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On a des nouvelles de Glogau, Custrin et Stettin. Toutes ces places étaient dans un bon état.

Ce récit de la bataille de Wurtchen ne peut être considéré que comme une esquisse. L'état-major-général recueillera les rapports qui feront connaître les officiers, soldats et les corps qui se sont distingués.

Dans le petit combat du 22, à Reichenbach, nous avons acquis la certitude que notre jeune cavalerie est, à nombre égal, supérieure à celle de l'ennemi.

Nous n'avons pu prendre de drapeaux; l'ennemi les retire toujours du champ de bataille. Nous n'avons pris que 19 canons, l'ennemi ayant fait sauter ses parcs et caissons. D'ail leurs l'empereur tient sa cavalerie en réserve, et jusqu'à ce qu'elle soit assez nombreuse, il veut la ménager.

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S. M. l'impératrice-reine et régente a reçu les nouvelles suivantes sur la situation des armées au 25 au soir.

Le prince de la Moskowa, ayant sous ses ordres les corps du général Lauriston et du général Reynier, avait forcé, le 24, le passage de la Neiss, et le 25 au matin, le passage de la Queiss, et était arrivé à Buntzlau. Le général Lauriston avait son quartier-général à mi-chemin de Buntzlau, à Haynau.

Le quartier général de l'empereur était, le 25 au soir, à Buntzlau.

Le duc de Bellune était à Wehrau, sur la Queiss.

Le général Bertrand était entré, le 24, à Lauban, et le 25 il avait suivi l'ennemi.

Le duc de Tarente, après avoir passé la Queiss, avoit eu un combat avec l'arrière-garde ennemie. L'ennemi, encombré de charrettes de blessés et de bagages, voulut tenir. Le duc de Tarente eut ses trois divisions engagées. Le combat fut vif; l'ennemi souffrit beaucoup. Le duc de Tarente avait, le 25 au soir, son quartier-général à Stegkight.

Le duc de Raguse était à Ottendorf.

Le duc de Reggio était parti de Bautzen, marchant sur Berlin par la route de Luckau.

Nos avant postes n'étaient plus qu'à une marche de Glogau. C'est à Buntzlau que le général russe Koutousof est mort il y six semaines. Nos armées n'ont trouvé dans ce pays aucune exaltation. Les esprits y sont comme à l'ordinaire. La landwehr et le landsturm n'ont existé que dans les journaux, du moins daus ce pays-ci; et les habitans sont bien loin d'adhérer

au conseil des Russes, de brûler leurs maisons et de dévaster leur pays.

Le général Durosnel est resté en qualité de gouverneur à Dresde. Il commande toutes les troupes et garnisons françaises en Saxe.

Plusieurs corps français se dirigent sur Berlin, où il paraît que l'on déménage et où l'on s'attend depuis quelques jours à voir arriver l'armée.

4 Juin, 1813.

Paris, le 3 Juin.

S. M. l'impératrice-reine et régente a reçu les nouvelles suivantes sur la situation des armées au 27 au soir.

Le 26, le quartier-général du comte Lauriston était à Haynau Un bataillon du général Maison a été chargé inopinément, à cinq heures du soir, par 3,000 chevaux, et a été obligé de se reployer sur un village. Il a perdu deux pièces de canon et trois caissons qui étaient sous sa garde. La division a pris les armes; l'ennemi a voulu charger sur le 153e régiment; mail il a été chassé du champ de bataille, qu'il a laissé couvert de morts. Parmi les tués se trouvent le colonel et une douzaine d'officiers des gardes-du-corps de Prusse, dont on a apporté les décorations.

Le 27, le quartier-général de l'empereur était à Liegnitz, où se trouvaient la jeune et la vieille garde et les corps du général Lauriston et du général Regnier. Le corps du prince de la Moskowa était à Haynau; celui du duc de Bellune manœuvrait sur Glogau. Le duc de Tarente était à Goldberg. Le duc de Raguse et le comte Bertrand étaient sur la route de Goldberg à Liegnitz.

Il paraît que toute l'armée ennemie a pris la direction de Jauer et de Schweidnitz.

On ramasse bon nombre de prisonniers. Les villages sont pleins de blessés ennemis.

Liegnitz est une assez jolie ville de 10,000 habitans. Les autorités l'avaient quittée par ordre exprès, ce qui mécontente fort les habitans et les paysans du cercle. Le comte Daru a été en conséquence chargé de former de nouvelles magistratures.

Tous les gens de la cour et toute la noblesse qui avaient éva. cué Berlin, s'étaient retirés à Breslau; aujourd'hui ils évacuent Breslau, et une partie se retire en Bohème.

Les lettres interceptées ne parlent que de la consternation de l'ennemi et des pertes énormes qu'il a faites à la bataille de Wurtchen.

S. M. l'impératrice-reine et régente, a reçu les nouvelles suivantes sur la situation des armées au 29 au matin.

Le duc de Bellune s'est porté sur Glogau. Le général Sébastiani a rencontré près de Sprottau un convoi ennemi, l'a chargé, lui a pris 22 pièces de canon, 80 caissons et 500 prisonniers.

Le duc de Raguse est arrivé le 28 au soir à Jauer, poussant l'arrière-garde ennemie dont il avait tourné la position sur ce point. Il lui a fait 300 prisonniers. Le duc de Tarente et le comte Bertrand étaient arrivés à la hauteur de cette ville.

Le 28, à la pointe du jour, le prince de la Moskowa, avec les corps du comte Lauriston et du géneral Regnier, s'était porté sur Neumark; ainsi notre avant-garde n'est plus qu'à sept lieues de Breslau.

Le 29, à dix heures du matin, le comte Schouvaloff, aide-decamp de l'empereur de Russie, et le général Kleist, général de division prussien, se sont présentés aux avant-postes. Le duc de Vicence a été parlementer avec eux. On croit que cette entrevue est relative à la négociation de l'armistice.

On a des nouvelles de nos places, qui sont toutes dans la meilleure situation.

Les ouvrages qui défendaient le champ de bataille de Wurtchen sont très-considérables; aussi l'ennemi avait-il dans ces retranchemens la plus grande confiance. On peut s'en faire une idée quand on saura que c'était le travail de 10,000 ouvriers pendant trois mois; car c'est depuis le mois de Février que les Russes travaillaient à cette position qu'ils considéraient comme inexpugnable.

Il paraît que le général Wittgenstein a quitté le commandement de l'armée combinée: c'est le général Barclay de Tolly qui la commande.

L'armée est ici dans le plus beau pays possible; la Silésie est un jardin continu où l'armée se trouve dans la plus grande abondance de tout.

8 Juin, 1813.

Paris, le 7 Juin.

S. M. l'impératrice-reine et régente a reçu les nouvelles suivantes de l'armée, en date du 30 Mai, 1813.

Un convoi d'artillerie d'une cinquantaine de voitures, parti d'Augsbourg, s'est éloigné de la route de l'armée, et s'est dirigé d'Augsbourg sur Bayreuth; les partisans ennemis ont attaqué ce convoi entre Zwickau et Chemnitz, ce qui a occasionné la perte de 200 hommes et de 300 chevaux qui ont été pris, de 7 à 8 pièces de canon, et de plusieurs voitures qui ont été détruites; les pièces ont été reprises.-S. M. a ordonné de faire

une enquête pour savoir qui a pris sur soi de changer la route de l'armée. Que ce soit un général ou un commissaire des guerres, il doit être puni selon la rigueur des lois militaires, la route de l'armée, ayant été ordonnée d'Augsbourg par Wurtzbourg et Fuide.

Le géneral Poinsot, venant de Brunswick avec un régiment de marche de cavalerie, fort de 400 hommes, a été attaqué par 7 à 800 hommes de cavalerie ennemie près de Halle; il a été fait prisonnier avec une centaine d'homines; 200 hommes sont revenus à Leipsick.

Le duc de Padoue est arrivé à Leipsick, où il réunit sa cavalerie pour balayer toute la rive gauche de l'Elbe.

S. M. l'impératrice-reine et régente a reçu les nouvelles suivantes de la situation des armées au 31 Mai au soir:

Le duc de Vicence, le comte Schouvaloff et le général Kleist ont eu une conférence de 18 heures au couvent de Wahlstadt, près de Liegnitz. Ils se sont séparés hier 30, à 5 heures après midi. Le résultat n'est pas encore connu. On est convenu, dit-on, du principe d'un armistice, mais on ne paraît pas d'accord sur les limites qui doivent former la ligne de démarcation. Le 31, à 6 heures du soir, les conférences ont recommencé du côté de Striegau.'

Le quartier-général de l'empereur était à Neumarkt: celui du prince de la Moskowa, ayant sous ses ordres le général Lauriston et le général Regnier, était à Lissa. Le duc de Tarente et le comte Bertrand étaient entre Jauer et Striegau. Le duc de Raguse était entre Moys et Neumarkt. Le duc de Bellune était à Steinau sur l'Oder, Glogau était entièrement débloqué. La garnisou a eu constamment du succès dans ses sorties. Cette place a encore pour sept mois de vivres.

Le 28, le duc de Reggio ayant pris position à Hoyerswerda, fut attaqué par le corps du général Bulow, fort de 15 à 18 mille hommes. Le combat s'engagea; l'ennemi fut répoussé sur tous les points et poursuivi l'espace de deux lieues. Le rapport de cette affaire est ci-joint.

Le 12 Mai, le lieutenant-général Vandamme s'est emparé de Wilhelmsburg, devant Hambourg.

Le 24, le quartier-général du prince d'Eckmühl était à Haarbourg. Plusieurs bombes étaient tombées dans Hambourg, et les troupes russes paraissant évacuer cette ville, les négociations s'étaient ouvertes pour la reddition de cette place; les troupes danoises faisaient cause commune avec les troupes françaises.

Il devait y avoir, le 25, une conférence avec les généraux danois, pour régler le plan d'opération. M. le comte de Kaas, ministre de l'intérieur du roi de Danemarck, et chargé d'une

mission auprès de l'empereur, était parti pour se rendre au quartier-général.

Rapport à S. A. S. le prince de Neuchâtel, major-général de l'armée.

Monseigneur,

Je suis arrivé à Hoyerswerda vers les six heures du soir, avec ma 13e division. Tous les renseignemens des paysans m'assuraient que l'ennemi était en ville, et je marchais avec précaution. Mon avant-garde n'apercevant aucune vedette, entra en ville pendant qu'il tombait une pluie d'orage assez forte. Les premiers pelotons de chevau-légers, commandés par un de mes officiers, avaient déjà parcouru différentes rues sans rencontrer personne, lorsqu'en arrivant sur la piace, les escadrous de chevau-légers bavarois qui suivaient, apperçurent et tombèrent sur deux escadrons de Cosaques, occupés à faire charger du pain.

Plusieurs de ceux qui étaient à cheval parvinrent à s'échapper; mais tout le reste fut sabré ou pris. J'ai, de cette affaire, sept officiers, dont un major, un capitaine, cinq lieutenans, ou sous-lieutenans, et trois officiers prussiens (il ne s'en est échappé aucun), soixante-un Cosaques et plus de quatre-vingtdix chevaux.

Je suis, etc.

(Signé)

Le maréchal duc de REGGIO. A Hoyerswerda, le 27 Mai, 1813.

Rapport à S. A. S. le prince de Neuchâtel, major-général de l'armée.

Monseigneur,

L'ennemi est venu m'attaquer ce matin dans la position de Hoyerswerda, où je me trouve, et où je suis retenu attendant la division du général Gruyère.

L'ennemi arrivait de Senftenberg par les deux rives de la Schwarz Elster. Sa première attaque eut lieu vers huit heures par Bergen et Neuwiese, où sa cavalerie repoussa mes avantpostes; et à peu près dans le même tems, je fus attaqué, par ma gauche, du côté de Narditz, par où l'ennemi déploya trente pièces de canon,

J'ignorais encore de quel côté serait l'attaque principale, et je fus obligé de partager mon monde entre ces deux points.

La 14e division forma ses carrés dans la plaine de Narditz, sous un feu très-vif d'artillerie, auquel la mienne répondit avec avantage.

L'ennemi s'apercevant de l'inutilité de ses efforts de ce côté,

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