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On remarque également, d'après le tableau qui précède, que l'épaississement ne se développe pas dans une proportion égale, mais que, selon la température, il augmente ou diminue, et même s'arrête complétement. L'année 1861 nous fournit un exemple de cet arrêt complet sur le tilleul et l'érable. La température chaude qui régnait à la fin de mars et au commencement d'avril stimula la végétation, et lorsque les bourgeons se développèrent l'arbre s'étendit aussi en grosseur. Du 16 avril au 20 mai il survint un abaissement de température tel que le thermomètre descentdit pendant plusieurs nuits au-dessous de zéro; mais du 9 au 13 mai il y eut quelques jours de chaleur.

Dès le commencement du froid, c'est-à-dire vers le 18 avril, ces deux arbres ne grossirent plus comme précédemment. Néanmoins l'érable épaissit un peu du 10 au 22 mai, probablement à cause de la température douce du 9 au 13. Le tilleul diminua de 0,0003 qu'il avait acquis, et ne recommença à grossir que du 22 mai au 1er juin. Cette diminution paraît devoir être attribuée au desséchement de l'écorce sous l'influence d'un vent du nord-est sec.

Quant au sapin, les froids du printemps n'eurent aucune influence sur sa végétation il a grossi d'une manière régulière et sans interruption. On remarque aussi par le tableau ci-dessus que, pour le tilleul et l'érable, toute la croissance a lieu pendant deux mois et demi environ, et que l'époque pendant laquelle elle se développe le plus est du 22 juin au 21 juillet, tandis que chez le sapin cette croissance commence un mois plus tôt et continue jusqu'au commencement d'août.

BULLETIN FORESTIER.

Nous n'avons cessé de signaler depuis quelques mois la crise pénible que traverse le commerce des bois; la stagnation des affaires, désastreuse pour le cemmerce et la production; la persistance de l'acheteur à vouloir imposer une baisse trop exagérée pour qu'elle puisse être acceptée.

Cette situation anormale et déplorable a été en partie imposée par les circonstances. Les nécessités de la vie matérielle ont tous les jours des exigences plus grandes, et, pour y faire face, on est quelquefois réduit à escompter l'avenir, sans trop se rendre compte des funestes conséquences du moyen qu'on emploie.

C'est à cela que nous faisions allusion dans notre bulletin forestier du mois de janvier dernier, lorsque nous écrivions:

« C'est toujours une malheureuse combinaison que celle qui consiste à jeter sur le marché une grande quantité de produits extraordinaires, et sur lesquels on n'aurait pas dû compter. En amenant un encombrement momentané, on provoque la baisse et l'épuisement anticipé des productions normales; on prépare, pour l'époque où ces produits seraient venus d'une manière utile, une hausse de laquelle ils ne profitent pas, et dont l'intérêt de l'argent, reçu une ou plusieurs années plus tôt, ne compense pas la différence.

« C'est cet encombrement, motivé par les hauts prix des années précédentes, qui a amené en partie l'état de stagnation que nous constatons, et qui se fait principalement ressentir sur les bois de feu et les petites charpentes.» Mais avant d'arriver à cette hausse, dont quelques privilégiés pourront plus spécialement profiter, on passe par une baisse excessive, préjudiciable à tous les intérêts, et dont les conséquences peuvent devenir incalculables. Ces possibilités de variations subites dans le cours des produits, variations motivées par des encombrements ou des pénuries extraordinaires, donnent ouverture à des abus et peuvent souvent provoquer des désastres qui ont toujours des conséquences déplorables. La surélévation exagérée du prix des bois en fait amoindrir la consommation, qui prend d'autres habitudes, et l'amoindrissement excessif de la valeur de ses produits déprécie la propriété forestière, et pousse à sa conversion par le défrichement, en propriétés pouvant donner des revenus plus rémunérateurs.

Ces appréciations ont été partagées, et, dans notre bulletin du mois de mai, nous nous exprimions ainsi : « Les hivers longs amènent toujours une grande consommation, et l'hiver 1861-62 a été long. Presque tout est consommé malgré l'abondance des approvisionnements; tout fait done présumer que les cours resteront élevés, d'autant plus que la marchandise parait devoir être plus rare; les propriétaires ont coupé, cette année, avec plus de parcimonie. » Les adjudications qui viennent d'avoir lieu donnent, dans beaucoup de contrées, raison à nos prévisions. Les prix ont atteint des chiffres élevés, malgré la baisse constatée dans Paris et sur les ports. On est indifférent pour les bois façonnés, et l'on se jette avidement sur les bois sur pied, que l'on façonne suivant les besoins. Quelque étonnant que paraisse ce fait au premier abord, il a sa raison d'être, et surtout il est. L'empressement est grand. L'on sait que les ventes ne seront pas, cette année, aussi considérables que les années précédentes, et la consommation de l'hiver dernier a appauvri l'approvisionnement. Chacun a besoin d'aider à une reprise des affaires. Les usines se préparent à la lutte avec l'étranger.

Nous trouvons dans l'Ancre de Saint-Dizier les renseignements sui

vants sur la répartition de la production de nos forêts, et des appréciations auxquelles nous donnons adhésion, au nom de la propriété boisée :

«En France, les forêts nous fournissent annuellement environ 8 millions de stères pour l'alimentation des usines métallurgiques. Elles produisent, en bois d'œuvre, 1,600,000 mètres cubes de bois employés par les constructions civiles; nos chemins de fer leur prennent près de 200,000 mètres cubes de bois pour traverses. Pour l'entretien annuel de son matériel naval, notre marine militaire a besoin de 80,000 mètres cubes de bois de chêne, et notre marine marchande de 120,000. La production de nos forêts en bois propres à la marine n'est que de 40,000 mètres cubes; le reste est importé de la Russie, des Etats-Unis, de la Suède et de la Norwége. Il est donc urgent que l'Etat cultive ses forêts en futaie, y élève des bois d'œuvre, et surtout des bois de marine. >>

La marque Arcade en bois de flot, qui devait être vendue au rabais, a été retirée à 89 francs et 5 pour 100, ce qui fait 93 fr. 50 c. Les bois neufs, sur les ports de l'Yonne et de Cure, se vendent de 108 francs à 112 fr. 50 c.

Les bois d'œuvre en grume se relèvent; les charpentes sont toujours faibles.

Voici, d'après le tableau publié par l'octroi du Havre, le mouvement des bois de construction dans cette ville, pendant l'année 1861 :

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On fait peu d'affaires sur les écorces; néanmoins les cours sont bien tenus. Il y a plus d'activité dans la tannerie, et une reprise complète entraînera des affaires importantes sur ce produit de nos forêts, un peu délaissé. On fait pour l'Angleterre et la Belgique quelques affaires en écorçons, que l'on exige hachés d'une longueur de 18 à 20 centimètres.

A Marseille, les bois du Nord sont bien tenus; il s'est fait récemment des affaires importantes, dans de bonnes conditions, en hausse sur les précédents cours des madriers ont été vendus 56 francs la douzaine; ils sont cotés de 50 à 60 francs. Les douelles en chêne de l'Adriatique se tiennent de 33 à 35 francs le cent.

Les poutres et poutrelles en sapin de l'Adriatique sont peu recherchées; on les cote de 52 à 54 francs le stère. Les douelles d'Amérique manquent sur place; elles sont cotées de 52 à 55 francs les 103.

D.

Septembre 1862.

SEPTEMBRE 1862.

NOUVELLE PÉRIODE.

T.I.-18

TABLEAU COMPARE DE L'ENTRÉE A PARIS

DES BOIS, DES COMBUSTIBLES, DES FERS ET DES FONTES.

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(1) Ces 91,339 stères de bois, multipliés par 400 kl., poids du stère de bois dur, représentent 36,535,600 kil., dont la puissance calorifique égale celle de 18,267,800 kil. de houille.

(2) Ces 25,800 stères de bois, multipliés par 300 kil., poids du stère de bois blanc, représentent 7,740,000 kil., dont la puissance calorifique égale celle de 3,870,000 kil, de bouille.

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Nous avons annoncé dans notre dernier numéro les dates de quelquesunes des adjudications de coupes de bois de l'exercice de 1862, qui devaient avoir lieu aux mois de septembre et octobre. A cette première liste nous en joignons une autre :

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Les adjudications des coupes de bois, assises dans les forêts de la couronne pour l'exercice 1862, auront lieu, aux dates suivantes :

A Compiègne, le 11 octobre 1862.

A Paris, le 18 octobre.

A Versailles, le 25 octobre.

A Rambouillet, le 28 octobre.

A Fontainebleau, le 6 novembre 1862.

A Saint-Germain, le 14 novembre.

Les ventes des coupes du Dert auront lieu, dit-on, le 22 octobre à Eelaron.

La maison Rothschild et la maison Werlé feront vendre le même jour, par adjudication : la première, 70 hectares, et la seconde, 25 hectares.

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