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ADOLPHE MONOD, pasteur président du Consistoire, à Lyon.
LAGARDE, pasteur président du Consistoire, à Orléans.
P. JALAGUIER, pasteur à Sancerre.

NOUVELLES RELIGIEUSES.

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ÉTATS-UNIS. Sanctification du dimanche. Rapports sur les pétitions adressées au Congrès. Les pétitions adressées au Congrès, pour demander que le service des postes soit légalement interrompu le dimanche, continuent à exciter l'attention générale, et l'opinion publique paraît leur devenir de plus en plus favorable. On commence à mieux comprendre tout ce qu'exige la sanctification du jour du Seigneur. Jusqu'ici un seul journal politique, le Journal du Commerce, ne paraissait pas le dimanche; les éditeurs de trois autres, the Aurora and Pensylvania Gazette, the New-Yorck Spectator et the Alexandria Gazette, viennent d'annoncer que leurs feuilles ne paraîtront plus les jours ouvrables. On lit dans ce dernier journal que les rédacteurs, en prenant cette résolution, croient se conformer aux vœux de la généralité de leurs souscripteurs. Il paraît que beaucoup d'autres feuilles vont suivre cet exemple. A Montreuil on s'occupe à signer des

que

pétitions pour demander que les foires et les marchés ne puissent plus

être tenus le dimanche.

Les deux chambres du Congrès ont chacune confié à une commission les pétitions relatives au service des postes. Celle nommée par le Sénat a fait son rapport le 19 janvier par l'organe de M. R. M. Johnson Ses conclusions sont pour le rejet de la mesure proposée. Le New-Yorck Observer consacre plusieurs articles à la réfutation du rapport de la commission, et il reproche à son rapporteur de traiter avec une inconcevable légèreté des pétitions signées par des hommes qui ont joué un rôle honorable dans la révolution d'Amérique, par des négocians respectables, par des légistes considérés, entre lesquels on en remarque un dont les écrits sur la Constitution des États-Unis sont cités comme une autorité, dans les cours de justice; par des littérateurs et un nombre prodigieux d'honnêtes citoyens de toutes les classes de la société. Il ajoute qu'avant 1814 les bureaux de postes étaient fermés le dimanche, et fait observer qu'en demandant le rétablissement de l'ancien état de choses, à cet égard, les pétitionnaires requièrent seulement l'extension d'un principe que l'on semble reconnaître déjà, puisque le service des postes n'a lieu le dimanche que sur les routes principales, et qu'il est interrompu ce jour-là sur les routes secondaires. Les chrétiens des États-Unis, loin d'être découragés par le rapport de la

ment.

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commission, ont senti le besoin de déployer encore plus d'énergie: plus de cent pétitions nouvelles sont parvenues au Congrès, de tous les points de l'Union, dans les deux premières semaines de février seuleIl est probable que le Sénat ne délibérera sur le rapport de sa commission que quand la Chambre des Représentans aura pris une résolution sur cette question. Le rapport sur les pétitions a été fait dans cette Chambre, le 3 février, par M. M'Kean, qui a en même temps donné lecture des renseignemens que la commission, dont il est membre, a demandés au directeur général des postes sur les conséquences probables de la mesure proposée, pour les finances, le commerce, et le service en général. M. M'Kean termine ainsi son rapport, qui est remarquable à beaucoup d'égards : « Si, comme nous le supposons, la Cham«bre partage l'opinion de sa commission, qu'aucune loi humaine ne << doit imposer de contrainte à la conscience des individus, elle recon<< naîtra qu'il serait absurde de consentir à ce que, parmi nos actes lé« gislatifs, figurât plus long-temps un article qui exige expressément << d'une classe de citoyens l'accomplissement de certains devoirs le di« manche, quand même ils ne peuvent le faire sans encourir les repro«ches de leur conscience. En concluant, votre commission vous << recommande sérieusement le rapport de tous les articles de la « 11° section de la loi du 12 mars 1825, sur les postes, qui obli<< gent les maîtres de poste à délivrer le dimanche les lettres, jouretc. » Dans le même rapport, M. M'Kean, voulant faire sentir que la loi de 1825 est une vraie loi exceptionnelle, s'exprime ainsi : << Pourquoi ne demanderait-on pas aussi une loi pour que les cours de << justice siégent le dimanche, et pour que toutes les fonctions du poua voir législatif et du pouvoir exécutif soient remplies ce jour-là? Une << telle loi ne serait elle pas reconnue déraisonnable? La nation pourrait<< elle l'approuver, puis qu'elle éloignerait par là des fonctions publi<< ques beaucoup d'hommes habiles et utiles, qui préféreraient renoncer à leurs places plutôt que d'agir contre leur conscience? »— Le NewYorck Observer, tout en se réjouissant de cette déclaration de principes, demande s'ils ne sont pas applicables aux employés qui transportent les malles, aussi bien qu'à ceux qui distribuent les journaux et les lettres, et s'étonne que la commission ne réclame pas pour les premiers la même liberté de ne pas agir contre leur conviction, qu'elle réclame pour les seconds. Nous aurons soin de faire connaître à nos lecteurs les décisions qui seront prises par les deux Chambres du Congrès, si l'on donne suite à cette affaire dans la session actuelle.

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RUSSIE. Nouveau séminaire fondé à Dorpat. Un nouveau séminaire a été fondé à Dorpat par l'ordre de S. M. l'Empereur de Russie; il est surtout destiné à l'instruction des jeunes gens qui se proposent d'exercer le saint ministère dans les colonies allemandes du sud de la

Russie, et auprès des Églises qui existent dans l'intérieur de l'Empire et en Pologne. La cérémonie d'inauguration a eu lieu le 15 (27) février 1828, en présence des membres de la Faculté de Théologie de l'Université de Dorpat, qui sont chargés de l'enseignement dans le nouveau séminaire, et d'un grand nombre d'étudians. M. le docteur Busch, doyen de la Faculté, a prononcé un excellent discours, dans lequel il a rappelé aux élèves, qui se présentaient pour être reçus dans le séminaire, quels sont leurs devoirs comme étudians, et quels seront un jour ceux qu'ils auront à remplir comme pasteurs; il les leur a présentés dans toute leur étendue, et a surtout insisté sur le sérieux d'un ministère qui est appelé à conduire des milliers d'âmes rachetées de l'esclavage du péché par les mérites de Christ, à travers un monde ennemi, jusque dans le sein du Seigneur. Après ce discours et la lecture des statuts du séminaire, vingt-deux jeunes-gens ont été admis; cinq d'entre eux sont destinés au service des colonies; les dix-sept autres exerceront leur charge dans les provinces qui avoisinent la Baltique. Le gouvernement a créé, pour les étudians qui veulent se consacrer aux colonies, douze bourses de douze cents roubles chacune; ceux qui les reçoivent prennent, en les acceptant, l'engagement d'être au moins pendant quatre ans pasteurs dans les colonies. Au bout de ce temps, ils ont droit à la première place qui devient vacante dans les provinces de la Baltique. Le temps des études dans le séminaire est de trois ou quatre ans, selon que la Faculté de Théologie le décide pour chaque étudiant.

AUTRICHE.-Église protestante de Gallneukirchen. — Les nouvelles que nous recevons de Gallneukirchen, où l'Évangile fut d'abord prêché par le curé Martin Boos, et où un grand nombre de personnes se sont, il y a quelques années, séparées de l'Église romaine, sont fort affligeantes. Quoique l'édit de tolérance permette aux catholiques d'embrasser ouvertement la religion protestante, si, après avoir reçu les instructions d'un prêtre, ils persistent dans la volonté de le faire, on continue à refuser à la plupart d'entre eux l'autorisation nécessaire, dans l'espoir de les rebuter par les difficultés qu'on leur oppose. Les prosélytes n'en continuent pas moins à se réunir en secret; mais, si on les surprend assemblés, on les met en prison, et on les condamne à des peines sévères. Prions pour ces chrétiens dont la persévérance au milieu de la persécution est admirable!

PRUSSE. Nouvel Institut Missionnaire fondé à Berlin. La Société des Missions de Berlin songeait depuis long-temps à fonder un institut pour préparer elle-même des missionnaires, et les envoyer ensuite prêcher l'Évangile parmi les païens. Ce projet vient d'être réalisé ; le nouvel Institut a été ouvert le 15 janvier de cette année, et trois élèves y

ont été admis: ils sont provisoirement placés sous la surveillance d'un ministre du saint Évangile, le futur directeur ne pouvant entrer en fonctions que dans quelques mois. Cet établissement est tout-à-fait distinct de celui fondé par feu M. le pasteur Jaenicke, et dirigé aujourd'hui par son gendre.

SAXE. · Missions Moraves. On vient de publier la liste générale des missionnaires employés, à la fin de 1828, dans les différentes stations fondées par les Frères Moraves. En voici le relevé :

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Ce sont en tout 191 personnes occupées à faire connaître l'Évangile aux païens, et réparties en 39 stations différentes.

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FRANCE.-Rectification de la Cirsconscription des Comités des Écoles protestantes. Dans un rapport au Roi, du 26 mars, M. le Ministre de l'Instruction publique s'exprime ainsi : « Les écoles primaires pro<< testantes sont surveillées par des comités cantonnaux. L'inconvénient << de cette division est reconnu; il tient à l'inégale répartition, sur le << territoire du royaume, de la population appartenant à l'Église ré<< formée. Un moyen simple et indiqué depuis long-temps se pré<<< sente : il consiste à placer un comité dans l'arrondissement de chaque <«< église consistoriale. » Le titre V de l'ordonnance que S. M. a rendue le même jour, intitulé : « des Écoles primaires protestantes >> est conçu comme suit: << Les comités gratuits, chargés de surveiller les écoles << primaires protestantes, seront placés de manière à ce qu'il y en ait << un au moins par arrondissement d'église consistoriale. Les mesures << nécessaires pour l'organisation de ces comités seront prescrites par «< un règlement universitaire. >>

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Procession en Alsace. - Monseigneur l'évêque de Strasbourg est allé le 1er mai à Geipolsheim pour y administrer la confirmation; le clergé et les habitans du village d'Holtzheim avaient formé le projet de s'y rendre en procession pour assister à la cérémonie ; mais comme leur chemin les conduisait par Ensheim, où ne demeurent que des protestans, le curé d'Holtzheim écrivit au pasteur d'Ensheim, pour lui demander si le maire du village et lui ne trouvaient pas d'inconvénient à ce que la procession le traversât. Tous deux répondirent qu'ils n'en voyaient aucun; nous nous réjouissons de ces égards réciproques entre les ministres des deux religions et de cet attachement au principe de la liberté des cultes, qui engage le pasteur protestant à ne porter aucun obstacle, dans sa paroisse, à l'exercice de cérémonies qu'il rejette; mais M. le pasteur d'Ensheim nous paraît avoir été trop loin si, comme on l'assure, il a fait sonner les cloches de son église depuis le moment où la procession a touché le ban du village jusqu'à ce qu'elle l'ait quitté, et surtout sì, comme on l'ajoute, au retour de la procession, il s'est placé, en costume, sous le portail de l'église devant laquelle devait passer le cortége, et l'a salué à son passage. Autre chose est de laisser faire, autre chose de faire soi-même, et il nous semble que les ministres de la religion protestante et même les simples fidèles ne doivent jamais prendre part, en aucune manière, à des actes que leur croyance réprouve, et qui ne sont propres qu'à nourrir cette disposition des esprits, de regarder les cérémonies et les pompes comme l'essentiel de la religion.

ANNONCES.

LA SCIENCE DU CHRÉTIEN; sermon sur I. Corinthiens, II, 2 : « Je ne me suis proposé de savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié », par JACQUES ABBADIE. Paris, 1829, chez H. Servier. Prix: 60 c.

On ne prêche plus maintenant comme l'on prêchait aux jours de Claude, de Dubosc, d'Abbadie. La prédication évangélique, dans la bouche même des vrais pasteurs de l'Église de Jésus-Christ, nous semble avoir perdu quelque chose de ce nerf, de cette profondeur, qui la caractérisaient dans les temps dont nous parlons. La principale raison de cet abâtardissement est bien, sans doute, que les ministres de la Parole ne font pas des Saintes-Écritures une étude assez suivie et assez consciencieuse. On la lit, on en apprend un certain nombre de passages, on la cite plus ou moins à propos pour appuyer telle ou telle vérité capitale; mais la plupart des prédicateurs ne se pénètrent pas assez

intimement de son esprit; ils ne la ruminent pas, ils n'en sucent pas la moelle; et de là l'instruction superficielle et le peu de nourriture et

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