MILLE. Presque tous ces enfans sont nés de parens idolâtres, et auraient été, sans les sociétés des Missions, élevés dans les ténèbres du paganisme.

La Société Wesleyenne compte 138 stations et 188 missionnaires, non compris les catéchistes et les maîtres d'école (Teachers). Plus de 34,000 personnes, dont 27,000 nègres, se sont jointes à l'Église dans ces diverses stations.

La Société de Londres compte 76 stations, 88 missionnaires et plus de 300 maîtres d'école, artisans, catéchistes, etc., plus ou moins directement à son service.

La Société de l'Église anglicane compte 9 missions différentes, 47 stations, 140 missionnaires et maîtres d'école européens, 352 missionnaires, catéchistes, maîtres d'école indigènes, 303 écoles. La bonne nouvelle est annoncée par ses missionnaires ; et les élèves, dans ses écoles, sont instruits en dix langues différentes.

BRÉSIL.-Formation d'une église protestante à Rio-Janeiro. —Si l'on en excepte le service anglican qui a lieu dans la chapelle de l'ambassade anglaise, le culte catholique est le seul qui se célèbre à RioJaneiro. Les habitans protestans, presque tous Suisses ou Allemands d'origine, sentaient depuis long-temps le besoin de se réunir en Église, afin d'entendre prêcher l'Évangile dans leur propre langue, et conformément aux principes de la réformation. Le triste résultat de la plupart des émigrations au Brésil leur a encore fait désirer plus vivement les secours et les consolations de la religion: animés par le Saint-Esprit d'un esprit d'union et de paix, ils se sont réunis, quoique de nations et de confessions différentes, pour former une seule Eglise évangélique allemande et française. Leur intention est d'adresser vocation à un ministre capable de prêcher la Parole de Dieu dans les deux langues, de louer un local convenable pour les assemblées du culte, et, dès qu'ils en auront les moyens, de construire un temple, un presbytère, une maison d'école et un hôpital. L'organisation d'une école est surtout urgente, , parce que les enfans protestans n'ont aucun moyen d'être

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instruits. Sur environ mille membres dont se compose la nouvelle Église, il n'en est que trente assez dans l'aisance pour pouvoir s'engager à contribuer aux frais du culte : ils ont souscrit pour une somme annuelle de 1,500 écus ; mais cette somme, vu l'excessive cherté de toutes choses au Brésil, ne serait pas même suffisante pour les appointemens du pasteur; elle ne permettrait donc pas de songer à réaliser les diverses fondations projetées. Dans ces circonstances, les protestans de RioJaneiro ont adressé une supplique à S. M. le roi de Prusse, qui a autorisé une collecte en leur faveur dans toutes les églises de ses États, et a permis en outre qu'un comité de huit membres s'occupât d'accroître les fonds que produira cette collecte, en provoquant des souscriptions particulières. L'Église de Rio-Janeiro sera la première Église protestante formée dans l'Amérique du Sud. Puisse un pasteur vraiment chrétien être placé à sa tête!

ÉTATS-UNIS.-État actuel de l'Église luthérienne dans ce pays.— On trouve des luthériens dans presque toutes les parties des États-Unis, depuis le Connecticut jusqu'au Mississipi et aux frontières de la Floride: c'est en Pensylvanie qu'ils sont le plus nombreux; ils y habitent surtout à l'est de la chaîne des Montagnes Bleues. Ils sont fort répandus dans le Maryland, les vallées fertiles de la Virginie et la Caroline du nord ; ont des établissemens dans l'État de New-Yorck, le long des rivières de Hudson et de Mohawk, et forment une partie considérable de la population de l'État d'Ohio : dans les autres Etats, ils n'ont que des Églises isolées, ou bien même sont trop dispersés pour pouvoir se réunir en Églises. Le nombre total des Églises luthériennes est d'environ neuf cents; mais le nombre des pasteurs qui les desservent n'étant que de cent quatrevingt-dix à deux cents, il n'est pas rare que trois, quatre, ét jusqu'à dix Églises éloignées de deux, quatre, et quelquefois vingt lieues les unes des autres, soient placées sous la direction du même pasteur; quelquesunes même ne jouissent des soins pastoraux que quand elles sont visitées par des ministres qui leur sont envoyés de temps en temps par les synodes. Les pasteurs de Philadelphie, New-Yorck, Baltimore, Lancastre et Charlestown sont les seuls qui n'aient d'autre paroisse que celle de la ville où ils résident. Les affaires de chaque Église sont dirigées par un consistoire, composé du pasteur, d'anciens et de diacres nommés par une assemblée générale des hommes qui, selon les localités, ont par leur âge, leur admission à la Sainte-Cène ou leur contribution aux frais du culte, le droit de voter. D'après la loi, les Églises sont aptes à posséder un temple, une maison d'école, un hospice et un cimetière. Dans presque toutes les Eglises luthériennes des États-Unis, le service divin ne se célèbre qu'en allemand; dans quelques-unes il a lieu en allemand et en anglais; dans un petit nombre, dont les membres sont fixés depuis plusieurs générations en Amérique, la langue anglaise a seule prévalu pour le culte. Les diverses Églises sont réparties en six synodes,

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ceux de New-Yorck, de la Pensylvanie, de la Pensylvanie occidentale, du Maryland et de la Virginie réunis, de la Caroline du nord et de l'Ohio réunis; de plus il existe dans l'État de Tennessee une conférence luthérienne, et il s'en forme une en Géorgie. Les pasteurs ont organisé un nombre d'assemblées pastorales égal à celui des synodes. Ceux-ci ont arrêté, en 1820, les bases sur lesquelles a été formé un synode général chargé de s'occuper des intérêts qui leur sont communs. ministres qui ont jusqu'ici desservi les Églises luthériennes d'Amérique sont presque tous nés en Europe, et ont étudié dans les universités d'Allemagne; mais un séminaire vient d'être formé aux États-Unis, en partie à l'aide de souscriptions nationales, en partie à l'aide de fonds recueillis en Prusse. Plus de vingt jeunes Américains y étudient déjà aujourd'hui, et d'autres demandent à y être admis. On annonce aussi la prochaine publication aux États-Unis d'un journal religieux en langue allemande, destiné à hâter les progrès du règne de Dieu parmi les luthériens de ce pays.

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Société Biblique américaine. Livres apocryphes.-Société auxiliaire de Long-Island.—Nous venons de recevoir le douzième rapport annuel de cette Société qui, d'année en année, grandit avec les besoins qu'elle est appelée à satisfaire, et sur laquelle la bénédiction de Dieu nous semble reposer d'une façon toute spéciale. Après ce que nous en avons dit (pag. 43), nos lecteurs seront bien aises de connaître les résultats suivans tirés du rapport que nous avons sous les yeux. Cinquante et une nouvelles auxiliaires se sont jointes à elle dans le courant de l'année, ce qui porte le nombre total de ses auxiliaires à cinq cent quatrevingt-dix-huit. Les recettes de l'année se sont élevées à 75,879 dollars (plus de 379,400 francs), c'est-à-dire à 10,687 dollars (près de 54,000 francs) de plus que l'année précédente. Il est sorti des magasins de la Société 134,607 exemplaires de livres saints (75,734 Bibles, et 58,875 Nouveaux-Testamens), c'est-à-dire 62,986 exemplaires de plus que dans la onzième année. 127,347 exemplaires ont été vendus, et 7,260 accordés gratuitement, en majeure partie à des Sociétés Bibliques. - Le Comité de la Société Biblique américaine a, après une discussion longue, calme et approfondie, pris la résolution d'exclure les livres apocryphes de toutes les Bibles distribuées à l'avenir par la Société. Nous nous réjouissons sincèrement de voir de plus en plus cette addition humaine bannie de la place qu'elle a trop long-temps usurpée dans le volume sacré.

A ces faits généraux nous ajouterons les détails suivans extraits du troisième rapport de la Société Biblique de Long-Island, l'une des auxiliaires de la grande Société américaine. Ils montrent combien cette auxiliaire est active, et font connaître quelques faits intéressans:

« Chaque famille pauvre est pourvue, dans ce ressort, d'un exemplaire de la Parole de Dieu. Si l'on considère l'étendue du comté, qui est de 1400

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milles carrés, et sa population" qui, en 1825, était de 58,705 âmes, on trouvera que ces résultats, obtenus dans le courant d'une seule année, répondent dignement au zèle chrétien de la Société qui a entrepris cette distribution, et à celui de ses nombreux et fidèles coopérateurs. — Un respectable ecclésiastique, membre d'une Société branche, raconte le fait suivant : << En donnant la Bible à de pauvres familles, j'ai l'habitude << de prier avec elles, et de leur rappeler le devoir d'assister le dimanche <«<au culte public. Deux familles, que l'on ne voyait jamais à l'église << avant ma visite, y vont maintenant régulièrement, quoique la demeure << de l'une d'elles en soit fort éloignée. Voici un autre fait qui montre quelle influence la Parole de Dieu a exercée sur un vieillard; nous en devons la connaissance à un respectable médecin, ami dévoué de la cause biblique. Il écrit ce qui suit : « Vers la fin d'août 1826, je fus prié par M. L. de passer chez lui pour voir un de ses oncles fort âgé, ma<< lade depuis deux ans, et retenu dans son lit depuis dix-huit mois par «< un rhumatisme aigu.-Je ne rendis le lendemain à son invitation. Je << vis plusieurs livres sur la table du salon, et je demandai à la maîtresse << de la maison si elle avait une Bible. Elle me répondit qu'elle n'en << avait jamais eu une. On me fit ensuite monter chez le malade, dont <«<les rides et les cheveux blancs semblaient me dire que bientôt il n'y << aurait plus de temps pour lui. Il me prit la main, et me dit qu'il était <«< bien aise de me voir. Je lui demandai quelques détails sur sa vie. Il «< me dit qu'il était âgé de soixante-trois ans, qu'il n'avait jamais été « marié, que ses parens lui avaient laissé une ferme valant de 6 à 7000 « dollars, qu'il avait fréquenté la mauvaise société, et avait pris l'habi<< tude de boire avec excès; qu'il s'était livré à l'ivrognerie pendant bien des «< années, et avait dépensé tout ce qu'il possédait pour satisfaire sa pas<< sion. Il n'avait pas eu de Bible depuis trente ans, et n'était pas entré dans <«< une église depuis quinze ans. J'essayai de lui donner quelques conseils « sérieux. Il me dit qu'il sentait bien qu'il allait mourir, et que s'il y avait << un jugement dans l'autre monde, il méritait la condamnation de Dieu. << Je retournai le voir le lendemain, et je lui offris une Bible, à condition << qu'il en lirait un chapitre tous les jours. Il s'y refusa. Je lui demandai << alors d'en lire au moins vingt versets; mais il ne voulut pas me pro<< mettre d'en lire plus de cinq par jour. Je lui apportai une Bible le jour << suivant, et le même soir il lut le livre de la Genèse tout entier. Le <«<lendemain, comme je lui parlais des intérêts éternels de son âme, il << me dit que j'étais la seule personne, depuis trente ans, avec laquelle il << eût causé de ces choses. Quelques jours après, il me dit, en fondant << en larmes, que son âme était dans la détresse, qu'il ne pouvait dormir, qu'il sentait qu'il était un pauvre et indigne pécheur, et qu'il avait prié «< pour obtenir la repentance et le pardon de ses péchés. —Sa santé se « rétablit, et six semaines après il partit pour un autre endroit. Je n'en << entendis plus parler, et je supposai, d'après ses anciennes habitudes

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« et la violence de son mal, qu'il était mort. - Au mois d'octobre der<< nier, étant assis devant ma porte, au coucher du soleil, je vis un vieil<< lard s'approcher de moi; il me prit la main, et me demanda si j'étais «<le docteur ; je répondis que oui, et je le fis entrer dans la maison. Il « me demanda alors si je ne le reconnaissais pas. J'avouai que non. Je «< suis, me dit-il en pleurant, ce vieillard que vous avez visité l'année «< dernière; j'ai fait 16 milles, ajouta-t-il, pour vous dire que ma santé « est rétablie, et que cette Bible que vous m'avez donnée a sauvé mon « âme. Je suis une nouvelle créature; je gagne honorablement ma vie, « et je n'ai d'autre souci que celui de préparer mon âme pécheresse à << entrer dans le royaume des cieux. Je porte cette Bible avec moi dans « les champs, dans ma boutique, partout enfin. Je vais le dimanche à l'église, et je professe ouvertement le christianisme. Je rends grâces à « Dieu de ce qu'il m'a épargné pour goûter le pain de vie à la onzième << heure. >> Ma parole n'est-elle pas comme le marteau qui brise la pierre? dit le Seigneur. (Jérémie, XXIII, 29.)

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Journaux religieux. Le Boston Recorder est le premier journal religieux publié aux États-Unis : il a commencé à paraître en 1816; il s'en publie aujourd'hui trente-sept du même genre dans ce pays. De ces journaux, six seulement se publient dans des villes au sud de Philadelphie. Huit sont rédigés par les presbytériens, sept par les baptistes, six par les congréganistes, cinq par les méthodistes, quatre par les épiscopaux, un seul par les unitaires; les six autres n'appartiennent à aucune Église en particulier. Outre ces journaux spécialement consacrés à la religion, il en est plusieurs qui s'en occupent occasionnellement, et qui traitent d'un ton convenable les questions qui s'y rapportent.

IRLANDE. Société des Écoles du Dimanche. A la naissance de cette Société en 1809, il n'y avait en Irlande, autant qu'on a pu s'en assurer, que 73 écoles du Dimanche. Au 5 janvier 1828, la Société soutenait à elle seule 2,117 écoles comptant 173,613 écoliers. Elle avait distribué, depuis sa formation, 17,007 Bibles, 210,882 Nouveaux-Testamens, et 536,331 alphabets.

Négligence de l'étude de la Bible dans un séminaire catholique. --Ou lit dans le huitième rapport des commissaires chargés de rendre compte de l'état de l'instruction publique en Irlande, que l'on ne trouve pas plus d'une douzaine d'exemplaires de l'Ancien ou du Nouveau-Testament dans le collége catholique du Maynooth, où cent soixante jeunes gens étudient la théologie; il est très rare que les étudians consultent le texte original de la Bible. Si ceux qui doivent être un jour les conducteurs spirituels des pauvres catholiques Irlandais, demeurent dans une telle ignorance de la Parole de Dieu, que peut-on attendre de leur ministère? Il est heureux que les protestans pourvoient de Bibles cette contrée qui, sans eux, en serait encore totalement dénuée.

1829.-12° année.

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