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avons appris avec bien de la joie que les dames de Nîmes ont fait aussi des ouvrages qu'elles vendent au profit de la même Société. Puisse l'exemple que Paris a eu le bonheur de donner trouver partout des imitateurs, et puissent les femmes pieuses répondre à l'honorable confiance qu'on leur a montrée à la dernière assemblée générale, en fournissant, avec le travail de leurs mains, à la dépense des premiers missionnaires qui s'éloigneront des rives de la France pour aller porter le flambeau de l'Évangile aux nations qui sont encore assises dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort!

Il reste encore des objets à vendre ; le tout s'élèvera à environ 2,400 francs. On fera tous les ans une vente semblable, du 1er au 15 décembre.

NOUVELLES RELIGIEUSES.

ÉTATS-UNIS.Société Biblique américaine. Cette Société possède et occupe dans ce moment 20 presses ordinaires et 8 presses à vapeur, équivalant à 20 presses ordinaires. 50 hommes et 15 femmes sont constamment employés dans son imprimerie, et 40 hommes et 65 femmes sont occupés à la reliure; en tout, 170 personnes. Elle imprime 1600 rames de papier environ par mois. Les dépenses sont en moyenne par mois comme suit: Papier, 3,600 dolars (18,000 francs environ). Impressions, 1,800 dolars (9,000 fr.). Reliure, 4,400 dolars (22,000 fr.). Total: 9,800 dolars, et en y ajoutant les frais d'administration, plus de 10,000 dolars ou 50,000 fr. par mois. Aussitôt que le nouveau bâtiment (1) auquel on travaille, et qui aura quatre étages d'élévation sur 40 pieds. carrés de surface sur terre, sera terminé, les dépenses seront portées par l'addition de nouvelles dépenses, à 12,500 dolars, soit 62,500 fr. par mois. Il est nécessaire de donner une telle extension aux travaux, pour pouvoir répondre aux demandes pressantes et réitérées de Bibles faites pas les sociétés auxiliaires. Cette étonnante activité est due en grande partie à la résolution prise par un grand nombre d'auxiliaires, de s'assu rer, par des visites domiciliaires, du nombre de personnes manquant de Bibles dans leur ressort, et de subvenir à ces besoins dans un temps

(1) Cet édifice ne se construit pas aux frais de la Société biblique, mais à l'aide d'une souscription spéciale ouverte pour cet objet. (Red.)

donné; les unes se sont prescrit d'achever cette tâche excellente dans l'espace d'un an, d'autres en six mois, quelques-unes en quatre mois. Plusieurs ont déjà accompli leur noble mission, et la population totale des districts ainsi visités et que l'on travaille à pourvoir de Bibles, s'élève à 5,977,554 âmes. Le résultat a été dans les États-Unis ce qu'il a été partout où l'on s'est enquis sérieusement des besoins de bibles, ce qu'il sera partout où l'on fera les mêmes recherches, c'est besoins dépassent de beaucoup toutes les prévisions(1).

que ces

Société américaine des Traités religieux. Cette Société possède, comme la Société biblique, un bâtiment en propre. Cet édifice a 80 pieds de long, sur 40 de large, et a quatre étages d'élévation. Elle possède dix presses ordinaires, et cing presses mécaniques mises en mouvement par des mulets, et égales à dix presses communes. Elle occupe 29 hommes et 14 jeunes filles, et emploie environ Soo rames de papier par mois. Le brochage et la reliure exigent 6 hommes, 1 garçon et 51 jeunes filles; le stéréotypage occupe3 personnes, et diverses autres fonctions en nécessitent 6: elle a ainsi, dans son service actif, 110 personnes

en tout.

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Réveil religieux à Paris. On lit l'article suivant dans l'Observateur de New-York du 1er mars 1828:

<< Une lettre d'un habitant de Paris marque ce qui suit :

:.

<< Cette ville a été le théâtre, pendant les deux ou trois derniers mois, du plus étonnant réveil religieux qu'on ait jamais vu dans ce pays. Plus de 100 personnes ont été converties dans l'Église réformée ou presbytérienne, autant et plus dans l'Église baptiste, et plusieurs, mais je ne sais pas leur nombre, dans l'église épiscopale. A***, ville voisine, il peut y avoir près de 1,000 âmes vraiment converties, et il s'en trouve un grand nombre dans tout le pays. Paris, qui était autrefois une ville de beaucoup de débauche et de licence, est entièrement changé. Il ne s'y trouve plus de danses, plus de jeux de cartes, plus de juremens profanes, plus d'ivrognerie, etc., et tous semblent s'être engagés aveczèle au service de leur Seigneur et Maître. J'espère que cette belle œuvre continuera et prospèrera! »

Paris est la capitale du comté Bourbon dans l'État de Kentucky (États-Unis d'Amérique), à 16 lieues environ de l'Ohio, non loin de Versailles, Francfort, Vevay, etc. Le comté de Bourbon avait, en 1822, 12,369 habitans, dont 5,165 esclaves. La population a sans doute beaucoup augmenté. Paris est la seule ville du comté.

(1) Quelle activité prendrait l'œuvre biblique en France, et de quels bienfaits elle serait la source, si nous savions suivre le noble excmple que nous donnent nos frères d'outre-mer!

(Red.)

:

FRANCE. -Oratoire de Libourne. —Le culte évangélique se continue à Libourne à la satisfaction de tous ses amis aussi les protestans de cette ville, voulant donner à leur oratoire une existence légale, ont remis dernièrement à M. le préfet de la Gironde une pétition adressée à son excellence le Ministre de l'Intérieur, pour obtenir, qu'en conformité du décret du to brumaire an XIV, leur oratoire soit compris dans un arrondissement consistorial. Cette petite église, heureuse de partager avec les autres églises voisines l'affection toute chrétienne de MM. leurs pasteurs, continue à jouir du précieux avantage de leurs prédications, dont les époques ont été fixées à des intervalles assez rapprochés. On y a successivement entendu, dans le courant de 1828, MM. F. Martin fils, de Bordeaux, trois fois; J. B. Pascaud, de la Roche-Chalais, deux fois; Dumas fils, de Gensac, deux fois; Drilholle, de Sainte-Foy; Jousse, de la MotheMont-Ravel; Biot, de Castillon; Marche, de Sainte-Foy; Vermeil, de Bordeaux; Bourgade, de Sainte-Foy; Maillard, de Bordeaux; Reclus, du Fleix, chacun une fois.

Consécration de M. Dupont au Saint Ministère.— Examen préalable. MM. les pasteurs du département de la Drôme se sont réunis à Crest, dans le courant du mois de décembre dernier, pour s'occuper des moyens de faire avancer l'œuvre biblique dans leurs églises. M. Dupont qui, depuis quelque temps déjà, avait terminé ses études dans la faculté de Strasbourg, a saisi cette occasion pour demander sa consécration au saint ministère. Cette demande lui a été accordée surle vu des témoignages académiques exigibles en pareil cas, et après que MM. les pasteurs présens se furent assurés de la doctrine du récipiendaire par une série de questions qui lui furent adressées. Le discours de consécration fut prononcé par M. le pasteur Charras, de Pontaix, devant un auditoire nombreux, composé de catholiques et de protestans. Onze ministres du Saint Évangile imposèrent les mains à ce nouveau serviteur de leur Maître. Le consistoire de Crest a donné, dans cette occasion, un bon et utile exemple qui ne sera pas, nous l'espérons, perdu pour d'autres églises. Si un certificat d'aptitude suffit devant la loi pour accorder l'imposition des mains à un candidat, il ne suffit point à la conscience de ceux qui sont appelés à prendre part à cette sainte action, pour peu qu'ils se fassent des idées justes de son importance et de ses conséquences.

Liberté de l'enseignement. La Société de la Morale chrétienne, la Société de l'Instruction élémentaire et la Société des Méthodes se sont réunies pour offrir en commun un prix de 1,500 francs au meilleur ouvrage sur la question de la liberté de l'enseignement. Elles ont nommé chacune trois de leurs membres pour faire partie d'une commission chargée de rédiger le programme qui se distribue rue Taranne, no 12, et de juger les' manuscrits qui seront envoyés au concours, ouvert jusqu'au 1er janvier 1830.

- M. le grand-maître de l'Université, sur la demande du consistoire

de l'Église réformée de Nîmes, vient de décider qu'un ministre sera attaché au collége royal de Nîmes, pour y exercer les fonctions d'aumônier protestant.

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La ville de Nîmes a fait, le 19 novembre dernier, une perte douloureuse dans la personne de M. le baron Boileau de Castelnau, chef de l'une des plus anciennes familles du Languedoc, membre du conseil du département du Gard, du consistoire de l'Église réformée de Nîmes, président honoraire de la Société biblique de cette ville. Ses obsèques ont eu lieu le lendemain en présence des principales notabilités de la ville, des membres du consistoire, et d'une grande multitude de personnes. Un discours funèbre a été, à cette occasion, prononcé par M. le pasteur S. Vincent.

ANNONCES.

LES MISSIONNAIRES CHRÉTIENS RECOMMANDÉS A DIEU, cantique à deux et à quatre voix, destiné à étre chanté dans les assemblées mensuelles de prière des Sociétés des Missions évangéliques de France; paroles de M. le pasteur JUILLERAT-CHASSEUR, mises en musique par M. DÉSIRÉ LEMIRE.-Se vend au profit de la Société des Missions évangéliques de Paris.-Chez H. SERVIER, libraire, rue de l'Oratoire, no 6, et chez PACCINI, éditeur de musique, boulevard des Italiens, no 11. Prix marqué : 3 fr. ; prix réel: 2 fr.

C'est sans doute parce qu'il doit y avoir de la joie et de la paix dans

l'âme des croyans, que l'Écriture sainte nous parle si souvent de leurs

chants et de leurs cantiques; ce n'est toutefois pas seulement lorsqu'ils ont des actions de grâce à rendre au Seigneur qu'ils choisissent ce moyen d'élever leurs cœurs à lui; c'est aussi pour le glorifier dans leurs afflictions, comme Paul et Silas le firent dans la prison. Saint Paul parle du chant comme essentiel au culte : « Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes et par des cantiques, chantant et psalmodiant de votre cœur au Seigneur. (Ephésiens, v. 19.) »

La musique, ainsi que la parole, ne s'emploie le plus souvent qu'à exprimer des sentimens naturels à l'homme, mais sans rapport avec Dieu. Nous croyons que, plus encore que la parole, elle a le pouvoir d'ouvrir le cœur aux émotions du siècle présent, et de nous exciter à nous conformer à lui. L'usage mal entendu de la musique ne sert qu'à réjouir ou à attrister l'imagination, et les hommes oublient qu'elle ne leur a été accordée que pour servir aussi au but général, donner du charme à la vérité, et faire ressortir la beauté de ce que l'âme a déjà trouvé bon. Les chrétiens chantent pour donner à leurs prières une

expression d'instance qui convienne à leur besoin d'être exaucés; ils chantent aussi pour pouvoir par là prier tous ensemble et à la fois. La musique religieuse doit donc exprimer, de concert avec les paroles, quelque chose de grave, de recueilli, et surtout de vivement senti. Il faut que l'on Ꭹ voie des vœux ardens pour ce qu'il y a de plus sérieux au monde. On a fort peu de cette musique, et nous sommes heureux quand nous pouvons indiquer aux fidèles quelque morceau yraiment religieux. Nous nous empressons donc de leur recommander le cantique dont nous avons transcrit le titre en tête de cet article, comme réunissant les deux caractères de la gravité et de la sensibilité. Il est destiné à être chanté dans les assemblées mensuelles de prière, et se vend au profit de la Société des Missions évangéliques de Paris. Les paroles excitent dans l'âme un vif intérêt pour ces hommes courageux et pieux qui vont porter au loin la bonne nouvelle, et que Dieu envoie afin d'étre trouvé par ceux qui ne le cherchaient pas. Les dangers spirituels et corporels auxquels ils sont exposés sont peints de manière à ce qu'on ne peut prononcer sans attendrissement le dernier vers de chaque strophe :

Seigneur, nous te prions pour eux!

La musique ajoute à ces paroles tout ce qu'elle peut y ajouter; la mélodie en est simple et douce, et a le mérite de paraître inséparable des paroles. D'heureux effets d'harmonie lui donnent du relief et de l'onction. La dernière phrase est expressive et véhémente; c'est le moment où l'on s'émeut après avoir analysé, où l'on crie vers Dieu en voyant toutes ces œuvres impossibles à l'homme. Nous ne doutons pas que les fidèles ne soient édifiés et réjouis en chantant ce cantique.

LA CORNE DU SALUT, Sermon sur Luc, I. 68, 69; par PIERRE DU BOSC, pasteur, d'abord à Caen, puis à Rotterdam; 3olivraison de LA CHAIRE ÉVANGÉLIQUE ; à Paris, chez H. SERVIER. Prix : 50 c.

Il vient de paraître un troisième numéro de la Chaire évangélique ; il contient un Sermon de Pierre Du Bosc sur Luc. 1. 68. 69, que Du Bosc traduit selon le sens littéral du grec, suivi par nos anciennes versions : Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, de ce qu'il a visité et racheté son peuple; et nous a élevé la Corne de Salut daus la maison de David son serviteur ! Il ne faut pas à ce discours d'autre recommandation auprès de nos lecteurs, que le nom de son auteur, dont nous avons donné une notice biographique, en annonçant, en 1826, la réimpression de trois de ses sermons. ( Voy. Archives, ge année, pages 529-537. ) Ils y trouveront, avec un exposé fidèle de la doctrine du salut en JésusChrist, des explications de quelques termes et passages des auteurs sacrés qui jettent du jour, tant sur des endroits particuliers de la Bible, qu'en général sur l'importante question des rapports de l'Ancien-Tesla

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