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pied. Lorsque le semis se sera développé, on enlèvera les sujets surabondants.

Dans cette méthode de culture, la première chose qui frappe, c'est l'étêtement de la futaie après la plantation. Il s'explique, parce qu'à l'époque où écrivait Charles Estienne, on entendait généralement par futaie, le bois qui avait passé trois révolutions de taillis sans être coupé (1). On comprend, du reste, que les bois de service venus sur des souches élevées audessus de terre n'étaient pas aussi sujets à la pourriture au pied que ceux que produiraient des taillis coupés au ras de terre.

Il existe encore, dans plusieurs domaines, des forêts obtenues et traitées d'après ces principes.

L'auteur admet les éclaircies. La quotité des coupes annuelles n'est fixée ni dans la futaie, ni dans le taillis. Il est à remarquer que les forêts de cette dernière catégorie peuvent être soumises à des furetages aussi bien qu'à des coupes de proche en proche et à blanc étoc.

Charles Estienne admet le principe des massifs en arbres de même âge et de même essence. Au chapitre xm, il s'étend sur l'agrément et l'utilité que procurent les forêts, à la plantation desquelles on ne doit pas craindre de consacrer une partie des meilleures terres du domaine. Celles-ci, cultivées de cette manière, rendront autant de profit qu'en blé ou en vigne, à cause du peu de main-d'œuvre qu'elles exigent et de la valeur des produits des éclaircies et des émondages qui, faits lorsque la forêt est encore jeune, exerceront une heureuse influence sur l'accroissement des bois laissés sur pied.

L'observation relative à la main d'oeuvre mérite d'être remarquée; elle est d'une grande portée, surtout de notre temps, où son prix élevé, conséquence de sa rareté, est un des plus grands obstacles à l'extension et aux progrès de l'agriculture. Cette observation conduit naturellement à allier l'agriculture à la sylviculture, soit en faisant entrer la culture des bois dans l'assolement des terres d'un domaine, soit en mettant en forêt les parties de ce domaine qui ne peuvent être utilement livrées à l'agriculture pour les défricher plus tard, lorsque, par suite de l'augmentation de la population rurale ou de l'amélioration des moyens agricoles, il deviendra possible de le faire d'une manière avantageuse. On peut déjà si

(1) Les coutumes déterminaient diversement l'âge de la futaie. Les taillis, au temps de Charles Estienne, étaient coupés généralement à dix ans, et pour être réputé futaie, un bois devait avoir au moins trente ans. Il y avait également des taillis coupés à cinq, six, sept, huit et neuf ans, mais ils étaient considérés comme des exceptions plutôt que comme réglementaires. Ces sortes de futaies rappellent nos tailles à longues révolutions et comportaient des réserves, de même que les taillis composés. Le traitement qu'indique Charles Estienne pour ces sortes de futaies ne laisse rien à désirer au point de vue de la science forestière.

gnaler sur quelques points cette alliance de l'agriculture et de la sylviculture, mais elle paraît appelée à prendre de bien plus grands développements que ceux qu'elle a reçus jusqu'à ce jour.

2o Des bois sauvages. C'est sous ce titre que Charles Estienne traite. des forêts qui viennent spontanément, parmi lesquelles figurent la plupart des bois qui, de nos jours, sont soumis au régime forestier.

Cette partie de son ouvrage n'offre pas la netteté de conception qui se remarque dans Pierre de Crescence.

Si l'on se rappelle ce que l'auteur a dit à propos des bois plantés, on peut, en le combinant avec ce qu'il dit spécialement des bois sauvages, admettre d'une manière générale qu'il pense que les futaies, telles qu'on les entend aujourd'hui, se régénèrent naturellement, qu'elles doivent être éclaircies, et que les massifs en bois de même âge et de même essence sont les plus avantageux.

A cette époque, le besoin d'exploitations régulières ne s'était pas encore fait sentir, et il n'apparaît sous ce rapport aucune idée d'ensemble qui rappelle ce que l'on entend maintenant par aménagement. Charles Estienne conseille, pour ainsi dire, de traiter chaque partie de la forêt et presque chaque arbre individuellement, selon ses exigences particulières; tel est du moins ce qui paraît résulter de ce que cet auteur dit du traitement à propos des essences qui se rencontrent dans les bois venus spontanément. Cette méthode de culture se résume à peu près de la manière suivante placer chaque arbre dans les conditions d'hygiène qui lui conviennent le mieux, afin de développer aussi complétement que possible ses tendances naturelles; on doit préférer le chêne et ensuite le châtaignier à toutes les autres essences.

L'idée de presser les arbres les uns contre les autres, pour les contraindre à prendre un fût plus élevé et plus droit, n'apparaît pas encore, et l'auteur ne songe à demander aux arbres qui croissent en futaie que ce qu'ils peuvent donner en quelque sorte naturellement.

Des trois espèces de chêne qu'il reconnaît, le robur doit être très-espacé, à cause de sa tendance à se développer en branches; il doit produire surtout du gland et du bois de feu. Le quercus, ayant moins de tendance à devenir branche, n'a pas besoin d'être aussi espacé que le précédent; il est surtout destiné à fournir le bois pour la grosse charpente, le sciage et la fente. Enfin l'ilex, qui, dans l'ouvrage de Charles Estienne, paraît être une espèce différente de celle que nous désignons aujourd'hui par le même mot, et se rapporter plutôt au chêne de Bourgogne qu'à l'yeuse, peut croître serré, et fournit surtout la charpente pour bâtiments et les bois de service longs et de moyenne grosseur.

Quant aux taillis, l'usage à cette époque était de les exploiter à dix

ans et même plus jeunes. L'auteur expose que le châtaignier et les essences d'un ordre inférieur donnent, dans le même temps, plus de bois de rejets que le chêne, mais que leurs souches étant plus tôt épuisées que celles du chêne, il faut les remplacer plus souvent, ce qui fait que l'on doit accorder la préférence au chêne.

Les avantages des forêts, considérées comme propriétés de rendement, sont bien établis dans la Maison rustique de Charles Estienne. Ils résultent du profit que donneront les mêmes bois d'industrie provenant des coupes d'éclaircie faites lorsque les peuplements sont encore jeunes, et de l'impulsion que cette pratique imprimera à l'accroissement des arbres qui parviendront rapidement aux dimensions qui les rendent propres au service. X.

MUTATIONS dans le personnel de l'administration des forêts de l'Etat.

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POSITIONS ANCIENNES,

S.-insp. de 3e cl., chargé du serv. des trav. d'art à Chambéry (Savoie). Insp. de 20 cl. à Dax (Landes).

S.-insp. de 20 cl. à Lorient (Morbihan).

Insp. de re cl., faisant fonctions de conservateur à Oran (Algérie). Insp. de 3 cl. à Oran (Algérie).

S.-insp. de re cl., chef du service forestier à Tlencen (Algérie).

S.-insp. de 3e cl. à la conservation
de Châlons (Marne).

G. gén. de 3e cl., à Riez (Basses-
Alpes).

G. gen. de tre cl. (trav. d'art), à
Bourges (Cher).

G. gen. de re el. à Batna (pro-
vince de Constantine) (Algérie).
G. gén. de re cl. à Constantine
(Algérie).

G. gén. adj. à Oran (Algérie).

Elève de l'Ecole forestière, sorti
le 1er, à Nancy (Meurthe).
Elève de l'Ecole forestière, sorti
le 20.

Elève de l'Ecole forestière, sorti
le 3e.

Elève de l'Ecole forestière, sorti le 4e.

Elève de l'Ecole forestière, sorti le 5o.

Elève de l'Ecole forestière, sorti le 6o.

Elève de l'Ecole forestière, sorti le 70.

Elève de l'Ecole forestière, sorti
le 80.

Elève de l'Ecole forestière, sorti
le ge.
Elève de l'Ecole forestière, sorti
le 10e.

(1) En remplacement de M. Monnier, décédé.

POSITIONS NOUVELLES.

S.-insp. de 30 cl., chargé du serv. des travaux d'art à Nice (AlpesMaritimes).

Admis à faire valoir ses droits à la retraite.

Insp. de 4 cl. à Dax (Landes).

Insp. de re cl., faisant fonctions de conservateur á Alger (1).

Insp. de 30 cl., faisant fonctions de conservateur à Oran (Algérie). Nommé sur place insp. de 4e cl.

S.-insp. de 3 cl. à Lorient (Morbihan).

G. gén. de 3e cl. à Cavaillon (Vaucluse).

S.-insp. de 30 cl. à Murat (Cantal).

Elevé sur place au grade de sousinspecteur de 3e cl.

Eleve sur place au grade de sousinspecteur de 30 cl.

Nommé sur place garde général de 30 cl.

G. gén. de 3 cl. en stage à Vic (Meurthe).

G. gén. de 3e cl. à Briey (Moselle).

G. gén. de 30 cl. à Sédan (Ardennes).

G. gen. de 3e cl. à Bourges (Cher).

G. gén. de 3e cl. à Dreux (Eureet-Loir).

G. gén. stag. à Grenoble (Isère).

G. gén. stag. à Poligny (Jura).

G. gén. stag. à Vesoul (HauteSaône).

G. gén, stag. à Pau (Basses-Pyrénées).

G. gén. stag. à Beaune (Côte-d'Or).

Mutations dans le personnei de l'administration des forêts de l'État (suite).

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Id.

MER.

Id.

GUILLEMETTE....

Id.

RIFFAULT.

Id.

FONTAINE....

Id.

DUCHÈNE

Id.

DU CHATELLE...

Id.

HENRIOT......

Id.

COUTURIER...

Id.

GUERIN......

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POSITIONS ANCIENNES.

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POSITIONS NOUVELLES.

G. gén. stag. à Sarrebourg (Meur(the).

G. gén. stag. à Tarbes (HautesPyrénées).

G. gen. stag. à Chambéry (HauteSavoie).

G. gen. stag. à Colmar-nord (Haut-Rhin).

G. gen. stag. à Privas (Ardèche).

G. gén. stag. à Saint-Dié (Vosges).
G. gén, stag. à Saverne (Bas-Rhin).
G. gén, stag. à Thionville (Moselle).
G. gén. stag. à Epinal (Vosges).

G. gén. stag. à Villers-Cotterets (Aisne).

G. gén, stag. à Aix (Bouches-duRhône).

G. gen. stag. à Metz (Moselle).

G gén, stag. à Saint-Mihiel (Meu

se).
Elève de l'Ecole forestière, sorti
le 240.

Elève de l'Ecole forestière, sorti
le 25e.

Elève de l'Ecole forestière, sorti le 260.

Elève de l'Ecole forestière, sorti le 270.

Eiève de l'Ecole forestière, sorti le 28e.

Elève de l'Ecole forestière, sorti le 29o.

Elève de l'Ecole forestière, sorti le 30.

Elève de l'Ecole forestière, sorti le 310.

Elève de l'Ecole forestière, sorti le 320.

Elève de l'Ecole forestière, sorti le 330.

Elève de l'Ecole forestière, sorti le 340.

G. gén. stag, chargé de l'intérim
du cant. de Marvejols (Lozère).

DE MARTIMPREY G. gén. stag., chargé de l'intérim
DE ROMECOURT du cant. de Cirey (Meurthe).
DUPONT.........

JOUFFROY.....

CROUVIZIER.....

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G. gén. stag. à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

G. gén. stag. à Gap (HautesAlpes).

G. gén. stag. à Draguignan (Var).

G. gen. stag. à Digne (BassesAlpes).

G. gén, stag, au Mans (Sarthe).

G. gén. stag. à Foix (Ariége).
G. gén. stag. à Dax (Landes).

G. gén, stag. à Mâcon (Saône-et-
Loire).
Nommé sur place garde général)

de 30 cl.

Nommé sur place garde général de 30 cl.

Nommé sur place garde général

G. gén. stag., chargé de l'intérim
du cant. de la Ferté-Vidame (Eure-de 30 cl.
Jet-Loir).

G. gen. stag., chargé de l'intérim
du cant. d'Haslach (Bas-Rhin).

Nommé sur place garde général de 3 cl.

Nommé sur place garde général

G. gen. stag, charge de l'intérim
du cant. de Baguères-de-Luchon de 30 cl.
(Haute-Garonne).

G. gen. stag, chargé de l'intérim
du cant, de Champagney (H.-Saône).
G. gén. stag., charge de l'interim
du cant. d'Oyonnax (Ain).

G. gen. stag., chargé de l'intérim
du cant. de Grenoble (Isère).
G. gen. stag., chargé de l'intérim
du cant. d'Obernay (Bas-Rhin).

G. gén stag., chargé de l'intérim
du cant. de Saint-Jean-Pied-de-Port
(Basses-Pyrenées).

G. gén. stag., chargé de l'intérim du cant. de Villé (Bas-Rhin).

Nommé sur place garde général de 30 cl.

Nommé sur place garde général de 3e cl.

G. gén, de 3o cl. à Bourg-d'Oisans (Isère). Nommé sur place garde général de 3e cl.

Nommé sur place garde général] de 3 cl.

Nommé sur place garde général de 3e cl.

CHRONIQUE FORESTIÈRE.

Intérim de M. de la Bégassière remplacé par M. Baudrillart; rentrée en France de

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M. Tassy. Fête forestière à Londres. Le système métrique en Allemagne. Augmentation de l'importation des bois à Anvers (Belgique). — Mode d'admission dans le corps des officiers en Russie. Deudrometro, instrument pour mesurer les arbres sur pied. Emploi de l'acajon pour les bâtiments. - Personnel du service forestier dans le royaume de Naples. - Exploitation des pins d'Alep et de chêneszeen en Algérie. — Emploi du bois de campêche comme désinfectant des plaies gangréneuses, putrides ou infectes.

Dans notre numéro du mois de juillet dernier, nous avons fait connaître à nos lecteurs la décision qui appelait M. Dubouays de la Bégassière à remplacer, par intérim, M. Urguet de Saint-Ouen, administrateur de la première division à la direction générale des forêts, en congé pour cause de santé. Une décision ministérielle, du 7 août dernier, a conféré provisoirement à M. Baudrillart, conservateur à Ajaccio (Corse), la 9e conservation, dont le siége est à Epinal (Vosges), en remplacement de M. de la Bégassière. La même décision appelle M. Tassy, inspecteur des forêts, en mission à Constantinople, à remplacer M. Baudrillart en Corse.

Nos lecteurs, qui ont été à même d'apprécier les travaux scientifiques de M. Tassy, collaborateur des Annales forestières, verront comme nous avec plaisir la rentrée en France de M. Tassy, qui avait laissé en partant de vives sympathies, qu'il devait à la loyauté de son caractère et à ses bous services administratifs.

Il existe en Angleterre, sous le nom de Société forestière, une association de deux cent mille membres environ, qui, à l'aide de la modique cotisation de 8 pence (environ 0 fr. 50 c.) par semaine, assure à chacun de ses membres une rétribution de 14 schell. (environ 17 fr. 50 c.) par semaine, en cas de maladie, outre les soins médicaux; et un secours trimestriel aux veuves des membres de l'association, tant qu'elles restent dans le veuvage. Cette Société accorde également un secours hebdomadaire pour chaque enfant d'un membre décédé; elle assure une somme de 12 livres (environ 300 fr.) à la mort de chaque membre, et une autre somme de 7 livres (environ 175 fr.) à la mort de sa femme.

Dans le but d'augmenter le capital nécessaire à ses dépenses, la direction de la Société a recours à divers moyens pour attirer le public à des fêtes publiques dont le produit est destiné à augmenter ses ressources. Aucune des fêtes précédentes n'avait été aussi lucrative que celle donnée dernièrement dans le Crystal Palace. Déjà une première fète semblable avait eu lieu dans le même endroit, il y a huit ans environ, sous le patronage de S. A. R. le prince Albert, que l'on trouvait tou-. jours à la tête de tous les actes de bienfaisance et de toutes les Sociétés destinés à l'encouragement.

Le nombre des visiteurs qui, cet année-ci, se sont présentés pour assister à la fête, a dépassé de beaucoup les prévisions de la Société ; il s'est élevé à 83,721 personnes. En 1861 ce nombre n'avait été que de 59,047, et en 1868 il avait atteint 68,928. Le nombre des visiteurs de 1862 a dépassé de 15,793 le chiffre le plus élevé des personnes qui sont venues prendre part aux fêtes forestières précé

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