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dit le ministre, « je suis très fâché de vous avoir causé de semblables inquiétudes; je n'en avais certainement pas l'intention; mais puisque vous voilà si troublé, je vous conseille d'aller voir M. Jones. »

Folie de la sagesse de ce monde. - M. le professeur Schultess, de Zurich, vient de publier sur les sectes religieuses un livre qui est une nouvelle confirmation de la vérité des paroles de saint Paul que nous avons placées en tête de cette note. M. Schultess cherche à établir le droit, le devoir même et la nécessité pour les gouvernemens de se faire juges des doctrines, c'est-à-dire de persécuter tous ceux dont la conscience répugne aux doctrines légales. Aussi cet illustre ami des lumières du siècle prend-il la défense des persécutions du canton de Vaud et de l'inquisition de Berne; il est conséquent avec ses principes. Il est curieux du reste de voir un des néologues du jour, un des hommes qui ont soutenu avec le plus de persévérance la souveraine liberté et le souverain empire de la raison humaine, un des hommes qui s'indigneraient le plus vivement si on leur contestait le droit de saper par leur fondement les vérités du salut et l'Évangile où elles sont révélées, refuser à ceux qui veulent les maintenir le droit de suivre leur conscience et leurs lumières ; c'est du libéralisme à la mode. Nous sommes d'accord avec M. Schultess sur un seul point; il voudrait qu'on établît entre les chrétiens et les néologues des discussions publiques, pareilles à celles qui aidèrent si puissamment, il y a trois siècles, aux triomphes de la réforme, Nous appelons ces discussions de tous nos vœux ; les chrétiens dissidens de Vaud et de Genève les ont ouvertement demandées, mais on s'est gardé de se rendre à leur désir. La vérité n'a rien à craindre de pareilles discussions; l'erreur a seule à les redouter. Nous devons ajouter que nous n'avons pas lu nousmêmes l'ouvrage de M. Schultess, et que ce que nous venons d'en dire est fondé sur le compte qui en a été rendu dans la Gazette de Lausanne, qui en partage les principes et en admet les conséquences.

Château de Villedieu, près Châteauroux (Indre), ce 22 juin 1829.

A Messieurs les Rédacteurs des Archives du Christianisme.

MESSIEURS,

En rendant compte du discours que j'ai prononcé dans l'assemblée générale de la Société Biblique protestante de Paris, le 30 avril dernier (voyez Archives, mois de mai, pag. 232 et 233), il s'est glissé quelques erreurs que je vous prie de rectifier dans le prochain numéro de votre estimable journal.

La première est relative à la position topographique du pays. basque qui est situé, me faites-vous dire, entre Bagnères, Orthez et Pau. J'ai dit, entre les églises protestantes de Baïonne, d'Orthez et d'Osse, sur le versant nord et à l'extrémité occidentale de la chaîne des Pyrénées.

Le pays basque faisait partie de l'ancienne province du Béarn, dans laquelle, ai-je dit, il y avait, avant la révocation de l'édit de Nantes, de nombreuses et florissantes églises protestantes. Quant au pays basque, il est plus que douteux qu'il ait jamais renfermé des églises réformées; et l'assertion qu'il existe encore de nos jours dans ces vallées des familles qui professent la Foi au pur Évangile de Jésus-Christ est malheureusement inexacte, contraire même à la vérité.

Enfin la Société Biblique britannique et étrangère qui, conformément au but de son institution, a fait imprimer à ses frais la nouvelle édition du Nouveau-Testament basque qui vient de paraître à Baïonne, ne m'a point transmis la copie entière du Nouveau-Testament basque conservé dans la bibliothèque publique d'Oxford, mais seulement la copie des Évangiles selon saint Matthieu et saint Marc. Les traducteurs qui ont travaillé à la nouvelle édition du Nouveau-Testament basque ont traduit sur le texte grec; ils se sont aidés de la version française de la Bible faite par Martin, généralement répandue et estimée à cause de sa fidélité.

Agréez, Messieurs, l'assurance de toute mon estime et de mon attachement fraternel. F. MARTIN fils, Ministre du saint Évangile.

L'évêque Blomfield.

A l'occasion de ce que nous avons

dit dans notre livraison de juin et juillet dernier de M. le D.. Blomfield, évêque de Londres, p. 323, nous avons reçu d'un de nos amis de Londres la lettre suivante :

....« Je m'estime heureux de pouvoir vous apprendre que les « mesures qu'avait prises l'évêque Blomfield ne sont déjà plus <«<en vigueur. Elles ont trouvé ici une telle opposition qu'il a « été nécessaire de les abandonner. »

NOUVELLES RELIGIEUSES.

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GUATIMALA. Etat religieux des Indiens. - M. Henry Dunn vient de publier à Londres un ouvrage remarquable sur un séjour d'un an qu'il a fait, de 1827 à 1828, dans la république de Guatimala. Il donne sur l'état religieux des Indiens de ce pays des détails intéressans, que nous nous faisons un devoir de reproduire en partie. Les Indiens sont encore, comme après la conquête par les Espagnols, un peuple doux, crédule, moitié païen, moitié catholique, privé d'instruction et de liberté. Nous laissons parler le savant voyageur:

« La plupart des Indiens, dit-il, sont sous la domination spirituelle de l'Eglise de Rome, quoique plusieurs des tribus qui habitent le long des côtes n'y soient pas encore soumises. Dans l'intérieur du pays, il se trouve aussi des peuplades qui n'ont pas embrassé le christianisme. Aussitôt qu'ils sont visités dans un endroit, afin d'éviter d'autres importunités, ils partent avec leurs femmes, leurs enfans et leurs canots, et se fixent ailleurs jusqu'à ce qu'on vienne de nouveau les assaillir de nouvelles sollicitations. Mais ceux-là mêmes qui se disent catholiqués cachent souvent leurs idoles et les adorent en secret, et tous les efforts du clergé ont été vains pour en détacher leurs affections. N'en soyons pas surpris; pour eux les mots liberté et idolâtrie sont synonymes, tandis qu'ils allient l'idée de christianisme à celle d'esclavage et de despotisme. Il n'est pas nécessaire pour se convertir à la foi romaine que le cœur soit changé, il suffit de consentir à échanger d'anciennes cérémonies contre de nouvelles, et à mettre une image de la Vierge à la place de quelque autre également inanimée. Voilà tout ce que l'on exige; et pourvu que l'on sache réciter quelques prières, le clergé consent à ne pas troubler la superstition du cœur et à laisser debout le trône de Satan. Mais, d'après l'aveu des évêques du pays, ces faibles résultats sont eux-mêmes difficiles à obtenir. L'un d'eux disait que les néophites étaient peu avancés dans la connaissance de la Foi chrétienne, qu'ils savaient à peine réciter leurs prières intelligiblement, —

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Nous avons ap

ITALIE. Nouvelle édition de la Bible en italien. pris avec une vive satisfaction qu'il circule à Naples et dans tous les Etats de l'Italie un prospectus d'une nouvelle édition de la Bible, traitalien Martini, Voici ce prospectus, qui ne manquera pas

par

duite en
d'intéresser nos lecteurs :

Vecchio e Nuovo Testamento Secondo La Volgata, tradotto in lingua italiana, e con Annotazioni dichiarato da Monsignore Antonio Martini, arcivescovo de Firenze.

«La version italienne de la Bible par Mgr Martini est si bien connue, elle jouit d'une si grande réputation que nos éloges lui seraient tout-à-fait inutiles. Le savant prélat s'est appliqué à comparer entre elles toutes les traductions existantes. Il a profité du travail de tous ses devanciers, et a parfaitement réussi dans la tâche qu'il s'était prescrite. A peine cette élégante traduction, enrichie de notes précieuses, eut-elle paru qu'elle fut recherchée et réimprimée dans les principales villes de l'Italie. - Elle fut bientôt dans toutes les mains, et l'immortel Pie VI en était si charmé qu'il daigna accorder à l'ouvrage et à l'auLeur son approbation publique.

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« Le temps actuel est un temps difficile. Des hommes, ennemis acharnés de la vérité, renouvellent chaque jour leurs attaques avec une énergie et un artifice toujours croissans, dans l'espoir d'arracher pour toujours du cœur des fidèles tout sentiment de religion. Mais les Saintes Ecritures sont un bouclier contre toutes les attaques, une épée bien affinée et puissante pour résister aux assauts de l'ennemi. Quiconque se munira de ces armes sera assuré de la victoire, La promesse ne peut manquer de s'accomplir. Méditez donc les Saintes Ecritures, essayez de comprendre leur sens dans toute son étendue; nourrisseźvous chaque jour de la Parole sainte. C'est ainsi que vous fortifierez votre foi et que vous avancerez toujours plus dans la piété et dans la sanctification.

<< Tels sont nos motifs pour entreprendre cette publication. Les besoins de l'époque l'exigent. D'autres pays s'emploient aussi de tout leur pouvoir en faveur de la bonne cause. Ce serait une honte pour Naples de rester en arrière. L'édition que nous annonçons sera imprimée avec soin et de la manière la plus économique possible, afin d'être à la portée de tout le monde. Elle formera 16 volumes. Le prix des volumes variera selon le nombre de feuilles; chaque feuille reviendra à 3 grains (environ 2 172 sous). » Signé, AGNELLO TRAMATOR, éditeur. Il est dommage que les notes jointes à cette traduction en augmentent de beaucoup l'étendue, et par là le prix: au lieu de seize volumes, il n'en faudrait qu'un seul pour la Bible sans commentaires.

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PASTEURS CONFIRMÉS. — 1o M. Viala (Louis), pour l'église de La Mothe-Saint-Heray (Deux-Sèvres), par ordonnance du 26 mars 1829. 2o M. Duminy, pour l'oratoire de Ferney (Ain), par ordonnance du

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