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dans leur sein l'autorité paternelle, donnera aux parens cette force nécessaire pour conduire leurs enfans dans les voies de la foi et des vertus chrétiennes, qu'ils se plaignent sans cesse de ne savoir où trouver, et fera ainsi jaillir du sein des générations naissantes des hommes chrétiens, des hommes forts, inébranlables au milieu de tous ces vents d'erreur et de corruption qui soufflent en tout sens dans le monde. Il le faut pour l'Etat, dont la prospérité ne peut reposer que sur la moralité des peuples, qui a besoin de citoyens qui tenant à une liberté véritable et légale, non pas par esprit de parti ou par intérêt propre, mais par amour pour les autres et pour cette liberté même, aussi bien que par un sentiment de leurs propres droits et de leurs propres besoins, sachent en même temps rendre l'honneur à qui l'honneur et obéir quand il faut obéir. Il le faut pour les églises protestantes de France. C'est là pour elles, nous en avons la pleine conviction, une question de vie ou de mort. Il le faut pour leur propre prospérité; car partout où a pénétré le souffle de la foi et de la vie chrétienne, on les a ́vu renaître, porter des fruits admirables, faire dans leur pauvreté des sacrifices qui ont frappé d'étonnement l'Amérique, l'Allemagne et l'Angleterre (1), et le désert fleurir comme la rose. Il le faut pour leur force et leur gloire; car c'est ainsi seulement qu'elles se feront respecter dans le monde, que pleines de vie elles pourront résister aux nombreux adversaires qui les entourent, demeurer inébranlables au milieu des attaques, parce qu'elles seront fondées non sur le terrain mobile des opinions humaines, mais sur le roc immuable de la Parole de Dieu, contre lequel il est déclaré que tous les efforts de l'homme seront inutiles. Et si elles en venaient à ne présenter aux ames affamées et altérées qu'une nourriture qui ne rassasie point et un breuvage qui ne désaltère point, qui pourrait empêcher qu'il ne se formât au milieu de nous des églises dissidentes, où la vérité serait prêchée dans sa pureté, et où se réfugieraient bientôt tous ceux qui sentent le

(1) Voyez divers journaux de ces trois pays. N. York. Observ. Kirch. Zeit. Ev. Mag., etc.

besoin d'asseoir leurs espérances éternelles sur un fondement plus solide que les vaines inspirations de l'orgueil humain? Il le faut pour leur influence et la vocation qui leur est adressée; car serait-ce en vain qu'elles sont répandues, ces églises précieuses, comme un levain au milieu d'une vaste population? Non! dans ces temps où l'étendard de la vérité, autour duquel doivent se rassembler tous les peuples de la terre, est levé de toutes parts en Europe, en Amérique et même en Asie, en Afrique et dans de nombreuses îles de l'Océan, il faut dans ce puissant royaume de France, des mains qui l'élèvent, et rassemblent ainsi autour de lui les ames fatiguées par les incertitudes de la philosophie et les rêves de la superstition. — Et quelles seront ces mains, églises protestantes de France, si ce ne sont celles de vos enfans?.....

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Or, Monsieur, pour que cette vérité et cette vie chrétienne se répandent toujours plus dans les troupeaux, que doit-on désirer? Certes, que les pasteurs soient les organes de la bonté divine pour les leur apporter.

Et pour que les pasteurs aient eux-mêmes ces choses, que faut-il encore désirer?

Que les professeurs auprès desquels ils se forment au service du sanctuaire, les instruisent selon cette vérité et selon cette vie.

Ainsi donc, Monsieur, c'est sur vous que retombe finalement cette grave responsabilité envers Dieu et envers les Églises. Vous êtes, dans l'ordre des choses humaines, le dernier anneau auquel aboutissent à la fois tant d'espérances et tant de craintes.

Que sera-ce, si au lieu de communiquer la vérité, vous communiquez l'erreur? Passant par de nombreux canaux elle pénétrera par tout; et si ce n'était l'esprit de Dieu qui combat l'influence pernicieuse du prince des ténèbres de ce siècle, ces intéressantes églises de France, au lieu de verdir comme des arbres plantés vers le courant des eaux (1), seraient desséchées comme le désert.

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gneur répande sur vous l'abondance de son Esprit, qu'il donne à vos docteurs cette connaissance de la vérité, qui est selon la piété (1), qu'il purifie leurs lèvres avec le charbon vif pris de dessus l'autel (2), qu'il éclaire les yeux de leur entendement (3), qu'il ouvre leur esprit pour entendre les Ecritures (4), qu'il leur donne de ne point chercher la gloire qui vient l'un de l'autre, mais de chercher la gloire qui vient de Dieu seul (5), de garder le mystère de la foi dans une conscience pure (6), de ne point prendre à honte le témoignage de notre Seigneur (7), de retenir le vrai patron des saines doctrines, dans la foi et dans la charité qui est en Jésus-Christ (8), de ne point venir avec des discours pompeux remplis de la sagesse humaine, en vous annonçant le témoignage de Dieu, mais de ne savoir autre chose parmi vous que JésusCHRIST et JÉSUS-Christ crucifié (9).

Priez pour que l'Esprit de Dieu descende sur les écoles des prophètes, pour que l'instruction que vos enfans reçoivent auprès de ceux qui sont établis docteurs en Israël, soit celle de la vérité; ensorte qu'ils vous rapportent le feu pur du sanctuaire, et non point un feu étranger. Demandez des Tite et des Timothée, et pour cela demandez des Paul et des Barnabas. Multipliez vos prières, assaillez le trône de Dieu; jamais objet plus important n'a été celui de vos requêtes.

Sans doute, églises fidèles! vos prières seront exaucées ; car c'est ici la confiance que nous avons en Dieu, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous exauce (10).

Priez, églises de France! car voici le temps de nous réveiller de notre sommeil (11)!!

AVEUX INVOLONTAIRES.

Qui n'a pas vu des personnes chez lesquelles la prédication de l'Évangile avoit excité le plus amer ressentiment, exhaler

(1) Tite

(7) 2 Tim., I,

8.

1.- -(2) Esaïe v1, 6. — (3) EPH., 1, 18. —(4) Luc, 24, 45. −(5) Jean v;:44. — (6) 1 Tim., 3, 9. (8) 2 Tim., 1, 13. —(9) I. Cor., II, 4, 2. (11) Rom., XIII, 11.

-(10) I. Jean, v, 14

ce ressentiment par des reproches et des railleries, tout en faisant profession de ne pas croire un mot de ce message si pénible à entendre? Mais si elles n'y croyaient pas, si elles n'avaient pas le moindre soupçon qu'il pût être vrai, d'où venait donc cette violente animadversion? Et d'où vient - il que ce système particulier de religion qu'on appelle ordinairement évangélique, est isolé de tous les autres, et qu'on en fait l'objet d'une opposition aussi violente que s'il ouvrait la porte à tous les genres d'iniquités? D'où vient donc que l'universaliste peut traiter avec mépris la doctrine d'une juste rétribution, que le déiste peut se moquer de l'Évangile comme d'une « fable artificieusement composée,» et que l'athée même peut effacer jusqu'à l'existence de Jéhovah? d'où vient que le païen peut se prosterner devant un reptile ou un morceau de bois, le juif tourner en ridicule tout le système de la rédemption, et le mahométan propager avec zèle sa dangereuse imposture? D'où vient, demanderai-je, qu'ils sont tous tolérés, et même honorés d'un sourire d'approbation par bien des personnes pour lesquelles la seule mention de la doctrine de la corruption de l'homme ou de l'expiation, serait le signal d'un accès d'indignation? Je vous le dirai, mes amis, il y a une solution à cette énigme, et il n'y en a qu'une; c'est que les pures doctrines de l'Évangile exercent une puissance prodigieuse sur la conscience. Toutes les fois que vous rencontrez cette opposition, quoiqu'elle ait pour but de manifester une incrédulite complète à l'égard de ces vérités, elle annonce tout le contraire; elle prouve qu'en dépit de tous les efforts que l'on fait pour résister à la lumière, il y a cependant une conviction secrète que ces doctrines sont vraies. Cela annonce mème qu'elles exercent leur influence dans le moment même, et qu'elles prouvent qu'elles sont vivantes et efficaces en réveillant la conscience, et en portant le trouble dans le cœur, lorsque tout autre système de doctrines n'aurait pas produit plus d'effet que des contes d'enfans. Toutes les fois que vous voyez un homme qui fait profession de ne pas croire les vérités de la religion évangélique, et qui se donne en même temps beaucoup de mouvement pour manifester le mépris qu'il a pour

elles, vous ne risquerez pas de vous tromper en regardant cet homme comme un hypocrite, c'est-à-dire comme ayant plus de foi dans les doctrines de l'Évangile qu'il n'en veut avouer. Pour un homme accoutumé à observer et à réfléchir, son irritation est un aveu involontaire, qu'il croit à moitié, et plus qu'à moitié à ces doctrines; il laisse échapper son secret par les efforts mêmes qu'il fait pour le garder.

Pouvoir de la vérité. - Parmi le petit nombre de prédicateurs évangéliques que comptait l'Église anglicane au commencement du siècle dernier était le rev. T. Jones. Il avait un camarade de collége qui avait été consacré en même temps que lui, mais qui était un homme du monde, et qui prêchait toute autre chose que l'Évangile. Comme il causait un jour avec M. Jones, il lui dit : « Comment se fait-il que vous avez tant d'auditeurs et que moi j'en ai si peu; car vous pouvez vous souvenir, que lorsque nous étions ensemble au college je l'emportais toujours sur vous? - La seule raison de cette différence répondit M. Jones, c'est que je prêche l'Évangile, et que vous ne le prêchez pas. - Vous dites que je ne prêche pas l'Évangile! et je prends presque toujours mon texte dans un des quatre Évangiles. Malgré cela,

il est très possible que vous ne prêchiez jamais Jésus-Christ.

Eh bien, prêtez-moi un de vos sermons, et nous verrons quel effet il produira. — M. Jones lui prêta un sermon où l'Évangile était clairement exposé, et après qu'il l'eut prononcé, il fut accosté à la porte du temple par un homme que ce sermon avait convaincu de péché, et qui était en grande anxiété pour le salut de son ame. Lorsque le prédicateur eut compris de quoi il s'agissait, il engagea ce pauvre homme à attendre que tout le monde fût sorti; et comme il voulut ensuite expliquer ce qui se passait en lui, le ministre l'interrompit, en lui disant. « Mais qu'est-ce que vous avezdonc, mon ami, je ne comprends rien à ce que vous me dites. >> «Ma pauvre ame! » reprit l'autre ; « votre sermon m'a montré que je suis un misérable pécheur, et je crains qu'il n'y ait point de miséricorde pour moi. » « Réellement ! >>

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