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sur les gaz intérieurs dilatés déjà par une température de +70° environ; enfin, la pression succédant au vide est poussée par les pompes d'injection du liquide antiseptique jusqu'à 12 ou 15 atmosphères, suivant le volume et la structure du tissu des bois. Un fait nouveau résulte, d'ailleurs, de toutes ces conditions spéciales au système, c'est qu'au lieu de pratiquer seulement deux ou trois opérations en vingt-quatre heures, on en peut effectuer dix et même quinze; enfin, le volume du liquide injecté est plus considérable et son action sur les fibres ligneuses ainsi que sur les matières azotées est plus forte. Description de l'appareil.

La figure 1 ci-dessous indique une disposition générale d'un grand cy

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lindre en cuivre de 12 mètres de longueur A A, devant lequel un truck B amène les chariots, qui, chargés des pièces de hois à injecter, sont successivement introduits dans le grand cylindre. Une locomotive C sert à fournir la vapeur de première injection par un tube H, et à transmettre la force mécanique aux pompes, à faire le vide et injecter le liquide chaud (solution de sulfate de cuivre) sous une pression élevée.

Les détails dans lesquels nous allons entrer, en décrivant le dernier appareil construit avec les nouveaux perfectionnements pour la Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, feront aisément comprendre les moyens d'obtenir les bons résultats que nous venons de signaler.

L'appareil entier comprend :

1° Deux cylindres en cuivre rouge destinés à recevoir alternativement les bois que l'on veut injecter; chacun de ces cylindres est terminé d'un bout par une calotte solidement rivée, et vers l'autre extrémité par une calotte mobile;

2o Les ustensiles annexes indispensables, tels que soupapes de sûreté, manomètre indicateur des pressions supérieures à l'atmosphère et du vide

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relatif, niveau d'eau, tubes et robinets de communication pour les liquides et les gaz;

3o Dix chariots à introduire dans le cylindre et dont les bâtis sont en bois, les armatures et roulettes en bronze, outre les cinq ou six trucks D, D (fig. 2 et 3, p. 19), roulant sur les rails M'M', fixés sur le sol MM, sur lesquels ces chariots sont transportés, chargés des bois amenés du chantier ou conduits aux magasins après l'injection;

4o Deux pompes à double effet, pompes à air, pompes d'injection, condenseur à vide, transmissions de mouvements;

5o Locomobile et son générateur d'une force de 12 chevaux;

6o Enfin, cuves en bois doublées de cuivre, serpentin de chauffage et bâche à eau condensée.

Quelques détails de construction sur les parties principales de cet ensemble d'appareils rendront plus faciles les explications relatives au mode d'opérer ainsi qu'aux effets produits.

Cylindres ou vases clos à injecter le bois.

Chacun des cylindres A dans lesquels doit s'effectuer la pénétration des pièces en bois est formé de six manchons en cuivre rouge de 14 millimètres d'épaisseur, réunis à recouvrement sur une largeur de 12 centimètres par une double clouüre de rivets en cuivre ayant un diamètre de 24 millimètres rivés à froid; toute la superficie de cet assemblage est étamée; la longueur totale, non compris le bombement des deux fonds, E, E', est de 6 mètres et le diamètre intérieur est de 1m, 60

A la partie inférieure est fixée une voie de rails B, B (fig. 2) en bronze présentant de chaque côté une table ou bande de 6 centimètres de large à 1 mètre d'écartement d'axe en axe, destinée à recevoir les chariots à roulettes chargés des bois que l'on veut préparer (ou soumettre à l'injection par la solution du sulfate de cuivre).

A l'une des extrémités du cylindre, le fond bombé E (fig. 2), d'épaisseur égale aux autres parois, est fixé à demeure. A l'autre extrémité, le fond E' est mobile autour de l'axe d'un arbre horizontal en fer formant avec l'armature de ce fond une forte charnière; les bords de ce fond sont terminés par une large bride circulaire en bronze portant une saillie ou languette venue de fonte et qui s'adapte dans une rainure également annulaire pratiquée dans la bride semblable en bronze terminant le bord du cylindre et formant son embouchure.

Les oreillons en bronze, venus de fonte, sont traversés par l'arbre en fer qu'ils supportent, et dont on peut opérer le déplacement, à l'aide de vis de rappel, s'il se manifestait quelque dérangement entre les brides qui doivent exactement coïncider l'une avec l'autre.

Deux leviers à contre-poids F, équilibrant cette sorte d'obturateur ou couvercle articulé, facilitent tellement la manoeuvre, qu'un seul homme peut aisément ouvrir et fermer le cylindre.

Afin d'obtenir une fermeture étanche, on introduit dans la rainure ou gorge circulaire de la bride du cylindre une torsade en bourre de chanvre, que l'on comprime par la languette circulaire en serrant le couvercle, et

que l'on double par une deuxième torsade semblable, également comprimée ensuite.

Le serrage des deux brides, du cylindre et du couvercle, s'effectue au moyen d'une rangée de boulons articulés adaptés tout autour de la bride du cylindre, se rabattant dans des créneaux ou échancrures, en sorte qu'on puisse, dès qu'ils sont ainsi rabattus, serrer les boulons dans leurs écrous aciérés par cémentation.

Ustensiles, robinets et tubes annexés aux cylindres.

Outre les ustensiles indicateurs de niveau du liquide, de la pression, du vide et la soupape de sûreté, chacun des cylindres est muni de robinets isolés, correspondant aux diamètres intérieurs des différents tubes en cuivre qui s'y trouvent adaptés, savoir :

Robinet de 60 millimètres, pour le dégagement de l'air.

Id.

Id.

Id.

Id.

Id.

100

Id.

150

H servant à introduire la vapeur.

I' destiné au refoulement de la solution. pour donner issue à la vapeur.

correspondant à l'aspiration L de la pompe dans la cuve.

I qui établit la communication avec le condenseur de la pompe à air.

K pour introduire la solution lorsque le vide est fait, ou pour évacuer le liquide après que l'injection est accomplie. Le serpentin en cuivre rouge H' correspondant au robinet d'évacuation de la vapeur, contourné en hélice autour des parois du réservoir, transmet la chaleur de l'eau de condensation qui doit élever à 70 degrés la température de la solution du sulfate de cuivre. L'excès de la vapeur est dirigé avec l'eau condensée vers une bâche destinée à l'alimentation du générateur, ou bien passe de l'extrémité inférieure du serpentin par un tube vertical recourbé H" qui ramène dans le bain du sulfate de cuivre l'eau et la vapeur, contribuant ainsi à élever la température de ce bain.

Les figures 4 et 5 montrent les détails de la fermeture d'un cylindre par une coupe suivant l'axe du cylindre, une vue de face et la figure grossie d'un boulon articulé; E coupe du bout du cylindre; E' coupe par le même plan vertical du couvercle indiquant les boulons articulés; F (fig. 4 et 5) contre-poids du couvercle E, E', montés au bout de chacun des deux leviers qui sont adaptés de l'autre bout à l'arbre horizontal G'; celui-ci tourne à volonté dans les coussinets des quatre bras de l'armature à l'aide du moulinet à quatre branches G G. La bride épaisse à rebords échancrés se remarque autour de l'embouchure du cylindre (fig. 5); trois des boulons y sont représentés engagés dans les échancrures correspondantes de la bride.

Chariots.

Chaque cylindre peut recevoir successivement et contenir à la fois deux chariots chargés de traverses (ou d'autres pièces en bois à préparer), pendant que deux autres chariots sont en voie de chargement au chantier.

Ainsi donc huit chariots se trouvent simultanément en fonction pour les deux cylindres; on comprend la nécessité de deux autres chariots prêts à servir en cas de réparations; ce sont donc en totalité dix chariots qui

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doivent être disponibles, afin d'assurer le service des deux cylindres sans avoir à craindre d'interruption.

Chacun de ces chariots B, B (fig. 2) est formé de deux longrines en bois de chêne, d'orme, ou mieux encore d'acacia, réunies à l'aide de deux entretoises en bronze se prolongeant des deux côtés en arc de cercle C, C, jusqu'au niveau de la moitié de la hauteur de la ligne diamétrale du cylindre. Deux portions de cercle, également en bronze, sont adaptées à charnière aux deux bouts arqués de chaque entretoise, de façon à compléter un cercle concentrique au cylindre et qui puisse se fermer par une clavette; les traverses, successivement empilées, se trouvent ainsi maintenues sur chacun des chariots par les deux cercles en bronze.

Le chariot roule sur quatre roulettes ou galets à une joue débordant le rail à l'intérieur. Ces galets sont montés chacun sur un arbre horizontal tournant dans des boîtes encastrées dans les mortaises spéciales des longrines. Toutes les pièces métalliques (galets, arbres, boulons, boîtes) sont en bronze.

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