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taqué et dispersé mon corps d'armée, m'a pris 3,700 hommes et toute mon artillerie. Ces faits sont faux. Platoff s'est à peine présenté devant mon corps. Il a été repoussé de toutes parts. S'il a fait quelques prisonniers, il n'en a pas fait un seul les armes à la main, mais il a pu ramasser des hommes isolés qui, la nuit, pour se mettre à l'abri de l'extrême froid, s'étaient éparpillés dans des villages. Quant aux canons, il n'en a pas enlevé un seul, quoiqu'il soit vrai que j'ai été obligé, par la perte de mes chevaux morts par suite d'un froid excessif, d'abandonner la plus grande partie de mon artillerie, après l'avoir démontée et brisée.

Je sais que les relations russes sont toutes fausses: l'étendue du pays et l'extrême ignorance de la plus grande partie de cette population donnent au gouvernement russe de grandes libertés à cet égard; aussi en profite-t-il pour faire courir les bruits les plus insensés. Nous étions aux portes de Moscou que ce peuple nous croyait battus! (Signé) EUGENE NAPOLEON.

Lettre du maréchal prince d'Eckmuhl, au major-général.

Monseigneur,

Thorn, le 8 Janvier, 1813.

Je lis avec étonnement dans les gazettes de Saint-Pétersbourg, que dans la journée du 16 Novembre, l'ennemi a fait 12,000 prisonniers sur mon corps d'armée, et qu'il a tellement éparpillé dans les bois voisins les restes de ce corps, qu'il est entièrement détruit. Il serait difficile de pousser plus loin l'impudence et le mensonge, si toutes les relations russes depuis le commencement de la campagne et dans les campagnes précédentes, n'étaient déjà connues. Ne chantait-t-on pas des Te Deum à Pétersbourg, et n'y distribuait-on pas des cordons pour la bataille d'Austerlitz? Ne disaient-ils pas qu'ils nous avaient pris 100 pièces de canon à la bataille de la Moscwa, et ne chantaient-ils pas encore à cette occasion des Te Deum qui remplissaient d'allégresse l'Angleterre? Combien de difficultés n'ont-ils pas faites pour avouer la prise de Moscou? Ne se sont-ils pas aussi proclamés vainqueurs à Malozaroslavetz, où nous les avons poursuivis pendant l'espace de 40 verstes!

Le fait est que S. M. sachant que l'armée russe de Volhynie venait sur la Berezina, fut obligée de partir de Smolensk malgré la rigueur de la saison. Par un mouvement subit de la température, le froid, qui n'était que de 6 degrés, fut porté à 20, et même un moment à 25, selon quelques-uns de nos officiers du génie qui avaient leur thermomètre. Tous nos attelages et notre train d'artillerie périrent. S. M. ne voulut plus engager de bataille avec l'ennemi; elle ne voulut plus même qu'on se laissât amuser par des affaires de détail, désirant gagner en toute hâte

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la Berezina. Lorsque S. M. traversa Krasnoi, elle eut à rejeter en arrière l'ennemi qui s'était mis entre la garde et mon corps d'armée. Aussitôt que mon corps eut rejoint l'armée, S. M.continua sa marche, et mon corps dut suivre, sans s'amuser à soutenir une lutte dans laquelle l'ennemi avait sur nous l'avantage d'une artillerie et cavalerie nombreuse manœuvrant sur des patins et sur des traineaux. Mais mon corps n'a pas rencontré l'ennemi qu'il ne l'ait battu. Il a fait des pertes très-fortes par les fatigues, le froid, et cette fatalité qui fait périr tous nos chevaux de cavalerie et d'artillerie. Une grande quantité de mes hommes s'est éparpillé pour chercher des refuges contre la rigueur du froid, et beaucoup ont été pris. V. A. sait que je ne ne dissimule pas mes pertes; elles sont sensibles sans doute, et me navrent de douleur; mais la gloire des armes de S. M. n'a pas été compromise un seul instant!

(Sigué) Le maréchal duc D'AUBERSTADT, prince d'Eckmuhl.

Lettre du maréchal duc d'Elchingin au major-général.

Monseigneur,

Elbing, le 10 Janvier, 1813.

Je lis dans les gazettes de Saint-Pétersbourg, que le 17 Novembre, à minuit, mon corps fort de 12,000 hommes a envoyé parlementer et a posé les armes; que moi je me suis sauvé seul et blessé en passant le Borysthène sur les glaees!-Je ne puis pas croire que le général de l'armée russe ait, dans ses rapports, donné lieu à un pareil mensonge; et quoique je sache le peu de confiance qu'on accorde en Europe à ces rapports des gazettes russes constaminent décréditées par l'absurdité de leurs contes, cependant je prends le parti d'écrire à V. A., et je la prie de faire imprimer ma lettre pour donner un démenti formel à celui qui a dit que mon corps avait posé les armes et que j'étais passé seul au-delà du Dnieper. Bien loin de là, dans la journée du 17 Novembre, j'ai contenu seul les efforts de l'ennemi; je n'avais que 4,000 hommes dans ce moment sous mes ordres, et par le malheur des circonstances où nous nous trouvions, je n'avais pas d'artillerie; l'ennemi en avoit une nombreuse; je l'arrêtai toute la journée; je reconnus bien alors que ce n'était plus la même infanterie; car ils vinrent à moi plusieurs fois, et malgré la grande supériorité du nombre, ils ne purent jamais m'entamer. A dix heures du soir, ils m'envoyèrent un colonel en parlementaire pour me proposer de me rendre; je ne répondis à cette impertinence qu'en faisant le parlementaire prisonnier, et eu l'emmenant avec moi sur l'autre rive du Dnieper que je fis repasser à mes troupes, et je l'ai remis le lendemain au quartier-général de S. M. à Orcha, lorsque j'y arrivai avec mon corps, Il me manquait à peine 500 homines qui avaient été tués dans le combat de la veille.

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Tous les rapports officiels des Russes sont des romans. n'y a de vrai dans ce qu'ils disent, que la perte de mon artillerie, et V. A. sait qu'il n'était pas au pouvoir humain de la transporter au milieu des glaces et sur le verglas, lorsque tous nos chevaux succombaient sous la fatale mortalité qu'occasionnait la rigueur du froid.

Dans tout le cours de la campagne, ni à moi, ni à mes camarades, les Russes ne nous ont pris une seule pièce de canon en face de l'ennemi, quoiqu'il soit vrai que nos attelages tombant morts de froid, nous ayons été obligés de briser et de laisser notre artillerie.

A entendre ces rapports de Saint-Pétersbourg, nous serions tous des lâches, qui n'aurions su que fuir devant les terribles légions russes! Il est vrai qu'à les entendre aussi, nous aurions fui à la bataille de la Moscwa!!! et qu'ils nous auraient poussés à 16 verstes du champ de bataille! ainsi, c'est en nous sauvant que nous aurions occupé Moscou!

Le printemps nous fera raison de toutes ces fanfaronades. Les Russes trouveront partout les hommes d'Austerlitz, d'Eylau, de Friedland, de Vitepsk, de Smolensk, de la Moscwa et de la Berezina.

(Signé) Le maréchal duc d'ELCHINGEN.

31 Janvier, 1813.

BANQUE DE FRANCE.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES ACTIONNAIRES DE LA BANQUE DE FRANCE, du 28 JANVIER, 1813. Compte rendu par M. le comte Jaubert, conseiller d'état à vie, commandant de la légion d'honneur, gouverneur de la banque de France, au nom du conseil-général de la banque.

Messieurs,

Votre réunion a pour but de procéder au renouvellement des membres du conseil-général, et d'entendre le compte des opé rations de la banque pendant l'année 1812.

CHAPITRE PREMIER.

Renouvellement des membres du conseil général.

Un censeur, M. le baron Robillard, a terminé son exercice triennal.

Trois régens, M. le baron Delessert, M. le baron Hottinguer et M. Ollivier, ont fini leur exercice quinquennal.

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Compte des opérations de la banque pendant l'année 1812. § 1er.-Extrait du compte des profits et pertes. Le conseil-général met sous vos yeux, Messieurs, l'extrait du compte des profits et pertes pour chacun des semestres, 1812.

25e DIVIDENDE-Résultat des opérations de la Banque de France, pendant le premier semestre, 1812.

Extrait du compte de profits et pertes, au 24 Juin même année.

sence.

Frais de bureaux, éclairage, chauffage,
garde extérieure, imprimerie, entretien des bâti-
mens, dépréciation du mobilier et indemnités.
Passes de sacs, porte de lettres, actes de bienfai-
sance, menus frais, contributions, etc.

Profits et pertes (compte nouveau).

Art. II. Escompte des effets existans en porte-
feuille, non acquis ce jour, et réservé pour le se-

mestre prochain, savoir:

10. Sur 109,113,727 f. 32 c. sur

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1,621,921 59

429,484 39
45,690 88
14,121,779 62

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Il résulte du tableau ci-dessus, que la solde en bénéfices est de
Premier dividende à 30 fr. par action, ci pour 90,000 actions
Reste 507,518 f. 80 c.

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του

337,500 168,750 1,268 80

Second Dividende: les de 507,518 f. 80 c. sont de 338,345 f. 87c. faisant 3f. 75

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3,207,518 80

26e DIVIDENDE.

lim diversUS

1.268 RO

-Résultat des opérations de la banque de France, pendant le deuxième semestre, 1812.
Extrait du compte de profites et perts au 24 Décembre de la même année.
Frais et dépenses générales.

Art. I. Honoraires, appointemens et droits de
présence. Frais de bureaux, éclairage, chauffage,
garde extérieure, imprimerie, entretien des bâti-
mens, dépréciation du mobilier et indemnités, passe
de sacs, ports de lettres, actes de bienfaisance, me-
nus frais, contribution, etc.

Profits et pertes (compte nouveau).

Art. II. Escompte des effets existans en porte-
feuille, non acquis ce jour, et réservé pour le se-

mestre prochain, savoir:

10. Sur 118,986,524 f. 84 c. sur

Paris, escomptés à Paris

2. Sur 2,129,782 f. 99 c. sur
Paris, escomptés

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TOME V.

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H

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Excédent porté au nouveau compte de recettes diverses..

540,000
270,000

5,239 24

3,515,239 24

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