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10 Avril, 1810.

Paris, le 9 Avril.

DÉCRETS IMPÉRIAUX.

Au palais des Thuileries, le 25 Mars, 1813. Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie, protecteur de la confédération du Rhin, médiateur de la confédération Suisse,

etc. etc. etc.

Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:

Art. 1er. Le concordat signé à Fontainebleau, qui règle les affaires de l'église, et qui a été publié comme loi de l'état, le 13 Février, 1813, est obligatoire pour nos archevêques, évêques et chapitres, qui seront tenus de s'y conformer.

2. Aussitôt que nous aurons nommé à un évêché vacant, et que nous l'aurons fait connaître au Saint-Père, dans les formes voulues par le concordat, notre ministre des cultes enverra une expédition de la nomination du métropolitain, au plus ancien évêque de la province ecclésiastique.

3. La personne que nous aurons nommée se pourvoira pardevant le métropolitain, lequel fera les enquêtes voulues, et en adressera le résultat au Saint-Père.

4. Si la personne nommée était dans le cas de quelqu'exclusion ecclésiastique, le métropolitain nous le ferait connaître surle-champ, et dans le cas où aucun motif d'exclusion ecclésiastique n'existerait, si l'institution n'a pas été donnée par le pape, dans les six mois de la notification de notre nomination, aux termes de l'article 4 du concordat, le métropolitain, assisté des évêques de la province ecclésiastique, sera tenu de donner ladite institution.

5. Nos cours impériales connaîtront de toutes les affaires connues sous le nom d'appels comme d'abus, ainsi que de toutes celles qui résulteraient de la non exécution des lois des concordats.

6. Notre grand juge présentera un projet de loi pour être discuté en notre conseil, qui déterminera la procédure et les peines applicables dans ces matières.

7. Nos ministres de France et du royaume d'Italie sont chargés de l'exécution du présent décret, qui sera inséré au bulletin des lois.

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15 Avril, 1813.

Paris, le 15 Avril.

S. M. l'empereur est parti aujourd'hui à une heure du matin pour Mayence.

Situation des armées françaises dans le nord, au 5 Avril,

Les nouvelles de Dantzick étaient satisfaisantes. La nombreuse garnison a formé des camps en-dehors. L'ennemi se tenait éloigné de la place, et ne paraissait pas en disposition de rien tenter. Deux frégates anglaises s'étaient fait voir devant la place.

A Thorn, il n'y avait rien de nouveau. On y avait mis le tems à profit pour améliorer les fortifications.

L'ennemi n'avait que très-peu de forces devant Modlin: le général Daendels en a profité pour faire une sortie; a repoussé le corps ennemi, et s'est emparé d'un gros convoi, où il y avait entr'autres 500 bœufs.

La garnison de Zamosc est maîtresse du pays à six lieues à la ronde, l'ennemi n'observant cette place qu'avec quelque cavalerie légère.

Le général Frimont et le prince Poniatowsky étaient toujours dans la même position sur la Pilica.

Stettin, Custrin et Glogau étaient dans le même état. L'ennemi paraissait avoir des projets sur Glogau, dont le blocus était resserré.

Le corps ennemi qui, le 27 Mars, a passé l'Elbe à Werben, dont l'arrière-garde a été défaite le 28 par le général Montbrun, et jetée dans la rivière, s'était dirigé sur Lunebourg.

Le 26, le général Morand partit de Brême, et se porta sur Lunebourg, où il arriva le 1er Avril. Les habitans, soutenus par quelques troupes légères de l'ennemi, voulurent faire résistance; les portes furent enfoncées à coups de canon, une trentaine de ces rebelles passés par les armes, et la ville fut soumise.

Le 2, le corps ennemi qu'on supposait de 3 à 4000 hommes, infanterie, cavalerie et artillerie, se présenta devant Lunebourg. Le général Morand marcha à sa rencontre avec sa colonne, composée de 800 Saxons et 200 Français, avec une trentaine de cavaliers et quatre pièces de canon. La canonnade s'engagea. L'ennemi avait été forcé de quitter plusieurs positions, lorsque le général Morand fut tué par un boulet. Le commandement

passa à un colonel saxon. Les troupes, étonnées de la perte de leur chef, se replièrent dans la ville; et après s'y être défendues pendant une demi-journée, elles capitulèrent le soir. L'ennemi fit ainsi prisonniers 700 Saxons et 200 Français. Une partie des prisonniers ont été repris.

Le lendemain, le genéral Montbrun, commandant l'avant

garde du corps du prince d'Eckmühl arriva à Lunebourg. L'ennemi, instruit de son approche, avait évacué la ville en toute hâte et repassé l'Elbe. Le prince d'Eckmühl, arrivé le 4, a forcé l'ennemi à retirer tous ses partis de la rive gauche de l'Elbe, et a fait occuper Stade.

Le 5, le général Vandamme avait réuni à Brême les divisions Saint-Cyr et Dufour. Le général Dumonceau avec sa division était à Minden.

Le vice-roi a rencontré, le 2 Avril, une division prussienne, en avant de Magdebourg sur la rive droite de l'Elbe, l'a culbutée, l'a poursuivie l'espace de plusieurs lieues, et lui a fait quelques centaines de prisonniers.

La brigade bavaroise, qui fait partie de la division du général Durutte, a eu, le 29 Mars, une affaire à Coldiz avec la cavalerie ehnemie. Cette infanterie a repoussé toutes les charges que l'ennemi a tentées sur elle, et lui a tué plus de 100 hommes, parmi lesquels on a reconnu un colonel et plusieurs officiers. La perte des Bavarois n'a été que de 16 hommes blessés. Depuis lors, le général Durutte a continué son mouvement sans être inquiété, pour se porter sur la Saale à Bernbourg.

Un détachement de cavalerie ennemie était entré le 5 dans Leipsick.

Le duc de Bellune était en observation à Calbe et Bernbourg sur la Saale.

16 Avril, 1813.

Paris, le 15 Avril,

Situation des armées dans le nord au 10 Avril.

Le 5, la 35e division, commandée par le général Grenier, a eu une affaire d'avant-poste sur la rive droite de l'Elbe, à quatre lieues de Magdebourg. Quatre bataillons de cette division seulement ont été engagés. L'infanterie a montré son intrépidité ordinaire, et l'ennemi a été repoussé.

Le 7, le vice-roi étant instruit que l'ennemi avait passé l'Elbe à Dessau, a envoyé le 5e corps et une partie du 11e pour appuyer le 2e corps, commandé par le duc de Bellune. Lui-même il s'est porté à Stassfurt, où son quartier-général était le 9, et il a réuni son armée sur la Saale, la gauche à l'Elbe, la droite appuyée aux montagnes du Harz, et sa réserve à Magdebourg, Le prince d'Eckmühl, qui le 8 avait son quartier-général à Lunebourg, se mettait en marche pour se rapprocher de Magdebourg.

L'artillerie des divisions du général Vandamme arrivait à Brême et à Minden.

La tête d'un corps composé de deux divisions, qui doit prendre

position à Wezel sous les ordres du général Lemarois, commençait à arriver.

Le 10, le général Souham avait envoyé un régiment à Erfurt, où on n'avait pas encore de nouvelles des troupes légères de l'ennemi.

Le duc de Raguse prenait position sur les hauteurs d'Eisenach. L'armée française du Mein paraissait en mouvement dans différentes directions.

Le prince de Neuchâtel était attendu à Mayence.

Une partie de l'état-major de l'empereur y était arrrivée, ce qui faisait présumer l'arrivée prochaine de ce souverain.

23 Avril, 1813.

Paris, le 22 Avril.

Situation des armées françaises dans le nord, au 15 Avril. Le vice-roi était dans ses positions, la gauche à l'Elbe à l'embouchure de la Saale, le centre à Bernbourg, la droite aux montagnes du Hartz, la réserve à Magdebourg.

Le prince d'Eckmühl était en position à Celle.
Le général Vandamme occupait Brême.

Le 12, l'ennemi voulut tâter Bernbourg avec plusieurs bataillons; ils furent vivement reçus et repoussés avec perte. I poussa aussi une patrouille sur Nordhausen au débouché du Hartz; ce point était occupé par un détachement de cavalerie westphalienne, qui chargea vigoureusement l'ennemi: on fit prisonniers trois hussards.

Le 12, un détachement de hussards prussiens arriva à Gotha à onze beures du soir; il cerna la maison du baron de SaintAignan, ministre plénipotentiaire de France, et prit son secrétaire, qui était au lit dangereusement malade; on l'enleva de force.

Quatre régimens d'infanterie russe étaient devant la place de Wittemberg, défendue par le général Lapoype; ils avaient tenté une attaque de vive force; mais ils avaient été repoussés après avoir perdu bien du monde.

La place de Torgau n'est observée que par des partis de Cosaques; 14,000 Saxons s'y sont renfermés.

L'ennemi avait un poste de 25 hommes à Hof, un escadron à Schleitz et un à Plauen.

Des cadres bavarois au nombre de 1200 hommes, venant de l'armée du vice-roi et se rendant à Bromberg, ont été attaqués près de Langensalza par deux escadrons ennemis; ils les ont repoussés; cependant une cinquantaine de traînards ont été pris.

Le 12, on avait des nouvelles des places de Dantzick, Thorn, Modlin, Custrin, Stettin, Glogau; elles étaient dans le meilleur

état de défense; l'ennemi n'avait encore rien entrepris contre elles.

Le 15, au matin, S. M. l'empereur était parti de Saint-Cloud. Il est arrivé le 16, à onze heures du soir, à Mayence; il a fait le trajet avec une incroyable rapidité, en moins de 40 heures.

8 Mai, 1813.

Paris, le 7 Mai.

S. M. l'impératrice-reine et régente a reçu les nouvelles suivantes de la situation de l'armée au 1er Mai:

L'empereur avait porté son quartier-général à Weissenfelds; le vice-roi avait porté le sien à Mersebourg; le général Maison était entré à Halle; le duc de Raguse avait son quartier-général à Naumbourg; le comte Bertrand était à Stohssen; le duc de Reggio avait son quartier-général à Jena.

Il a beaucoup plu dans la journée du 30: le 1er Mai, le tems était meilleur.

Trois ponts avaient été jetés sur la Saale, à Weissenfelds:

des ouvrages de campagne avaient été commencés à Naumbourg,

et trois ponts jetés sur la Saale.

Quinze grenadiers du 13e de ligne se trouvant entre Saalfeld et Jena, furent entourés par 95 hussards prussiens. Le commandant, qui était un colonel, s'avança en disant: Français, rendez-vous! Le sergent l'ajusta et le jeta par terre roide mort. Les autres grenadiers se pelotonuèrent, tuèrent sept Prussiens; et les hussards s'en allèrent plus vite qu'ils n'étaient venus.

Les différens partis de la vieille garde se sont réunis à Weissenfels; le général de division Roguet les commande.

L'empereur a visité tous les avant-postes; malgré le mauvais teins, S. M. jouit d'une très-bonne santé.

Le premier coup de sabre qui a été donné à ce renouvellement de campagne, à Weymar, a coupé l'oreille au fils du général Blucher, général-major. C'est par un maréchal-des-logis du 10 de hussards que ce coup de sabre a été donné. Les habitans de Weymar ont remarqué que le premier coup de sabre donné dans la campagne de 1806 à Saalfeld, et qui a tué le prince Louis de Prusse, a été donné aussi par un maréchal-deslogis de ce même régiment.

S. M. L'Impératrice-reine et régente a reçu les nouvelles suivantes de la situation des armées au 2 Mai, à neuf heures du matin :

Le 1er Mai, l'empereur monta à cheval à neuf heures du matin, avec le prince de la Moscowa et le général Souham. La division Souham se mit en mouvement vers la belle plaine qui commence sur les hauteurs de Weissenfels et s'étend jusqu'à

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